Section deux : politique industrielle/ politique de compétitivité.

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Economie industrielle et compétitivité
Roland Rizoulière
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Préliminaires : éléments introductifs du cours. .......................................................................... 3
Une question de regard ? ........................................................................................................ 3
Problème d’Escher I: la main tenant un miroir sphérique (1935). ......................................... 4
Problème d’Escher II : les escaliers. ...................................................................................... 4
Le Titien : l’allégorie de la prudence. .................................................................................... 4
Section première : le Concept de compétitivité. ........................................................................ 5
Premier élément : la compétitivité de l’Entreprise. ................................................................ 5
1.1. L’Entreprise Mono-produit. ................................................................................... 5
- Notion de productivité globale des facteurs de production (prix). ..................... 5
- Compétitivité et dimension organisationnelle. ................................................... 6
- Notion de compétitivité hors prix. ...................................................................... 7
- Conclusion : ........................................................................................................ 7
1.2. Extension de l’analyse : la firme multi-produits. ................................................... 7
- Fondements pratiques et théoriques. .................................................................. 7
- Conséquences sur l’approche de l’entreprise. .................................................... 7
- Conclusion: ......................................................................................................... 8
Deuxième élément : Les « analogies puissantes ». Compétitivité des nations et des
territoires. ............................................................................................................................... 8
2.1. Le passage du commerce des nations au commerce des firmes. ............................ 8
- Le tournant monétariste. ..................................................................................... 8
- Le tournant de l’économie de l’offre. ................................................................. 9
2.2. Nouvelle économie internationale et stratégie des firmes. ..................................... 9
- Paul Krugman et la Nouvelle Economie Internationale. .................................. 10
- Michael Porter et la stratégie des firmes. ......................................................... 11
2.3. Compétitivité locale, compétitivité territoriale : compétitivité ou attractivité ? ....... 12
- Compétitivité, attractivité et métropolisation : la compétitivité est multiforme.
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- Mondialisation et métropolisation: l’économie en archipel de Pierre Veltz. ... 14
Section deux : politique industrielle/ politique de compétitivité. ............................................. 16
Premier élément : Fondements théoriques de la politique industrielle. ............................... 16
1.1. Les défaillances du marché. ................................................................................. 16
1.2. Les trois motifs de défaillance de marché ............................................................ 16
α. L’information imparfaite. ..................................................................................... 16
- Cas de figure n°1 : la sélection adverse. ........................................................... 16
- Cas de figure n°2 : l’Aléa moral. ...................................................................... 17
β. Les externalités. .................................................................................................... 17
Γ. Les économies d’échelles. .................................................................................... 17
Deuxième élément : Politique industrielle européenne de 1958 à 2000. ............................. 18
Troisième élément : La stratégie de Lisbonne, une réponse inadapté au modèle américain ?
.............................................................................................................................................. 20
3.1. Retour sur le modèle américain. ........................................................................... 20
α. Le modèle d’innovation. ...................................................................................... 20
β. Structuration du système. ..................................................................................... 20
- Le financement des entreprises. ....................................................................... 21
- Les institutions d’appui aux entreprises. .......................................................... 22
- L’accès aux marchés publics. ........................................................................... 23
Références ................................................................................................................................ 24
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Préliminaires : éléments introductifs du cours.
La compétitivité et le regard (et l’action) de la puissance publique seront au cœur de
notre problématique.
Politique industrielle : Ensemble des moyens mis en œuvre par l’Etat et les collectivités
territoriales pour développer l’industrie1.
A ce titre, c’est un cours complémentaire au cours de Mme Girard : Stratégie
économique des Etats.
Le premier élément déterminant et fondamental du cours, c’est donc le regard (et
l’action) de la puissance publique sur l’ensemble des différents niveaux de territoires:
Métropoles, Collectivités (intercommunalité), Etat (politique industrielle française), Europe
(Stratégie de Lisbonne), Région continentales (Alena, Mercosur, ASEAN) ou ensembles
économiques (OCDE). La territorialité est un élément important car la mondialisation c’est
avant tout un processus de métropolisation et de compétition entre les territoires. L’exemple
de l’intercommunalité sera une illustration pratique de ce processus en parallèle avec les cours
de Mme Girard et de M. Vidrangi (intelligence économique) et sur un niveau de territoire
inférieur.
Le deuxième axe du cours correspondra donc à l’analyse de la compétitivité des Etats
et des stratégies d’intelligence économiques déployées par les Etats (non sans contradiction
internes comme l’illustre la situation française ou cohabitent des libéraux et des étatistes au
pouvoir).
L’approche se fera à l’aide de l’analyse des outils :
- De la prospective (une démarche de prévision et d’analyse des avenirs
possibles à l’aide de scenarii ou d’intuitions) ;
- De l’évaluation des politiques publiques ;
- De la prévision (qui se définit comme la science de la description de
l’avenir elle se différencie de la prospective
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car elle concerne des
évènements particuliers plus que des tendances larges. A la différence
différente de la prédiction, elle est basée sur des instruments
mathématiques et dispose de ses institutions en France et au niveau
étranger (prévisions économiques comme …météorologiques).
Une question de regard ?
