LETTRE D'INFORMATION DU TERRITOIRE DES TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES 3ème trimestre 2001 ÉDITORIAL LA RÉNOVATION DES BASES ÉDITORIAL Les bases des TAAF ont une cinquantaine d'années. Elles ont été créées en 1949 (Port-auxFrançais), 1950 (Martin-de-Viviès), 1955 (Dumont d'Urville) et 1961 (Alfred Faure). De cette période ne subsistent que quelques bâtiments, tels la tour météo, le hangar Sidap de Port-aux-Français ou la cabane Marret à Dumont d'Urville. La croissance des activités et la recherche d'un confort minimal ont en effet amené les missions successives à construire, réaménager, réaffecter et parfois détruire les bâtiments. Aux cabanes en bois des pionniers ont progressivement succédé des bâtiments à architecture industrielle puis des constructions traditionnelles. L'augmentation des surfaces construites permettait une spécialisation des espaces, selon les besoins des hivernants. L'extension des réseaux d'électricité, d'eau, de transmission et une politique volontariste de maintenance accompagnaient cette croissance. Depuis une dizaine d'années cependant, l'effort de construction dans les bases subantarctiques s'était ralenti, alors que la rigueur du climat et la demande sociale ne diminuaient pas. Pour prendre la mesure des questions de construction, deux audits ont été réalisés: l'un sur l'état de bâti, l'autre sur les perspectives de construction. Une analyse confiée à une architecte urbaniste et un questionnaire aux hivernants de septembre 2000 ont complété la réflexion. L'ensemble de ces études concluait à la nécessité d'engager des travaux importants, sous peine de voir, d'une part, une explosion des coûts de maintenance, d'autre part, un retard irrattrapable eu égard aux nombreux goulots d'étranglement de la chaîne logistique. Enfin, et cet aspect n'est pas le moindre, la qualité de l'hébergement est un facteur important de l'attractivité du territoire - dont la population, il faut s'en souvenir, est composée uniquement de volontaires. Dès lors, j'ai pris la décision de proposer au Gouvernement un plan de rénovation des bases subantarctiques. Le secrétaire d'État à l'outre-mer en a approuvé le principe, et le Premier ministre lors de l'inauguration du siège du Territoire le 20 janvier 2001, a déclaré: Je sais que les bases établies dans ces terres lointaines ont vieilli et qu'il est nécessaire d'édifier une nouvelle génération de bâtiments plus confortables et plus faciles à entretenir Un programme de rénovation permettra au cours des six prochaines années, de construire les nouvelles bases australes et antarctiques françaises du XXIè siècle". Cette rénovation, sur une période de six ans (2001-2007) vise à améliorer sur les bases la qualité globale du bâti. Les constructions, réhabilitations et destructions ne concernent pas que les hébergements, mais aussi les locaux de travail, de stockage, les réseaux et les installations portuaires. Ce programme ne peut être figé dans son déroulement tant les difficultés, les pannes d'engin, les tempêtes peuvent bouleverser les planifications les mieux établies. Il est d'abord l'affichage d'une ambition: donner aux hivernants des conditions de vie et de travail dignes de l'engagement personnel qu'ils consentent. Le coût en est estimé à environ 10 millions d'Euros. il se traduit en particulier par des effectifs de contractuels et par des achats de matériaux beaucoup plus importants. En Terre Adélie, où les tâches de logistique sont déléguées à l'Institut Polaire, et où les contraintes de logistique et de disponibilité du foncier sont encore plus fortes, des travaux de construction et de rénovation ont également été engagés. Dès lors, ce numéro spécial sur la rénovation des bases présente les 4 "grands chantiers " engagés pour améliorer la sécurité et la qualité de la vie (les hivernants. Peu à peu, les bases du XXIè siècle vont apparaître, avec des bâtiments de meilleure qualité et une organisation de l'espace plus rationnelle. je tiens à remercier tous ceux qui dans les bases affrontent le climat et les difficultés de tous ordres pour