d'un saré (habitation traditionnelle) en ruine : « ... Avoir cette maladie, c'est un peu
comme si tu es dans un saré où les termites ont tout ravagé. Le toit du saré n'existe
plus, les murs se sont écroulés et il n'y a plus de portes et de volets aux fenêtres. Tu
te retrouves alors sans défense, à la merci du vent, de la pluie, de la panthère, des
voleurs. » L'intérêt d'un suivi régulier à l'hôpital est ensuite abordé. Des conseils
sont donnés sur l'hygiène, l'alimentation, la protection des rapports sexuels, les dons
du sang à éviter, le partage des aiguilles et lames de rasoir. L'annonce d'une
sérologie négative, est également un acte de prévention. Une sérologie négative
n'étant en aucun cas une sécurité absolue, il est toujours conseillé de la refaire 3
mois plus tard.
Le secret partagé
Certains désirent annoncer leur séropositivité en priorité à leur conjoint ou
partenaires, afin que ceux-ci puissent bénéficier d'une prise en charge précoce.
D'autres désirent également annoncer leur séropositivité à leur famille, espérant
trouver un soutien pour leur vie future, dans leur environnement quotidien. Parmi les
personnes mariées séropositives, il y a autant d'hommes que de femmes qui ont
accepté d'annoncer leur séroposivité à leur conjoint. Globalement, les femmes
mariées de régime monogame ont moins peur de révéler leur séroposivité que les
femmes vivant en régime polygame. Ces dernières sont soumises à la peur d'un
double rejet possible, par le mari et les co-épouses. L'inverse est constaté chez les
hommes.
Un test de dépistage a été réalisé chez les conjoints des personnes mariées
séropositives ayant accepté de divulguer leur séropositivité. On ne note aucun refus
des conjoints à qui le test a été proposé librement. En majorité, les couples sont
séropositifs, mais on remarque qu'il existe des couples sérodifférents, qui posent
parfois certains problèmes pour le suivi : jugement par le conjoint séronégatif,
séparation des couples, acceptation difficile de la protection des rapports sexuels.
Il est vrai que parfois, certains couples se brisent lors de l'annonce de la maladie,
mais souvent d'autres se renforcent pour faire face.
L'expérience locale auprès des personnes séropositives montre que cacher
constamment les choses au quotidien, en gérant seul ce secret, n'apporte pas
forcément une tranquillité d'esprit. Même s'il est difficile en tant que personne
séropositive de s'assumer et d'assumer le regard des autres, oser parler, c'est déjà
vaincre une grande partie de la maladie.
La personne séropositive n'est pas obligée de révéler ce qu'elle a le droit de garder
secret, et bien évidemment, les soignants doivent avoir en permanence le souci de
confidentialité envers l'entourage (tant pour les couples monogames que polygames)
: la confiance étant le garant de la qualité du suivi, de la relation médecin-malade sur
le long terme. Le sida pose ainsi des questions d'éthique (faut-il transgresser le
secret médical ?), auxquelles le personnel soignant du Centre de promotion de la
santé de Tokombéré s'est attaché à répondre en créant un « comité d'éthique
Une démarche positive