coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement
interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité
sociale »
. S’ajoute à cette première approche du concept le principe de
modes de gestion démocratiques et participatifs, ainsi que l’impossibilité de
profit individuel et la nécessité de réinvestissement des résultats. Par
ailleurs, il est également signalé que les ressources financières de ces
organisations sont généralement en partie publiques.
12. Histoire et valeurs :
Ces définitions sont orientées autant vers les finalités et valeurs,
que vers les structures et acteurs. La dimension culturelle, voire idéologique,
des approches souvent utilisées pour qualifier cette sphère semble d’ailleurs
liée à une histoire qui fut symboliquement marquée par le mouvement
ouvrier pendant la révolution industrielle au 19ème siècle en Europe : « La
notion d'économie sociale est née à la fin du XIXe siècle et s'est
progressivement structurée sous l'impulsion du socialisme utopique, du
mouvement ouvrier et du catholicisme social. Le deuxième terme, la notion
d'économie solidaire, se rapporte à des activités visant à expérimenter de
nouveaux "modèles" de fonctionnement de l'économie, tels le commerce
équitable ou l'insertion par l'activité économique.» (Draperi, 2007). Le
comité économique et social européen (CIRIEC, 2005) rappelle d’ailleurs
que dès la dernière décennie du 18ème siècle, l’Angleterre avait connu une
multiplication des "friendly societies » (sociétés amicales), tandis que des
mutuelles et sociétés d'entraide s’étaient développées parallèlement à travers
toute l'Europe (Gueslin, 1987).
La base historique du développement de ce secteur porte donc en elle-
même un certain nombre de valeurs. Celles-ci seraient d’ailleurs le ciment
qui permet de relier des initiatives très diverses, sachant qu’elles
partageraient le plus important : « une finalité d'utilité sociale s'inscrivant
dans un projet économique ; une mise en œuvre du projet fondée sur une
gestion éthique et une gouvernance démocratique ; une dynamique de
développement s'appuyant sur un ancrage territorial et une mobilisation
citoyenne. » (Alphandery, 2010).
Concernant les valeurs, il faut noter par ailleurs que certains
s’attachent à distinguer clairement les deux termes de « social » et
« solidaire ». Ainsi, selon Draperi (2011), les deux mondes n’ont pas
toujours les mêmes conceptions ou pratiques de l’activité, notamment en ce
qui concerne les ressources et les relations avec le marché. L’économie dite
sociale revendiquerait en particulier une indépendance politique au regard
des budgets de l’Etat et s’insèrerait plus aisément dans le marché, tandis que
Définition du CEDEF (Centre de Documentation Economie-Finances),
http://www.economie.gouv.fr/cedef/economie-sociale-et-solidaire