Imagerie moléculaire optique 137
2.2. Applications
Les applications, comme on va le voir sont nombreuses et si les systèmes dédiés
au petit animal sont déjà commercialisés, les efforts constants dans l’imagerie à
destination de l’humain laissent entrevoir des applications cliniques très
prochainement. Il est évident que l’optique, grâce à l’endoscopie et la
vidéoendoscopie peut accéder à de nombreux organes internes sans traverser des
épaisseurs considérables de tissus (poumon, vessie, prostate, abdomen...). Par
ailleurs, l’injection de marqueurs fluorescents non toxiques pose moins de problèmes
logistiques que la manipulation de traceurs radioactifs ou l’utilisation de sources X
(protection du personnel, suivi des doses, évacuation de produits radioactifs).
En matière d’imagerie optique, pour le petit animal, on trouve sur le marché des
dispositifs FRI (pour imagerie de fluorescence 2D), des tomographes à fluorescence
(imagerie 3D donc en profondeur) des dispositifs de bioluminescence.
Pour les applications à l’homme, des « sondes péropératoires » (i.e. des dispositifs
FRI portables) commencent à voir le jour et à être introduites en cliniques ; il existe
déjà commercialement des dispositifs dits « d’autofluorescence » (on en parlera un
peu) ; quant à des systèmes dédiés à l’imagerie en profondeur (quelques cm de
matière traversée), on en est à des prototypes de laboratoire travaillant sur des
fantômes simulant les propriétés des tissus humains.
3. Marqueurs fluorescents
On ne peut pas parler d’imagerie de fluorescence « in vivo » sans introduire
brièvement la question des marqueurs. Auparavant, il convient de bien comprendre
les différences entre fluorescence et bioluminescence.
La luminescence est le phénomène par lequel certaines molécules élevées à un
état excité retournent à leur état fondamental en restituant une partie de l’énergie
emmagasinée sous forme d’émission lumineuse. Lorsque l’excitation de la molécule
a été produite par une source lumineuse externe, on parle de fluorescence. Lorsque
l’énergie qui permet aux molécules d’atteindre l’état excité provient d’une réaction
chimique ou biochimique, on parle de chimiluminescence ou de bioluminescence (la
bioluminescence a été découverte chez les lucioles et certaines espèces sous-
marines). La fluorescence n’a lieu qu’après excitation lumineuse externe,
contrairement à la bioluminescence où l’émission se produit de façon endogène en
présence d’un substrat. L’éclairage externe (cas de la fluorescence) offre un
paramètre de contrôle de la longueur d’onde d’excitation et donc de l’émission du
fluorophore, contrairement à la bioluminescence dont le spectre est fixe et dont les
différentes possibilités (spectrales) sont limitées commercialement.
En ce qui concerne la fluorescence, cette limitation provient de deux sources ;
d’une part, pour que le marqueur soit fixé sur une zone d’intérêt, il est couplé à un
« vecteur » qui va cibler cette zone d’intérêt. Par exemple, dans le cas de cancers