La Croissance et l`Accumulation des Facteurs de Production

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TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Partie 1 : CROISSANCE et DEVELOPPEMENT
Chap 1 : La croissance et l’accumulation des facteurs
Chap 2 : La croissance : le rôle du progrès technique et des institutions
PROGRAMME
1. La croissance
2. Croissance
innovation
NOTIONS A CONNAITRE
CROISSANCE et DEVELOPPEMENT
Investissement, facteur travail, facteur capital, PIB
Notions de première : facteurs de production, productivité,
production marchande, production non marchande, valeur
ajoutée, institutions
et Croissance endogène, progrès technique, productivité globale
des facteurs
Notions de première : externalités, droits de propriété
Chapitre 1 : La Croissance et l’Accumulation des Facteurs de Production
Introduction
Nous sommes dans une « société de croissance ».
= la croissance est partout, dans média, dans bouche des chefs d’entreprise, des politiques et
des profs de SES.
Mais quid de la croissance ?
La croissance peut renvoyer à :
1. « hausse de la richesse produite dans un pays » (Guellec, Ralle, 1995, p 3).
2. « La croissance économique est généralement définie par l’augmentation continue de la
quantité de biens et de services produits par habitant d’un espace économique donné. »
(Arrous, 1999, p 9).
Retenons que :
« la croissance renvoie à l’augmentation à long terme de la production d’un pays »
Arrous précise que « la croissance est un processus temporel de longue période. » (idem).
= la croissance n’a pas toujours existé et pas toujours été un phénomène prégnant.
Croissance marque les pratiques, la manière de vivre ie le « mode de vie ».
= sans croissance notre société de conso et de prod de masse ne pourrait plus fonctionner
On va essayer de comprendre ce qu’est la croissance et comment on la mesure.
Puis on verra d’où elle vient. Ou plutôt une des sources de la croissance.
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
1/ Observer la croissance économique
11- La mesure de la croissance
= variation en % d’un agrégat en général le PIB
111- Le Produit Intérieur Brut : de la production à la valeur ajoutée
Pib marchand et non marchand
Pour mesurer la richesse on utilise un agrégat = le Produit Intérieur Brut
« on » = tous les pays du monde.
Définition :
Le PIB = « un indicateur qui mesure la richesse d’une économie. »
Comment déterminer le PIB ?
Schéma d’ensemble (au tableau)
Production => Valeur Ajoutée => Produit Intérieur Brut
Production = création de produits ie de biens et de services.
Bien = stockable possibilité d’usage non simultané à la création…
Service = non stockable.
Deux grands types de production
1. Production marchande = but profit
2. Production non marchande = but satisfaire besoins sans prix de marché ou logique
de profit mais possibilité d’une relation monétaire ex : paiement inscription à
Médiathèque.
En produisant = une action un processus = création de valeur en plus
= valeur ajoutée.
Définition :
« La valeur ajoutée est la valeur créée au cours du processus de production ».
Comment la mesurer ?
Formule générale = Production – Consommations Intermédiaires
Mais deux productions alors…
Production marchande
VAj = CA – CI
Production non marchande
VAj = CP – CI
Document 1 Valeur ajoutée en France
En milliards d’euros
En %
courants
1951
2011
1951 2011
1,9
327,9
9,84 16,42
Administrations publiques
0,3
30,8 1,55 1,54
Institutions Sans But Lucratif au Service des
Ménages
7,4
1004,1 38,34 50,29
Sociétés Non Financières
19,3
1996,6
100
100
Economie nationale
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Source des données : INSEE, 2012.
Rédigez une phrase avec les données en italique.
Vrai ou faux ? La valeur ajoutée créée par les ISBLSM a diminué entre 1951 et 2011.
Etudiez l’évolution de la valeur ajoutée.
= variation : constat tous les acteurs en créent plus en 2011 qu’en 1951.
= répartition.
112- Un autre agrégat : le Revenu National Brut
Rque RNB = avant le PNB officiellement n’existe plus mais encore notoriété.
