Introduction à l`esthétique et à la philosophie de l`art Introduction à l

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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Disponibilité :
Bureau 2 36/A, fond du couloir. Jeudi de 13h30 à 15h00
Conseil :
-suivre assidument et régulièrement l’ensemble des cours
- Prendre des notes précises. (Il n’y a pas de syllabus)
- Ne pas venir au cours si le sentiment est à bavarder et à être inattentif en cours.
- Etudier tous les jours et remplir ses notes.
- Faire bien plus de ce qu’on demande au cours : Fréquenter des bibliothèques, prendre
conscience des auteurs, allé aux expositions, approfondir la matière, …
Suggestion :
- Atelier d’esthétique, Esthétique et philosophie de l’art, Edition De Boek, 2002
(La 1ère partie est historique et la seconde est thématique. La matière d’examen comporte les
78 premières pages de l’ouvrage, de l’Antiquité à la Renaissance. Les connaissances devront
être acquises de manière générale en ce qui concerne les auteurs, les courants philosophique,
les notions et les concepts).
-
« La philosophie de A à Z » Hatier, 2000
Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Définition de l’esthétique selon trois dictionnaires :
-Dictionnaire Littré : « l’esthétique est la science qui traite du beau en général et du sentiment
qu’il fait naître en nous. »
-Dictionnaire Robert : « l’esthétique est la science du beau dans la nature et dans l’art. »
-Vocabulaire technique et critique de la philosophie (A. Lalandre) : « l’esthétique est la
science ayant pour objet le jugement d’appréciation en tant qu’il s’applique à la distinction du
beau et du laid. »
Définition de l’esthétique selon le cours :
« L’esthétique est une science dont les objets sont la beauté, l’art, la nature, le sentiment et
le jugement d’appréciation. »
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
« Science, discipline » :
L’esthétique naît au 18ième siècle en tant que discipline, énoncée par Alexandre Baumgarten
lors d’un ouvrage écrit en latin s’intitulant « Aesthetica ». (1ère publication en 1750 et
seconde est en 1758). Il est intéressé des objets d’art et par la littérature.
La définition de l’esthétique selon A.Baumgarten :
« L’esthétique est la science du mode sensible de la connaissance d’un objet. »
N.B. : le mot esthétique tient sa référence au mot Aisthesis. Mot grec signifiant la faculté de
percevoir avec les sens. C'est-à-dire, la sensation.
Il est important d’avoir une connaissance rationnelle de la beauté. On ne peut pas donner
d’explication irréductible d’une œuvre d’art car elle valorise les qualités sensibles, une
accumulation de sentiments. L’objet de la science s’abstient du sentiment car il mobilise
les facultés intellectuelles et la raison. L’art est donc indéfinissable à défaut de ne
mobilisé ni la raison, ni l’intelligence. Elle ne mobilise que les sentiments individuels.
L’émotion est indissociée de l’art et accorde à la sensibilité d’être un facteur de la
connaissance.
Le 18ième siècle est ouvert à la sensibilité sur le plan philosophique et sur le plan artistique
(style rococo).
N.B. : le style rococo met à l’honneur le plaisir des sens et alerte donc les 5 sens. Elle
exacerbe aussi la sensualité, la sexualité. On assiste alors aux premiers salons et boudoirs.
Deux aspects sont visibles sur le plan philosophique :
Les rationalistes (niveau continental) défendent la raison : Descartes la principale figure
du rationalisme. Il énonce « la vérité est innée ». Selon son avis, nous disposons déjà de la
vérité car Dieu nous en a donné les germes. Les sens nous trompent (exemple : histoire du
bâton brisé dans l’eau). Seule la puissance rationnelle peut nous amener la vérité.
Les empiristes (niveau Anglo-saxon) défendent la sensualité : John Locke est la principale
figure de l’empirisme. Selon son avis, nous ne disposons d’aucune vérité innée. Il nous
reste alors la confiance à notre sensualité pour trouver la vérité.
« La beauté » :
L’esthétique apparaît déjà, sous un autre statut et une autre nature, dans la Grèce antique.
Durant cette période apparaissent les premiers textes et questions de nature esthétique. Mais il
n’est pas question pour les Grecs d’apporter un intérêt sentimental pour la beauté car la
sensibilité est proscrite. Ils essayent de signifier la beauté par des critères établis, sous
formes de normes ou de lois, afin de distinguer le beau et le laid. La beauté pour les grecs
est considérée comme une valeur qui pèse aussi comme une norme.
Au 20ième siècle, on est confronté à un champ artistique indéfini.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Chez les Grecs : Ces normes de beauté établies par les Grecs sont alors recueillies pèseront
pendant des siècles et seront connues sous le nom « Académisme »
Les disciplines normatives (énoncées sous le nom de « Poétique » par Aristote) de la beauté
pendant l’Antiquité grecque sont :
-
La logique : la distinction entre le vrai et le faux.
L’éthique : la distinction entre le bien et le mal.
Esthétique : la distinction entre le beau et le laid.
Toutes ces disciplines sont liées par l’action d’être.
Apparait alors également l’ontologie :
L’ontologie est une science qui s’interroge sur l’essence de la réalité. Elle qualifie le sens
de l’ « être », de la réalité.
Le pionnier de cette science est Platon, un grand personnage de l’histoire de la pensée. Il
énonce que la réalité n’est pas la réalité. Selon lui, La réalité que nous percevons par nos
sens n’est à la vérité qu’une illusion. Car la réalité est éternellement changeante. Autrement
dit, la réalité est métaphysique (mot fondé par Platon lui-même). La réalité de ce monde
ici-bas n’est qu’illusion. La seule réalité se trouve par-dessus notre monde, c'est-à-dire le
Divin. Le divin est un monde immatériel qui démontre ce qui est vraiment vrai, bon et
beau. Et ces mêmes qualités n’appartiennent qu’au divin.
« Jugement d’appréciation »
Opération de l’esprit concernant l’existence d’une idée ou d’une chose en donnant une valeur
ou un degré de perfection relatant à la finalité donnée (la beauté).
La perfection d’un objet n’est jugée qu’en une fin.
Dans la Grèce antique, l’art et l’artisanat sont considéré comme égaux.
La finalité finit par avoir un poids, le beau devient une norme. Ontologie devient une
discipline importante : l’ontologie est une science de l’être dans la mesure à mettre la
lumière sur la réalité des choses. C’est une discipline fondamentale.
(Exemple : Etre laid ou beau)
Thèse de Platon: Tout ce qui passe par la conception de nos sens sont fugitives et on une
durée de vie limité. Les choses physique ne sont donc pas car leur être est voué à
terminer.
Il y a deux niveaux de réalité :
- L’immatériel, le divin, l’intelligible (réalité importante)
- L’intérieur soit le sensible (réalité moins importante)
Il existe un monde supérieur où résident le bien, le vrai et le beau. Ce sont des réalités
intelligibles. La beauté n’appartient pas au monde des humains et de la nature.
Disciplines subordonnées : La logique et l’éthique est subordonnée à l’ontologie mais
l’esthétique est subordonnée à la logique et l'éthique car elle mobilise d’autres facultés.
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Facultés de l’homme : l’homme est un être de raison, de volonté et d’imagination. Il est
apte à se dégager de la réalité du monde physique grâce à sa raison et à sa volonté.
La raison : la raison est une capacité qui ne fait pas partie de la sensation. Elle est une
contemplation de la réalité intelligible exerçant un regard mental et une distraction du
monde sensible.
La volonté : rempart à l'égard des distractions du monde extérieur. Permet de ne pas se laisser
tenter par le Mal, et de suivre la loi.
L’imagination : l’imagination est la puissance reproductrice de l’image. La représentation
matérielle s’exerce par la sensation. Elle suscite donc une méfiance à l’égard des artistes,
capables de reproduire une image de la nature ou d’un modèle. La philosophie, elle, doit
s'élever au-dessus.
La raison est la faculté la plus importante de toutes.
Notion de beauté : il y a la beauté de qualité objective et celle de qualité subjective.
Les philosophes de l’Antiquité sont persuadés que la beauté est une catégorie objective,
invariable selon les individus, elle ne fluctue pas. La beauté est d’essence divine et
caractérise la réalité du divin immuable.
La catégorie subjective a pourtant aussi sa place, même si elle ne respecte pas la norme idéale.
Les sophistes (école de philosophie grecque qui considérait que quelque chose était vrai
ou faux selon l'argumentation) font de l’imitation, soit de l’art. Appelé aussi copie ou
simulacre.
Copie : la copie est l’objet dont l’image est la plus fiable possible à son modèle. (Qualité
objective)
Simulacre : le simulacre est l’objet dont l’image ne respecte pas le modèle. (Qualité
subjective)
N.B. : au 17e siècle, la beauté devient une affaire de goût et de plaisir personnel. C'est-à-dire,
une qualité subjective.=> « beauté » est un terme tombé en désuétude.
L’imagination est quand même considérée, mais comme réalité imposée. Bien que le beau
soit une notion absolue. Les beautés reproduites seront toujours inférieures à la beauté
intelligible (référence majeure). Ce concept perdura jusqu’au 17 e siècle.
Par après on parle de plus en plus d’art. L’homme et ses activités est alors au centre des
préoccupations. La diversification de l’art se multiplie notamment grâce à l’imprimerie
et aux librairies. Il devient un sujet d’intérêt grâce aux bibliothèques.
N.B. : Aristote fut un des premiers à écrire un traité sur l’esthétique et l’art. Les romains l’ont
fait également.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Dans la période chrétienne, l’art ne suscite aucun intérêt car elle est digne d’une activité
corporelle. Il n’est pas considéré comme une faculté intellectuelle, c’est purement une
activité mécanique.
Lors de la Renaissance, au 16e siècle, les théories de l’antiquité refont surface (traité écrit
par Aristote) et font de l’art une activité intellectuelle à condition que l’artiste soit tout
d’abord un savant. L’artiste est considéré et appartient à une classe sociale à part. Les
mécènes veulent des œuvres propres à l’artiste et non à une scène. L’art devient une réalité
objective. On demande particulièrement les artistes en personne. Les grandes personnalités
s’entourent d’artiste à leur cour. Les artistes commencent à signer et à faire des
autoportraits. L’art n’est plus une activité commune. La créativité devient libre.
