représentants qui parlerons et décideront en leur nom. A ce titre, le terme de "mandat
électif' devrait être sans équivoque ; mandat: pouvoir qu'une personne délègue à une autre
pour agir en son nom ( cf. Petit Larousse ), et non carte blanche donné à quelqu'un pour
qu'il fasse ce qu'il pense être le mieux pour moi! On voit donc bien également les écueils
de la démocratie dite représentative. Ecueils d'abord inhérents au fondement même du
système de représentation: démagogie, clientélisme, querelles de partis au détriment de
l'intérêt général, dilution des revendications du peuple dans un formalisme juridico-
administratif qui les vide de toute capacité d'action réelle. . .Puis écueils liés à certaines
dérives: corruption, népotisme, abus de pouvoir . . .
Les records d'abstention battus à chaque nouvelle échéance électorale (mêmes les
municipales, traditionnellement mobilisatrices, pâtissent désormais d'une faible
participation) et dont les partis politiques ne
semblent toujours pas avoir réellement pris la
mesure, se contentant de les déplorer avec la
solennité de circonstance qu'on leur connaît,
constituent une démonstration flagrante de la crise
actuelle du système représentatif. Car, si les citoyens
se sentent de moins en moins concernés par le choix
de leurs représentants et de leurs dirigeants, c'est
qu'ils sont de plus en plus nombreux à percevoir
qu'en définitive les modalités actuelles du
fonctionnement démocratique ne leur permettent pas
véritablement d'être acteurs de la vie publique, mais
les condamnent à demeurer en retrait, tels de simples figurants auxquels, en outre, on
accorde de moins en moins d'intérêt. Aussi, persuadés qu'ils sont de n'être
essentiellement, pour les candidats, qu'une voix supplémentaire susceptible de leur
permettre l'accession au fonctions qu'ils briguent, et non des citoyens dont ils devraient
porter la parole et les aspirations au plus haut niveau de l'Etat, les abstentionnistes les
privent de leur voix, à tous, comme pour leur signifier :
Si nous ne sommes qu'un moyen pour vous, une simple formalité nécessaire pour vous
propulser en haut de la pyramide du pouvoir, et bien tous les efforts, si louables soient-ils,
que vous aurez déployés afin de nous convaincre seront systématiquement réduits à néant,
puisque nous ne vous écouterons plus, nous ne ferons plus l'effort de vous comprendre pour
vous élire, nous vous ignorerons, comme vous nous ignorez, en dehors des courtes périodes
où vous avez besoin de nous…
Or, même en cherchant des aménagements à la démocratie représentative telle qu'elle
existe afin que celle-ci prenne davantage l'avis de la population en compte dans les
délibérations, il me semble que c'est dans son essence même que pêche ce système.
Aussi, me paraît-il plus souhaitable d'aménager une forme de démocratie directe, pour la
rendre viable et efficace, plutôt que s'obstiner dans un principe de représentation, qui
historiquement a démontré ses failles, et dont nous subissons un des avatars aujourd'hui
sous la forme d'un abandon aux puissances financières - et même plus politiques! - du
droit de disposer de vos vies.
La notion de démocratie participative me
semble participer dans ce sens à cette
reconquête du pouvoir par les citoyens,
induite dans le terme même de démo-cratie.
Cette reconquête pose bien évidemment
d'innombrables questions, tant le champ
d'application est vaste :
- Comment instaurer un véritable
gouvernement du peuple sans tomber dans
les travers d'un anarchisme sans issue, et
d'un communisme d'Etat dont on sait vers
quelles dérives il peut mener ?