Document 2
« Comme agrégat de revenus, le PIB correspond aux revenus primaires* versés par les unités
résidentes**. On peut penser que les revenus primaires reçus par ces unités sont plus
intéressants à additionner. Pour passer des premiers aux seconds, il suffit de retirer tous les
revenus primaires versés à des non-résidents et d’ajouter tous les revenus primaires reçus de
ceux-ci. On obtient alors le RNB (revenu national brut aux prix du marché). Autrement dit, le
PIB est la somme des revenus primaires versés par les unités résidentes et le RNB est le total
de ceux qui sont reçus par celles-ci. Le RNB est donc égal au PIB moins la rémunération des
salariés, les revenus de la propriété et les impôts sur la production (nets de subventions)
versés au RDM, plus les revenus analogues reçus du RDM (ce sont les institutions de l’Union
européenne qui expliquent que des impôts soient versés au RDM et que des subventions en
soient reçues)./…/
Le RNB de la France est très proche de son PIB car ses relations avec le reste du monde sont
assez équilibrées. Beaucoup de pays ne sont pas dans ce cas : l’Irlande par exemple a un RNB
inférieur de quelque 13 % au PIB ; symétriquement, certains pays rentiers ou receleurs
(émirats pétroliers, Suisse…) ont un RNB nettement … ?.. .
[Du PIB au RNB] en milliards d’euros et en %
Produit Intérieur Brut
1932,8 100,0
+ Rémunérations des salariés reçues du RDM
10,1
0,5
+ Revenus de la propriété reçus du RDM
139,7
7,2
- Rémunération des salariés versée au RDM
-0,9
0,0
- Revenus de la propriété versés au RDM
-118,1
-6,1
- Impôts sur la production versés au RDM
-4,4
-0,2
+ Subventions reçues du RDM
8,8
0,5
Revenu National Brut (RNB)
1968,0 101,8
Jean-Paul Piriou, Jacques Bournay, La comptabilité nationale, La Découverte, 2012, p 125126.
* revenus primaires : ce sont les revenus qui viennent de la participation directe et indirecte à
la production.
** unités résidentes : agents économiques qui ont une activité du même nom sur le territoire
économique. Les autres acteurs sont appelés « non-résidents » et leur ensemble forme « le
reste du monde ».
Comment passe-t-on du PIB au RNB ?
Comparez les revenus versés et reçus. Expliquez la phrase soulignée.
Trouvez le mot manquant ( ?).
Expliquez la situation de la Suisse ou des EAU et celle de l’Irlande.
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Chap1 La croissance
12- La croissance : une perspective historique
121- Une rupture au XIXème siècle
Document 3
« A partir de 1820, les chiffres de la croissance ont été largement supérieurs à tout ce qu’ils
avaient pu être auparavant./…/
Avant l’ère « capitaliste » actuelle, les économies étaient de type principalement agraire et les
progrès économiques s’observaient sur de longues périodes. Face à la pression
démographique, l’activité économique permettait à long terme de maintenir le niveau de vie,
mais les progrès techniques étaient négligeables et les indices suggérant une amélioration de
la prospérité économique étaient rarissimes.
La croissance économique a connu un frémissement au XVIè siècle, lorsque la découverte des
Amériques et de l’Australie a ouvert de nouveaux horizons et que diverses régions du monde
ont multiplié leurs échanges. Sur les trois siècles suivants, cependant, les progrès ont été
extrêmement modestes. De 1500 à 1820, la croissance moyenne du revenu par habitant a sans
doute été 30 fois inférieure à celle enregistrée depuis 1820./…/
Le rythme de croissance économique a été extrêmement rapide entre 1820 et 1992. La
population mondiale a été multipliée par cinq, le produit par habitant par huit, le PIB mondial
par 40 et le volume du commerce mondial par 540.
