apparaître sont nécessaires en ce sens que le phénomène ne peut pas ne pas
apparaître lorsque les conditions de son apparition sont réunies. La relation
ainsi dégagée porte le nom de loi. Certaines lois sont purement descriptives
alors que d’autres sont causales.
La science, à l’aide des lois qu’elle établit, permet la prévision. La prévision
suppose la maîtrise complète d’un processus, c'est-à-dire la connaissance d’une
cause et d’un effet, et elle a, par conséquent, un caractère absolu. Par exemple,
les éclipses sont prévues avec une extraordinaire précision de même que la
trajectoire des fusées spatiales.
Par son objectivité, par la nécessité absolue des relations qu’elle établit et des
prévisions qu’elle fait, mais aussi par la modestie et la prudence qui
accompagnent tout énoncé scientifique, la science est une connaissance d’une
tout autre nature que les autres connaissances, vraies ou fausses.
Spécificité de la connaissance scientifique
Science et opinion
La science ne peut exister qu’au prix d’une rupture épistémologique avec
l’opinion. Pour produire un savoir positif, elle doit nier un pseudo savoir
antérieur (G. Bachelard). L’opinion cherche un effet, là où la science établit une
relation. La science se préoccupe d’expliquer sans se soucier des effets alors
que l’opinion est indifférente à toute explication d’un phénomène : elle ne fait
que le constater et ne s’intéresse qu’à l’utilité qu’elle pet en tirer. La science
cherche des causes efficientes, l’opinion va droit aux causes finales.
Pour Bachelard, la science ne marque pas seulement une rupture avec l’opinion
au moment où elle se constitue : elle est perpétuelle rupture, une idée
scientifique pouvant toujours devenir, une fois consacrée, une opinion
stérilisante.
L’histoire de la pensée scientifique ne peut don être considérée comme celle
d’un progrès continu, mais au contraire, comme celle d’une révolution
permanente dans laquelle les idées viennent contredire d’autres idées, les faits
contredire d’autres faits (…). Cette dialectique perpétuelle définit le
mouvement même de la science qui est rectification incessante des idées par
les faits et des faits par les idées.