relever ce défi. François Garde, administrateur supérieur RÉNOVATION BASE DE CROZET Rénovation CROZET Alfred Faure Fondée en 1965 la base d'Alfred Faure à Crozet est la plus récente des bases australes. La plupart de ses bâtiments datent de cette époque. Cette soixantaine de constructions est répartie sur environ trois hectares à six cents mètres du lieu de débarquement. De même qu'à Kerguelen, la priorité a été accordée aux logements. La construction de la résidence du chef de district a débuté en milieu d'année 2000. Original par sa forme pyramidale, ce bâtiment devrait être livré en fin d'hiver austral 2002. Avec le logement, le bureau et la salle de réunion du chef de district, il accueillera le logement du chef infrastructure, la chambre de l'administrateur supérieur et une chambre de campagne d'été. Alors que la résidence a été entièrement réalisée par des contractuels du Territoire, une deuxième construction, Frances, création d'un architecte réunionnais, a été confiée en décembre 2000 à des entreprises de l'île et devrait également être livré en août 2002. Elle comprend une série de 8 chambres avec douches et sanitaires individuels Entièrement en bois lasuré aux couleurs vives et couvert d'un toit en zinc, ce bâtiment, à l'instar des constructions réalisées par les Norvégiens et les Danois au Groenland ou au Spitzberg, porte une note de couleur dans un environnement essentiellement minéral contribuant à donner un aspect accueillant à la nouvelle base. Lors de la prochaine campagne d'été 2001-2002 une nouvelle couverture de toit et un nouveau bardage seront posés sur le bâtiment scientifique Biomar. Une nouvelle serre sera installée en lieu et place de celle emportée par une tempête en juillet 2001. Enfin, la construction d'un bâtiment regroupant toutes les chambres froides à proximité des cuisines est prévue pour l'année 2002. D'ici à 2006 la trentaine de chantiers menés, la plupart portant sur la destruction et le remplacement des anciennes constructions, modifieront substantiellement la physionomie de la base, bouleversant sa structure actuelle. RÉNOVATION BASE DE KERGUELEN Rénovation KERGUELEN Créée en 1950 par la mission Sicaud, la base de Port-aux-Français à Kerguelen compte actuellement une centaine de bâtiments qui s'étendent sur une trentaine d'hectares en bordure de côte, sans compter les implantations situées sur le plateau à l'est. Les bâtiments logements lesplus récents ont maintenant une trentaine d'années et ils ont subi bon nombre de tempêtes. Leur remplacement était devenu inéluctable. Priorité a été donnée au logement des hivernants. Le Territoire s'est attaché le concours d'un d'architecte de Saint-Pierre de La Réunion pour définir un modèle de bâtiment adapté aux conditions climatiques, fonctionnel et esthétique. Les premiers travaux ont commencé à Port-aux-Français courant 2001. Le premier bâtiment d'une série de trois (Louison, Andrée et Aby) est en cours de construction. Composé de 18 espaces plus proches du studio que de la chambre (plus de 20 m2), équipés de douches et de sanitaires individuels, il disposera d'un salon commun, une salle télévision, une buanderie et de nombreux espaces de rangement. Pour répondre à une aspiration forte des hivernants, un effort particulier a été fait sur son isolation phonique. La volonté de développer une certaine unité architecturale, contre l'apparence d'éparpillement que donne actuellement la base, a aussi conduit à s'interroger sur l'implantation des bâtiments. Cette réflexion a abouti sur un principe: le regroupement autour du bâtiment vie des trois nouvelles constructions en respectant deux impératifs, la direction du vent, et la vue, pour l'ensemble des chambres sur le Golfe du Morbihan. Le gros œuvre sera entièrement réalisé par du personnel contractuel du territoire, embauché spécialement pour ce chantier. D'avril à novembre 2002, un détachement du 4e Régiment du Service Militaire Adapté, basé à Saint-Pierre, comprenant une vingtaine de soldats et instructeurs effectuera le second œuvre. L'objectif est de livrer en début d'année 