Author: Liliane BARAKAT E-mail: [email protected] Department: Département de Géographie Institution: Faculté des lettres et des Sciences Humaines, Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban Title: Site classé, conflits et aides internationales. Le cas de Tyr (Liban) Abstract: Tyr fait partie de ces villes millénaires qui sont les dépositaires de l’histoire de la Méditerranée, de ces échanges et de ces conflits. Les nombreux vestiges que l’on peut visiter en ont été les témoins. En 1984, la ville a été inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial. La ville de Tyr a fasciné les orientalistes et les archéologues, et un nombre impressionnant de publications relatent son histoire et son évolution. Avant la guerre civile, des flots de touristes s’y déversaient quotidiennement pour visiter les sites archéologiques mais aussi pour profiter du sable fin et de la mer. Les quelques petits hôtels de la ville et le Rest House affichaient complets au courant de l’été. Les 15 années de guerre civile (1975-1990) l’ont isolée du reste du pays. La ville a été soumise à des bombardements israéliens et à un blocus maritime. Elle a recueilli les milliers de familles qui fuyaient les zones de combats. L’absence de l’État a permis le développement d’un urbanisme sauvage qui a lourdement pesé sur les vestiges. Ainsi de nouveaux quartiers ont été édifiés au coeur du périmètre archéologique relevant de la Direction Générale des Antiquités. Au terme de la guerre, sa localisation non loin de la frontière israélo-libanaise et la présence du Parti du Hezbollah ont joué en sa défaveur ; une partie des Libanais n’osaient s’y aventurer. Aujourd’hui encore, vingt ans après la fin du conflit, la fréquentation touristique demeure faible ; les touristes visitent rapidement les sites archéologiques et repartent aussitôt. Pourtant, Tyr intéresse toujours autant les archéologues, les chercheurs et plusieurs associations qui travaillent de concert pour améliorer l’image de la ville et l’aménager durablement. En 2012, la Municipalité de Tyr participe activement à divers projets de valorisation de la ville financés par plusieurs instances locales ou internationales. Malheureusement, les projets sont souvent en compétition et les habitants de la ville oubliés. Une approche participative aurait permis à la Municipalité et aux organisations internationales d’impliquer les résidents afin d’améliorer leurs conditions de vie. Le cas de Tyr, ville classée, mais aussi otage d’enjeux stratégico-politiques, nous permettra de démontrer le rôle que jouent les institutions internationales (Banque Mondiale, Union Européenne…) dans le développement d’une ville historique, dans la conservation de ses sites et la place qu’elles accordent au tourisme durable. Author Bio: Professeure Coordinateur à la Commission Scientifique de la Recherche Déléguée de la FLSH Responsable "Aménagement Touristique et Culturel" Département de Géographie Rédacteur en chef de la revue Géosphères Faculté des lettres et des Sciences Humaines Université Saint-Joseph de Beyrouth Membre du Comité Exécutif de la Commission urbaine de l'IGU/UIG Membre de l'IPEMED Membre de l'AEFM Membre de l'Association du Tourisme arabe