RT : LAROZE Amandine Cours d’immuno du 18 mars 2008 de 15h à 17h Toutes les diapos concernant ce cours sont sur intranet DEFENSES ANTI-BACTERIENNES On commence ce cours par des généralités : les différentes étapes du processus infectieux La pathogénie des agents infectieux Les facteurs de défense de l’hôte Puis ensuite on verra les deux grands types de défense immunitaire qui interviennent dans la défense antibactérienne, et plus particulièrement l’immunité innée non spécifique avec la mise en jeu des barrières anatomiques et les réactions inflammatoires. Ensuite la réponse adaptative de l’hôte contre l’infection et on verra à la fin quels sont les acteurs qui interviennent contre les bactéries intracellulaires et extracellulaires. I. généralités : Etapes du processus infectieux: Pour qu’une bactérie pénètre dans l’organisme, il faut qu’elle franchisse la barrière épithéliale cela est possible seulement s’il y a une brèche cutanée ou muqueuse (la bactérie ne franchit pas la peau intacte). Ensuite on a une extension du processus infectieux soit par voie directe soit de cellule en cellule. On aura une guérison spontanée ou sous traitement avec une élimination de l’agent bactérien avec éventuellement la survenue de séquelles, de lésions tissulaires comme en cas de survenue de granulome dans le cas de la tuberculose. Et éventuellement la possibilité de réinfection. Caractéristiques des agents pathogènes : Les bactéries se caractérisent par : Mode de transmission Mécanisme de réplication Pathogénie Réponse immune induite, qui varie en fonction du type d’agent pathogène et du type de bactérie impliquée. Mécanisme de réplication des agents infectieux : En ce qui concerne les bactéries extracellulaires elles ont la caractéristique de se répliquer en dehors de la cellule, elles sont assez souvent enveloppés d’une capsule polysaccharidique ce qui fait qu’elles vont résister à la phagocytose par les macrophages et les polynucléaires neutrophiles donc il y aura mis en jeu d’autre éléments de la réponse immunitaire et en particulier une opsonisation par les anticorps qui est nécessaire à leur dégradation. Pour les bactéries intracellulaires, elles se répliquent soit dans la cellule soit dans les vésicules cytoplasmiques. Facteurs de virulence des bactéries extracellulaires : La présence de molécules d’adhérences (permet d’adhérer aux différents épithéliums) La présence d’une capsule La production éventuelle de toxines Leur variation antigénique qui pose le problème de réinfection La présence de protéines de surface qui sont la cible des anticorps mais qui peuvent également inhiber les fonctions des cellules phagocytaires. Résistance des bactéries à l’environnement extracellulaire : Certaines bactéries présentent la capacité de résister à l’environnement extracellulaire. En particulier celles qui possèdent une capsule et des pili qui ont la capacité d’inhiber les fonctions des cellules phagocytaires. Et également celles qui produisent des enzymes qui vont entraîner une lyse des phagocytes ou une altération du chimiotactisme en particulier par la C5a peptidase, car on verra que le C5a, qui est un dérivé du complément, a un fort pouvoir chimiotactique c'est-à-dire qu’il a tendance à attirer vers le site de l’infection les cellules phagocytaires. Pathogénie des agents infectieux : Ces différentes bactéries peuvent exercer leur pouvoir pathogène par différents mécanismes : Soit par un mécanisme direct : -par la production de toxines : exotoxines ou endotoxines (les anticorps luttent contre cette production de toxines) -ou par un effet cytopathique direct. Soit par un mécanisme indirect : dans ce cas là les bactéries n’agissent pas par production de ces toxines mais leur pathogenicité intervient par la mise en jeu d’un certain nombre de réactions immunitaires comme la formation de complexes immuns, la formation d’autoanticorps ou le développement d’une immunité à médiation cellulaire. Immunité anti-infectieuse : deux stratégies de défense. L’introduction d’une bactérie dans l’organisme déclenche 2 types de réponses immunitaires : -une réponse immunitaire inné ou naturelle. -une réponse adaptative. 1. immunité innée : commune à l’ensemble des organismes pluricellulaires mise en jeu immédiate : défense précoce ne reconnaît que des substances microbiennes et en particulier elle reconnaît des PAMPs (Pathogen Associated Molecular Patterns) qui sont des motifs communs à différentes familles de microorganismes. Cette reconnaissance va entraîner un signal de danger qui va lui-même engendrer la mise en jeu de la réaction inflammatoire. Stimulation de l’immunité adaptative. 