/…/
Le dynamisme de la croissance a connu de fortes variations. Les meilleures performances ont
été observées pendant « l’âge d’or », de 1950 à 1973 /…/. Les deuxième et troisième
meilleures périodes de croissance ont été, respectivement, 1870-1913 et 1973-1992./…/
Rythme de croissance de l’économie mondiale, 1500-1992
[taux de croissance annuel moyen, %]
1500-1820 1820-1992
Population mondiale
0,29
0,95
PIB par habitant
0,04
1,21
PIB mondial
0,33
2,17
/…/
Angus Maddison, L’économie mondiale 1820-1992. Analyse et statistiques, OCDE, 1995,
p.17-18
Vrai ou faux ? La croissance n’existe pas avant le XIXème siècle.
Rédigez une phrase avec les données en italique gras.
Quels sont les chiffres de la croissance selon Maddison ?
Quand apparaît une rupture selon Maddison ? Etayez votre réponse par des données.
Le capitalisme est-il un facteur de croissance économique ?
La croissance est-elle toujours identique ?
122- Des petites différences qui comptent
Document 4
« une remarque technique permet de saisir l’importance de ce qui peut ne sembler que de
faibles modifications dans les taux de croissance./…/
[Par exemple, un point de plus de croissance annuel du PIB par habitant] peut sembler un
faible écart à qui n’a pas l’habitude des progressions géométriques. De fait, il n’en est rien. Si,
pendant un siècle, le rythme de croissance est de 1 %, le niveau de la production est multiplié
par 2,7 ; si le rythme est de 2 %, le coefficient multiplicatif est de 7,2. »
Dominique Guellec, Pierre Ralle, Les nouvelles théories de la croissance, La Découverte,
1995, p 13-14.
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Document 5 PIB en millions de $ internationaux et en %
1820
2008
TCAM du PIB CM du PIB
Afrique du Sud 643 233 829
3,18 %
363,65
Irak
643 29 602
2,06 %
46,03
Source des données : Site de Maddison.
Vrai ou faux ? Un faible écart de croissance entre deux pays peut avoir un impact
important.
= il faut que cela dure.
Exemple : si 100 € à deux personnes et croissance du PIB par hab différente
Ecrire le calcul au tableau
A+1%
B+2%
Année de départ
100
100
Au bout d’un an
101
102
2 ans
102,01
104,04
3 ans
103,0301
106,1208
5 ans
105,101
110,408
10 ans
110,4622
121,8994
20 ans
122,019
148,5947
50 ans
164,4631
269,1588
100 ans
270,4813
724,4646
CM en 100 ans
2,705
7,24
Bref petite différence de rythme = grosse différence avec le temps.
Ecart (en %)
0
0,99 %
1,99 %
3%
5,05%
10,35 %
21,78 %
63,66 %
167,84%
Dans la réalité les pays croissent-ils au même rythme ? Qu’en déduisez vous ? (Pensez à la
Chine).
= pas de convergence entre tous les pays
On parle parfois du phénomène de « rattrapage », définissez le.
2/ L’accumulation des facteurs de production comme source de croissance
Rappel : Définition de la production :
« combinaison des facteurs de production et de biens et services ie consommations
intermédiaires ».
Facteurs de production = élts durables qui concourent à plusieurs production ie Travail et K.
Dès lors …
= moyens le plus simple pour hausser la production
= hausse de la quantité des facteurs de production
Définition accumulation
« Ce processus d'augmentation de la quantité des facteurs de production est appelé
l'accumulation. » (Guellec, in Combemale, 2009 : 14).
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Chap1 La croissance
21- Une croissance en partie extensive
211- Une illustration : les Etats-Unis et la zone Euro
Document 6
PIB (TCAM)
Emploi
Stock de capital
1989199920091989199920091989199920091998
2008
2011
1998
2008
2011
1998
2008
2011
Etats3,1
2,6
1,7
1,3
1,0
-2,3
4,6
4,4
2,4
Unis
Zone
2,2
1,9
1,3
-2,0
3,1
1,6
1,0
0,5
3,2
Euro
Source des données : OCDE, dans : Manuel de SES, Terminale, Nathan, 2012, p 23
Rédigez une phrase exprimant la signification des données en italique gras.
