2 – Troubles de l’accommodation :
L’insuffisance de l’accommodation est un problème habituel des parkinsoniens,
notamment la diplopie (vision double ) et les difficultés de la lecture.
Mais ces troubles peuvent être secondaires à la médication, particulièrement les
anticholinergiques utilisés contre les tremblements.
En dépit d’amplitudes de convergence normale, le malade ne peut distinguer de loin
deux points rapprochés mais séparés. L’insuffisance de convergence est une importante
anomalie qui contribue à l’asthénopie ( fatigue oculaire ) et à la diplopie dans la vision de
prés ; elle concerne que rarement la vision de loin.
On peut y adjoindre les phénomènes d’éblouissement et de vision floue fréquemment
rapportés par les parkinsoniens : passage de l’ombre à la lumière et vice-versa …
Nota : les difficultés à la lecture des parkinsoniens sont en outre majorées par les difficultés,
en fin de ligne, de récupérer la bonne ligne suivante : un effort considérable de l’attention est
nécessaire, ce qui contribue à aggraver la fatigue oculaire et décourage le patient..
3 - Blépharospasme et blépharoplégie :
Les anomalies oculaires de la MP incluent le blépharospasme et l’impossibilité
d’ouvrir les yeux ainsi que la rareté du clignement des paupières, signes typiques de la MP.
L’impossibilité d’ouvrir les yeux pour un parkinsonien peut être due à un
blépharospasme réflexe ou essentiel, une apraxie d’ouverture des yeux, une diplopie ou une
sécheresse oculaire avec sensations de picotements, difficultés à ouvrir les yeux le matin,
sensation de sable dans l’œil dans la journée.
En réalité le blépharospasme essentiel et l’apraxie d’ouverture des yeux sont associés
au parkinson post-encéphalitique.
Par ailleurs les parkinsoniens ne sont pas exempts des affections oculaires habituelles,
glaucome, cataracte, dégénérescence maculaire, troubles de la réfraction, presbytie..
Mais le blépharospasme rend l’examen oculaire difficile, voire impossible ( par ex.
pour la mesure de la pression oculaire..) .
4 - Kératite :
La sécheresse de la cornée est la conséquence d’un dysfonctionnement propre, aggravé
par certains médicaments ( Anafranil, Laroxyl …).
La dermatite séborrhéique qui atteint la face et les paupières est fréquente, surtout chez
les patients à hygiène douteuse … La sécrétion des larmes est réduite et leur composition
modifiée favorisant la survenue d’orgelets, de chalazions.
Le manque de larmes résulte de la rareté du clignement des paupières. ( Il nécessite
l’instillation de sérum physiologique ou de larmes artificielles ).
Paradoxalement on peut observer un larmoiement réactionnel intermittent …
La douleur oculaire et la vision voilée sont dues à des anomalies de la surface
cornéenne.