2. immunité adaptative : spécifique, acquise se développe plus lentement, au bout de quelques jours. défense tardive réponse amplifiée et soutenue induit une mémoire immunitaire donc les réponses ultérieures seront déclenchées plus rapidement et seront moins importantes. Met en jeu LB et LT portant des récepteurs d’antigènes spécifiques Peut reconnaître des antigènes non microbiens Il y a bien sur des coopérations entre les deux systèmes. Deux types de réponse immunitaire : Cette diapo est là pour nous montrer les différents acteurs qui interviennent dans les deux types de réponses immunitaires. La réponse immunitaire innée met en jeu en premier lieu les barrières anatomiques de l’organisme, puis des facteurs solubles comme les interférons et le système du complément. Et enfin il peut y avoir intervention de cellules comme les phagocytes (en particulier les polynucléaires neutrophiles) mais également des cellules cytotoxiques comme les cellules NK, et les cellules dendritiques qui font en fait le lien entre la réponse immunitaire innée et adaptative. La réponse immunitaire adaptative qui met donc plusieurs jours à s’installer et qui confère une mémoire immunitaire. Elle fait intervenir les lymphocytes T, les lymphocytes B et bien sur la production d’anticorps. II. Immunité innée non-spécifique : 1. les barrières anatomiques : Les barrières anatomiques font intervenir les barrières épithéliales puisqu’en fait les bactéries ne franchissent pas la peau intacte. Il y a différents mécanismes qui permettent à ces barrières anatomiques d’intervenir : actions mécaniques : les bactéries sont exclues par desquamation de la couche de keratinocytes et par le faible degré hygrométrique de cette couche. Il y a également des phénomènes statiques par des jonctions très étroites entre les cellules. La sécrétion de mucus qui va inhiber l’adhérence des microorganismes ; Des phénomènes dynamiques comme le péristaltisme ou encore la présence de cils qui protégent la muqueuse des bactéries actions chimiques : avec la présence d’acides gras qui sont toxiques pour la bactérie, mais également la production d’enzymes comme le lysozyme, les pepsines ou encore les défensines. Et enfin un certain nombre de bactéries sont détruites par le pH acide notamment au niveau de l’estomac et au niveau du vagin. Actions microbiologiques : par la flore commensale qui va produire des protéines antibactériennes. Intervention d’IgA sécrétoires : permettent de neutraliser l’adhérence des bactéries au niveau de l’épithélium, qui ont également une action opsonisante et qui active la voie alterne du complément. Parmi ces différents peptides antimicrobiens qui interviennent au niveau de ces barrières anatomiques, il faut quand même situer le rôle des défensines : -qui ont des effets antibactériens extrêmement importants -qui sont produites par les cellules épithéliales : → les α défensines produites par les cellules de Paneth → les β défensines produites par les cellules épithéliales de la muqueuse buccale, trachéale et des bronches. Il y a également d’autres peptides antimicrobiens qui interviennent et certains sont produits par le polynucléaire neutrophile, on y reviendra tout à l’heure. Rôle des défensines : ce rôle a été démontré en cas d’infection à Staphylococcus aureus, celui-ci produit de la staphylokinase qui explique sa résistance aux défensines humaines. Ce rôle a été également évoqué dans la maladie de Crohn, qui est caractérisé par la présence de mutations de la protéine NOD2 mais également par la diminution de l’expression des α défensines. Ces barrières épithéliales peuvent être mis en défaut en cas de présence de pores, de follicules pileux et de glandes sébacées car dans ce cas là les conditions ne sont plus optimales, mais également an cas de plaies, de brûlures, de présence de cathéters ou de macération. Une fois que les bactéries ont franchi ces différentes barrières, elles vont déclencher la réponse immunitaire innée (qui se développe extrêmement rapidement), qui font intervenir des facteurs solubles et des cellules phagocytaires : le polynucléaire neutrophile et le monocyte. La réponse va avoir lieu très rapidement puisque en une quinzaine de minutes la bactérie par la voie alterne du complément va induire la production de C3a et de C5a. Ces dérivés du complément vont venir agir sur la barrière endothéliale en augmentant la perméabilité vasculaire