1988-1998 La reconnaissance et la professionnalisation
Avant 1988, on ne parle pas encore d’exclusion. Une part de la population, notamment les
jeunes non qualifiés, ne bénéficient pas de la forte reprise d’activité économique française
précédant les années 1990. Parallèlement, on assiste à l’éclatement grandissant de la famille,
qui donne aux femmes le rôle de chef de famille et l’arrive d’une main d’œuvre féminine en
masse sur le marché du travail. On commence à parler de chômage structurel.
-1988, la loi du 1er décembre 1988 instaure le revenu minimum d’insertion. La mise en place
du RMI, est à la fois, un revenu minimum, un droit à la sécurité social, un droit au travail, un
droit à l’assistance.
On assiste à l’instauration d’un partenariat hétérogène entre la DDTEFP, les Préfecture, les
Conseils Généraux, ANPE, les Commissions Locales d’Insertion, les CLI, co-pilotées par les
Préfectures et les Conseils Généraux se développent.
Dans le cadre du RMI, les prescripteurs sociaux recherchent des structures capables de
construire des parcours d’insertion pour les bénéficiaires.
En 1993, les Plans Locaux par l’Economique (PLIE) se mettent en place : signés à l'initiative
des communes ou des communautés par les acteurs de l'insertion sociale et professionnelle
(collectivités locales, entreprises, organismes socioprofessionnels…), ils réunissent sur une
«plate-forme» l'ensemble des dispositifs d'aide. Avec pour unique finalité de faciliter, grâce à
des parcours individualisés, l'accès à l'emploi des personnes les plus durablement exclues du
marché de l'emploi. Ils vont très vite s’impliquer dans le soutien par le financement de poste en
IAE.
Les CLI, les PLIE, la DDTEFP, l’ANPE et les Missions Locales tentes de résorber de façons
parfois incoordonnées le chômage facteur d’exclusion, en mettant en place des parcours
d’insertion.
Les salariés se voient proposer différents statuts : stage d’insertion à la vie professionnelle,
Contrat Emploi Solidarité (CES), Contrat Emploi Consolidé (CEC), des formations y sont
prévues par conventionnement, avec un projet d’accompagnement social et de formation des
personnes embauchées, au sein du secteur non marchand et de l’IAE.
Devant un marché difficile et relativement fermé aux personnes sans qualification, l’IAE
développe de nouvelles activités, et fait appel aux premiers niveaux de qualification dans leur
processus de production. Il faut pour les EI, défricher de nouvelles activités, trouver des niches
économes en investissement, peu sujettes à concurrence mais riche en emplois, par exemple :
la valorisation des véhicules automobiles déclarés épaves suite à un accident, la collecte et tri
puis, le recyclage des déchets… Les EI sont novatrices, sur de nouveaux créneaux, avec de
nouvelles méthodes de production. Mais sont fragilisées par la conjoncture économique
comme les entreprises classiques, d’autant plus lorsque l’on ajoute les aléas qui affectent
souvent la distribution des crédits alloués par l’Etat.
Pour les dirigeants d’entreprises d’insertion, il s’agit de passer d’une culture d’obligation de
moyens héritée des structures du social, à une obligation de résultats. Les EI font des études de
faisabilité, et se créent sous le statut commercial. On assiste à beaucoup d’initiatives mais aussi
à beaucoup d’échecs. Pour Michel ROCARD « l’EI n’a de sens que si elle vit de ses ventes ».