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Diapo 7 et 8 : Coût technique
Concrètement, il existe au moins trois méthodes pour construire une courbe de coût
technique :
Approche partielle : chaque option technologique est évaluée séparément et les
résultats sont comparés projet par projet soit à un projet de référence soit à un scénario
de référence. L'absence de prise en compte des interdépendances entre les actions offre
une technique d'évaluation simple mais insatisfaisante.
Approche rétrospective : on compare un scénario d'abattement à un cas de référence
que l'on a construit préalablement. Le premier incorpore un cadre d'analyse des usages
énergétiques qui autorise la prise en compte des interdépendances dans le système
énergétique. L'approche partielle constitue une première étape à cette méthode puis les
options sont inclues de manière incrémentale par ordre d'efficacité décroissant dans
des exécutions successives d'un modèle qui permet la prise en compte de ces options
entre elles. Cette approche ne permet cependant pas d'évaluer les coûts d'une option en
tenant compte des options moins efficaces qu'elle, ce qui n'est pas forcément cohérent
avec la réalité.
Approche intégrée : chaque point de la courbe de coût est la solution minimisant les
coûts du système énergétique total en intégrant à la fois l'offre et la demande.
L'ensemble des options technologiques sont classées comme précédemment, puis des
paniers de technologies sont construits pour simuler un grand nombre de scénarios
d'émission et calculer les coûts associés. Enfin, le scénario à moindre coût est retenu
pour chaque niveau d'abattement et une courbe enveloppe des coûts d'abattement est
ainsi construite. Cette approche peut aboutir à la conclusion qu'il existe plusieurs
systèmes énergétiques permettant un même niveau d'abattement à des coûts similaires
mais en présentant des différences techniques importantes, notamment en termes de
source énergétique dominante. Cela génère la nécessité d'introduire d'autres critères de
jugement pour effectuer les décisions d'investissement.
On peut cependant s'interroger sur la pertinence d'une démarche consistant à classer
les coûts uniquement en fonction de leur valeur actualisée nette (VAN) qui ne fait pas
intervenir la plus ou moins grande échéance du projet. Or, l'incertitude croissant avec
l'échéance, à aversion du risque donnée et pour une même VAN, on préférera le projet dont le
terme est le plus court. L'utilisation courante par les industriels de la durée de récupération
(DR) comme critère de sélection de projets d'investissement alternatifs, notamment en avenir
incertain (Babusiaux, 1990) illustre le caractère incomplet de la VAN pour construire une
courbe de coût technique.