ce qui va faciliter la migration des cellules phagocytaires du sang circulant vers le foyer inflammatoire où se trouve la bactérie. Le C5a a également une puissante activité chimioattractante, c'est-à-dire qu’il attire la bactérie vers le site inflammatoire. Il y également d’autres facteurs qui sont dérivés des bactéries comme les formylpeptides qui sont de puissants chimioattractants et de puissants activateurs du polynucléaire neutrophile. Et enfin les endotoxines, le LPS, les formyl-peptides, le C5a mais également l’agent pathogène lui-même vont venir activer les macrophages résidants au niveau du foyer tissulaire. Cette activation va induire la libération d’un certain nombre de facteurs en particulier : - des facteurs lipidiques : le LTB4 et le PAF - et un certain nombre de cytokines en particulier des chimiokines comme l’interleukine 8 qui a un puissant effet sur la migration des polynucléaires vers le foyer inflammatoire. Une fois que le polynucléaire se retrouve au niveau du site inflammatoire, il va luimême produire un certain nombre de cytokines, l’interleukine 8, qui va permettre le recrutement d’autres polynucléaires ce qui va amplifier la réponse inflammatoire. Une fois que les cellules phagocytaires (polynucléaires, monocytes- macrophages) sont présents sur le site, ils vont phagocyter la bactérie, la dégrader et ensuite les peptides antigéniques issus de cette dégradation vont être pris en charge par les cellules dendritiques qui vont migrer vers les organes lymphoïdes, puis elles vont présenter l’Ag aux lymphocytes T et vont ainsi faire le lien avec la réponse adaptative. 2. le complément : La cascade du complément va être activé rapidement, comme on l’a vu, par la voie alterne en une quinzaine de minutes. Il existe 3 voies majeures d’activation du complément : la voie classique qui est activée par des complexes Ag-Ac. L’Ag étant, ici, la membrane d’une bactérie (on est plus dans ce cas là dans l’immunité innée puisqu’il y a déjà eut production d’anticorps). Le complexe immun active la sous unité C1q du premier composant du complément, qui va elle-même activer C1r et C1s. parallèlement la voie des lectines avec certains carnohydrates des surfaces microbiennes qui vont se lier à la lectine MBL, qui va activer l’enzyme MASP. Ces 2 voies vont se retrouver pour activer le C4 puis le C2 et former la C3 convertase classique. parallèlement la voie alterne qui peut être activée en l’absence même de production d’Ac, donc qui joue un rôle majeur dans l’immunité innée, avec la fixation du composé C3 à la surface de certains microorganismes. Après intervention des facteurs B et D on a formation de la C3 convertase alterne et activation de C3. Les trois voies aboutissent au même point qui est l’activation de C3 qui va permettre la formation du composant terminal du complément (composant lytique) de C5 à C9. Conséquences de l’activation du complément : L’activation du complément peut avoir une action directe lytique par le composant terminal avec une lyse cellulaire. D’autres éléments peuvent intervenir dans la réponse inflammatoire : → le C3a et le C5a augmentent la perméabilité vasculaire → le C5a qui a un effet chimioattractant et activateur des cellules phagocytaires → le C3bi et le C3b qui ont une action d’opsonisation et donc facilitent la phagocytose. 3. les phagocytes : Les polynucléaires neutrophiles : Dans les conditions physiologiques, ils sont présents en grand nombre dans le sang circulant et absents des tissus. En cas d’épisodes infectieux, ils vont très rapidement migrés vers le site de l’inflammation, ce sont les cellules qui arrivent les premières. Lors de l’introduction de la bactérie, le polynucléaire va être activé. Une des premières étapes de son activation va être l’adhérence à la barrière de cellules endothéliales, puis il va finir par franchir cette barrière puis migrer de façon orientée vers le site inflammatoire. A ce niveau, il va pouvoir être activé et il va pouvoir exercé ses différentes fonctions effectrices qui comprennent essentiellement : la formation de formes réactives de l’oxygène (une des caractéristiques de cette cellule) et la production d’enzymes bactéricides. Première étape : la migration transendothéliale des PN (très important). Cette adhérence des PN à la barrière endothéliale fait intervenir des mécanismes qui sont régulés de façon très précise, et qui met en jeu un certain nombre de molécules d’adhérence avec deux étapes essentielles. Une première étape fait intervenir des sélectines : la