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FEDERATION NATIONALE DES SYNDICATS D’INTERNES
EN PHARMACIE
CONCOURS NATIONAL DE
PRATICIEN DES ETABLISSEMENTS
PUBLICS DE SANTE DANS LES
DISCIPLINES
PHARMACOLOGIE ET
TOXICOLOGIE
F.N.S.I.P.
Fédération Nationale des Syndicats d’Internes en Pharmacie
4, avenue Ruysdaël
75008 PARIS
www.adiph.org\fnsip\index.htm
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SOMMAIRE
Législation
Etat des lieux
Conclusion
Propositions de la FNSIP
Mémoire de défense de Mr Hoizey, interne en pharmacie non autorisé à
s’inscrire au CNPEPS dans la spécialité pharmacologie toxicologie
Rapport du Conseil d’Etat relatif au cas d’un interne
Contacts FNSIP
Cécile BARD, VP filière PHC : 06 20 48 48 06
Caroline ALLOMBERT, présidente FNSIP : 06 61 13 88 28
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LEGISLATION
L’organisation de Concours National de Praticien des Etablissements Publics de Santé,
CNPEPS, est régie par le décret du 25 juin 1999 n° 99-517. Avant l’arrêté du 24 mai 2000, sa
mise en application était régie par l’arrêté du 28 juin 1999. La pharmacie comptait alors parmi
les diplômes nécessaires pour concourir y compris pour les spécialités de la discipline
biologique. Ainsi, tous les internes en pharmacie pouvaient présenter le concours pour exercer
leur métier dans le laboratoire de pharmacologie ou de toxicologie où ils avaient effectué
plusieurs stages hospitaliers.
Arrêté du 28 juin 1999, article 5
« pour les spécialités ci-après désignées [Annexe I], les règles suivantes sont applicables :
[…] pour la pharmacie, le diplôme, certificat ou autre titre permettant l’exercice de la
pharmacie en France, au moins »
A. Discipline biologie : spécialités différenciées
CODE
B61
B62
B69
B67
B68
B79
B63
B64
B65
B66
LIBELLE DES SPECIALITES
Biochimie
Bactériologie virologie, hygiène hospitalière
Biologie cellulaire, histologie, biologie du développement
et de la reproduction
Biophysique
Génétique
Explorations fonctionnelles
Hématologie biologique, hémobiologie transfusion
Immunologie biologique
Parasitologie
Toxicologie et pharmacologie
Arrêté du 24 mai 2000, annexe I
Dans cet arrêté, le tableau des spécialités de la discipline biologique est le même que
celui ci-dessus mais seuls les diplômés étant autorisés à exercer la biologie peuvent s’inscrire
au concours : « peuvent concourir au titre d’une des spécialités définies ci-dessus les
praticiens […] titulaires d’un des diplômes suivants : DES ou CES, ou d’un diplôme,
certificat ou autre titre permettant l’exercice de la biologie en France, inscrits à un tableau
de l’Ordre des médecins ou à un tableau de l’Ordre des pharmaciens correspondants »
Seuls ont accès au concours national de praticien des établissements publics de santé,
dans la discipline « toxicologie et pharmacologie », les médecins et les pharmaciens
biologistes. Le concours est dorénavant fermé aux titulaires des DES de Pharmacie
Hospitalière et des Collectivités, de Pharmacie Industrielle et Biomédicale, et de
Pharmacie Spécialisée.
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ETAT DES LIEUX
Les raisons de notre intérêt aux discipline de pharmacologie et toxicologie sont multiples :
1- La constitution des maquettes de Diplôme d’Etudes Spécialisées.
Biologie médicale
Le DES de biologie médicale est actuellement régi par le décret 90-810. Ce décret fixe les
modalités de formation des internes en biologie médicale :
-
La formation pratique comprend 8 semestres dans des services agréés et l’interne doit
effectuer :
o un semestre au moins dans un laboratoire agréé pour chacune des spécialités
suivantes : biochimie, bactériologie virologie, hématologie ;
o un semestre au moins dans un laboratoire agréé soit pour l'immunologie, soit
pour la parasitologie, soit pour la biologie polyvalente ;
o un semestre au moins dans un service clinique agréé ;
o trois semestres libres au plus dans des services agréés pour un diplôme d'études
spécialisées ou un diplôme d'études spécialisées complémentaires.
