Lorsque l'enfant présente des troubles de concentration, des troubles d'agitation, voire d'impulsivité
on parle d'hyperactivité (ADHD I). Des troubles oppositionnels associés ou secondaires peuvent
également être observés (ADHDODD).
Par contre, si l'enfant présente des troubles cognitifs de concentration, sans agitation, impulsivité ni
opposition on parle de trouble spécifique d'attention (ADD ou TDA). Ces troubles occuperont
prioritairement notre débat.
Définition de l'attention ou de la concentration
Communément, l'idée que l'on peut se faire des fonctions d'attention est assez floue. Et, ces fonctions,
peu visualisables pour l'interlocuteur, sont régulièrement confondues avec « une attitude calme » ou
« volontaire ».
Je me souviens d'un enfant de 10 ans à qui j'avais demandé « Qu'est-ce que c'est l'attention ? Qu'est-ce
que tu fais quand tu fais attention ? ». L'enfant m'a regardé d'un air très perplexe puis a froncé très fort
les yeux. Très souvent, d'un enfant calme et volontaire on dira qu' « il se concentre très bien ». D'un
enfant qui est agité, on entendra « il bouge dans les sens, il ne fait absolument pas attention »
Cette confusion est source erreur ! Certains enfants calmes et volontaires souffrent de troubles
d'attention et d'autres qui se montrent très agités peuvent montrer une attention parfaitement
normale.
Comment définir l'attention, ou la concentration ? On peut considérer qu'il s'agit de la capacité à être
vigilant, « en éveil », à tous les instants et de façon constante de sorte à se focaliser à chaque instant
sur les stimulations nécessaires au but à atteindre.
Néanmoins, il importe d'insister sur le fait que « l'attention » est un ensemble de fonctions cognitives
qui vont s'influencer mutuellement ; c'est un système de mécanismes cognitifs.
Plusieurs modèles ont été évoqués qui mettent en évidence des fonctions distinctes, bien que rarement
isolables complètement et relativement hiérarchisées. Pour les fonctions qui sont actuellement
clairement définies, on peut faire la synthèse suivante :
L'alerte : consiste être éveillé, prêt à réagir au moment où un élément important survient et ce, de
façon constante dans le temps.
L'attention soutenue : permet de maintenir un état de vigilance, sur une période prolongée et
malgré une monotonie de tâche.
Le Filtrage : concerne les fonctions de sélection. De multiples informations sensorielles
surviennent à tout instant à notre cerveau : des informations visuelles, tactiles, auditives, olfactives. La
fonction sélective de concentration permettra de sélectionner les informations pertinentes au but à
atteindre.
La sélection simple permet de sélectionner, entre plusieurs stimuli confondables de la même
modalité sensorielle, ceux qui seront pertinents pour la tâche en cours.
On parlera d'attention divisée, lorsqu'il sera nécessaire de sélectionner des informations
simultanément sous plusieurs modalités sensorielles : par exemple lorsque l'enfant doit
simultanément être attentif à ce qu'il écrit sur son cahier et à ce que dit le professeur.
La flexibilité : permet de changer la cible de concentration. Par exemple, je passe au feu vert. Si je
ne sais pas et changer mon point d'attention à une information comme par exemple quelqu'un qui
grille le feu rouge à ma droite, ma rigidité va provoquer l'accident.
Par cet exemple, on comprend aussi l'interdépendance des fonctions attentionnelles : la flexibilité, par
exemple dépendant étroitement de l'inhibition des réponses automatiques et d'un bon état d'alerte.