L-sélectine qui est présente de façon constitutive à la surface du PN va se lier à des E et des P sélectines qui sont présentes à la surface des cellules endothéliales UNIQUEMENT si cette cellule est activée (la cellule est activée en cas de libération de médiateurs pro inflammatoires comme les cytokines ou le LPS qui sont libérés à partir du foyer infectieux). Ces interactions entre ces différentes sélectines sont caractérisées par le fait que ce sont des interactions de très faible affinité, ce qui fait que le PN va se détacher puis se rattacher à la cellule endothéliale, il y aura plusieurs phases successives d’attachement puis de détachement. Ce qui va conduire au roulement du PN le long de l’endothélium. Puis à un certain moment, la cellule endothéliale qui aura été activé, va libérer un certain nombre de facteurs comme l’interleukine 8. Cet interleukine 8 va activer le polynucléaire et cette activation va induire 2 phénomènes : - Clivage enzymatique de la L-sélectine qui va donc se détacher de la surface cellulaire et être libéré dans le milieu extracellulaire. Ce qui fait que le polynucléaire s’arrête de rouler. - Parallèlement cette activation du polynucléaire va induire l’expression au niveau de la surface cellulaire, d’autres molécules d’adhérence, en particulier une molécule qui est extrêmement importante qui est une β2 integrine = CD11b/CD18 qui va se lier à des ligands spécifiques sur la cellule endothéliale. Contrairement aux interactions qui faisaient intervenir les sélectines, les interactions qui font intervenir les β2 integrines sont de fortes affinités. Ce qui permettra aux polynucléaires de s’accrocher fortement à la barrière endothéliale puis de la traverser pour se diriger vers le foyer infectieux. Déficits de l’adhérence et du mouvement : L’importante de cette étape est démontrée par le développement d’infections en cas de déficit de certaines molécules d’adhérence du polynucléaire neutrophile. Ce sont des maladies que l’on appelle des LAD : le LAD I et le LAD II. Le LAD I est dut à un déficit d’expression des β2 integrines. C’est une maladie extrêmement grave que l’on évoque chez le nouveau né devant le retard de la chute du cordon (le PN intervient également dans les phénomènes de cicatrisation). Elle se caractérise par une hyperleucocytose à polynucléaire mais également par des infections extrêmement sévères qui entraînent en général la mort du nouveau né dans les premiers jours. Le LAD II qui est beaucoup plus rare, il est dut à un déficit d’expression de carbohydrates, en particulier du sialyl Lewis X qui intervient au niveau de l’interaction entre les différentes selectines . Ce n’est pas un déficit spécifique du polynucléaire et il est extrêmement rare. Une fois que le polynucleaire a franchit cette barrière de cellules endothéliales, il doit ensuite franchir la membrane basale et le tissu extravasculaire pour se diriger jusqu’à sa cible. Pour détruire cette membrane basale et ce tissu extravasculaire, il y a intervention de metalloprotease de la matrice extracellulaire mais également d’enzymes qui sont contenu dans les granulations du polynucléaire. Nous avons par exemple l’élastase qui intervient sur la cadhérine et la gelatinase qui intervient sur le collagène. Puis petit à petit le polynucléaire migre vers la bactérie, cette migration se fait de façon orientée suivant un gradient de substances chimioattractantes. Pour que le polynucléaire puisse migrer, il faut qu’il puisse adhérer à la matrice extracellulaire (dans cette adhérence la molécule CD11b CD18 joue un rôle important), il faut qu’il ait la capacité de se déformer : lorsqu’il migre il devient triangulaire et met son noyau en arrière. Principaux facteurs chimioattractants : (cf. diapos) peptides signaux des protéines bactériennes et en particulier les formyl-peptides (le FMLP) C5a Médiateurs produits par les cellules du foyer inflammatoire comme des facteurs lipidiques et comme des chimiokines. Ces facteurs chimioattractants permettent d’amplifier la migration phagocytaire. Facteurs chimioattractants : Pour exercer leur action ces différents facteurs chimioattractants se fixent sur des récepteurs qui sont présents à la surface du polynucléaire neutrophile. Ce sont des récepteurs à 7 domaines transmembranaires couplés à des protéines G qui vont activer un certain nombre de voies intracellulaires en particulier la mobilisation de calcium intracellulaire qui va permettre une modification du cytosquelette du polynucléaire par une polymérisation/depolymerisation