
La mammographie numérique a été autorisée en 2008 dans le cadre du dépistage organisé, après
une période de validation et de formation de l’ensemble des radiologues à cette technique. Mais
c’est la mammographie conventionnelle qui reste pour l’instant la plus utilisée.
Le système numérique apporte une amélioration de la qualité de l’image qui bénéficie surtout aux
femmes les plus jeunes (de moins de 50 ans) qui ont des seins plus denses et donc plus difficiles à
examiner. Elle a permis le développement des techniques de tomosynthèse et
d’angiomammographie.
La tomosynthèse (ou mammographie en 3D)
Elle permet d’éviter la superposition des structures anatomiques normales du sein avec d’éventuelles
lésions bénignes ou malignes, comme c’est parfois le cas en mammographie conventionnelle.
L’angiomammographie
C’est un examen mammographique avec injection intraveineuse de produit de contraste iodé. Elle
peut s’avérer utile dans les seins très denses, lorsqu’il existe une lésion suspecte à la palpation
clinique ou en échographie.
Participation au dépistage
Le dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé en 2004.
En 2010, plus de 2 360 000 femmes ont bénéficié de ce programme, ce qui représente 52 % de la
population visée par le dépistage (femmes âgées de 50 à 74 ans). Dans ce groupe d’âge, 20 à 30 %
des femmes ont encore recours au dépistage sur prescription individuelle, mais leur nombre exact
est difficile à évaluer.
La participation est variable d’une région à l’autre. Certaines ont des taux de participation supérieurs
à 60 % (Pays-de-la Loire, Limousin, Bretagne), d’autres des taux inférieurs à 45 % (Ile-de-France,
Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur).
Un seuil de 70 % de femmes dépistées est préconisé au niveau européen, car on estime que c’est le
taux nécessaire pour réduire, grâce à une prise en charge précoce, la mortalité par cancer du sein.
En France, il est encore trop tôt pour mesurer l’impact du programme de dépistage organisé. Dans
d’autres pays où il a pu être évalué, une réduction de 20 à 30 % de la mortalité par cancer du sein a
été observée.
Impact des programmes : les cancers dépistés
En 2008, la mammographie était anormale pour 7,8 % des femmes et le bilan de diagnostic immédiat
a confirmé l’anomalie pour 41,1 % d’entre elles (soit 3,3 % des femmes dépistées). Une
mammographie normale était associée à un examen clinique anormal dans 0,2 % des cas. Enfin,
1,3 % des femmes ont été rappelées après la seconde lecture.
Plus de 14 000 cancers ont été dépistés, soit un taux de 6,3 pour 1000 femmes dépistées (7,7 % l’ont
été après la seconde lecture). Parmi ces cancers, 14,3 % sont des formes in situ (cancers localisés, de
très bon pronostic alors que les cancers invasifs envahissent les tissus avoisinants). Concernant les
cancers invasifs, 37 % ont une taille inférieure ou égale à 10 mm et 75 % n’ont pas d’envahissement
ganglionnaire (et sont donc d’évolution plus favorable).
Certains cancers in situ ou lésions précancéreuses dépistés par la mammographie sont susceptibles
de ne pas évoluer (on parle alors de « sur-diagnostic »). Mais dans l’état actuel des connaissances, il
est impossible de les distinguer d’anomalies plus agressives, ils font donc l’objet d’un traitement.