Mark PELE Tronc Commun : Conférence de Macroéconomie
M1 Finance & Stratégie
producteurs présents sont peu nombreux et sont capables de modifier l’équilibre du marché
à eux seuls. L’oligopole est une structure de marché où « une branche d’activité donnée est
dominée par un petit nombre d’offreurs »
. Le principal danger dans ce type de structure est
que ces quelques acteurs font le marché. A eux seuls, ils représentent l’offre. Chaque
décision prise par un des acteurs a une influence directe sur les autres. Dans ces conditions,
il est plus intéressant pour ces entreprises de se mettre d’accord sur les prix par exemple
plutôt que de s’engager dans une guerre des prix à la baisse. Ce qui est bien sûr illégal et
constitue une entente illicite. On dit alors que ces entreprises forment un cartel. Le peu de
concurrence existant dans une telle structure est balayée si les offreurs adhèrent à un cartel.
Les économistes dans leur grande majorité (les libéraux inclus) s’accordent sur un type
d’intervention de l’Etat : la lutte contre les ententes illicites et la formation des cartels (dans
des marchés de structure oligopolistique). En effet, la politique de la concurrence (via la
régulation sectorielle) constitue un outil peu contesté par les économistes de tout bord
.
Le monopole illustre le cas de concurrence imparfaite le plus extrême. Selon Samuelson et
Nordhaus, le monopole est une « Structure de marché dans laquelle un bien donné est offert
par une seule entreprise ».
Cette entreprise est un market maker, qui peut déterminer son
prix librement des dynamiques du secteur dans lequel elle opère. Les risques de dérive sont
alors évidents. Le risque d’inertie est aussi important, puisque l’offreur unique n’a aucun
intérêt à innover (alors que sur un marché plus concurrentiel, les acteurs se stimulent les uns
les autres). Il est nécessaire cependant de mettre un bémol à cette vision négative du
monopole : pour Schumpeter, ce sont justement les monopoles qui sont les plus à même
d’innover (puisqu’ils disposent des ressources et économies d’échelles adéquats). Dans le
cadre de cette théorie, il est préconisé que l’Etat n’intervienne pas de manière abusive afin
de ne pas interférer avec le processus d’innovation.
Après ces quelques définitions, revenons au sujet principal qui nous occupe avec un exemple
de régulation de l’Etat dans le secteur des télécoms. En effet, l’accompagnement public de
ce secteur a contribué à la disparition d’un monopole public à partir de 1998 et aboutit
aujourd’hui à un oligopole. L’ouverture à la concurrence a effectivement permis dans un
Samuelson Nordhaus, Economie, p.750
Prager et Galhau, 18 Leçons sur la Politique Economique, p.80
Samuelson Nordhaus, Economie, p.749