L'État providence est une conception politique de l'État dans laquelle celui -ci prend en charge les
conséquences «humaines » des déficiences des marchés. Elle se traduit directement par un ensemble
d'institutions (Sécurité sociale, caisses de retraite, assurance chômage...) chargées d'assurer la protection
sociale. L'État providence trouve ses fondements idéologiques dans la notion de bien-être qu'il doit
garantir, et bien qu'étant l'émanation d'un contexte économique défavorable il correspond à un véritable
projet de société.
Cette conception s’oppose à la vision des libéraux pour lesquels l’Etat doit limiter son intervention
aux “fonctions régaliennes” traditionnelles : la défense nationale, la justice, la police et l’ordre public et la
diplomatie. L’histoire a montré que ces deux modèles sont restés théoriques dans leur expression pure
puisque l’Etat a toujours joué un rôle admis et revendiqué, dans, par exemple, le domaine monétaire.
Le raisonnement économique rationnel (et la réalité actuelle) met en question l’efficacité
d’un transfert de revenu. Rappelons la définition classique de l’efficacité de Wilfrid PARETO :
“Une situation est économiquement efficace dès lors qu’il est impossible, par des réformes appropriées,
d’améliorer le bien-être de certains agents sans nuire à aucun autre”.
La redistribution (schématisée page 1) a des effets sur le système de prix : les prélèvements
sur le salaire vont induire une distorsion entre le coût du travail à la charge de l’employeur et le
salaire perçu par le salarié.
Elle fait apparaître la question d’un transfert qui n’inciterait pas, par son poids monétaire
trop important, à la recherche d’un travail ou à l’augmentation de salaire...
Bref rappel de microéconomie : Une fiscalité trop lourde implique deux effets simultanés et opposés :
- Un effet de substitution qui réduit la valeur du temps de travail et qui incite le salarié à utiliser son temps
ailleurs que dans le travail.
- Un effet revenu qui, dans le même temps, le salaire réel ayant diminué, incite le salarié à travailler davantage
pour retrouver le niveau de revenu antérieur.
La vision de la société, pour les néoclassiques, passe par la démarche de l’ “individualisme méthodologique”.
Les choix des individus (travailler ou se reposer, consommer ou épargner...), loin de relever d’une logique de classe,
s’effectuent selon une rationalité visant à “la maximisation de la satisfaction des besoins”, compte tenu des
contraintes de marché et de leur propre contrainte budgétaire. Lorsque la consommation d’un bien varie légèrement,
son utilité varie également. Cette variation s’appelle “utilité marginale”.
L’équilibre du consommateur, qui est aussi un salarié, se nomme chez les Néoclassiques “équilibre du
fournisseur de services producteurs”. Donc l’équilibre s’établit entre le besoin de consommer (l’utilité des biens
achetés) et le besoin de travailler (la “désutilité” du travail), les deux valeurs étant pondérées par leur prix respectif.
La redistribution de revenus désigne donc la modification, par les administrations
publiques, des revenus primaires versés aux ménages. Le poids économique, politique et social
garde une place fondamentale dans les pays développés à économie de marché.
L’Etat intervient, dans une même logique, dans les domaines de l’emploi, de l’industrie, des
revenus et de la monnaie (voir le cours La monnaie et la politique monétaire).
Qu’est-ce qui justifie cette intervention ? Quels en sont les enjeux et les défis ? L’évolution
historique de la politique budgétaire révèle des enseignements dans le contexte actuel.