Exemple : Michel Ange se fait remarquer pour sa touche de mélancholie et son dynamisme de
comportement intime dans ses œuvres.
Courants artistiques du 16e au 17e siècle :
- le maniérisme valorisant la « manière » (fondateur Michel Ange). L’extravagance
et l’exubérance.
- Le baroque classique (sensibilité différente)
La beauté en tant que norme culturelle est mise en danger. Hegel met en valeur la
diversification des arts étranges. Couvrant ainsi le plus largement possible spectre de l’art.
C’est une ouverture mais aussi une menace.
L’œuvre d’art n’est pas une question d’affection personnelle.
Le plaisir s’estompe avec l’intellectualisation de l’art, l’étude de l’art, la généralisation
de l’art et la reconnaissance de l’art. Ceci va permettre le changement de la
métaphysique à une métaphysique de l’art (développé par Nietzsche et Schopenhauer) et
le développement de la science de l’art (psychanalyse par Freud, sociologie de l’art,
sémiologie (science des signes))
La nature possède une propriété plus belle que l’œuvre humaine. Elle porte en elle les
indices de beauté. Elle détient une image de perfection, c’est pourquoi l’homme va
l’imiter.
Pythagore énonce que « la réalité la plus haute est représenté par le nombre ». Ces
nombres pour lui représentent donc le divin. La nature est réglée par le principe divin tout
en restant un sujet à part du divin. Elle en est juste assez proche. C’est pourquoi l’homme
imite la nature.
L’imitation de la nature : lorsque l’artisan fabrique un objet, il se doit d’imiter les
productions naturelles. Selon Platon, l’imitation doit être la plus fidèle possible de
l’image naturelle.
Aristote met plus en valeur la force de la nature, son propre dynamisme perpétuel. Selon
lui, nous sommes nous même des êtres naturels, nous sommes issu de la nature. Cette
force productive nous est donc transmise mais contrairement à la nature, l’homme est
capable d’innovation. La nature est condamnée à répéter ses productions. Seul l’homme
détient la capacité de produire des choses que la nature est incapable de produire. L’homme
complète ainsi la nature, il devient son complément.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
N.B. : Au 20e siècle, les artistes méprisent la nature. On assiste alors à une abstraction de la
nature.
Pline, un important historien, écrivain et naturaliste romain, auteur notamment d'une
monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle, élabore un mythe sur l’origine de la
peinture. Selon le mythe, la peinture aurait été inventée par une fille nommée
Dieutacdes.(nom à vérifier ) Avant sa rupture amoureuse, elle tenait à redessiner la silhouette
de son bien aimé sur la paroi d’une grotte afin de l’avoir toujours auprès de soi. Ce mythe
unit l’art au sentiment et est donc un apport à la sensualité.
Léonard de Vinci (1452-1519) énonce que la peinture n’a que de la valeur si elle est réaliste
(principe du miroir : « la peinture est le miroir de la réalité »).
Selon Blaise Pascal (1623-1662), la pensée 116 dit : « Quelle vanité de peinture qui attire
l'admiration par la ressemblance des choses dont nous n'admirons pas les originaux. »
Denis Diderot (1713-1784) prétend que toute composition d’éloge est en tout et partout
pareille à la nature.
L'abbé Charles Batteux dans « Les Beaux Arts réduits à un même principe » : « Il faut
copier la nature non telle qu'elle est mais telle qu'elle doit être » => il faut imiter l'essence, pas
le singulier.
« Sensibilité »
Beaucoup d'artistes utilisent la sensibilité et rendent difficile la réduction à un concept.
Si Baumgarten s'interroge de la sensibilité, c'est parce qu'au 17e, l'homme devient sujet
philosophique.
Selon Descartes, la réalité la plus facilement connaissable n'est pas la réalité naturelle, ni la
réalité de Dieu, mais sa propre existence.
Pour les esthéticiens du 18e (Hume, Kant) : Chacun a des goûts différents => jugement de
goût, par opposition au jugement d'appréciation.
Comment convaincre alors d'apprécier ce qu'on apprécie, comment partager? Par l'envie de
communiquer le goût artistique aux autres.
Il ne faut pas confondre l'esthétique et la philosophie de l'art. Le champ de recherches de la
philosophie de l'art est moins large car elle ne s'occupe que de production d'art et des activités
humaines en rapport (on peut parler d'esthétique sans parler d'art, en parlant d'une formation
naturelle par exemple). Cela peut cependant mener à une confusion car l'art prend une grande
place dans notre vie (musées, expositions, marchands d'art)
La promotion de l'art commence dès le 18e siècle par les premiers musées :
Le British Museum (1759), le Musée de Florence (1769) et le Louvre (1793).
Avant cela, il n'y avait que des collections privées.
La critique d'art apparaît au 18e. Un représentant de la critique naissante est Diderot, qui rend
compte des salons, étant ainsi intermédiaire entre public et artiste.
La transformation du savoir de l’art dépend des facteurs sociologiques et idéologiques.
L’importance de la notion de beauté naît dans l’antiquité et perdure jusqu’au 17e siècle.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
L’importance de la notion de nature naît dans l’antiquité et perdure jusqu’au 20e siècle.
L’importance de la notion d’art naît à la Renaissance et perdure encore actuellement.
L’importance de la notion de sensibilité naît au 18e siècle et perdure encore actuellement.
L'importance de la notion de jugement d'appréciation perdure jusqu'au 18e siècle pour
laisser place au jugement de goût qui perdure encore actuellement
Histoire de L'Esthétique
Antiquité
Platon (427-347acn) :
Influences philosophiques : Platon se base principalement sur les philosophies d’Héraclite
et de Cratyle (disciple d’Héraclite, il énonce : « tout change, rien ne demeure » et « on ne se
met jamais deux fois dans le même fleuve ») et de Socrate (avec lequel il vit 8 années. Il est
également accusé d’impiété). Platon voyage beaucoup, notamment en Egypte où il découvre
le culte du soleil, en Italie du Sud où il y a une école philosophique fondé par Pythagore
et en Sicile où il veut mettre en vain à l’épreuve ses théories en matière de politique. En
387 acn, il revient à Athènes et fonde l’académie Platonicienne et il meurt en 347. Son
école subsistera jusqu’au 6e siècle de notre ère, quand elle est fermée par Justinien 1er.
Les esthétiques Platoniciennes :
-
L’esthétique négative (400-380 acn) appartenant aux écrits de la jeunesse.
L’esthétique positive (380-367 acn) appartenant aux écrits de la maturité.
L’esthétique cosmologique (367-347 acn) appartenant aux écrits de vieillesse.
L’esthétique négative :
L’Hippias Majeur :
(Dialogue le plus long des Hippias) est l’un des principaux écrits de l’esthétique
négative : Il consiste en un dialogue aporétique (qui se clos sur une aporie, qui ne répond
pas à la question essentielle du dialogue).
Personnage et intrigue de l’Hippias Majeur :
Hippias : Personnage réel (423-343) originaire d’Elis. Il est connu pour être un brillant
sophiste (il manie bien la parole, la rhétorique). Pour les sophistes, la vérité unique n’existe
pas. Un sophiste se base uniquement sur les opinions, qui elles même sont variables, parfois
favorable ou pas. Exemple : « l’homme est la mesure de toute chose » de Protagoras.
Socrate : Socrate est l’ennemi des sophistes car il est persuadé qu’il faut dépasser les
opinions pour acquérir la voie vers la vérité universelle. Il dépend d’une amitié philosophique.
Il est perpétuellement à la recherche de définition générale des termes compliqués à
développer telle que la beauté. Il utilise principalement deux outils de persuasion
pédagogique :
- la dialectique : l’art des jugements, des raisonnements des termes erronés à notion
très large. C’est pour lui un art de la discussion qui permet de transformer une
considération particulière en une considération générale.
- L’ironie : il feint l’ignorance pour atteindre une vérité universelle.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Le personnage étranger : Il n’est pas présent dans l’intrigue. Il représente en quelque sorte la
doublure de Socrate qu’il utilise pour amener une question générale sans l’intention
d’offenser le sophiste.
Socrate demande alors par l’intermédiaire de ce troisième personnage « ce qu’est le beau ».
Hippias est un sophiste concerné par la beauté, telle la beauté de l’élocution.
Hippias répond de manière singulière à la question : le beau c’est une belle fille, c’est l’or,
etc. Socrate le reprend en lui expliquant qu’il a confondu la question de « qu’est ce que le
beau » avec « qu’est ce qui est beau ». Hippias ayant compris où Socrate voulait en venir,
propose alors différentes définitions.
Hippias propose : Le beau c’est une belle fille.
Socrate rétorque en lui faisant remarquer qu’il se répète : beau, belle. Il ajoute alors que c’est
un point de vue qui est totalement relatif à la nature de la personne. Un paysan n’en dirait pas
autant(ce serait plutot un champ riche et bien cultivé), et un musicien penserait encore autre
chose du point de vue du beau (plutôt son instrument ou une magnifique mélodie).
Hippias propose ensuite : le beau c’est l’or.
Socrate répond qu’effectivement l’or attire l’homme. Il lui demande si cependant la statue
d’Athéna (par Phidias sous le règne de Périclès, 12 m de haut), considérée comme chef
d’œuvre absolu, était belle à ces yeux. Hippias répond positivement. Socrate lui fait alors
remarquer que la statue était faite d’or et d’ivoire, et que ce chef d’œuvre consiste donc dans
l’harmonie de ces deux matières différentes. Il explique également qu’une cuillère en or ne
fait pas d’aussi bon repas qu’une cuillère en bois.
Hippias propose alors : le beau c’est une vie réussie, une vie qui se termine dans la
vieillesse, enterré par ses propres descendants.
Socrate fait alors allusion aux Dieux et au Héros en demandant à Hippias s’ils ont une belle
vie. Hippias trouve cela évident. Socrate fait alors remarquer que les dieux sont immortels. Et
qu’Achille n’eut de descendant. Cette proposition devient alors insensée.
Hippias déconcerté abandonne. Socrate, se cachant derrière le troisième personnage, l’invite à
une nouvelle rhétorique en lui proposant ses idées.