des filaments d’actine. C’est ce qui va permettre au polynucléaire de migrer jusqu’à sa cible. Reconnaissance des agents pathogènes « toll like recepteurs » : Lorsque le polynucléaire arrive au niveau du foyer bactérien, il reconnaît la bactérie par l’intermédiaire d’un certain nombre de récepteurs, en particulier les toll like rec. (TLR) Le PN exprime ces TLR. Ils sont soit présents à la surface comme le TLR1, 2, 4 et 5 ou alors présents en intracellulaire comme le TLR7, 8 et 9. Les PN expriment tous les TLR sauf le 3. Les voies d’activation intracellulaire sont activés par la reconnaissance de la bactérie grâce au TLR : - avec l’activation de la voie NF-KB, l’activation de la voie des MAP kinases par la voie MyD88 dépendante. - Avec la production d’IFN-β par la voie MyD88 indépendante. Reconnaissance des agents pathogènes (2) adhérence facilitée par les opsonines. Parallèlement à cette reconnaissance directe de la bactérie par ces TLR, on aura une reconnaissance facilitée par la présence d’opsonine. Ces opsonines sont des facteurs extracellulaires essentiellement de 2 types : Les immunoglobulines de classe G, leur fragment FAB leur permettent de se fixer sur des déterminants antigéniques spécifiques de la bactérie, et par leur fragment Fc elles vont se fixer sur des récepteurs gamma du polynucléaire. Elles forment ainsi un pont entre la bactérie et le polynucléaire, ce qui va faciliter la reconnaissance et la phagocytose par le polynucléaire. Les autres opsonines sont des protéines dérivés du C3 du complément : le C3b et le C3bi qui se déposent à la surface de la bactérie et qui sont reconnus par des récepteurs spécifiques présents à la surface du PN comme le CR1 et le CR3 (le CR3 qui est CD11b/CD18 qui joue un rôle important dans la défense exercée par le PN contre les infections bactériennes). Cette opsonisation est particulièrement importante en particulier pour les bactéries qui ont une capsule et pour lesquelles la phagocytose serait impossible en l’absence d’opsonisation. Une fois que le PN a reconnu et adhéré à la bactérie, il va y avoir extension de pseudopodes cellulaires et le PN va entourer cette bactérie et l’enveloppe dans une vacuole de phagocytose. Et c’est au sein de cette vacuole de phagocytose qu’il y aura destruction de l’agent pathogène. Destruction de l’agent pathogène : phénomènes indépendants de l’oxygène : Ils sont liés tout d’abord à la dégranulation dans le phagosome de médiateurs qui ont une activité bactéricide : des enzymes des lysozymes des protéines cationiques à activité bactéricide, comme la BPI qui augmente la perméabilité membranaire de la bactérie et diminue son métabolisme, mais également des défensines et différentes protéases. Ces phénomènes indépendants de l’oxygène interviennent également en entraînant la dégranulation à la membrane d’un certain nombre de récepteurs qui sont présents dans les granulations du PN. Quand le PN va être activé , ces granules vont être transloqués au niveau de la membrane cellulaire et il y aura expression à la membrane du PN de récepteurs, en particulier le récepteur du FMLP ( on a vu que le FMLP était un stimulant très important du PN , donc cette augmentation de ce récepteur au niveau de la membrane va augmenter encore la stimulation du PN) mais aussi le récepteur du CD11b/CD18 ( cette molécule de CD11b/CD18 intervient dans l’adhérence à la cellule endothéliale, dans la migration du PN et dans le phénomènes d’opsonisation). phénomènes dépendants de l’oxygène : Ils font intervenir un complexe enzymatique dans lequel on retrouve des composants qui sont présents à la membrane des granulations du PN lorsque le PN est au repos. Lorsque le PN est activé, il va y avoir translocation des granulations à la membrane plasmique, ces composants vont donc être exprimés au niveau de la membrane plasmique du PN et vont être rejoints par d’autres composants cytosoliques. Cela va former un grand complexe enzymatique qui va être actif et qui va permettre la transformation de l’oxygène en une forme réactive de l’oxygène : l’anion superoxyde. Ce complexe enzymatique est appelé la NADPH oxydase (présents dans le polynucléaire mais également dans le monocyte). Lorsque le polynucléaire est activé, il va y avoir une phosphorylation des composants cytosoliques, ce qui va permettre une translocation de ces composants à la membrane qui vont rejoindre les composants membranaires. Cela va former un grand complexe qui est actif et qui va permettre le transfert d’un électron à