Médecine – Sémiologie urinaire – page 39
Les néphropathies n’ont en général aucune manifestation clinique. Si elles en ont, il s’agit de
troubles systémiques (généraux).
Au contraire, des troubles des voies urinaires entrainent des signes locaux, fonctionnels.
Si la vessie est atteinte, l’animal va uriner très souvent, le réservoir n'a pas la capacité nécessaire =
phase intermictionnelle mise en jeu.
Si c’est l’urètre, les mictions sont anormales = phase mictionnelle touchée.
Parfois il existe des répercussions systémiques.
Exemple de l’obstruction de l’urètre chez le chat
Dans ce cas, la vessie ne peut pas se vider et va se trouver sous pression, qui va être captée par le
glomérule rénal. La filtration rénale est alors arrêtée, il n’y a plus de production d’urine. On a alors
une insuffisance rénale.
Remarque : lors d’une insuffisance rénale l’animal peut, soit produire beaucoup d’urine (polyurie),
soit pas assez (oligurie) selon le contexte
Qu’est-ce-qui peut nous orienter vers un problème rénal ?
Par exemple, le rein ne concentre plus l’urine, il n’y a plus d’adaptation du volume urinaire
à l’état d’hydratation de l’animal.
Dans les conditions physiologiques, pour diminuer la diurèse il faut, au minimum, un tiers de la
masse rénale fonctionnelle. Au contraire, si 2/3 des reins sont touchés (donc lésions bilatérales) la
concentration des urines est insuffisante ce qui entraîne une polyurie. La diurèse augmente de
façon pathologique et par conséquent, les pertes d’eau aussi ; l’animal doit boire plus pour
compenser (ce que l’on nomme polydipsie compensatrice).
Lors de polydipsie, l’animal urine plus fréquemment et les mictions sont importantes à
chaque fois (grosse quantité d’urine). Cela se remarque chez le chien lors des promenades si le
propriétaire est attentif, ou s’il se met à uriner la nuit à l’intérieur car il n’arrive pas à se retenir.
Dans ce cas-là, le propriétaire retrouve de grosses flaques claires près de la porte.
Chez le chat, cela se remarque plus difficilement : il va plus souvent à la litière qui peut
alors se trouver plus chargée en urine.
2) Syndrome urémique
Il a lieu lorsque la fonction émonctoire est insuffisante. Le marqueur historique de ce syndrome
est l’urée (qui augmente), d’où le nom. Aujourd’hui on le met en évidence par l’augmentation de
la créatininémie (dosage de la créatinine). Tout ça pour dire qu'il est possible de doser un
syndrome urémique sans forcément passer par le dosage de l'urée.
Les manifestations cliniques sont :
- anorexie, nausée, vomissement, diarrhée
Attention lors d’un diagnostic différentiel avec une maladie digestive !
- une anémie liée à un déficit de l’hormone érythropoïétine. Or, la durée moyenne de vie
des globules rouges est de 2 à 3 mois, chez le chat et le chien respectivement, les
manifestions cliniques sont donc différées par rapport à l’apparition des problèmes. Ce
syndrome est donc réservé aux insuffisants rénaux chroniques.
- un hyperparathyroïdisme : surtout dans le cas de néphropathies juvéniles, qui peut
entraîner un faciès type « Elephant man » avec un remodelage osseux de la face.
- ostéoporose (plus rare) : en particulier chez les races naines et vieux chiens, leurs
mâchoires deviennent souples et déformables, comme du caoutchouc, "rubber jaws".