(à partir d'ici : Socrate s'objecte lui-même et Hippias ne demande qu'à en finir)
Socrate propose alors : Le beau c’est l’harmonie.
Mais il précise que le problème est que la convenance esthétique ne produit que des beautés
illusoires, car ces beautés peuvent être l’œuvre d’une fusion d’éléments laids. On peut
masquer la laideur en lui donnant une belle apparence, et la beauté n’est donc pas véritable.
(exemple: homme laid « relooké » garde ses cicatrices, ses défauts, malgré le maquillage, sa
présentation etc.)
Socrate propose également : le beau c’est l’utile.
Cependant l’utile peut servir au mal et au bien. Par exemple, la tyrannie qui part d’une bonne
intention et qui a des conséquences désastreuses. Ou les armes qui sont utiles à la guerre (= le
Mal) (Il faut savoir que pour les grecs de l’époque le Beau était lié intimement au Bien, le
beau est lié aux vertus, l’éthique était de paire avec l’esthétique).
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Socrate propose donc : le beau c’est l’utile à faire du bien.
Mais cette proposition ne tient pas par le fait que l’effet(le Bien) et la cause (Le Beau) sont
strictement différents.
Socrate propose aussi : le beau c’est le plaisir des yeux et des oreilles.
Mais il y a des choses belles qui sont inaudibles et invisibles. C’est le cas d’une
démonstration mathématique (beauté intelligible), d’une loi ou un décret ou de l’amour
physique dans l’obscurité.
Socrate propose finalement : le beau c’est le plaisir qui produit du bien.
Mais comme l’utile et le bien, le plaisir et le bien ont un rapport cause/effet. Cette proposition
ne tient donc pas.
Conclusion :
Le beau est quelque chose de difficile. Même si les deux protagonistes n’ont pas trouvé la
définition universelle de la beauté, ils en ont trouvé les critères fondamentaux influençant
l’histoire de l’homme. Chaque critère devient une « esthétique » associé à une période ou un
concept. Par exemple, dans l’ère industrielle, la beauté est ce qui est utile.(actuellement,
entouré pat l'esthétique utile => design, ergonomie) L’harmonie rejetée par Platon dans
l’intrigue, est une beauté pour la mathématique et la cosmologie. La pensée de ce qui est beau
évolue avec le temps. L’échec de cette esthétique négative est une réussite car on élabore une
pensée puisée ailleurs que dans la réalité.
L’esthétique positive:
Elle discerne la réalité sensible terrestre (la nature) et la réalité supérieure (l’intelligible,
l’immatériel, indégradable temporellement).
Dans la réalité supérieure, les idées (sans représentation et concept) sont similaires aux
formes.
Les idées sont l’essence de toutes choses existantes dans la réalité humaine. Personne ne peut
détenir cette essence car elle n’appartient qu’à l’intelligible.
Exemple : Le genre humain est une idée. Elle n’a pas de conception individuelle car tout
humain est différent. Elle constitue un seul genre auquel tout humain appartient. L’humanité
n’est donc pas une catégorie nominale et logique.
Platon devient alors un philosophe idéaliste.
L’idée qui prime parmi tous les autres est celle du Bien car elle fait régner l’ordre parmi les
idées. Il possède une caractéristique unique, c’est celle de la lumière(le Beau). L’idée du bien
est donc la beauté suprême.
La lumière permet d’éclairer les choses. Le monde de lumière et le monde de l’intelligible est
accessible par le regard. Ce n’est pas un regard physique, sensoriel, naturel mais un regard où
l’âme contemple les idées.
Une manière de susciter le regard est le mythe.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Exemple : Phèdre : Nous n'étions initialement que des âmes volant parmi les idées éclairés
par le bien et le mal jusqu’à ce qu’on chute dans le monde physique, logé dans des corps, où
on est emprisonné par nos sens. On doit dès lors apprendre à mourir pour acquérir la
connaissance, une réminiscence, se rappeler qu’on reviendra auprès des idées. On doit faire
un travail sur nous même pour se retrouver, redécouvrir que nous portons dans notre âme la
vérité. Chacun possède la vérité car chacun possède une âme.
Les idées et les formes sont donc différentes de la matière.
Les formes permettent de donner un principe de structure à la matière, sans elles, le chaos
règne. La matière imite donc la forme. Exemple : l’homme est l’imitation, l’exemple du
genre humain.
La beauté classique consiste qu’à un principe de clarté et de lumière. L’homme contemple les
idées qui baignent dans la lumière. L’art selon Platon ne descend pas des idées car elles nous
égarent. L’amour est le seul moyen d’atteindre une place proche des idées.
Bien que l’amour platonique soit un amour chaste, l’amour dont parle vraiment Platon se
traduit par une rencontre charnel. Le désir de se reproduire est une voie éternelle, c’est la
première étape de l’amour. La seconde est celle de l’amour qui dépasse le physique : on aime
l’âme et les vérités de son conjoint. Avec cet amour on rencontre les idées. Il en est de même
pour un amour de sagesse, de connaissance.
Mais pas pour l’amour de l’art, pour différentes raisons :
- Le monde de l’image imite la nature, le monde humain, qui imite à son tour les idées
et le divin. => s'ajoutent inutilement au monde sensible
- La reproduction de l’image est de fiction. Donc inutile et inefficace.(pourquoi
reproduire ce qui existe déjà?)
- L’artiste n’a aucune connaissance des réalités qu’il imite, il reproduit donc des
illusions du réel. L’artiste et le sophiste ont ce même défaut.
- L’art suscite l’imagination qui est elle-même une source d’illusion, d’erreur, une
faculté moins noble.
L’esthétique cosmologique
Dans l’œuvre de Timée (pythagoricien) de Platon. Socrate pose la question de « l’origine du
monde ».
Platon cherche un médiateur entre le monde des idées et celui des hommes. Le démiurge
devient ce médiateur. Être rationnel et artiste, il donne naissance à la réalité naturelle.
Son rationalisme est expliqué par le fait qu’il a en permanence un regard sur les idées. Et le
terme « artiste » est expliqué par le fait qu’il donne forme à la matière. Il y a donc à présent
une relation entre les idées/formes et la nature/matière.
Le démiurge est un producteur et non un créateur car il ne peut accomplir sa tâche sans
s’inspiré des idées et sans matière première.
C’est un dieu bon. Il n’est pas comme les autres dieux. De la pureté de sa bonté, il fait d’une
réalité invisible une réalité visible pour produire un monde beau et bien associé. Le monde est
une réalité vivante et détient une âme car il continue indépendamment l’acte du démiurge. Cet
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
âme est circulaire, voir sphérique selon l’explication du pythagoricien. Cette forme est un
symbole divin. La tête humaine est de cette forme car elle est le siège de la raison. Ce qui fait
que l’homme lui-même est un monde. De plus, le monde tourne sur lui-même et tout tourne
d’une façon circulaire. Ce mouvement caractérise la perfection.
Ce mouvement peut être représenté par le temps : « Le temps est l’image mobile de
l’éternité. »
Selon Platon, l’harmonie du monde est fondée sur une géométrie. Pour expliquer la fondation
du monde, le démiurge à utilisé 4 élément irréductible.
- la terre, sous forme de cube (24 ∆ isocèles).
- le feu, sous forme de tétraèdre (4 ∆ équilatéraux).
- l’air, sous forme d’octaèdre (8 ∆ équilatéraux).
- l’eau, sous forme d’icosaèdre (20 ∆ équilatéraux).
Le mélange de ces triangles permet la diversité du monde.
Conclusion :
Platon accentue le caractère divin sur la réalité des idées. On oublie ici l’image, l’art,
l’imitation,…
On peut constater un repentir sur le fait que le Démiurge soit un artiste.
Finalement la beauté classique selon Platon consiste en :
- L’unité (rien n’est plus beau que l’idée seule du beau).
- La totalité
- La clarté
Ces normes permettent l’évaluation de l’art.
Aristote (384-322acn) :
Né en Macédoine à Stagire, issu d’une famille de médecin (le père était médecin du roi). Il
s’oppose à l’idéalisme de Platon et tend vers l’empirisme. De 367 à 347 Acn, il est élève de
Platon. En 342 acn, il devient précepteur d’Alexandre le grand. En 335 acn, il fonde sont
école de philosophie « le lycée d’Aristote » et quitte Athènes en 323 accusé d’impiété. Il se
réfugie en Eubée.
Doctrine : Il écrit deux textes de développement esthétique : la rhétorique et la Poétique
(premier récit d’esthétique littéraire en 335).
Il se penche donc sur la figure du style littéraire.
Poétique : Il y a des textes exotériques (pour le grand public) qui ont été perdu. Et des textes
ésotériques (pour ses propres élèves) qui posent problème car ce ne sont que des notes de
cours à caractère schématique indéfinissable.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
La poétique contient des textes incomplets, en deux parties :
- l’examen de tragédie
- l’examen de la comédie (textes introuvables)
L’art poétique concerne les arts imitatifs qui utilisent le langage versifié pour imiter la nature.
Elle est de caractère prescriptif, normatif, indiquant aux hommes de lettre les règles pour
produire de la bonne tragédie.
La tragédie incarne toujours des personnages vertueux, contrairement à la comédie qui
incarne la laideur. La tragédie contient le beau, la moralité. Les personnages sur scène parle
eux-mêmes du discours (différent de l’épopée où c’est un narrateur qui raconte).
Dans un concours de dramatique en l’honneur de Dionysos, les poètes s’affrontent. Sophocle
est l’un des plus remarquables avec ses 20aine de victoires. Il est considéré comme un grand
dramaturge.
La tragédie selon Aristote doit comporter ces différents éléments :
- L’intrigue, l’action.
- Le caractère (personnage et comportements).
- L’expression.
- La pensée (l’idée de la scène).
- Mise en scène.
- Musique.
L’action est le principe privilégié d’Aristote, car elle est associée à l’imitation. Elle peut avoir
un rôle politique ou éthique. De plus la tragédie elle-même est l’art d’imiter la nature
humaine. L’action est la façon ou le domaine où l’homme devient ce qu’il décide de faire par
son action.
