Le Télégramme du 22 06 2016
Le docteur Armelle Guivarch est psychiatre hospitalière depuis 35 ans. Comme certains de ses confrères,
elle sera en grève, le 27 juin, pour dénoncer « les risques de démantèlement programmé de la psychiatrie ».
Selon elle, le dernier coup en date porté à la psychiatrie concerne la mise en place de groupements
hospitaliers de territoire. « À compter du 1e r juillet prochain, les EPSM seront rattachés à des hôpitaux
généraux. La ministre Marisol Touraine refuse, malgré nos demandes réitérées, de créer des groupements
dédiés à la psychiatrie. C'est le début de la désintégration des secteurs, avec le risque qu'une fois absorbé
par l'hôpital général, ce dernier ne vienne puiser à l'hôpital psychiatrique nombre de soignants qui lui font,
à lui aussi, cruellement défaut. Mais sait-on que, parfois, pour maîtriser un patient maniaque ou très
délirant, il faut jusqu'à huit soignants ».
« Un terrible retour en arrière »
Considérant « la lente mais inexorable dégradation du service public hospitalier en psychiatrie », Armelle
Guivarch soutient le Collectif des 39, créé en 2008 pour « dénoncer les dérives sécuritaires et
bureaucratiques de la psychiatrie et proposer des alternatives ». « Les réductions budgétaires qui frappent
durement la psychiatrie, avec suppression de postes, des RTT, des remplacements, ne sont que le début de
la désintégration des secteurs. De nombreux postes en psychiatrie hospitalière ne sont pas pourvus et les
jeunes partent vers le privé ». « Un terrible retour en arrière » pour le médecin qui redoute « une
hypermédicalisation du soin psychiatrique. J'ai pratiqué pendant des années une autre psychiatrie, qui
permet de traiter le patient avec humanité et je n'ai pas envie de celle qui se profile ».
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e
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Yves. G
HERVE LE GUEN22 Juin 2016 à 14h21