Vrai ou faux ? Aux Etats-Unis et en Europe le stock de capital baisse entre 1989 et 2011.
Comment expliquer la croissance plus élevée aux Etats-Unis entre 1989 et 1998 ?
Comment évolue la croissance aux Etats-Unis et en dans la zone Euro ? Pourquoi ?
La baisse de croissance dans la zone euro est-elle toujours liée à l’accumulation de
travail ?
212- Les limites d’une croissance extensive : la loi des rendements décroissants
Document 7
« Au cours des années 1950, la croissance des économies communistes avait fourni le sujet
d’innombrables ouvrages alarmistes et articles polémiques, mais quelques économistes qui
s’étaient sérieusement penchés sur les racines de cette croissance commençaient à découvrir
un tableau assez différent de celui qui était le plus souvent brossé. Les taux de croissance
communiste étaient certes impressionnants, mais certainement pas magiques. La forte
croissance de la production s’expliquait par la croissance rapide des facteurs de production
/…/ inévitablement soumise à la loi des rendements décroissants./…/
Les planificateurs de Staline avaient déplacé des millions de travailleurs de la campagne vers
les villes, poussé des millions de femmes dans la force de travail et augmenté les heures de
travail de millions d’hommes ; ils avaient mis en place de vastes programmes d’éducation et,
surtout, réinvesti une part toujours croissante de la production industrielle du pays dans la
construction de nouvelles usines./…/ Comme la croissance tirée par les facteurs de production
est un processus par nature limitée, il était pratiquement certain que la croissance allait
ralentir. »
Paul Krugman, La mondialisation n’est pas coupable, dans : Manuel de SES de TES, Bordas,
2012, p 24.
La croissance est-elle spécifique aux pays capitalistes ?
Quelles sont les sources de la croissance de l’U.R.S.S. après la seconde guerre mondiale ?
Une telle croissance peut-elle durer ? Pourquoi ?
22- L’accumulation de travail
2 éléments :
1. La population active
2. Le TT.
221- L’évolution de la population active
Définition population active
« La population active regroupe la population active occupée (appelée aussi « population
active ayant un emploi ») et les chômeurs. »
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Qu’est-ce qui peut faire évoluer la quantité de population active ?
1.facteur quantitatif
Document 8
« Entre 1968 et 1975, la population active de la France s’est accrue, chaque année, de 286 000
personnes (dont 161 000 femmes) ; entre 1975 et 1982, de 236 000 personnes (dont 199 000
femmes), puis, entre 1982 et 1990, de 204 000 personnes./…/ de 1990 à 2000, la croissance
n’est plus que 90 000 personnes par an. Cet accroissement résulte d’un double mouvement :
augmentation de certains flux, diminution d’autres, comme le montre le tableau ci-dessous :
19681975
19751982
19821990
19902000
+ 64 000
Facteurs d’accroissement
+ 237 000
+ 82 000
92 000
+ 6 000
+ 210 000
+ 112 000
103 000
+ 19 000
+ 191 000
+ 97 000
45 000
+ 5 000
+ 45 000
+ 85 000
Facteurs de diminution
- 97 000
-
Abaissement de l’âge Solde
de la retraite et migratoire
allongement de la
scolarité
Evolution
démographique Accroissement de
(arrivée des classes d’âge plus l’activité féminine
nombreuses sur le marché du
travail)
Denis Clerc, Déchiffrer l’économie, La Découverte/Poche, 15ème édition, 2004, p 85.
Vrai ou faux ? Depuis 1968 il y a de moins en moins d’actifs.
Quels sont les facteurs qui réduisent la population active ? Ceux qui l’augmentent ?
2.facteur comportementaux, législation retraite
Définition taux d’activité
Taux d’activité = population active / population totale
En %
A population constante le nombre d’actifs peut-il augmenter ?