Platon focalise la rationalité théorique (soit la contemplation des Idées) car c’est pour lui le
moyen pour l’homme de se réaliser, d’avoir une vie intellectuelle et essentielle. Et pour que
l’homme ait une vie intellectuelle, il faut qu'il se coupe de sa réalité sociale, car c’est dans la
solitude qu’on trouve sa vérité et donc, qu’on est au plus proche du Divin.
Aristote s’inspire de cet pensé. Selon lui, les dimensions théoriques de l’existence sont
opposées à la moralité, l’action,… L’homme est homme seulement dans sa condition
humaine. Ce rapport conflictuel amène à la vertu, l’éveil. Donc L’homme est homme dans son
action. Autrement dit, c’est le devenir et l’action qui font la nature humaine.
(Anecdote : Sartre énonce « l’existence précède l’essence ». Pour lui l’homme est rien à la
naissance. Il peut ne peut être réalisé que dans des situations. Cette théorie rejoint intimement
celle d’Aristote.)
L’art est l’imitation de la nature. L’imitation d’Aristote n’est pas une imitation réaliste, elle
est dotée d’invention.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
L’histoire
La tragédie
relate le plus fidèlement les faits
=> enregistrement.
≠
Vise ce qui pourrait avoir lieu =>
L’intrigue peut être inventée ou
reprise de façon générale =>
règle de vraisemblance, le but
n’est pas de relater des fait réel
mais de relater ce à quoi on
pourrait s’attendre. =>
l’enseignement morale de la
condition humaine.
Exemple : Antigone
(Anecdote : Antigone : Antigone, sœur d'Ismène, d'Etéocle et de Polynice fait preuve d'un
dévouement et d'une grandeur d'âme sans pareils dans la mythologie. Son père est chassé de
Thèbes par ses frères qui lui ont crevés les yeux, elle le suit pour lui servir de guide sur les
routes car il doit mendier sa nourriture. Antigone veillera sur lui jusqu'à la fin de ses jours.
Elle revient à Thèbes. Ses frères Etéocle et Polynice se disputent le pouvoir. Polynice fait
appel à une armée étrangère pour assiéger la ville et combattre son frère. Mais les deux frères
meurent et Créon, leur oncle prend le pouvoir. Il ordonne des funérailles solennelles pour
Etéocle et interdit qu'il soit donné une sépulture à Polynice, coupable à ses yeux d'avoir porté
les armes contre sa patrie avec le concours d'étrangers. Créon veut laisser l'âme de Polynice
dans la tourmente. Mais Antigone considère sacré le devoir d'ensevelir les morts, aussi elle se
rend une nuit auprès du corps de son frère et verse sur lui, quelques poignées de terre. Créon
apprend le geste d'Antigone et il la condamne à mort. Elle est enterrée vive dans le tombeau
des Labdacides. Plutôt que de mourir de faim, elle préfère se pendre. Le fiancé d'Antigone
Hémon, qui n'est autre que le fils de Créon, à la nouvelle du décès de celle-ci se suicide. La
mère de Hémon, épouse de Créon, ne peut supporter la mort de son fils et se donne la mort.)
Dans la tragédie on représente l’homme au sens essentiel du terme. La raison : L’essence de
l’homme est d’idéal car elle est formée par le démiurge (relatif au caractère individuel) :
La forme et la matière sont indissociables.
Le genre et l’individu sont indissociables.
La matière et l’individu sont des réalités ontologiques mais ne peuvent exister sans la forme
et le genre. La forme et le genre peuvent eux exister sous formes d’idée. C’est le principe
d’immanence.
Selon Aristote, la catégorie du genre humain est une catégorie logique, servant à comprendre
le monde. Il en est de même pour l’artiste où son œuvre est doté de matière mais aussi de la
forme qui le constitue.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Exemple :
Statue
d’Athéna
Forme
Le sculpteur cherche
à rester au plus fidèle
à la forme.
Bois/fer/bronz
e
Le spectateur fait
abstraction de la
matière, il contemple
l’essentiel de l’œuvre.
Particularités
matérielles
Autre exemple : Antigone par exemple est un personnage s’inspirant de la forme de femme
idéale.
Conclusion : la matière oppose une résistance à la forme. La forme est donc différente de la
matière que de façon intelligible.
Connaître une œuvre d’art est de parvenir à séparer la forme de la matière par abstraction
intellectuel => appréhension de la forme => plaisir intellectuel produit par l’œuvre d’art.
Exemple : on comprend mieux une vertu à travers une fiction (exemple : le courage
d’Antigone) qu’à travers un traité philosophique. Ce qui fait donc qu’on apprend à travers
l’art !
Trois oppositions séparent les avis de Platon et d’Aristote sur le thème de l’imitation de la
nature de l’homme :
Platon
-
l’imitation est passive (semblable aux
travaux historiens), soumis au modèle.
L’imitation ne conduit pas à la
connaissance.
L’imitation est inutile puisque le
modèle existe déjà, elle induit en
erreur. L’artiste = sophiste.
Aristote
-
L’imitation est active.
-
L’imitation est une initiation à la
connaissance tant qu’elle reproduit le
réel. Observation du réel =>
connaissance.
-
L’imitation est une tendance naturelle
chez l’homme et elle le distingue de
l’animal. => utile
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
La tragédie contient 3 règles fondamentales au respect du dramaturge :
-
l’unité d’action
l’unité de temps
(L’unité de lieu n’existe qu’au 16e siècle)
L’unité d’action : l’action doit se dérouler dans un ordre sans faille, le hasard n’intervient pas
entre la cause et la conséquence. Il y a respectivement un début, un milieu et une fin à
l’intrigue qui s’enchaîne de manière rigoureuse afin de représenter la totalité de l’évènement.
Les comparaisons sont significatives. Cela se déroule donc comme un organisme humain, où
tout se doit d’être en harmonie afin que le corps fonctionne (Homère ne respecte pas du tout
ce principe dans l’épopée, il y a un manque de cohérence du au désordre et au surplus de
personnages).
L’unité de temps : L’action doit se dérouler dans une étendue de temps précise. Un temps
long équivaut à des actions longues. Le récit est adapté à la mémoire des spectateurs, pouvant
être synthétisé facilement afin de donner une meilleure tragédie. Cela dure environs 12 où 24
heures.
Ces critères aux critères du Beau incontestable : unité, totalité (aucun élément de trop, ni
manquant), clarté (spectateur/auditeur doit comprendre).
La tragédie à l’effet attendu qu’après avoir réuni ses trois critères. Elle est Cathartique (elle
rend l’homme meilleur).
La catharsis : elle est une épuration des matières nuisibles de notre corps, dans ce cas on
expulse les passions (crainte et pitié). On parvient à mieux les comprendre par la tragédie. On
comprend donc mieux nos passions dans des situations réelles, là où on est d’habitude
incapable d’agir. Avec ce nouveau recul on peut mieux réagir si on se retrouve dans des
situations similaires.
Platon s’occupe essentiellement de la question du Beau alors qu’Aristote s’intéresse plutôt
aux règles qu’à l’art littéraire en tant que tel.
« La métaphysique » : Elle affirme qu’il existe un premier principe du monde et qu’il est
divin. C’est le premier moteur. Il met en mouvement l’univers mais il est lui-même statique.
Son immobilité n’est pas inscrite dans le temps, il produit par le désir ? Il enferme toutes les
perfections auxquelles nous tendons. C’est la forme pure.
Les tendances esthétiques grecques se diffèrent selon 3 périodes :
- La période archaïque (610-490(guerre médiques)) : Il y a une idéalisation de la
matière, on recherche à faire un type idéal de l’être humain.
- La période Classique (490-323(mort d’Alexandre le Grand)) : Il y a plus d’équilibre
entre la forme et la matière.
- La période Hellénistique (323-31(conquête romaine)) : Il y a plus de singularisation.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Platon et Aristote sont d’accord sur un point :
- la forme = type, genre.
- la matière = individualité.
Diapositives :
Période Archaïque :
- Héra de Samos (560 acn), en marbre, inscrite à la gloire d’Héra en offrande au temple
(550). Ressemble un peu à une colonne ionique, air statique, main le long du corps,
apparence frontalière.
-
Moscophore en marbre de 1m (~500 acn), soit le « porteur de veau », retrouvé sur
l’acropole d’Athènes. C’est un ex-voto dédié à Athéna. Il y a un stéréotype du trait et
un souci du naturalisme : yeux en amandes, coiffe soigneuse, sourire léger, etc.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
-
Korè en marbre polychrome d’Athènes de 0,5m (~510), représente un type où le
personnage féminin habillé.
-
Kuros, souvent nu, portant une offrande aux dieux (bras cassé).
-
Kuros en marbre de 2m. Exvoto pour Croesos (mort au combat)
par sa famille.
( note des rédacteurs : nous n'avons mis qu'un seul kuros, ce n'est peutêtre même pas celui des dias, mais vous savez bien qu'ésthétiquement la
différence est infime..)
Platon était favorable à cette forme d’art mais il était plus attiré par l’art égyptien car selon
lui, il idéalise mieux l’idéal humain. (et parce qu'il n'avait pas varié au fil des siècles)
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Période Classique :
Œuvre de Kitios (490). On y
remarque une émancipation de
l’art frontal, un déhanchement
léger
(contrapposto),
traits
expressifs,
anatomie
plus
recherchée et mieux équilibrée.
Poséidon en bronze de 2m (460) d’Eubée. Anatomie recherché (musculature développé),
Mouvement en équilibre avec le statisme, corps frontal et tête de profil.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Elève Polytète (célèbre pour l’œuvre « Eanos » (règle esthétique pour la reproduction du
corps humain)). Discobole (copie romaine). En mouvement, mains relâchées, support.
-
Nike (déesse de la victoire) en bas relief en marbre d’Athènes. Style fleuri, jeu de
draperie.
-
Hermès portant Dionysos dans son bras gauche, d’Olympie (340 acn). (Anecdote :
Sémélé , maitresse de Zeus a été tuée, son fils nait dans la cuisse de Zeus. Pour
protéger Dionysos d’Héra, Zeus le fait élever par les nymphes des bois). Copie
romaine. Il y a plus de grâce et les formes sont plus allongées, musculation
remarquable et déhanchement réaliste.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Période Hellénistique :
- Triade de Laocoon, Statue achetée par le Pape Jules 2 en 1506. C’est un prêtre Troyen
voulant sauver ses fils donné au serpent par Apollon. Figure du Baroque Grecque.