partir du NADPH sur l’oxygène moléculaire, ce qui va donner naissance à l’anion superoxyde qui est la première forme réactive de l’oxygène et qui est extrêmement toxique pour la bactérie. Cette production de forme réactive de l’oxygène s’appelle l’explosion oxydative du PN, cette production se fait à l’intérieur du phagosome donc au contact direct de la bactérie qui a été phagocyté. L’anion superoxyde va ensuite être dismuté en H2O2 (le peroxyde d’hydrogène). En présence d’un enzyme la mielloperoxydase qui est contenue dans les granulations du polynucléaire, l’H2O2 va être transformé en acide hypochloreux qui est très toxique et puissamment bactéricide. Ces différentes formes réactives de l’oxygène vont entraîner des dégradations des protéines, des lipides, des acides nucléiques et vont donc aider le PN à détruire la bactérie. Granulomatose septique chronique : Le rôle de ces formes réactives de l’oxygène et du complexe NADPH oxydase dans la défense antibactérienne est illustré par une maladie : la Granulomatose Septique Chronique qui est liée à des déficits d’origine génétique des différents composants de la NADPH oxydase. Il en existe plusieurs types avec des types de transmissions génétiques différentes. La forme la plus fréquente est dut au déficit en gp91phox qui est un composant membranaire, la transmission génétique de cette maladie est liée à l’X. Il faut y penser lors de la survenue d’infections bactériennes graves et/ou répétées (cf. diapo) dus à un certains nombre de bactéries extra et intracellulaire. (Le polynucléaire sert à la défense contre les bactéries extracellulaires mais la NADPH est présente aussi à l’intérieur des monocytes et intervient, dans ce cas là, plus dans la défense contre les bactéries intracellulaires). Les infections sont souvent graves, on retrouve des abcès cutanés, pulmonaires, hépatiques, ostéomyélites. Elles sont souvent associées à des atteintes granulomateuses intestinales et ce sont souvent des enfants qui sont adressés pour des symptomatologies très proches de la maladie de Crohn, on a accumulation au niveau intestinal de PN. On a également des manifestations auto immunes. Le dépistage de cette maladie se fait par un test : le test de réduction du nitrobleu de tétrazolium (NBT) et qui met en évidence une très faible production de formes réactives de l’oxygène. Le NBT en présence d’anion superoxyde, qui est produit lorsque la NADPH oxydase fonctionne, forme un précipité noir à l’intérieur du polynucléaire neutrophile. On fait une cytocentrifugation et on compte le nombre de polynucléaires qui ont des granules noirs et ceux qui n’en ont pas. Il faut penser à cette maladie devant la survenue d’infections bactériennes à répétition lorsque tout le reste du bilan immunitaire est normal (le système du complément est normal, le dosage des immunoglobulines est normal) Le diagnostic est confirmé devant la mise en évidence du composant déficitaire de la NADPH oxydase par des Western Blot et par une étude génétique qui permet la mise en évidence de la mutation. Le PN est une arme à double tranchant : Cette production de forme réactive de l’oxygène joue un rôle très important dans la défense antibactérienne mais il faut aussi savoir que lorsque ces dérivés, qui sont très toxiques, sont produits en quantité excessive dans le milieu extracellulaire, ils peuvent être à l’origine d’un certains nombre de dégâts tissulaires et intervenir dans la physiopathologie d’un certain nombre de maladies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, des syndromes de détresse respiratoire aiguë ou des maladies inflammatoires digestives également. Le PN est un acteur cellulaire pivot de l’immunité innée : Ce qu’il faut retenir de cette cellule : sa rapidité d’intervention puisqu’elle va migrer très rapidement sur le site infecté c’est la première cellule qui arrive au niveau du foyer infectieux. Elle contient dans ses granulations des molécules qui sont prêtes à l’emploi, en particulier la molécule CD11b/CD18. C’est donc une cellule qui est prête à fonctionner. Elle fonctionne extrêmement rapidement du fait de l’assemblage rapide de la NADPH oxydase, ce qui permet la formation rapide de formes réactives de l’oxygène qui ont un puissant rôle bactéricide. Lorsqu’elle est stimulée de façon un peu trop excessive elle intervient dans la formation de lésions tissulaires. Cellules de l’immunité non spécifique : les macrophages : (cf. diapo) Parallèlement à l’action du PN, il y a une autre cellule phagocytaire qui joue un