Il s'agira pour le stagiaire de mettre en évidence d'éventuels liens entre
indicateurs des caractéristiques spatiales du territoire, qu'ils soient économiques ou
géographiques (par exemple hétérogénéité spatiale de la qualité agronomique des sols,
dispersion des parcelles d'une exploitation, hétérogénéité de la taille des parcelles...)
et indicateurs de biodiversité (abondance des espèces, nombre d'espèces, indicateurs
d'abondance relative des différents groupes fonctionnels, indicateurs de qualité des
habitats...),
et ceci à une échelle régionale (petite région agricole, au niveau de territoires).
L'idée est de définir comment les caractéristiques d'un territoire vont générer un paysage et de
définir des indicateurs simples pour le représenter. L'accent sera alors mis sur l'impact du
paysage sur les indicateurs de biodiversité, et plus spécifiquement sur la dynamique de
différents types d'espèces en fonction des caractéristiques du paysage.
Méthodologie :
Le stage comportera un volet « survey » visant à identifier quelques types de modèles
biologiques et à les associer à des types d'espèces. Il s'agit d'identifier dans la littérature
écologique quels sont les différents modèles mathématiques utilisés pour décrire la
dynamique des espèces animales dans l'espace, en fonction de différents habitats composant
un paysage. Il s'agira ensuite d'identifier le type d'espèces pour lesquelles chacun des types de
modèle est pertinent (ou, si il est possible d'utiliser un seul type de modèle stylisé, quels sont
les ordres de grandeurs des différents paramètres, par exemple ceux de dispersion ou de
croissance, pour chaque type d'espèce). Cette phase de survey ne se veut pas exhaustive. Elle
doit juste permettre au stagiaire de mettre en évidence l'existence de différents modèles
biologiques et leurs différences. L'accent pourra être mis sur l'étude de diverses espèces
d'oiseaux, taxon pour lequel il existe beaucoup de données. Cette phase de collecte
d'information s'appuiera sur des contacts avec les spécialistes des différentes disciplines
participant au projet.
Le stage visera ensuite à modéliser de manière dynamique l'évolution de la population de
chacune des espèces types identifiées précédemment dans un paysage. Ce paysage sera défini
en fonction d'un ensemble d'indicateurs (par exemple, indicateurs d'hétérogénéité des sols,
indicateur de dispersion spatiale des « zones réserves »...). Le stagiaire devra sélectionner un
ensemble d'indicateurs pertinents pour représenter les différents paysages et la manière dont
ils affectent les différentes espèces, à partir de l'ensemble d'indicateurs descriptifs du paysage
disponible dans la littérature (une revue de la littérature sur ce sujet a déjà été menée au sein
de l'unité – il s'agira d'y sélectionner les indicateurs pertinents pour décrire suffisamment bien
les paysages servant d'habitats aux espèces).
Par souci de simplicité, chaque espèce sera considérée de manière isolée dans un premier
temps, sans prise en compte des interactions entre espèces (type compétition, relation proie-
prédateur...). Cette simplification est justifiée par la volonté de se focaliser sur le lien entre la
dynamique de l'espèce et son abondance régionale, et les caractéristiques du paysage. Il
s'agira de générer des paysages neutres à partir des caractéristiques données par les
indicateurs retenus, et de simuler pour chacun des paysages créés l'évolution de la population
de l'espèce. Cette partie vise à mettre en évidence des liens entre les caractéristiques du
paysage définies par des indicateurs génériques et la viabilité de l'espèce étudiée. Ainsi, on
cherche à se passer du recours à la description exacte de l'habitat favorable à l'espèce. Cela
permettra d'avoir pour chacun des types d'espèces une idée des liens entre indicateurs