Pour Winckelmann, cette œuvre idéalise la sérénité grecque. Laocoon ne crie pas
comme il y apparaît mais semble accepter son sort.
Esthétique Chrétienne (0-1453) :
On n’y retrouve pas de traités parlant proprement d’art et d’esthétique. Ces thème sont
abordés par les théologiens jusqu’à la Renaissance. Néanmoins on peut distinguer deux
périodes :
- La période patristique (200-700) : période des pères de l’église (paternité doctrinale)
- La période scolastique (700- 1453) : apparitions des écoles d’arts libéraux
(Quadrivium et trivium sous Boèce).
N.B : Quadrivium : Arithmétique, Géométrie, Astronomie, Musique
Trivium : Grammaire, Rhétorique, Dialectique
Il y a des écoles sacrées où l’on aborde les questions bibliques. Avec l’union des écoles
sacrées et des écoles d’arts libéraux apparaissent les premières universités.
L’esthétique chrétienne tire sa source de la Bible et des écrits antiques. Effectivement,
l’Antiquité ne meurt pas. Cependant apparait, au 8e et au 9e siècle, à Byzance se profile la
querelle des images sur l’incarnation de Dieu.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Pendant l’époque chrétienne survient un changement fondamental : le phénomène de la foi
domine la raison. On se questionne sur le mystère de l’incarnation de Dieu. Dieu est
inaccessible à toute tentative d’expression rationnelle. Il y a un écart entre la dogmatique
chrétienne et la sagesse des philosophes.
Saint Paul :
Il insiste sur le fait que les chrétiens sont différents des Juifs. Il est à l’ origine des premières
communautés chrétiennes. Il est né en Asie mineurs vers l’an 15 et est mort en 67 à Rome.
Juifs d’origine (de son vrai nom « Saul ») et citoyen Romain. Il se bat contre la cause
chrétienne jusqu'à sa conversion suite à un miracle en Syrie. Il prêche alors auprès des païens
en Grèce et en Asie mineure. Bien que nommé « apôtre gentil », il n’est pas de l’entourage du
Christ. Il écrit des épitres pour les citoyens de lettres, enseignant la foi du christ.
Dans l’épitre aux corinthiens et aux Colossiens, il met en garde la confiance envers la sagesse
de l’homme :
La sagesse de l’homme ou du
monde
=> une sagesse du langage
=> doté de prétentions et
d’arrogance
La sagesse de Dieu
 doté du mystère
 est cachée
≠
Saint Paul énonce qu’on peut comprendre la sagesse de Dieu car elle est répendue dans nos
cœurs. C’est donc un sentiment d’affection et non d’intellect. On se méfie donc du savoir
philosophique, car comprendre le christ est impossible avec la sagesse philosophique.
Le Christ se révèle aux plus dépourvus et non aux érudits. C’est donc un appel à la naïveté.
Cette nouvelle sagesse s’adresse à tous contrairement à la philosophie élitiste. On réhabilite
tout ce qu’est l’image car l’image est accessible à tous.
Saint Paul dit (dans ses épitres aux Romains) : « ce que l’on peut connaitre de Dieu est
manifeste. L’invisible se laisse voir par ces œuvres ».
On reprend ici les idées de l’ancien testament. On a également une appréhension de la réalité,
La foi se suffit elle-même.
Le mystère de la Divinité :
Principe divin grec
Le principe divin est impersonnel et
immuable (1er moteur).
Le monde se suffit à lui-même.
Il faut une contemplation intellectuelle pour
accéder au divin. L’homme se rapporte à la
perfection divine.
Principe divin chrétien
≠
Le dieu chrétien est principe
personnel, doté d’une capacité de
changer. Il est également doté de
l’entendement et de la volonté.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
La querelle des images :
Selon la genèse, l’homme a été crée à l’image de Dieu. Dieu à un entendement et une
compréhension illimité, ce qui n’est pas le cas de l’homme. Seule la volonté est similaire :
Volonté divine = volonté humaine
Libre arbitre
Le libre arbitre est l’une des causes du péché originel. Dieu de son libre arbitre intervient.
Le péché originel n’est pas charnel, ni matériel mais c’est un péché de connaissance dû au
libre arbitre. Une faillite de la volonté.
Dieu va produire des Idées (contrairement aux idées platoniciennes du principe divin) car il
est libre d’agir sans interruption. Il va aider l’homme à purifier ses pêchés en s’incarnant en
Jésus-Christ. Jésus-Christ est de nature humaine et divine, lieu de rencontre entre le ciel et la
terre. Ceci est inconcevable pour les grecs où l’homme et de divin n’ont pas de relation
réciproque.
Les juifs avaient déjà une alliance avec Dieu, mais Dieu ne se manifestait que par le biais des
lois. Dans la nouvelle Alliance, Dieu va se manifester à l’homme par l’amour.
Jésus va se sacrifier pour racheter le péché originel, et il devient alors le nouvel Adam.
Le dogme de l’incarnation :
La conception du nouvel Adam réinstaure la beauté sensible (« le Christ est l’image du dieu
invisible »). Mais comme le platonisme, ce dogme a aussi ses déclinaisons.
Mystère : Dieu est seul, d’une seule unité mais de 3 personnes. C’est la trinité.
Les orthodoxes ont une autre approche du christianisme.
La querelle des Images :
En 313 pcn Constantin 1er, Empereur de 306 à 337, rend l’édit de Milan. Un édit permettant la
liberté du culte chrétien. Théodose 1er déclare, vers 390, le christianisme comme religion
d’état. On ferme les temples grecs et Romains, les cultes païens sont proscrits.
Les religions païennes avaient des cérémonies à l’extérieur, les chrétiens le faisaient au sein
d’une basilique. La question se posait alors de savoir s’il fallait faire une décoration en liaison
avec le culte. Le risque est qu’on tendrait peut-être à l’idolâtrie et donc à une restitution du
culte Païen. Le deuxième problème est la confusion entre l’invisible (Dieu) et la visibilité des
images. La question est donc : L’image peut elle concrétiser Dieu ?
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
La querelle est marquée par deux crises iconoclastes. La première se déroule de 726 à 787 et
la seconde de 815 à 843 :
- 726 : Le pape Léon III se range aux cotés des iconoclastes.
- 730 : Première persécution des édits Iconophile, destruction d’images cultuelles.
- 795 : Le Concile de Nicée par Constantin VI déclare les iconoclastes coupables
d’hérésie.
- 815 : Léon V proscrit la production d’image.
- 843 : L'impératrice Théodora convoque un concile qui rétablit le culte des images
dans l'Empire byzantin et persécute les Iconoclastes.
Les arguments iconoclastes :
L’iconoclastie se base sur l’ancien testament et les cultes païens :
-
-
Dans l’exode, deux commandements proscrivent la création de l’image. L’iconoclastie
s’en inspire.
Ils s’inspirent d’une doctrine hérétique du nom d’Arianisme, un courant hérétique
condamné en 325 par Constantin 1er à Nicée. Arianisme : fondée par Arius (~280 à
335 pcn). C’est un prêtre d’Alexandrie qui fut banni pour sa doctrine. Elle supposait
que le Christ n’était qu’un homme, qu’il n’était pas engendré, ni premier, ni sans
commencement et sans fin, donc pas éternel. Elle refuse de reconnaitre la nature
divine du christ par le principe du monophysisme : une seule nature pour Jésus et une
seule nature pour Dieu.
Le Docétisme (verbe sembler en grec) : Date de la naissance du christianisme. Il
prétend que Jésus n’a même pas de nature humaine. Le mal réside dans la matière et le
christ avait une apparence humaine . Du coup, Les iconoclastes refusent,
semblablement à l’arianisme, qu’on puisse concrétiser Dieu.
Les arguments iconophiles :
Ils se basent sur différents écrits :
- Sur les écrits d’Athanase (295-373 pcn), patriarche d’Alexandrie. Il énonce que les
ariens comprennent mal l’iconographie. Il reproche à Arius de comparer le modèle
humain au modèle divin. La génération du christ en tant qu’homme diffère le père et le
fils. Mais ce n’est pas le cas du modèle de la génération divine. Là où ils ont tout deux
la même essence. Donc Jésus est tout de même équivalent à Dieu.
- Sur les écrits du Pape Grégoire 1er (~540 – 604 pcn) Pape de 590 à 604. Pour lui les
icônes ont une vertu pédagogique palliant à l’ignorance des analphabètes.
- Sur les écrits de Nicéphore 1er, exilé de Constantinople sous le règne de Léon V. Il
compose un discours contre les iconoclaste expliquant qu’il y trois différentes
natures : la nature divine, la nature des images et la nature humaine. Soit
l’incirconscriptible, l’inscriptible et le circonscriptible.
L’incirconscriptible : ne concerne que Dieu : l’éternité et l’infini.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
L’inscriptible : concerne l’image considérée comme inscription, elle n’a aucune fonction
circonscriptible. Les images représentent Dieu sous forme de Jésus Christ car Jésus est
l’image parfaite de son père. Dieu est évidemment invisible. Les icones représentent le
moment ou dieu devient circonscriptible par l’incarnation.
Le circonscriptible : S’applique essentiellement au corps physique de manière spatiale (limité
par des dimensions), temporel (limité par le temps) et par la connaissance, la compréhension.
Elle concerne notamment les anges, immatériels, mais qui sont limités dans le temps et
spirituellement.
Charlemagne (742-814 pcn) : a fait rédiger les livres carolins par des intellects théologiens tel
qu’Alcuin et Théodulf, lors du concile de Nicée (où l'iconoclastie devient définitivement
hétérodoxe). Ce sont des livres composés de thèses iconoclastes et iconophiles. On y lit
différentes opinions :
L’image ne doit pas être adorée mais elle n’est pas hérétique. Elle a un statut neutre : elle
n’est ni pieuse, ni impie. De plus elle est relative selon la subjectivité du spectateur. L’image
est autonomisée par rapport à la foi religieuse. Il n'y a pas de confusion entre la réalité et les
images
Saint Thomas d’Aquin (1225-1274 pcn) :
Influence la théologie vers la fin du Moyen Age. C’est un moine Dominicain et grand penseur
du Moyen Age. Il enseigne aux universités émergeantes à Rome et à Naples.