2003... et après Louison, d'attaquer Andrée! D'ici à 2006 une soixantaine de chantiers qui porteront principalement sur la réhabilitation des lieux de travail restauration complète des bâtiments et mise aux normes de sécurité incendie et électrique sont prévus. Ils débuteront en 2002 par une restructuration complète des installations électriques. Un nouveau tableau général basse tension sera mis en place, nécessitant le changement de tout le réseau de distribution de la base, un groupe de secours sera intégré au bâtiment. Le port pétrolier principal, construit dans les années soixante au sud de la base, est devenu obsolète, le territoire a fait le choix de le faire disparaître à terme préférant, même si cela nécessite des travaux relativement lourds de terrassement, agrandir J'actuelle zone de stockage secondaire située en retrait de la base afin de préserver la qualité de l'environnement proche des lieux de vie et de travail des hivernants. L'agrandissement comprendra 24 cuves neuves de 50 m3 chacune. Dans la même période, la destruction de bâtiments irrécupérables permettra de rajeunir et d'améliorer l'aspect du chef lieu du Territoire. RÉNOVATION BASE DE PORT AUX FRANÇAIS Rénovation LOUISON, ANDRÉE, ABY ET FRANCES Construire de nouveaux bâtiments de logements, c'est aussi choisir de leur donner des noms. Les noms en usage dans le Territoire, et qui constituent " l'adresse " des hivernants, sont parfois heureux (Albatros , Sterne, Pétrel ... ) et parfois anonymes (42, Ll, L7 .... ). Cette nouvelle génération est dédiée aux prénoms féminins. À Port-aux-Français, après Louison, qui évoque la maîtresse de Kerguelen embarquée clandestinement, viendront Andrée, en hommage à Andrée Aubert de la Rüe, téméraire exploratrice avec son mari au début du XXè siècle, puis Aby, pour Aby Jane Morrell, femme du capitaine d'un baleinier qui jouait du piano à bord au début du XIXè siècle. Ces trois femmes ont été représentées sur des timbres du Territoire. À Crozet, la première femme à avoir hiverné, bien malgré elle, fut Frances Woodsworth, parmi les naufragés du Strathmore, sur les Apôtres, pendant 7 mois, en 1875 et 1876. RÉNOVATION BASE D'AMSTERDAM Rénovation AMSTERDAM Martin-de-Viviès Créée en 1949, la base de Martin-de-Viviès est la plus ancienne des bases mais, avec sa soixantaine de bâtiments aux couleurs vives et ses allées perpendiculaires répartis sur 6 hectares, elle a su conserver une allure de petit village que les travaux de rénovation s'attacheront à conserver. La restauration des anciens logements a été entamée dès 1998 avec la pose de menuiseries PVC équipées de moustiquaires et s'est poursuivie en 1999 avec la construction de chambres avec sanitaires et douches individuelles dans les bâtiments Pétrel et Sterne. Toutefois cette amélioration a entraîné une diminution globale du nombre de places et les travaux à venir, tout en poursuivant cette politique de confort et de modernisation, porteront sur l'augmentation des capacités de couchage. Ainsi, dès la campagne d'été 2001-2002, il est prévu l'extension Puffin de l'actuel bâtiment BCR/Météo avec la construction d'une nouvelle gérance postale et de trois chambres de 20 m2. La rénovation des autres bâtiments logements Chionis et Albatros est programmée pour les années suivantes. Après la création d'une nouvelle DZ, plus conforme aux normes de sécurité de l'aviation civile pour le survol des zones habitées, et d'une salle loisirs dans l'ancien magasin général, la priorité sera accordée aux gros chantiers que seront la rénovation totale des réseaux d'eau et d'électricité ainsi que sur la construction d'un abattoir mieux équipé. Les travaux porteront ensuite sur l'augmentation des capacités de récupération et de stockage d'eau afin de pallier une pénurie toujours envisageable. La trentaine de travaux programmés d'ici 2006 comprendra également la restauration de locaux scientifiques et de locaux techniques. RÉNOVATION BASE DE DUMONT D'URVILLE Rénovation DUMONT D'URVILLE Dumont d'Urville est une station scientifique intégrée dans le maillage international du continent