Epistémologie des disciplines
Qu’est ce que l’épistémologie ? C’est la science des sciences, la philosophie du savoir.
Qu’est ce que la science des sciences, la philosophie du savoir ? C’est une discipline à part
entière.
Quel est l’objet de l’étude des épistémologues ? Ils étudient l’histoire de la chronologie des
sciences, son utilité (son éthique).
Quels sont les éléments d’une science ? Les règles à suivre, les lois, la validité de ces lois, de ces
théories, ces méthodologies.
Une des questions que se pose l’épistémologue est : « Est-ce que les mathématiques peuvent
s’appliquer au modèle social ? »
Quelques grands épistémologues du XXème siècle : Bachelard, Kühn, Popper et Foucault. Les trois
premiers travaillent surtout sur les sciences de la nature : chimie, physique,… Foucault s’est
plutôt intéressé aux sciences sociales, humaines.
1. L’épistémologie : notions préliminaires
1.1 Une première définition
C’est une définition très large. L’épistémologie est une science qui a pour objet l’étude des
savoirs scientifiques et à l’égard des processus et procédés utilisés dans les sciences exactes ou
humaines. C’est une métascience. Le scientifique fait un pas en arrière et considère la manière
dont il travaille. Ils réfléchissent sur leur propre pratique. C’est donc une mise en perspective de
la science. Pourquoi cette discipline est-elle née ? Elle est née avec la science Moderne (Newton,
Copernic,…) De quelle manière y a-t-il une remise en question des croyances ? La vérité des
sciences est assurée par l’existence de Dieu. C’est lui qui assure la cohérence de l’ensemble du
système. Un savoir humain est possible parce qu’elle est garantie par Dieu. Ce développement
scientifique va commencer à se retourner. De quelle manière ? On va se remettre en question
l’existence de Dieu. La Bible n’est pas un texte comme les autres, c’est un texte révélé on va
donc le remettre en question. Il n’a pas le même statut que les autres textes mais on peut
l’étudier de la même manière (étude des écritures). Il y a une remise en question du caractère
révélé dans les écritures par Spinoza. La Bible est une compilation de texte d’auteurs différents.
Elle intègre des textes et en rejette beaucoup d’autres.
Newton : découverte que les lois du mouvement (lois qui régissent le monde) sont applicables à
l’univers tout entier.
Où se trouve Dieu ? La science ne va pas reposer sur Dieu mais sur l’homme (Il est garant de la
vérité scientifique. L’homme est au centre de l’univers naissance de l’anthropologie.
Révolution Copernicienne.
Renversement par rapport aux lois fondamentales aux théories. Il s’agit d’une vérité cohérente.
Utilisation technique = technologie qui va permettre à l’homme de faire naître le monde. Le
monde que l’on connaît, c’est celui des 5 sens jusqu’à la Renaissance. Le monde qui était cohérent
éclate vers l’infiniment grand et vers l’infiniment petit. Le monde est composé de l’infiniment
grand et l’infiniment petit. La médecine est aussi le développement de l’anatomie. Ce n’est plus
une médecine empirique mais organique (elle commence à devenir organique). Entre le monde et
l’homme s’imposent des technologie, des qui permettent de connaître le monde (et l’homme).
DESSIN
Rapport entre un sujet et un objet. Importance des instruments, des techniques utilisées par
l’homme pour conquérir le monde. L’épistémologie va porter sur l’étude de cette médiation entre
le sujet et l’objet.
1.2 Le terme
L’épistémologie est soit comprise comme l’histoire des sciences soit comme philosophie des
sciences.
1.2.a. L’épistémologie comme histoire des sciences
Certains épistémologues ne travaillent que sur l’histoire des sciences. Elle a pour objet une
description de l’histoire d’une science (médecine, chimie). Elle apparaît au XVIIIème siècle dans
le droit fil (conséquence logique) par le travail encyclopédique des philosophes des lumières. La
réflexion critique est propre à chaque science, à chaque discipline. C’est une histoire des
méthodes scientifiques. Il y a deux types d’épistémologues
Les scientifiques qui deviennent historiens de leur science.
Les philosophes qui ont un cadre de réflexions plus large : histoire des idées scientifiques
et qui, dans l’histoire des sciences, définissent des seuils, des tournants importants.
Ex : étude de la notion d’inconscient depuis le début du XVIIIème siècle jusqu’à nos jours.