Il écrit une œuvre synthétisant les thèses de Platon et d’Aristote du nom de « Somme
théologique ». Il y réfléchit sur les questions du Bien et du Beau selon différent deux points
de vue :
-
Point de vue de Dieu : le bien et le beau sont convertis l’un dans l’autre. Cette pensée
va aboutir à la querelle des universaux. Dieu est un et unique. S'il était composé, il
serait imparfait car la matière est imparfaite. Dieu est donc une pure forme(pas de
résistance de la matière) donc le Bien et le Beau se confondent. (héritage de la philo
grecque : le Beau doit être Bien)
-
Point de vue Anthropologique : Le bien appartient au Désir et le beau au sentiment de
contemplation. Le beau suscite trois qualités : L’intégrité, l’harmonie entre les
éléments et la clarté. Le beau et le bien sont distincts.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Schéma :
Dieu = un
Bien
Désir
Beau
Anthropomorphise
Sentiment de
contemplation
Les inspirations Néo-platoniciennes :
-
L’esthétique de la lumière.
L’esthétique mathématique et musicale.
L’esthétique du Dieu artiste.
L’esthétique de la lumière :
Elle est inspirée par l’idée du bien associé à la lumière qui rend visible les autres idées. Le
beau est confondu dans le bien en tant que l’un de ses mouvements.
Plotin est l’un des philosophes les plus remarquables du néo-platonicisme. C'est de lui que les
théologiens du Moyen-âge tirent leur connaissance de Platon.
Plotin (205-270 pcn) : est un philosophe Grec, vivant d’abord en Egypte et ensuite à Rome où
il ouvre une école de philosophie néo-platonicienne. Ses idées sont principalement énoncées
dans les Ennéades édité par Porphyre sous le règne de l’empereur Galien. Ces écrits sont
composés de neuf traités composé au même de six livres pour chaque.
Thèse : Un point de lumière unique va rayonner dans tous les sens en s’amplifiant afin de
révéler les réalités qui s’offrent à nous. On passe du principe de l’imitation du Démiurge
(énoncé par Platon) à l’émanation d’un point de lumière (énoncé par Plotin). La multiplicité
nait de Dieu lui-même.
L’émanation de la lumière : elle est une procession qui permet de comprendre les premiers
principes. Elle est comparable à l’imitation de Platon.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Imitation
Emanation
Bien
Point de lumière non diffue unique
Idées
Intellect ou esprit = Beau
Nature ou cosmos
L’âme du monde
Matière
Matière (lumière à son expansion
maximale).
Plotin combine les thèses de Platon et d’Aristote :
Forme ≠matière
La forme est également associée à l’art : l’artiste imagine (forme) et donne forme à la matière.
Il y a trois différentes formes :
- La forme intellectuelle.
- La forme artistique.
- La forme réalisée.
On remarque des analogies entre la philosophie grecque et la philosophie judéo-chrétienne.
Cependant apparaissent différents mouvements antagonistes :
- L’hérésie Cathare : elle s’inspire du Manichéisme (secte de Mani) établissant une
synthèse entre le judaïsme, le christianisme et les religions asiatiques. C’est une
hérésie dans le fait que le mouvement propose deux principes divin : La lumière et les
ténèbres.
- Le manichéisme : elle défend la lumière. Cette secte proscrit les actes sexuels, impose
une restriction alimentaire et dénigre la fortune afin de lutter contre le mal. C’est une
secte que les chrétiens vont combattre sans relâche, notamment avec les idées de
Plotin.
- Plotin : énonce que l’UN se multiplie pour donner ce qu’il n’a pas. Il n'y a donc pas
cet antagonisme.
Robert Grosseteste (1175-1253 pcn) : il fait renaître la doctrine néo-platonicienne avec l’une
de ses œuvres nommée Lumière ou commencement des formes (1228)
Cette lumière n’est pas métaphorique. Elle est l’essence de toute chose. Elle se développe en
plusieurs étapes :
1. Dieu, soit le point de lumière incorporel, invisible et simple.
26
Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
2. La corporéité : la lumière donne naissance à une forme lumineuse (Lux), c’est une
lumière au même caractère que la précédente mais elle est la création du premier.
3. Forme corporelle : le lux donne naissance à la lumière apparente qui rayonne et se
diffuse dans tout les sens avec une extension limitée (le firmament : le monde est
fini pour l’homme du Moyen Age) ou elle se réfracte pour donner naissance à la
matière. Depuis le firmament, plus elle parcourt de distance en créant la matière
(planètes, étoiles) plus elle perd de son intensité lumineuse. Elle revient vers le site
du point de lumière pour y créer la terre. La preuve est que la terre à en son centre
des traces de cette pureté lumineuse : L’or, les pierres précieuses, le charbon
incandescent, etc. On favorise dès lors l’art de l’orfèvrerie, des vitraux, etc. C’est
ce qui donne l’esthétique de la lumière par excellence.
Schéma :
Etoile
Planète
Point de
lumière
Terre
Lumière
Firmament
L’esthétique Mathématique :
Elle est également de source platonicienne. Son principe est fondé sur la mathématique et des
thèses de Timée traduit en latin par Cicéron. Le Timée est le seul texte intégral de Platon au
Moyen-Age. Ce principe énonce que la beauté est caractérisée par une harmonie
mathématique.
Boèce (~480 – 525 pcn) : né dans une Rome en déclin, il devient le ministre de Théodoric le
goth (Ostrogoth), l’héritier de la civilisation romaine. Mais il finit par être banni pour
conspiration. Il voulait traduire les textes logiques d’Aristote et de Platon. Il écrit vers 510 le
Traité de la musique.
Explication selon le Traité de la musique : Dieu a harmonisé le monde grâce à l’arithmétique.
Les nombres sont une idée de Dieu et sont immatériels. Les théologiens étudient
l’arithmétique car elle est la discipline principale du Quadrivium car, contrairement à la
musique, à la géométrie et à l’astrologie, elle ne se rapporte qu’à elle-même. Dieu a tout
27
Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
réalisé avec des nombres. Le nombre est premier par nature car sans lui, tout ce qui en dépend
disparait, c'est-à-dire le monde réel et tout ce qui en est explicable. C’est l’essence des choses.
Il y a trois types d’harmonie ou musique :
 La musique cosmique
 La musique humaine
 La musique instrumentale
La musique cosmique : elle est silencieuse car l’homme n’est pas capable de l’entendre.
Boèce se base sur les thèses d’Aristote qui se base sur les thèses pythagoriciennes : « tout
corps en mouvement produit des sons ». Le son est imperceptible car il est continu et
permanent. L’homme ne conçoit que le contraste entre le bruit et le silence. S’il n’a que du
silence ou que du bruit l’homme ne le concevrait pas.
Ce son continu est par exemple celui du mouvement des astres. Plus les planètes sont éloignée
de la terre, plus aigu est le son. Le mélange permanent des 4 éléments ou l’alternance du jour
et de la nuit produisent également un son continu. La musique cosmique est donc à caractère
cyclique et strictement rythmée.
La musique humaine : L’homme est lui-même une source de musique cosmique car son
organisme est rythmée et régularisé. La musique humaine se décrit par l’harmonie entre l’âme
et le corps, le psychique et le physiologique. Même si Boèce a traduit Aristote, il pense de
façon platonicienne que les formes et les nombres sont singularisés par rapport à la matière. Il
a tout de même des traces de pensées d’Aristote dans ses écrits : il pense que la connaissance
commence dans le sens et se prolonge dans l’esprit. Cela veut donc dire qu’il y a une
consonance entre le corps et l’âme. Le sens permet d’avoir la capacité de calculer l’harmonie.
La musique instrumentale : Chaque fois que l’homme joue de la musique il met en œuvre
l’harmonie du cosmos. L’art est une puissance productrice prolongeant les capacités de la
nature. L’art musical offre une réplique miniature de l’harmonie cosmique. La musique est
l’art le plus mathématique qui soit.
Exemple : Pythagore et le forgeron : le poids du marteau est relatif au son de la frappe. La
nature humaine du son est à réduire en notions mathématiques (octave ½, quinte 2/3 et la
quarte ¾).
La musique est la seule discipline enseignée dans les écoles d’arts libéraux. Boèce s’intéresse
qu’à l’aspect intelligible de la musique. Le véritable musicien est alors le savant (le
compositeur) et non l’exécutant. Une œuvre musicale pose une question d’identité : l’œuvre
musicale est elle une composition, une exécution ou une composition avec exécution ?
La musique en tant que discipline n’a jamais souffert. La littérature et la musique sont des
activités mentales privilégiées. La musique a un impact plus fort que l’image sur le
comportement humain car elle distrait.
L’esthétique du Dieu artiste :
Elle fait référence à l’analogie entre le Démiurge du Timée et le Dieu chrétien :
- Ces deux personnages font le monde en s’inspirant des idées germées en eux.
- Le démiurge a fait un monde parfait ressemblant aux idées. Le monde de Dieu est un
monde bon et bien.
- Le démiurge est un être bon, sa bonté a engendré l’existence des choses. Dieu en fait
de même par sa volonté de transmettre sa bonté.
28
Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
-
Le démiurge est un artiste, le dieu l’est également (selon saint thomas).
Certains théologiens ont montré que Dieu est supérieur au Démiurge. Il y apparait alors des
recherches afin de différencier les deux personnages.
Guillaume de Conches (1080 - ~1150 pcn) : Il est professeur à l’école de Chartres réputée
pour son étude du Timée avec un point de vue chrétien. Il a notamment écrit les gloses sur le
Timée qui pointe les différences de ces deux personnages.
Le démiurge
Dieu
Il a besoin de s’inspirer du monde des idées Il n’a ni besoin d’idée, ni de matière car il est
et des formes et d’avoir de la matière premier. Il fait naître les idées. Il est Créateur.
première pour incarner le monde. Il est
producteur.
Son œuvre est parfaite car il est omniscient et
omnipotent. L’œuvre est faite librement.
Il n’est pas libre car la matière et les idées
préexistent à son œuvre.