-
La formation générale porte sur les ensembles disciplinaires suivants :
o bactériologie et virologie générales et cliniques ;
o explorations biochimiques générales et spécialisées ;
o hématologie cytologique, hémostase et hémobiologie ;
o immunologie et immunopathologie ;
o parasitologie et mycologie générales et cliniques ;
o organisation, gestion et droit appliqués à la biologie médicale.
Cette filière forme de futurs spécialistes de la biologie médicale polyvalente ou spécialisée, à
savoir essentiellement :
- des biologistes de laboratoires d’analyse médicale privés ;
- des biologistes de laboratoires hospitaliers : biochimie, bactériologie-virologie et
hygiène, biologie cellulaire, histologie, biologie de la reproduction et du
développement, génétique, explorations fonctionnelles, hématologie, immunologie,
parasitologie.
L’intitulé de ce DES est explicite : la filière biologie médicale forme de futurs spécialistes
de la biologie.
Pharmacie Hospitalière et des Collectivités et Pharmacie Industrielle et
Biomédicale
Ces deux DES seront traités en commun puisqu’actuellement ces deux filières ne sont pas
assez individualisées et leurs débouchés sont très souvent communs. Les DES de PHC et de
PIBM sont actuellement régis par l’arrêté du 6 mai 1987. Cet arrêté fixe la formation des
internes en PHC et en PIBM :
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-
La formation pratique comporte 8 semestres dont 5 dans des services agréés PHC ou
PIBM selon la filière, et 2 au moins dans une pharmacie hospitalière.
En pratique, les services agréés PHC et PIBM comptent les disciplines suivantes :
o Pharmacie hospitalière et des collectivités
o Pharmacovigilance et toxicovigilance
o Matériel et matériovigilance
o Stérilisation
o Médecine nucléaire
o Hygiène
o Pharmacologie – Toxicologie
-
La formation générale consiste à valider 6 Unités de Valeur (UV), parmi la liste d’UV
figurant en annexe de l’arrêté.
Le DES de PHC forme de futurs praticiens en pharmacie à usage intérieur des établissements
de santé publics ou privés, garants des activités réalisées dans les PUI auxquelles ils sont
rattachés dont pour certains le suivi thérapeutique des patients.
Le DES de PIBM forme en premier lieu de futurs pharmaciens qui exerceront dans des
établissements pharmaceutiques industriels. Certains choisiront l’industrie des bioréactifs et
un stage hospitalier dans un laboratoire de pharmacologie ou de toxicologie est alors un atout
au moment du recrutement.
Ainsi, les internes en pharmacie qu’ils soient en filière PHC ou PIBM, acquièrent
pendant leur stage dans un laboratoire de pharmacologie ou de toxicologie des
connaissances étendues pratiques et théoriques dans les domaines de la
pharmacocinétique, toxicologie et suivi thérapeutique des patients.
De plus, les conclusions de la CPNEP (Commission Pédagogique Nationale des Etudes
Pharmaceutiques) du 18 septembre 2000 sur les modifications à apporter à l'arrêté du 12
octobre 1984, modifié par l’arrêté du 06 mai 1987 et fixant les modalités de formation des
internes en PIBM sont les suivantes :
-
Parmi la liste des unités de valeur, figurent :
o Analyse instrumentale approfondie
o Pharmacocinétique, métabolisme des médicaments, adaptation des posologies
o Pharmacologie et Toxicologie appliquées à l’étude de la sécurité et de
l’activité des médicaments
o Bioréactifs et système de traitement des analyses biologiques
-
Concernant la formation et les fonctions hospitalières des internes en PIBM, les
conclusions de la CPNEP stipulent que « quatre semestres au moins [doivent être]
effectués dans des services hospitaliers agréés pour recevoir des internes du Diplôme
d’Etudes Spécialisées de Pharmacie Industrielle et Biomédicale dont si possible :
deux dans des pharmacies hospitalières agréées, un dans un laboratoire de biologie
hospitalier agréé et un dans un service clinique agréé »
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Pharmacie Spécialisée
Le DES de PS est actuellement régi par l’arrêté du 6 mai 1987. La formation des internes en
PS consiste en :
-
2 semestres dits « indifférenciés », dans des services agréés PHC ou PIBM, et 2 au
moins dans une pharmacie hospitalière.