rôle important en particulier dans la défense contre les bactéries intracellulaires : le Macrophage. Il se différencie à partir des monocytes circulants, il intervient dans la réponse immunitaire innée de façon identique aux PN mais il synthétise un certain nombre de cytokines qui joue un rôle important dans le reste des réponses immunitaires. C’est également une cellule présentatrice de l’antigène les cellules NK : (cf. diapo) 4) les cytokines : (cf. diapos) Il faut connaître le rôle des cytokines indiqué sur le diapo. III. l’immunité adaptative spécifique : Un certain nombre de bactéries ne sont pas détruites par la seule intervention de l’immunité innée, il doit y avoir intervention de l’immunité adaptative spécifique. On a 2 types de réponse : la réponse humorale s’exerce par l’intermédiaire des Ac produits pas les LB et intervient essentiellement dans la défense contre les antigènes microbiens extracellulaires. l’immunité à médiation cellulaire avec l’intervention des LT qui est nécessaire pour la lutte contre les bactéries intracellulaires. Réponse adaptative de l’hôte contre l’infection : Cette diapo est là pour nous rappeler le rôle que vont jouer les CD4 dans cette mise en jeu de cette réponse adaptative et dans cette lutte contre les infections bactériennes. Les Lymphocytes CD4 vont être activés par les Cellules Présentatrices d’Ag en particulier par la production d’interleukines 12 et la présentation du peptide antigénique. La production d’IL 12 va orienter les CD4 vers une différenciation Th1 qui va permettre aux cellules T d’activer les cellules macrophagiques par la production d’interferon gamma. Mais les Th1 vont également activer les LB qui vont produire des anticorps qui vont aider les phagocytes à détruire les bactéries. Rôle des anticorps : neutralisent les différents microbes et les toxines bactériennes. Peuvent avoir un rôle d’opsonisation Jouent un rôle dans l’ ADCC Activent le complément et de ce fait : - aident à la lyse des bactéries - interviennent dans l’opsonisation et aident à la phagocytose - interviennent dans les phénomènes inflammatoires cf. diapos « neutralisation des microbes et des toxines par les anticorps » + « opsonisation par les anticorps et phagocytoses » + « ADCC » On a également l’intervention des LT CD8 dans cette défense antibactérienne. Ils vont exercer leur action : - Soit par la production d’interféron gamma qui va de nouveau activer les macrophages et la phagocytose Soit par la production d’un certain nombre de cytokines et peuvent exercer un effet bactéricide direct par l’induction de l’apoptose par la voie de la perforine, et également par la production de la granulysine (lyse du pathogène). IV. immunité anti-bactérienne : 1) bactéries extracellulaires : On a un effet direct pathogène du microorganisme avec la production de toxines et l’induction d’une réponse immunitaire avec la survenue de fièvres, frissons, de réactions inflammatoires importantes. En cas de libération excessive de cytokines il peut y avoir survenue d’un état de choc septique. La réponse innée joue un rôle important avec la mise en jeu de la réaction inflammatoire, l’intervention du système du complément, la reconnaissance de la bactérie par le TLR et l’intervention de cytokines qui vont activer les phagocytes et vont déclencher cette réaction inflammatoire. Un certain nombre de bactéries extracellulaires ne sont pas détruites par cette réponse immunitaire innée et nécessite la mise en place de la réponse adaptative. Dans ce cas là, la réponse adaptative mise en jeu est essentiellement la réponse de type humorale avec la production d’Ac qui vont se diriger contre des polyosides et beaucoup moins contre des antigènes protéiques, qui vont plutôt faire intervenir une réponse lymphocytaire T. Quelques exemples de mécanismes d’échappement : comment les bactéries échappent au système immunitaire ? Par des variations antigéniques, en inhibant l’activation du complément, en résistant à la phagocytose ou aux différentes enzymes lysosomiales ou en neutralisant les formes réactives de l’oxygène. 2) les bactéries intracellulaires : La réponse immunitaire innée joue certes un rôle avec la mise en jeu des cellules phagocytaires et des cellules NK. Mais la réponse adaptative est fondamentale avec en particulier la mise en jeu de l’immunité cellulaire : les LT CD4 par l’activation des phagocytes et les LT CD8 par leur action cytotoxique. Cf. diapos « bactéries intracellulaires : mécanismes effecteurs » + « mécanismes d’échappement »