Conclusion de l’esthétique de l’époque chrétienne :
Au Moyen Age, on voit apparaitre l’idée de l’autonomie du beau et de l’art. Saint thomas
différencie le bien par le biais du désir, du beau par le biais de la contemplation.
Les hommes du Moyen-âge ont une vision très dilatée du beau. L’incarnation du Christ fait
apparaître un intérêt vis-à-vis de la beauté sensible.
Toute production de Dieu est le Beau.
Diapositives et théorie esthétique :
1. Extrait du carnet de Villard de Honnecourt (13e siècle). Ces croquis illustre bien
l’esthétisme mathématique où l’arithmétique permet la diversité du monde sensible
fondé sur la géométrie simple. Villard de Honnecourt est un maître d'œuvre. Il est
justement célèbre pour son carnet renfermant de nombreux croquis d’architecture. Il
participe à la construction de nombreux édifices comme à Cambrai ou à Vaucelles ou
encore en Hongrie.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
2. Miniature flamande, extrait du livre d’eures du duc de Béry (15e siècle), contenant 70
miniatures dont la plus part sont produite par les frères Limbourg. Cet extrait est
l’image représentative du paradis terrestre (le mot paradis vient du perse « pardes »
signifiant jardin clos). On y remarque la source de jouvence (au centre du jardin d’Elis
ou d’Eden), source des 4 grands fleuves du monde : Nil, Tigre, Euphrate et Gange. Le
Jardin est de forme sphérique couvert d’un pavement d’or.( notes des rédacteurs :
désolé pour le noir et blanc, y a pas mieux)
3. Vierge Marie en gloire de Gérard de Saint-Jean (15e siècle). On y remarque la
géométrie de l’halo de lumière et l’apparition d’ange musicien. Les anges étaient les
premiers êtres réels nés de la lumière (parfois aux ailes enflammées).le halo écrase les
démons maléfiques. Marie est considérée comme la Nouvelle Ève par les théologiens
du 2ième siècle. Gérard de Saint-Jean est un moine flamand appartenant à l’ordre des
chevaliers de Saint Jean de Jérusalem (créé au 12e siècle), devenu les chevaliers de
Maltes jusqu’au 19e siècle.
4. Saint Apollinaire, art byzantin de source romaine occidentale. Le personnage est raide
et la dimension spirituelle de l’apparence est au service du divin. Il ne faut confondre
l’image de son modèle dans cet art. (cf. Magritte : ceci n'est pas une pipe (mais
l'image d'une pipe)) Au 6e siècle, Justinien importe cet art et veut rétablir l’empire
Romain intègre. Ce saint est un saint martyr du 1er siècle, il reçoit la mission de saint
Pierre visant à convertir le peuple de Ravenne où il meurt persécuté. Vasari persécute
cet art qu’il appelle Grec.
5. Monastère de Saint Luc en Byzance. Tout est lisse et à apparence dilatée. Coupole sur
un édifice en croix, le christ est représenté au sommet de la coupole en tant que tout
puissant.
6. Sommet de coupole en mosaïque du 12e siècle. Christ au visage sévère, aux longs
cheveux, regard dur, barbe. Au centre de la coupole car il est l’essence. Il tient un livre
ouvert un l’un des versets de Saint Jean qui dit de lui qu’il est la lumière du monde,
principe départ de la vie. Les deux doigts tendus et les 3 doigts recroquevillés
symbolisent la double nature et la trinité. La croix derrière le visage symbolise la
crucifixion.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
La Renaissance
La Renaissance comprend une période allant du 14ème siècle en Italie et finit au 16 e siècle.
L’homme est alors une valeur centrale dotée d’une éducation complète, dont les différentes
disciplines sont les sciences, l’approche des arts et la technologie de l’industrie.
Vitruve (1er Si. PCN) en est un exemple idéal. Il écrit dix livres d’architecture. Pour lui, un
architecte doit connaître de nombreuses disciplines pour pouvoir exercer son art.
L’homme de la renaissance favorise la discipline libérale. Chaque savoir est égal aux autres
savoirs. La hiérarchisation des disciplines disparaît. Tout ce qui favorise le bonheur de
l’homme est bon à savoir. On adopte donc un syncrétisme.
André Chastel, (XXe siècle) historien de l'art français, auteur d'une importante œuvre sur la
Renaissance italienne, dis « la Renaissance est la première période où l’homme nomme
lui-même sa propre époque. Les humanistes vont emprunter le terme de Rinascita pour la
nommer. »
Découverte de la Renaissance :
 Evolution de la géographie : Nombreuses découvertes (Amériques, Route des Indes).
Les bourgeois vont commander des mappemondes. Mercator redessine la carte du
monde.
 Evolution médicale dans l’anatomie : En 1532 André Vésale, médecin hollandais va
préconiser la méthode expérimentale. On dissèque l’homme afin de marquer les
discordances entre le corps humain et les corps animaux. Il rectifie ainsi la référence
de l'époque : Gallien, chirurgien romain! Il écrit en 1543, La fabrique du corps humain
en […].
 Evolution de la philologie : Guillaume Budé, secrétaire de François I, va ouvrir le
Collège des trois langues où l’on pourra dès lors apprendre l’hébreu, le grec et le latin.
Cette école existe encore actuellement sous le nom de Collège de France.
 L’apparition de la Presse : Inventée en 1434 par Gutenberg, elle entraîne une diffusion
massive de livres.
 L’évolution de l’astrologie : Copernic écrit des révolutions des sphères célestes. Un
écrit qui révèle que le cosmos n’est plus centré autour de la terre. On passe du
Géocentrisme à l’héliocentrisme. L’espace humain et l’espace céleste sont un même
espace.
Cela entraîne une distinction de l’époque précédente.
On a cependant conscience qu’il y a une « proto-renaissance ». Ervin Podolsk montre que
pendant le Moyen Age, les Carolingiens avaient des comportements dotés d’un proto
renaissance car on y constate une vaste activité de copie de texte ancien et de texte sacré. On
tient donc à préserver l’Antiquité. Effectivement le biographe de Charlemagne connaît bien
l’Antiquité. La fin du Moyen Age est marquée par un aplanissement des querelles et une plus
grande libéralité des textes. Dans ce contexte historique, les universités deviennent
florissantes.
Rinascita : est un terme énoncé par Georgio Vasari (1511-1574 PCN), considéré comme le
premier historien de l’art. Il écrit en 1568 Les vies et les métiers des meilleurs peintres,
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
sculpteurs et architectes..., ouvrage considéré comme le premier livre d’histoire de l’art. Il y
parle de la restauration ou de la résurrection des Arts.
Cette restauration se produit en Florence. Le premier artiste à l’inciter est Cimabue, artiste du
13ième siècle. Selon Vasari, Cimabue rompt avec le style de la peinture byzantine qui ne reflète
pas la réalité naturelle par son caractère saint. Il cherche un lien de ressemblance entre le
modèle et l’image comme dans l’époque classique. De là ce mouvement se développe. Les
premiers réalistes de la nature sont florentins. Ils reviennent au modèle de l’antiquité. L’art
devient alors d’abord imitation de la nature et ensuite de l'imitation l’oeuvre de grands
artistes.
Le déclin de l’art antique lors de l’époque gothique s’explique par des évènements importants
tels que l’édit de Milan qui fait de Constantinople capitale de l’empire romain contribuant à la
migration des artistes « antiques » au sein de l’Europe. Il y a également l’invasion barbare qui
démantèle la civilisation de l’Antiquité pour de bon.
En Italie on va redécouvrir toute une série de chefs d’œuvres antiques tel que la sculpture du
Laocoon. Avec la conservation des vestiges de Rome on fait alors un lien avec la Rome
antique et la Renaissance. On assiste alors à une « fécondation de génie » en Italie.
Le génie désigne une capacité particulière chez un individu. Cela relève de
l’anthropocentrisme, vision retrouvée chez les premiers historiens de la Renaissance, tel que
Jacob Burckhardt (XIXe si. PCN) de l’université de Bâle.
Hegel (1770-1831) considère que pour chaque époque de l’histoire, il y a un esprit du temps
particulier qui engendre la spécificité de l’homme.
L’esprit de l’homme caractérisé lors de la Renaissance est que l’homme se sent maître de sa
période, il construit sa vie tel une œuvre artistique. Le « surhomme » apparaît, gouvernant sa
vie lui-même. La dimension artistique ne se remarque pas que dans l’art : Construire un état
c’est agir en tant que créateur. L’homme de la Renaissance est responsable de sa propre vie.
Au Moyen-Age, cet individualisme n’existait pas. L’homme médiéval est considéré comme
une collectivité. Il appartient à une famille, corporation ou communauté de croyants. Il n’y a
donc pas eu cette responsabilité individualiste.
L’émergence de l’individualisme est liée aux conditions politiques au 12e et au 13e siècle en
« Italie ». L’ « Italie » est composé d’une myriade de principauté indépendante dans une
ambiance de rivalité (exemple : les Florentins et les Siennois). On assiste alors à un culte de
l’individu faisant appel au banquier et au artiste. L’histoire italienne est par exemple marquée
par Dante, l’une de ces premières personnalités. Mais au nord de l’Europe les cités états se
développent aussi.
L’homme et l’artiste sont divinisés, alors qu’au Moyen Age seul Dieu est idole. Il fait créer
son plan par son entendement et le fait avenir afin de le rendre réel par sa volonté. Cela est
semblable aux décisions de l’homme.Le Timée est alors une œuvre d’une Extrême importance
pour les chrétiens. Les rapports entre l’homme et Dieu sont une comparaison refoulée lors du
Moyen Age. On a oublié la création de nature anthropomorphe pour retenir la création
théologique. La Renaissance lève ce refoulement.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Dieu
Moyen Age :
Homme
Dieu
Renaissance :
On projette sur Dieu nos
aptitudes afin de le comprendre.
Dieu est la représentation
parfaite des qualités de l’homme.
L’homme est la divinisation de
l’artiste humaine.
Homme
Léon Batiste Alberti (1406-1472) est un artiste et un écrivain. Il écrivit le De pictura en 1435,
c’est un traité de peinture. Il démontre bien que le peintre voit une admiration de son œuvre
semblable à celle de Dieu. Le peinture aurait un pouvoir « divin » : La peinture en elle est
une force toute divine, comme l’amitié, Elle rend présent les absents et fait ressurgir les morts
après de longs siècles aux yeux des vivants. Ce pouvoir est celui de Dieu quand il peut donner
la vie. En ce qui concerne l’amitié, la peinture lie son spectateur par l’amour et l’émotion.