Chaque accélération que prend le mot constitue un seuil, un tournant.
1.2.b. L’épistémologue comme philosophe des sciences
Il y a 4 types d’épistémologie.
1. L’épistémologie peut étudier l’histoire d’une science, d’une discipline de manière non
chronologique (l’histoire n’est pas forcément calquée sur l’idée de profession).
Ex : notion laissée longtemps de côté : le réflexe. Il s’agit d’un mot qui a été crée en 1704
mais qui n’est rentré que de manière scientifique en 1833. Claude Bernard a défini la notion
d’expérimentation. Il peut y avoir des allers-retours.
2. Autre objet : Comparaison des concepts, des méthodes et des théories communs à
différentes sciences, à différentes disciplines.
Ex : La sociologie inventée par Auguste Comte au début du XIXème siècle. Elle utilise un
vocabulaire issu de la biologie et de la physique. Présentation d’une société comme un organe,
les membres d’une société.
3. Il s’occupe de définir les seuils de scientificité = le définir au moment ou une science
devient scientifique.
Ex : l’alchimie est non scientifique et devient scientifique, c’est la chimie
Autre exemple : L’astrologie et l’astronomie. La psychologie n’a pas d’objet. Pour définir son
destin la psychologie s’occupe de la psychée, de l’âme. Elle fuit vers d’autres disciplines :
biologie,… elle n’a pas d’objet propre.
4. Il s’occupe de l’étude et de la critique du langage qu’utilise une science qui étudie le degré
de scientificité de ce langage.
Ex : histoire :
- soit l’histoire comme chronique c'est-à-dire une histoire anecdotique.
- soit l’histoire comme historiographie célébrant les plus grands épisodes d’un règne. (ex :
Racine sous Louis XIV)
- soit l’histoire scientifique travaillant sur les sources et plus tard sur les archives, les
documents.
1.3 Epistémologie et éthique
On confond souvent l’épistémologie avec une de ses parties. Il s’agit de déontologie scientifique.
Il y a épistémologie car il y a une critique, un jugement. Epistémologie éthique = bioéthique :
volonté d’humaniser les sciences, pratique inhumaine des bombes atomiques. Utilisation de la
technologie, de la technique, des techno sciences.
Clonage humain : Y a-t-il des limites humaines à certaines découvertes scientifiques ?
2. Les épistémologies-épistémologues
GASTON BACHELARD
1. L’homme
L’œuvre de Bachelard est divisée en deux parties :
Epistémologie
Lois de l’imaginaire ou psychopoétique élémentaire
Dans ce cours, nous allons nous concentrer sur la partie épistémologie.
L’idée de départ de Bachelard est de diviser la connaissance en deux parties :
Une partie scientifique (épistémologie)
Une partie imaginaire sur la connaissance de la rêverie (lois de l’imaginaire)
Bachelard a voulu étudier ces deux parties pour qu’on ne les confonde pas.
2. Thèmes
2.1 Continuité et discontinuité dans l’histoire des sciences
On présente souvent l’histoire des sciences de manière continuiste. On explique l’histoire d’une
science en partant de quelque chose de simple. Progressivement elle va s’enrichir de théories de
concepts… qui vont la rendre de plus en plus complexe.
Modèle vital : l’enfance d’une science va vers son âge adulte pour arriver à son achèvement, sa
maturité.
Une science n’est vraiment scientifique que quand elle est mature, achevé.
C’est une vision classique de l’histoire des sciences.
Bachelard s’y oppose. Il adopte une vision discontinuiste. Pour lui, si on observe les débuts d’une
science, on se trouve face à des concepts, des théories… complexes. Les débuts d’une science
sont donc complexes. Puisque l’on est toujours en présence de concepts, de théorie… complexes,
il faut faire la différence entre 2 types de connaissance.
Les connaissances communes
Les connaissances scientifiques.
Ce sont les connaissances scientifiques qui engendrent la discontinuité des sciences. Lorsqu’une
connaissance scientifique apparaît dans une discipline donnée, il y a discontinuité.
L’histoire d’une science n’est pas linéaire mais en dent de scie.
La connaissance commune est la représentation, l’explication théorique que la plupart des hommes
donnent à des phénomènes donnés, observables.
Ex : * Compréhension de l’électricité comme un fluide.