= oui si taux d’activité et taux d’emploi augmente
Taux d’activité = pop active
(%)
Pop en âge de travailler
Taux d’emploi = pop activé occupée
(%)
Pop en âge de travailler
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
222- Temps et durée du travail
Document 9 Durée du travail
Gérard Bouvier, Fatoumata Diallo, « Soixante ans de réduction du temps de travail dans le
monde », INSEE Premières, n°1273, Janvier, 2010, p 1.
Quelle est la durée moyenne du travail en France en 2006 ? Au Japon ? Aux Etats-Unis ?
Décrivez l’évolution du temps de travail en France.
Comparez cette évolution avec celle des autres pays.
23- L’accumulation du capital
231- Investissement et capital productif
Attention : la notion de Capital est polysémique et confuse on utilise de plus en plus le terme
de capital mais avec un adjectif ie capital économique, capital social etc…
Ici :
Définition capital fixe productif
« Le capital fixe productif comprend les moyens de production relativement durables
(dépassant la durée du cycle de production) et participant directement à la fabrication des
biens ou à la réalisation de la prestation de service. C'est le cas en particulier des biens
d'équipement : machines, outils, bâtiments, matériels de transport... »
INSEE, 2011
=> D’où définition de l’investissement qu’on appelle dans l’optique INSEE Formation
Brute de Capital Fixe
Définition Formation brute de capital fixe
« la valeur des acquisitions /…/ d’actifs fixes par les producteurs résidents.
Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus de processus de production et
utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins
un an. »
D’après, Piriou, Bournay, 2012 (pp 25-27) et INSEE, 2011
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Dans les actifs :
1. Actifs corporels = machines, bâtiments, routes, ponts etc…
2. Actifs incorporels = logiciels, prospection pétrolières, acquisitions d’œuvres
récréatives, littéraires ou artistiques car produisent de services pendant plusieurs
années.
Ex : achat d’un tableau pour un musée…
Mécanisme de l’accumulation du capital ?
1) les conditions de la hausse du capital
Capital = stock.
Pour augmenter => nécessité d’investir ie un flux.
Mais le capital s’use = consommation de capital fixe il faut le remplacer en… investissant
2 types d’usure :
1. le temps physique
2. l’obsolescence ie une partie du capital est obsolète.
 l’investissement n’est pas obligé d’augmenter la quantité de capital :
A quelle condition le capital augmente-t-il ?
Variation du capital : Var K = FBCF – CCF.

Hausse de K si FBCF > CCF
Ou Investissement net = Investissement brut – Investissement de remplacement
Le capital peut-il se réduire ?
= oui si CCF très importante et peu de FBCF = détérioration baisse de la valeur du K.
232- Quelques données pour la France
Document 10 croissance économique, variation de l’investissement, du stock de capital
de l’économie Française (TCAM et taux de croissance)
1954-1970 1970-1980 1980-1990 1987-1996 1997-2006
Stock de capital productif
3,9
2,5
1,9
2,0
12,7
FBCF
2,75
2,31
1,75
4,05
7,73
Croissance économique
3,68
2,38
2,06
2,31
5,38
D'après des données de D. Clerc, Déchiffrer l’économie, La Découverte, 2004, p 27 et OCDE,
2012, INSEE, 2012.
Ecrivez les phrases avec les données en italique gras.
Décrivez l’évolution du stock de capital productif. Peut-on parler d’une accumulation de
capital ?
Quelle est la relation entre l’investissement et le stock de capital ?
Etudiez la relation entre la croissance et le stock de capital.
3/ Appréhender la croissance à l’aide d’une fonction de production
31- La fonction de production
Préalable : le terme « fonction » renvoie ici au sens mathématiques
= relation entre des variables
= une « variable à expliquer » et une ou des « variables explicatives ».
Document 11
« [La production] est modélisée par une fonction de production, qui décrit la correspondance
entre les facteurs et cette production.