Antarctique. Les programmes qui y sont développés sont en phase avec l'orientation générale de la recherche en Antarctique définie par le SCAR, Comité international officiel de coordination des activités scientifiques Antarctiques. La première Station Antarctique Française avait été construite à Port-Martin (66°19' Sud , 141°24' Est) en 1950 mais un incendie détruisit le bâtiment principal pendant la relève en janvier 1952. La 3, expédition rembarqua pour s'installer dans l'Archipel de Pointe Géologie sur l'Île des Pétrels (66'40 Sud, 140°01 Est). Ce site, situé au pied du glacier de l'Astrolabe, fut retenu en 1956 pour la participation au programme de l'Armée Géophysique Internationale AGI Les constructions érigées à cette occasion reçurent le nom de Base Dumont d'Urville. À la fin de l'AGI, en 1959, le Gouvernement décidé la poursuite à titre permanent des travaux de recherche et donna mandat aux Expéditions Polaires Françaises de mener à bien l'extension de la station. L'île des Pétrels est constituée de rochers (gneiss). La moitié de sa surface est englacée. Ses dimensions sont d'environ 900 m par 550 m. La partie centrale, constituée d'un plateau d'une altitude moyenne de 40 m, regroupe la majorité des installations. Le nord est dédié à la zone de vie, le centre aux installations scientifiques exigeant un isolement poussé et le nord-est aux antennes d'émission de la station radio. La station, d'une capacité de 80 personnes en été (hors navire et hors continent) permet la vie en hiver d'un maximum de 35 personnes. On y trouve une cinquantaine d'installations, logements, lieux de vie, centrale électrique, laboratoires, ateliers, adaptées aux conditions de l'Antarctique. Les bâtiments peuvent être classés en quatre époques. La première faisait appel au bois et la seconde, celle de campagnes AGI, à un système de bâtiments métalliques préfabriqués, le système Fillod. La troisième génération faisant suite à la décision d'implantation permanente présentait une réelle rénovation. Les bâtiments sont réalisés à J'aide de panneaux sandwichs isolants de 80 mm d'épaisseur. Tout pont thermique a été supprimé en plaçant la structure métallique à l'extérieur des panneaux. Six bâtiments construits suivant ce modèle représentent 1500 m3 des 3000 chauffés. Le plus âgé a maintenant 38 ans d'exploitation. Parallèlement, des locaux secondaires ont été de nouveau réalisés en Fillod. L'époque actuelle n'a pas privilégié un type de bâtiment donné et a essayé de mêler pragmatisme et originalité. La centrale électrique est également le poste de surveillance de la station. Le quart permanent y est assuré. La puissance électrique moyenne consommée est d'environ 80 kW. La consommation moyenne actuelle de carburant, chauffage compris, est d'environ 400 M3. La station représente une surface couverte de 5 000 M3 chauffés. Comme il n'y a pas de possibilités de s'approvisionner en eau potable sur l'île des Pétrels, un distillateur d'eau de mer, utilisant les rejets thermiques des groupes électrogènes y pourvoit. Les volumes moyens produits sont de 3 m3/jour en hiver et de 6 en été. Un osmoseur de 5 m3/jour a été installé en appoint (fabrication de l'eau technique - béton ... ) et en secours. Dumont d'Urville est complété de la station Franco-Italienne de Cap Prudhomme. Séparée par un bras de mer de 5 km, c'est le seul point d'accès au continent par voie de surface. Patrice Godon/IFRTPloctobre 2001 INFOS INSTALLATION DE LA COMMISSION DU PATRIMOINE Infos INSTALLATION DE LA COMMISSION DU PATRIMOINE Le temps des explorateurs, l'activité des phoquiers et des baleiniers, les premières tentatives de mise en valeur économiques ont laissé dans le territoire des vestiges constituant un patrimoine varié. Parfois discret, (une bouteille, une humble croix, une inscription), parfois monumental (l'usine de Port Jeanne-d'Arc, unique usine baleinière construite en France), ce patrimoine longtemps méconnu fait l'objet désormais d'une attention soutenue. Un inventaire systématique a été presque entièrement réalisé. L'usine de PJDA fait l'objet de travaux de