Avant, on pensait que l’électricité était un fluide qui pouvait sortir de ses gaines et irradier. On
pensait qu’elle pouvait être dangereuse. Les gens en avaient peur.
* La représentation des troubles psychologiques comme la conséquence d’un choc.
La connaissance commune est donc l’explication habituelle que l’on donne a un phénomène. Cette
explication peut rester valable longtemps. Lorsqu’elle est remise en question, on est obligé de
passer à une connaissance scientifique pour expliquer le phénomène.
Exemple de passages d’une connaissance commune à une connaissance scientifique.
*Exemple d’hypothèses complexes à base de raisonnement analogique.
Texte de Léonard De Vinci : « Les plumes poussent sur les oiseaux… »
Ce texte fait des analogies. Il compare le corps humain avec la terre. C’est un raisonnement par
similitude, par analogie.
Conclusion du texte : la terre est comme un organisme vivant. Elle se renouvelle. L’homme est un
microrasme (petit monde). La terre est un macrorasme (grand monde). Le monde est une
version de l’homme en plus grand. Ce raisonnement permet de tirer certaines conclusions.
Exemples :
- L’homme meurt
La terre va donc un jour mourir.
- Il y a des cycles de renouvellement chez les êtres humains
Il doit y en avoir pour le monde
Connaître l’homme c’est connaître le monde.
On peut remettre ce raisonnement en question. Ce raisonnement n’est pas valable pour tout.
Par exemple, l’homme a un intellect (il pense), une âme. Pas la terre.
La nature répare ses pertes. L’homme ne se répare pas seul.
* Les hypothèses concurrentes, en rivalité, expliquant un phénomène à partir d’une
connaissance commune.
Exemple sur base de la perception visuelle (l’œil perçait des images). Au Moyen Age, la
perception visuelle est expliquée par les théories de GALIEN (médecin gréco-latin de
l’Antiquité). Ces théories expliquent que l’œil émet, des rayons visuels. Comme un phare, il éclair
l’extérieur. Ce sont les théories de l’émission. Viennent ensuite les théories d’Alhazen (médecin
arabe) qui disent que les images visuelles viennent de l’extérieur et s’inscrivent dans l’œil. Ce sont
les théories de l’intromission.
Ce qui pose problème à ces 2 théories c’est l’inversion de l’image dans l’œil. On a pu se rendre
compte de l’inversion de l’image dans l’œil à la Renaissance, avec l’invention des chambres
obscures. Les 2 théories ne peuvent expliquer ce phénomène. De nouvelles théories vont alors
tenter de l’expliquer : il y aurait dans l’œil un 2ème foyer qui réfracterait l’image. Cette théorie
est impassible. Connaissance scientifique : le nerf optique remet l’image à l’endroit.
Les hypothèses non scientifiques car elles ne rendent compte ni des observations ni des
expériences.
Un objet que l’on lance décrit une parabole.
2 théories expliquent cela :
Aristote : théorie de l’antipersitasis :
L’objet est poussé par le milieu ambiant (air) dans lequel il est propulsé jusqu’au moment où il n’a
plus assez d’énergie pour le pousser.
Théorie de l’impectus : l’énergie n’appartient pas au milieu ambiant mais à l’objet. Il a une
certaine énergie qui lui permet de s’auto-propulser jusqu’à extinction de cette énergie.
Attention : Ces 2 théories ne sont pas observables !
Avec Newton, la connaissance va devenir scientifique. Ce sont des quantités de principes qui
expliquent ce mouvement.
principe d’inertie
principe d’action réaction
etc …
2.2 Ruptures épistémologiques
Les ruptures épistémologiques sont liées à la notion de discontinuité dans l’histoire des sciences.
Bachelard privilégie les ruptures épistémologiques dans l’étude de l’histoire des sciences.
Une rupture épistémologique correspond à l’apparition de découvertes radicalement neuves qui
instaurent une rupture définitive avec la théorie antérieure et avec le passé d’une science.
Les anciennes théories d’une science ne permettent pas d’expliquer de nouvelles découvertes.
Exemples : Physique quantique, mécanique ondulatoire, théories de la relativité
Si on excite un photon, il décharge son énergie. Expérience : on excite un photon et on l’oblige à
déverser son énergie sur une surface réfléchissante. On interpose entre les 2 une surface
percée de 2 trous.
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