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Hypothèse d’un environnement stable, sans modification structurelle économique,
démographique, technique, sociale ou institutionnelle.
La Théorie générale vise à répondre à un problème d’urgence (crise des 30’s) et réaction qu’il
faut avoir face aux déséquilibres. Elle vise à comprendre les blocages de l’économie et à
trouver des solutions d’urgences (ex : relances = utilisation de facteurs (capacités) de P
inutilisés (main d’œuvre et K) dans un environnement structurel qui n’a pas bougé).
Inconvénient : portée dynamique de l’analyse keynésienne est réduite, notamment pour
comprendre les changements structurels de long terme.
L’analyse de court terme justifie et autorise pour Keynes l’intervention des pouvoirs publics.
Ex : réduction du décalage entre S et I.
Les politiques budgétaires et monétaires visent à renverser les prévisions pessimistes des
entrepreneurs et donc à réduire rapidement les déséquilibres = leur donner des perspectives de
profit nouvelles, à court terme
Keynes compare l’efficacité marginale du capital au taux d’intérêt
Les politiques budgétaires, de grands travaux, d’I de l’Etat sous forme d’infrastructures ont
pour but de diffuser du pouvoir d’achat dans l’économie, de redistribuer des revenus.
Le raisonnement par les quantités
Keynes raisonne en termes de quantité et non pas en terme de prix.
Pour lui, les prix et en particulier les salaires ne résultent pas d’une situation d’équilibre ou de
déséquilibre.
Les salaires résultent le plus souvent d’un rapport de force entre le patronat et les syndicats,
créé par les négociations salariales entre eux.
Le salaire n’est donc pas un prix, c’est un revenu négocié (dans des négociations collectives).
Le niveau de l’emploi pour Keynes ne résulte pas de l’évolution du coût de la main d’œuvre
mais des prévisions des entrepreneurs, optimistes ou pessimistes, en ce qui concerne la D.
Ce sont les quantités qui déterminent les décisions des agents économiques ; c’est le cas pour
la monnaie : le taux d’intérêt est déterminé par les quantités de monnaie en circulation.
2. Rôle des théories keynésiennes dans la régulation économique
Ce qui fait le succès de l’analyse de Keynes, ce fut sa capacité à la reconstruction après la
guerre puis une croissance équilibrée s’échappe au cycle de l’économie, sa capacité
d’adaptation face aux critiques auxquelles elle a été confrontée.
La théorie de Keynes s’est trouvée bien adaptée aux circonstances : crise 30’s, croissance
stable.
Dans les années 20, Keynes s’était opposé aux économistes classiques qui avaient une vision
cyclique de l’économie. Pour eux, les variations du niveau de l’épargne ne modifient pas, les
variables économiques ni le niveau de l’emploi (elles ne modifient les règles fondamentales
de la régulation économique).
Pour les classiques, il y a dans la régulation économique, une substitution constante d’un
élément à un autre, par ex, C à I et vice-versa.
Pour Keynes, ce qui explique les difficultés de l’économie britannique dans les 30’s est
l’insuffisance de la D effective : elle explique la hausse du chômage et la difficulté à faire
diminuer le taux de chômage, qui à cette époque était en moyenne de 10 %.
Keynes trouve une explication monétaire : volonté des pouvoirs publics de renouer avec la
parité-or de la livre, qui a eu pour conséquence de faire pression à la baisse sur les salaires
pour redresser la balance commerciale, et la stricte politique d’équilibre budgétaire.
L’analyse de Keynes marche aussi pour les Etats-Unis (crise des 30’s) où s’est produit un
recul massif des I, qui s’explique par la formidable poussée du taux d’I : 1919 : 16% du
revenu national, et 1927 : 22% du revenu national