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Prenons l’exemple d’un agriculteur, qui utilise une année de son temps, un hectare de terre et
un cheval pour produire une tonne de blé. Travail, cheval et terre sont les facteurs de
production, le blé est le produit. La fonction de production (appelons –la F) s’écrira alors :
1 tonne de blé = F (1 année de travail, 1 hectare de terre, 1 cheval)
/…/ Supposons maintenant que notre agriculteur ait deux enfants, maintenant à l’âge adulte,
qui reprennent la ferme alors que leur père se retire. Chacun s’équipe d’un cheval et ils
défrichent un hectare supplémentaire de terre. La nouvelle situation de notre ferme s’écrit :
2 tonnes de blé = F (2 années de travail, 2 hectares de terres, 2 chevaux)
Dans cette nouvelle situation, le produit a augmenté par rapport à la période précédente, il y a
eu croissance de l’économie./…/
Au niveau de l’ensemble de l’économie, disons un pays, ce modèle se transpose dans une
fonction de production agrégée, qui représente le produit agrégé (le produit intérieur brut ou
PIB, en termes de comptabilité nationale) comme résultant de l’ensemble du travail et du
capital mis en œuvre dans le pays). »
Dominique Guellec, « Croissance et innovation », dans : Pascal Combemale (sous la direction
de), Les grandes questions économiques et sociales, La Découverte, 2009, p 13-14.
Qu’est-ce qu’une fonction de production ? Une fonction de production agrégée ?
Que pensez-vous des rendements dans l’exemple retenu ?
D’où vient la croissance ?
Ecrivez une fonction de production de l’économie française.
32- Utiliser une fonction de production pour expliquer la croissance
321- La part de la croissance non expliquée : le résidu
Document 12
« En transposant l’analyse de la fonction de production au niveau macroéconomique, des
auteurs, comme J.-J. Carré, P. Dubois et E. Malinvaud en France, ont mesuré l’effet sur
longue période des variations de quantités et de qualité de facteurs. A l’aide d’une fonction de
production, ils ont calculé la variation du PIB qui aurait dû en résulter, et ont confronté le
résultat de leurs calculs à la croissance observée.
Sur la période 1951-1973 en France, la contribution des facteurs ne pouvait expliquer qu’un
taux de croissance annuel du PIB de 2,1 % (0,55 % résultant du travail et 1,55 % résultant de
la contribution du capital). Or la croissance a suivi pendant cette période un rythme de 5,2 %
par an. Plus de la moitié de la croissance aurait donc eu pour origine un « résidu »
inexpliqué. »
Economie contemporaine, Nathan, 2010, dans : Manuel de SES, TES, Nathan, 2012, p 22.
Comment Carré, Dubois et Malinvaud ont-ils utilisé une fonction de production ?
Une fonction de production comme celle du document 11 explique-t-elle correctement la
croissance ? Pourquoi ?
La croissance française est-elle extensive ?
Qu’est-ce que « le résidu » ?
L'exemple de la France :
Document 13 décomposition des facteurs de la croissance française (%)
Croissance annuelle Croissance du
Contribution des
[résidu]
moyenne en %
PIB
facteurs
Travail
Capital
1950-1974
5,37
0,15
1,51
3,71
1975-1992
2,34
-0,1
1,31
1,13
1993-2002
2,07
0,54
1,14
0,39
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Luis Miotti, Frédérique Sachwald, « La croissance française 1950-2030 », IFRI, 2005, in R.
Jeannin, A. Richet (sous la direction de) Manuel de sciences économiques et sociales de TES,
Hachette, 2007, p. 35
Le principe : lire ensemble 1ère ligne :
La question d'où vient la croissance ?
1950-1974 :
Sur 5,37 points 0,15 accu de travail ie TT, pop active etc. soit 0,15/5,37 = 2,8%
1,51 accu de capital
soit 1,51/5,37 = 28,1%
Reste ie résidu 3,71 = PTF
69,1%
Complétez le tableau :
accumulation du travail accumulation du capital
[résidu]
1950-1974
1975-1992
1993-2002
Comparez les trois périodes en vous aidant du tableau ci-dessus.
