Corrigé
Quels sont les effets positifs et les limites de l’ouverture à la
concurrence du renseignement téléphonique en 2005 ?
Introduction
A partir de novembre 2005, le marché du renseignement téléphonique a été ouvert à la
concurrence. Alors qu’il ne comptait qu’un seul opérateur, le « 12 » de France Telecom, une
quinzaine d’opérateur se partagent désormais les numéros en 118. Cette libéralisation du
marché, c’est-à-dire le passage d’un monopole une seule entreprise est en activité sur le
marché à la concurrence où de nombreuses entreprises sont en compétition pour se partager le
marché, a présenté des effets positifs conformes à ce qui était attendu, mais a aussi rencontré
des limites. Dans une première partie, nous présenterons les effets positifs de l’ouverture à la
concurrence du marché des renseignements téléphoniques ; puis dans un seconde partie, nous
présenterons les limites de cette ouverture.
I- Les effets positifs de l’ouverture à la concurrence
- En 2005, le gouvernement a décidé d’ouvrir le marché des renseignements téléphoniques à
la concurrence. Jusqu’à cette date, France Telecom bénéficiait d’un monopole : c’était le seul
opérateur. L’ouverture à la concurrence a permis de passer d’un opérateur unique (le 12) à
une quinzaine d’opérateurs (les numéros en 118). Cette opération a permis d’augmenter et de
diversifier l’offre du marché des renseignements téléphoniques. Chaque opérateur pour ses
diversifier à développé des services différents et innovants : renseignements sur les fixes et les
mobiles, renseignements internationaux, annuaire inverse, ou encore envoi du numéro par
SMS, du plan d’accès de l’adresse recherchée par MMS, d’informations locales (adresse des
pharmacies de garde, horaire de cinéma, résultats du Loto..) ou encore recherches de magasins
à proximité avec indication de la distance exacte.
- La libéralisation de ce marché va se traduire par une réelle information du consommateur sur
le tarif de prestations. En effet, à l’époque du « 12 », le tarif de ce service était largement
méconnu du public. Il était en outre fréquemment sous-estimé. A partir de 2005, une large
publicité va être faite sur les tarifs des « 118 ». L’effet positif de l’ouverture à la concurrence
va donc être une meilleure information du consommateur sur les tarifs des renseignements
téléphoniques.
- L’augmentation du nombre d’opérateurs va accroître le nombre des emplois nécessaires
pour faire fonctionner ces services de renseignement. Les opérateurs vont embaucher des
réceptionnistes, des techniciens et des commerciaux.
Transition
La libéralisation de ce marché a donc été adoptée en attente de ces nombreux effets positifs.
Mais l’ouverture du marché va connaître rapidement ses limites.
II- Les effets négatifs de l’ouverture à la concurrence
- Contrairement à ce qui était prévu, la concurrence ne va pas faire baisser les tarifs des
renseignements téléphoniques. En effet il s’est avéré difficile de comparer les tarifs, les modes
de facturation retenus par les différents opérateurs n’était pas les mêmes. La diversification
des services et des modes de tarification (forfaitaire et à la durée de l’appel) a rendu les
comparaisons des prix difficiles. Le marché est devenu plus opaque alors qu’on aurait pu
penser que l’ouverture à la concurrence aurait rendu les politiques tarifaires plus transparentes
pour attirer les consommateurs. L’association UFC-Que choisir ? dénonce une réelle hausse
des prix entre le « 12 » et les « 118 », depuis un fixe et encore plus depuis un mobile.
- Par ailleurs, la vivacité de la concurrence et le grand nombre des opérateurs vont entraîner
un vaste mouvement de concentration. Selon France Telecom, deux opérateurs vont conquérir
70% du marché en 2006, dont l’opérateur historique France Telecom. Quatre opérateurs se
partagent 95% des parts du marché en 2006 selon France Telecom. Ce marché n’est donc plus
en situation de concurrence réelle, mais plutôt en situation d’oligopole où un tout petit nombre
d’entreprises se partagent le marché. Ici c’est Le Numéro qui occupe une position dominante
avec 40% de part de marché en octobre 2006 et peut donc imposer ses tarifs.
- Enfin, pour conquérir le marché et faire face à une concurrence acharnée, les opérateurs ont
consacrer un budget important à la publicité. Les opérateurs ont répercuter les coûts
publicitaires dans leurs tarifs. Les prix de ce fait n’ont pas baissé. L’ouverture du marché des
renseignements téléphoniques s’est donc traduit par une hausse très importantes des tarifs.
La hausse des tarifs, les difficultés de comprendre les tarifs, la mauvaise qualité des services
parfois ajoutés à la difficulté de mémoriser les nouveaux numéros ont entraîné une diminution
du nombre des appels. Ainsi le nombre des appels au cours du premier trimestre 2007 était en
baisse de 33,3% par rapport à celui du premier trimestre 2006 selon l’ARCEP. Les
consommateurs ont eu dans le même temps la possibilité d’obtenir ce service gratuitement sur
Internet, accentuant la baisse de la demande adressée aux opérateurs.
Conclusion
Il est donc bien loin le temps des « demoiselles du téléphones » qui vous passaient votre
correspondant. En un siècle les PTT ont perdu leur monopole, le 12 a disparu et le marché
s’est ouvert à des opérateurs privés. Et, entre eux, la bataille fait rage pour emporter les plus
grandes parts de marché. Cette nouvelle concurrence a permis une diversification de l’offre
(plusieurs numéros) ainsi qu’une meilleure informations sur les tarifs. Cependant, meilleure
information ne veut pas dire meilleur prix pour le consommateur. En réalité les tarifs ne sont
pas plus avantageux qu’avant contrairement à ce que l’on attendait de cette libéralisation. En
plus, ces nouveaux numéros n’ont pas su attirer la demande. Ainsi le succès de la
libéralisation, décidée au niveau européen, n’est pas total.
On pourrait comparer cet échec relatif à la libéralisation qui touche le marché des jeux en
ligne sur Internet depuis avril 2010, auparavant disponibles seulement via l’entreprise
publique de la Française des jeux. Même effort publicitaire, même diversification de l’offre,
mais cette fois-ci hausse de la demande et bénéfices énormes : c’est désormais à une
régulation de ces jeux que les pouvoirs publics pensent désormais pour éviter les
comportements addictifs.
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