-
L’enseignement théorique associe 2 UV choisies parmi les UV des DES de PHC ou de
PIBM, et une formation complémentaire : DEA puis thèse d’université dans la
discipline de spécialisation.
Le DES de PS forme des internes dans des domaines pointus. Au cours de leur cursus, ces
internes se spécialisent dans une discipline et acquièrent un haut niveau de compétence
reconnu par un DEA ou une thèse de troisème cycle. Cette discipline peut aussi bien être
« pharmaceutique » que « biologique », y compris la Pharmacologie et la Toxicologie.
Ces pharmaciens spécialisés se destinent pour la majorité d’entre eux à des fonctions
hospitalo-universitaires, conjuguant recherche, en particulier dans des laboratoires
hospitaliers, et enseignement universitaire (postes de MCU-PH et PU-PH).
2- L’organisation de la pharmacologie et de la toxicologie dans les
établissements de santé en France.
En ce qui concerne leur localisation, certains laboratoires de Pharmacologie et
Toxicologie font partie intégrante des pharmacies centrales; c’est le cas à Paris, Caen, à
l’Hôpital Marchant de Toulouse, et à l’Hôpital Haut-Lévêque de Bordeaux par exemple. Dans
ces pharmacies, le dosage des médicaments et des toxiques est, à l’heure actuelle, et sera, tant
que ces laboratoires seront intégrés aux pharmacies, réalisé par des pharmaciens.
Les fonctions de l’interne en pharmacie dans un laboratoire de pharmacologie et
toxicologie sont multiples :
- Utilisation d’appareils automatisés pour doser les médicaments grâce à des techniques
analytiques adaptées à chaque molécule telles que : spectrophotométrie UV-visible,
immunochimie, chromatographie en phase gazeuse, chrolatographie liquide haute
performance, spectrométrie de masse.
- Validation des résultats des dosages ;
- Utilisation de logiciels informatiques de pharmacocinétique pour le suivi
thérapeutique pharmacologique et adaptation de posologie ;
- Gardes : recherches et dosages en urgence de médicaments et de toxiques ; il est
important de noter que tous les internes des filières PHC, PIBM ou PS prenant leurs
gardes dans un laboratoire de pharmacologie et toxicologie suivent une formation
adaptée à ces activités d’urgence quel que soit leur stage hospitalier.
La plupart des postes en laboratoire de pharmacologie et toxicologie sont ouverts aux
internes des filières dites « pharmaceutiques », à savoir PHC, PIBM ou PS et ils assurent les
gardes du service.
Certes, les services de pharmacologie et toxicologie sont agréés biologie médicale, mais
rares sont les postes en laboratoire de pharmacologie et toxicologie ouverts pour la filière.
Deux phénomènes sont à l’origine de l’absence des internes en Biologie médicale dans les
services de Pharmacologie et Toxicologie :
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-
-
la pharmacologie et la toxicologie ne sont pas citées dans le décret 90-810 qui fixe
les modalités de la formation des internes en biologie médicale. Or ces disciplines
nécessitent une connaissance approfondie des méthodes physico-chimiques d'analyse,
et de la pharmacocinétique, indispensable au suivi thérapeutique des patients et aux
adaptations de posologie.
Les conditions démographiques ne sont pas favorables actuellement à un
élargissement des disciplines de la biologie médicale. Le nombre d’internes en
biologie médicale, médecins et pharmaciens confondus, diminue depuis 1994 et
les besoins des laboratoires d’analyses médicales dépassent largement le nombre
de diplômés à ce jour.
CONCLUSION
La formation théorique dans les disciplines pharmacologie et toxicologie est
particulièrement adaptée aux internes en pharmacie puisque tous les internes en pharmacie,
quel que soit leur cursus, suivent une formation commune, qu’ils ont reçue au cours de leurs 5
premières années d’études pharmaceutiques qui comprend les disciplines suivantes :
o Chimie analytique et techniques analytiques de laboratoire
o Toxicologie
o Pharmacologie fondamentale et clinique
o Pharmacocinétique
En plus de cette formation commune de base, les internes des filières PHC et PIBM, et
les internes en PS se destinant à la pharmacologie et la toxicologie, suivent des enseignements
complémentaires qui font partie intégrante de leur cursus sous forme d’UV mais
nombreux sont les internes qui s’inscrivent à des DEA. A l’opposé, très peu de Diplômes
d’Etudes Spécialisées Complémentaires sont enseignés en France alors qu’ils sont
obligatoires pour les internes en biologie médicale désirant s’inscrire au CNPEPS dans les
spécialités pharmacologie et toxicologie.