conservation engagés en 2000 et qui se poursuivent. Une campagne de moulages de pétroglyphes a lieu à Amsterdam en novembre/décembre 2001. L'ensemble de ces actions est financé par le Territoire. Cette politique, qui assume la profondeur historique de la présence française, est conduite par le territoire en lien avec les historiens. Pour bénéficier de leurs conseils et de leur expérience, une commission des sites archéologiques et du patrimoine culturel a été créée et installée par l'administrateur supérieur le 5 octobre. Les compétences variées et complémentaires de ses membres ont permis un échange très riche et une découverte mutuelle. Le patrimoine des TAAF est aussi varié qu'original, et les actions entreprises à PJDA ont été saluées. La commission a souligné la nécessité d'une approche globale, prenant en compte l'ensemble des vestiges sur tous les districts, et l'urgence d'une réflexion sur les modes et les lieux de conservation des objets. Elle a émis le souhait d'une meilleure prise en compte de la dynamique engagée dans le territoire par les instances nationales. En définitive, et quels que soient par ailleurs les décisions de principe et les moyens engagés, la préservation du patrimoine - comme d'ailleurs celle de l'environnement repose très largement sur le sens des responsabilités dont font preuve les hivernants et tous ceux qui passent dans le territoire. VIE D'UNE BASE RETOUR DE BALADE A DUMONT D'URVILLE Vie d'une base RETOUR DE BALADE Dumont d'Urville La neige crisse sous les pas lourds du retour. La lumière encore crue de fin de journée fait luire la blancheur froide et bleutée de la glace vive déformée par les houles et les marées passées. La banquise gémit. Les ombres s'allongent vertigineusement pour se perdre dans le flou ondulant d'une neige poudrée par un vent rasant. L'écho du grondement d'un pan de paroi s'effondrant dans une des vallées profondément encastrées du glacier résonne. Au sud, l'horizon se brouille du nuage rosé d'un catabatique naissant, dévalant les pentes du continent. Le visage au masque embué, emmitouflé dans la veste orange au col givré par le souffle haletant, se marque de plaques blanchâtres aux pommettes. Au bord d'une rivière marine aux berges festonnées, un Weddell au regard triste et larmoyant soulève précautionneusement ses lourdes nageoires postérieures pour qu'une petite peluche gris souris à la peau trop large puisse atteindre ses mamelles. Au loin, trois manchots " tobogganent ", traçant un rail dans la neige fraîche, flanquée de part et d'autre de virgules dessinées délicatement par les empreintes de leurs ailerons. Ils rejoignent les polynies poissonneuses d'au-delà du cercle, après un jeun de plus d'une lune à couver un œuf précieux reposant sur leurs pattes arrières, tout contre la tiédeur de la plaque incubatrice. À l'ouest, telle une aquarelle de Folon, le couchant flamboyant souligne le lointain d'un liseré pourpre s'estompant dans le dégradé mauve du crépuscule tombant. Un pétrel géant au vol pesant croise le disque pâle d'une lune récemment levée. Il scrute lugubrement le sol à la recherche du corps soyeux d'un poussin empereur ayant fraîchement laissé s'envoler le dernier souffle d'une vie si coude. La base, à présent proche, se détache dans la douce clarté orangée du ciel, accrochée à son piton rocheux, en arrière de la tour de contrôle d'une piste jamais achevée. Dr Philippe Faure PHILATÉLIE PHILATÉLIE Philatélie A compter du 17 février 2002 à minuit, dans les TAAF, comme dans l'ensemble du territoire national, le franc français ne sera plus accepté. L'Euro depuis le 1er janvier sera devenu la monnaie ayant cours légal. Pour préparer cette transition, le Territoire a, d'une part, demandé aux participants des missions et dès la campagne d'été 2001-2002 de se munir de chéquiers en Euros et, d'autre part, a organisé avec le soutien actif de la trésorerie générale de la Réunion l'approvisionnement en Euros des districts. À l'occasion de cet événement le Territoire émettra un timbre réalisé par le dessinateur Marc Tarascoff (1er jour en Terre Adélie).