Correction :
Contribution des différents facteurs de production en %
Contribution du Travail
Capital
PTF
Croissance
1950-1974 (0,15/5,37)*100/100 = 2,8 % 28 % 100 % - 30,8 % = 69,2 % 100 %
1975-1992
- 4,3%
56 %
48,3 %
100 %
1993-2002
26,1 %
55,1 %
18,8 %
100 %
322- Que mesure le résidu ?
Document 13
« On appelle fonction de production, pour un pays ou une branche et durant une période
donnée, une fonction qui détermine le volume de la production de ce pays ou de cette branche
pendant la période considérée, à partir des quantités utilisées d’un certain nombre de facteurs.
/…/
On suppose le plus souvent que la fonction de production f a la forme suivante :
(1) Production = A.Capitalx . Travail(1-x) = AKxN(1-x)
/…/
K représente le capital, N le travail. A s’appelle la productivité globale des facteurs : c’est la
partie de la production qui ne s’explique ni par l’utilisation de capital, ni par l’utilisation de
travail.
Passons en taux de croissance, on voit qu’on a :
°
°
°
°
°
°
°
(2) Production = A + xCapital + (1-x)Travail = A + xK + (1-x)N
En notant avec un ° les taux de croissance, le taux de croissance A de la productivité globale
des facteurs est donc la partie du taux de croissance de la production qui ne résulte ni de la
croissance ni de celle de l’emploi. »
J.-J. Carré, P. Dubois, E. Malinvaud, Abrégé de la croissance française, points, Seuil, 1973, p
120, pour le premier paragraphe, puis : P. Artus, La nouvelle économie, repères, La
Découverte, 2001, p 30.
TES 2012-2013
Chap1 La croissance
Document 14
« Les productivités du travail et du capital sont des productivités partielles, car elles mesurent
l’action d’un facteur isolé, alors que toute unité de production se caractérise justement par la
combinaison de divers facteurs de production. On comprend donc qu’isoler un facteur est un
peu artificiel et qu’il faut tenir compte de tous les facteurs pour porter un jugement sur
l’efficacité productive. Imaginons que, dans un service de comptabilité, l’achat d’un
ordinateur avec imprimante, logiciels et stage de formation d’un opérateur permet un gain de
productivité. L’activité du service demeurant inchangée, un poste est supprimé. L’efficacité
d’ensemble du service de comptabilité a-t-elle été accrue ? La productivité du travail a
augmenté, mais celle du capital a diminué, puisque le capital technique utilisé s’est accru
alors que la production ne changeait pas./…/
La PTF mesure l’efficacité avec laquelle travail et capital contribuent à la production. Les
économistes résument souvent cette efficacité sous le terme général de progrès technique. Il
s’agit là d’une conception assez approximative de ce terme, surtout lorsque le raisonnement
porte sur l’économie dans son ensemble ; car, au-delà des techniques utilisées ou de
l’organisation du travail, la croissance de la production dépend également de facteurs tels que
la qualité des politiques économiques ou la paix civile, ce qui dépasse largement l’idée de
progrès technique, même prise dans son sens le plus large. »
Arnaud Parienty, Productivité, croissance, emploi. La France dans la compétitivité mondiale,
Armand Collin, 2005 p 17 et 18
Que peut mesurer le résidu ?
A partir de l’équation (2) comment déterminer la productivité totale des facteurs ?
Expliquez la notion de Productivité Totale des Facteurs (PTF).
Que peut-elle mesurer ?
La PTF constitue parfois un moyen pour les économistes de mesurer le progrès technique.
= en fait une mesure de ce qu’on ne connait pas… d’où hypothèse..
Sauf que le résidu n’est pas forcément la PTF…
Qu’en pense Arnaud Parienty ?
Notions :
Croissance économique, PIB, production, facteurs de production, production marchande,
production non marchande, consommations intermédiaires, valeur ajoutée, revenu
national brut (RNB), facteur travail, facteur capital, accumulation, investissement, FBCF,
population active, fonction de production, rendements, Productivité Totale des Facteurs
(PTF).
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