Les disciplines pharmacologie et toxicologie entrent dans les disciplines biologiques
puisque les dosages sont réalisés sur des milieux humains (sang, urine, liquide gastrique…)
sont des actes biologiques et les examens réalisés au sein des laboratoires sont côtés en « B ».
Cependant ces disciplines comptent aussi parmi celles de la pharmacie clinique dont le
Canada par exemple a su trouver les moyens nécessaires à sa mise en oeuvre dans chaque
service d’hospitalisation, constituant pour certains un modèle d’intégration pour la pharmacie.
Aujourd’hui, les seules personnes habilitées à présenter le CNPEPS dans les
disciplines de la pharmacologie et de la toxicologie sont à présent des anciens internes en
biologie médicale, qui, pour la plupart d’entre eux, n’ont pas suivi de formation dans les dites
disciplines.
L’arrêté du 24 mai 2000 engendre donc une incohérence entre les modalités de
formation des internes en pharmacie de la filière PHC, PIBM ou PS où les laboratoires
de pharmacologie et toxicologie sont agrées pour les recevoir en stage et les conditions
d’inscription au CNPEPS qui excluent ces mêmes internes.
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Le législateur reconnaît les compétences de ces internes pendant leur période de
formation y compris pour assurer les gardes mais les prive du recrutement pour les postes
d’encadrement dans ces services.
D’autre part, une question se pose : que vont devenir les laboratoires de pharmacologie
et toxicologie actuellement détachés dans les pharmacies ? Y aura-t-il des volontaires, parmi
les biologistes hospitaliers, pour avoir une carrière de Praticien Hospitalier dans une
pharmacie ?
Utilisons les compétences de chacun pour un système de santé toujours plus
efficace au service du patient.
PROPOSITIONS DE LA FNSIP
En pratique, la pharmacologie et la toxicologie sont pluridisciplinaires. Elles
nécessitent la présence conjointe et la collaboration entre :
- des biologistes, pour leur savoir-faire dans l’analyse d’échantillons humains ;
- des pharmaciens, pour leur connaissance du médicament et leurs compétences en
toxicologie et dans le suivi thérapeutique pharmacologique, mais aussi pour leur
maîtrise des appareils et des logiciels informatique
- des médecins, prescripteurs des analyses qui sont en charge des patients.
Malgré leur qualificatif de disciplines biologiques, la pharmacologie et la toxicologie
n’en sont pas moins des disciplines pharmaceutiques : il ne s’agit en aucun cas de réaliser
des glycémies, des ionogrammes, des sérologies virales ou des numérations formules
sanguines, mais de doser des médicaments et des produits toxiques ! Les pharmaciens doivent
être autorisés à prendre en charge l’utilisation des médicaments dans sa globalité dans le cadre
hospitalier.
Les internes en pharmacie souhaitent a minima que l’arrêté soit revu, afin de
permettre aux pharmaciens, déjà engagés dans les filières PHC, PIBM ou PS avant la
publication de l’arrêté, de s’inscrire au CNPEPS dans les disciplines biologiques, y
compris la pharmacologie et la toxicologie. Nous ne pouvons accepter qu’après 4 ans
d’investissement de la part du service d’accueil comme de l’interne, les laboratoires de
pharmacologie et toxicologie laissent partir les internes qu’ils ont formés.
La qualification ordinale délivrée par l’Ordre National des Pharmaciens étant irrecevable
par le Conseil d’Etat, nous devons donc obtenir que ces disciplines soient transversales
entre la biologie médicale, la médecine et la pharmacie; au même titre que les spécialités
telles que l’hygiène hospitalière, l’épidémiologie, économie de la santé, prévention,
biostatistiques ou informatique médicale qui sont communes aux pharmaciens non biologistes
et aux médecins. Une remise à plat des conditions d’inscriptions au CNPEPS pour les
pharmaciens, biologistes ou non est donc urgente.
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