L’âme des spectateurs serait lue par l’histoire représentée lorsque les hommes peints
manifestent le mouvement de leur âme. Cela manifeste une correspondance affective
généralisée.
Le tableau est le témoin du modèle (avec l’invention de la perspective) et représente la
psychologie, l’âme des personnages retrouvés dans les gestes du corps. Les gestes du corps
sont une mimétique fidèle de l’âme. Cela favorise le contact entre le personnage et le
spectateur.
L’art du moniteur dans le tableau a un rôle de médiation. Le personnage regarde le spectateur
en lui enjoignant de venir voir de plus près. Il y a la une certaine complicité, amitié. Il voit
dans la fable de Narcisse la fondation de la peinture.
Narcisse est amoureux de lui-même et s’est noyé dans la fontaine en voulant ne faire plus
qu’un avec son image. C’est pour Alberti le mythe fondateur de la peinture car selon lui,
peindre est embrasser avec art la surface d’une fontaine. Le mot « embrasser » reflète le lien
affectif avec le personnage miroité et « la surface d’une fontaine » fait référence au miroir
naturel.
Marsile Ficin (1433-1499) né à Figline Valdarno en Toscane le 19 octobre 1433 et
mort à Careggi près de Florence le 1er octobre 1499, est un poète et philosophe italien. Il
fut érudit et prêtre en 1473, chanoine en 1487 et précepteur de Laurent de Medicis d’où il
obtint les textes de Platon en 1462 qu’il travailla dans sa villa à Careggi. Il finit la traduction
en 1468 et produit deux commentaires sur le Banquet de Platon ou l’amour en 1484 et en
même temps sur la théologie platonicienne de l’immortalité des âmes. Sa considération de la
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
philosophie est associée à la poétique et à l’astrologie (ce qui démontre bien cette tendance
caractéristique de la période à synthétiser le savoir). La villa deviendra l’académie
platonicienne.
Le premier commentaire s’ouvre par un prologue où l’on décrit un banquet, évoquant la
vieille tradition de fêter l’anniversaire et la mort de Platon le 7 novembre, fêté alors jusqu’au
3e siècle PCN. Au sein de l’académie, 7 des 9 convives sont chargé d’écrire un commentaire
sur les 7 éloges de l’amour. Pour Marsile, l’amour est une réalité précédant l’existence de
l’univers, là où régnait dieu et le chaos (association du paganisme au christianisme).
Le chaos est énoncé car il a lu la théogonie d’Hésiode : Avant la naissance des Dieux il y
avait le chaos. Une lumière centrifuge rayonnant était dans une expansion semblable à
l’amour (par sa transmission généreuse de sa perfection). Cette expansion a permit l’harmonie
des éléments du cosmos (référence à l’amour d’Eros et à l’amour de Saint Paul).
Tel que dans le processus de Plotin, Dieu est un point central duquel le rayonnement du beau
et du bien (beau=bien) émane. Cependant il y a tout de même quelque différence entre Ficin
et Plotin.
Plotin énonce qu’il y a le principe de l'« un » restant ce qu’il est, l’émanation de cet un est le
rayonnement du don de ce qu’il n’a pas lui-même. Le multiple sort de l’un tel un phénomène
de cascade (tout en découle). Les formes sont indépendantes mais découlant l’une des autres.
Ficin s’inspire de Plotin mais Dieu pour lui se répand lui-même de ce qu’il engendre. Il utilise
des notions de géométrie. Par exemple, la ligne est une infinité de point et chaque point est
dieu. Cette dilution divinise donc la nature et donc la peinture car elle est une réplique exacte
de la peinture.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Ficin élabore son propre raisonnement du créationnisme selon la dilution :
Dieu
Intelligence angélique : ange (=idées de Platon), création de Dieu
éternelle.
Le Mens : représentant l’âme du monde et le principe spirituel de
l’âme. Met en mouvement les mouvements célestes et réguliers.
C’est l’âme supérieure, l’intellect, la raison.
L’Anima : gouverne la vie et le corps. C’est la nature en soit, les
réalités sub-lunaire irrégulier. C’est l’âme inférieure, la sensitivité,
l’instinct.
La Matière
L’homme appartient à la nature mais il est également le seul être vivant ayant Mens et Anima.
Il s’identifie à l’ensemble de l’univers tout entier. Les anges n’ont pas la capacité de
concevoir la réalité qu’elle engendre. L’animal ne conçoit pas le Mens. L’homme est ainsi le
lien entre le monde intellectuel et réel. Cette idée l’amène à être le centre de l’univers. Il n’y a
aucune honte pour l’homme selon Ficin d’utiliser l’âme inférieure. L’homme a également
deux énergies amoureuses (comme les deux vénus de Platon) : terrestre (née des organes
reproducteurs d'Ouranos tombés dans l'eau) et céleste (née de Zeus et Diomée). Il est l’unique
à exercer une vie charnelle et sentimentale, il est la créature la plus amoureuse. Cet
humanisme n’est donc pas d’orgueil.
Point de vue artistique :
Lors de la Renaissance toutes sortes de traités artistiques apparaissent ainsi que la perspective
où, à la Renaissance, l’art est associé à la science ou la philosophie. L’art et la science seront
distincts au 18e siècle.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Filippo Brunelleschi, né en 1377 à Florence et mort en 1446 est un peintre, un orfèvre, un
architecte de l'école florentine. Il fut également l’architecte du dôme de Santa Maria à
Florence.
Sa biographie fut écrite par Manetti. Il y dit que Filippo a inventé les deux premiers tableaux
en bois à perspective. Sensé représenté le baptistère de St Jean. Il fallait les regarder par un
trou, le spectateur doit également prendre place au même endroit que l’artiste faire dos au
modèle et prendre un miroir afin de comparer le modèle et l’œuvre. Il faut s’intégrer dans le
point de vue dans la scène afin de voir la perspective.
Léon Batiste Alberti (1406-1472) est le premier à jeter la base de la perspective, Pour lui la
perspective repose sur la pyramide visuelle provenant d’un seul point de vue. Seule la
peinture le permet (Lors d’une Paragone soit une classification des arts, la peinture est le
vainqueur, ce qui engendre une réhabilitation de cet art).
Alberti développe une théorie de la vision et du mécanisme de la vision selon un point de vue.
Le phénomène de la vision repose sur des rayons visuelle (l’espace n’est jamais vide). Ces
rayons sont composés de particules nommés effluves et se projettent de l’image du corps dont
elle émane et frappe les rayons visuels. Les effluves sont attirés par l’œil comme un aimant.
La vision serait donc un tact. L’œil est valorisé (Léonard da Vinci énonce que l’œil est le
siège de l’âme) car elle garde au fond de sa rétine la copie de la réalité.
Le tableau en lui-même est une coupe de la pyramide visuel. La peinture est la section de la
pyramide de visuel selon une distance donnée. Autrement dit le tableau est une fenêtre
ouverte sur le monde.
Pyramide visuel
avec effluves.
Modèl
e
Distance
Tableau
Point de
vue
La perspective permet la représentation conique de la réalité.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Alberti a également inventé le voile intercepteur. Et le principe du point de
fuite.
Léonard da Vinci (1452-1519) un peintre florentin, qui fut un homme d'esprit universel, à la
fois artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte,
urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.
Il a inventé la perspective géométrique : il favorise plutôt les couleurs. Il ajoute une
perspective aérienne : couleur et contour. Plus c’est loin plus c’est bleuâtre et plus les lignes
de contour s’estompent. (en réponse à Alberti qui ne prend pas compte de l'éloignement,
hormis pour le rapetissement)
Diapositives et théorie esthétique :
-
Début de la renaissance selon Vasari, disciple de Cimabue de Giotto 14e siècle.
Capsule d'Escraveni 1303, du cycle de fresque vive de Jésus. Dante, écris à propos de
Giotto, « la divine comédie » et le supplanta.
Baiser de Judas. Couronne d’épine gigantesque, lance de soldat. Œuvre novatrice car
elle rompt avec la peinture byzantine et gothique. Le rendu de la sensibilité est
remarquable. jésus a l’air résigné. Judas est en jaune (trahison). Dramatisme et
centralisation de la scène entre les deux regards.
37
Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
-
Le dôme à florence qui signe la renaissance de santa maria del fiore. Coupole ogivale
inspiré par l’art gothique. Inspiration du panthéon romain. La lanterne prouve la
prouesse technique de l’époque.
-
Invention de la perspective, bataille de san romano en 1456 ornant la chambre des
Medici. Florentin VS. Sienne. Ligne de force fait par les armes et les cadavres au sol.
Perspective cavalière (pas de point de fuite).
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Mariage de la vierge de Raphaël 1504. temple de
Jérusalem en arrière fond, circulaire (divin). Scène
totalement anachronique. Point de fuite aux portes du
temple. Perspective géométrique.
Dirk Bouts renaissance au Nord. 15e siècle. Repas dernière scène. Perspective. Intérieur
anachronique flamand. Autoportrait et cadre avec ses deux fils. Scène religieuse => scène
quotidienne.
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Introduction à l'esthétique et à la philosophie de l'art
Vierge avec enfant entouré de Saint de Francesca San
Sepulcro. Spéculation mathématique. Valeur du tableau
en quinte (2/3) division du tableau proportion
harmonieuse. Œuf désignant la pureté de la vierge.
Portrait du duc de Montefèdre et sa famille parmi les
personnages saints.
Ecole d’Athènes par Raphaël. 4 activité : justice (bien), poésie (beau), théologie (vérité
divine) et philosophie (vérité naturelle). Œuvre de Bramante plan (premier architecte de la
basilique saint pierre). Centre de l’œuvre Platon avec Timée visant le ciel de son doigt et
Aristote visant le sol de son doigt. Egalement Socrate, Pythagore, Euclide, Toremé
(cosmographie), Héraclite (« tout change »). Platon au visage de Léonard de Vinci. Héraclite
visage de Michel Ange. Portrait de Bramante et de Raphaël. (artiste = philosophe antique).
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