Lanalyse de la compétitivipose d’entrée la question suivante : qui regarde ? Quel
type d’école économique pose l’analyse industrielle et compétitive ? Avec le danger illustré
par le tableau de Bruegel l’ancien La parabole des aveugles de 1568, qui reprend le thème de
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En tant que client, l’Etat oriente la demande en produits industriels et stimule telle ou telle branche par la mise
en œuvre de grands programmes. Les pouvoirs publics peuvent également intervenir pour faciliter la
reconversion des branches en dé clin (sidérurgie, chantiers navals). Enfin, par des aides, notamment de nature
fiscales, ils créent un environnement favorable au développement d’une stratégie industrielle.
En France, l’existence d’un vaste secteur nationalisé a permis à l’Etat d’orienter directement la production de
certaines branches et d’imposer ses choix.
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http://www.prospective.fr/Bibliotheque/Attitude_prospective.html
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la parabole des pharisiens : « si un aveugle guide un aveugle tout les deux tomberont dans un
trou » (MT15, 14, LC6, 39), c'est-à-dire que les postulats de l’analyse théorique retenue soient
inadaptés. En effet, le regard de l’expert dans la construction d’une stratégie orientée vers la
décision pose un problème critique vis-à-vis du métier d’expert. Ainsi des écoles de
management ont guidé nos entreprises et nos politiques et la manière d’analyser et d’aborder
une question induit une approche et des cisions concrètes. Sil y a prédominance d’une
école de management dans l’analyse et la décision stratégique alors il y a un risque de myopie
et d’erreur de diagnostic (cf. crise financière).
Cet impératif de modestie, de nuance des résultats offerts dans l’analyse par une
approche théorique est d’autant plus vrai que, si l’on en croit les travaux de James March et le
cas de Microsoft, on ne sait pas toujours, même en se référant au passé, les raisons du succès
d’une Entreprise, alors dans le cas d’une ville, d’un territoire, d’un Etat c’est encore plus
difficile. Nous pouvons illustrer cet impératif à travers trois exemples artistiques.
Problème d’Escher I: la main tenant un miroir sphérique
(1935).
L’expert a des limites cognitives et se voit lui-même dès qu’il essaye d’envisager
l’avenir. Il vaut parfois mieux raisonner avec des experts de Science Fiction que des experts
mandatés par des institutions (exemple du rapport Attali) car la Science Fiction ouvre vers des
horizons différents. la question est celle du rapport au temps et de la projection vers
l’avenir : il faut réussir à abandonner la projection immédiate du passé et du présent dans
l’avenir.
Problème d’Escher II : les escaliers.
Le réel est complexe et il y a une multiplicité des niveaux (effets de perspectives).
Le Titien : l’allégorie de la prudence.
Dans l’Allégorie de la prudence (1565-1570), Le Titien illustre le problème de
l’importance du passé dans le regard vers le futur c'est-à-dire que si le futur est incertain,
l’allégorie consiste à construire le futur à l’aide d’une image du passé.
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Section première : le Concept de compétitivité.
L’origine latine « competere » évoque l’idée de « rechercher ensemble », de « se
rencontrer en un même point » (cf. texte de référence de Mucchielli: Compétitivité indicateurs
et déterminants
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).
Compétitivité : Capacité, pour une entreprise ou un pays, d’augmenter sa part de marché
(somme du marché intérieur et des marchés extérieurs). La compétitivité ne se mesure pas
seulement par la pénétration des marchés intérieurs : elle inclut également la capacité à
substituer une production nationale aux biens et services importés. On distingue en théorie la
compétitivité prix de la compétitivité structurelle (hors prix)4.
Compétitivité prix: la vente à des prix inférieurs à la concurrence de produits similaires ou
bien par la réduction des coûts de production.
Compétitivité structurelle (hors prix): la vente aux prix les plus élevés possibles de produits
différenciés (rente de monopole et stratégie de développement). Elle dépend des facteurs
difficilement mesurables (performance, fiabilité qualité réelle et supposée)
Premier élément : la compétitivité de l’Entreprise.
La compétitivité de l’entreprise est initialement jugée par rapport à deux critères : un
critère prix et un critère hors prix par rapport à un produit. Dans le cas d’une entreprise mono
produit qui a des parts de marché à conquérir, cette croissance peut être réalisée par une
meilleure productivité en agissant sur la dimension coûts (productivité du travail ou du
capital, ou encore un indicateur composite comme la productivité globale des facteurs de
production qui permet de déterminer position globale de la firme par rapport à la productivité
coûts).
1.1. L’Entreprise Mono-produit.
- Notion de productivité globale des facteurs de production (prix).
Dans le cadre d’une approche centrée sur la compétitivité prix, la productivité est la
notion essentielle mesurée avec des indicateurs frustes mais facilitant la comparaison
internationale. La productivité mesure l’efficacité des facteurs de production utilisés : elle est
égale au rapport entre la production réalisée (nombre d’unités produites) et la quantité de
facteurs de production nécessaires pour l’obtenir. La productivité du travail est la notion la
plus fréquemment utilisée. C’est le rapport entre la production et la quantité totale de facteur
travail (mesurée en en nombre d’actifs ou en nombre d’heures travaillées) emploe pour
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Sous http://team.univ-paris1.fr/teamperso/mucchiel/competitivite.pdf mais aussi au document suivant :
http://ressources.ciheam.org/om/pdf/c57/01600240.pdf )
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On distingue aussi la compétitivité interne (rapport prix des importations/prix de la production nationale et de
l’évolution du taux de change national) et compétitivité externe (prix des exportations des concurrents/prix des
exportations nationales).
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