1. les premières ébauches

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Isabelle BLANC – dissertation 4e dan
01-05-2007
HISTORIQUE DU TAICHI CHUAN
1. LES PREMIÈRES ÉBAUCHES
Vers la fin du 5e siècle après Jesus Christ, on construisit sur les pentes du mont Sung, dans la
province de Ho Nan, un temple qui fut appelé Shao Lin Szu, c'est à dire le temple de la petite forêt.
Au début du siècle suivant, le moine Bodhidarma (To Ma), fondateur du Bouddhisme Ch'an (Zen)
arriva au temple. Il venait à priori de l'Inde Méridionale. Il apprit aux moines des exercices
physiques et respiratoires destinés à redonner au corps de la vigueur, car ils étaient amoindris par de
longues heures de méditation. Il leur enseigna ainsi à atteindre l'unité entre le corps et l'esprit.
Pour se défendre contre les brigands et invasions diverses, ils développèrent des techniques qui
devinrent vite réputées invincibles...
Au fil des siècles, la boxe du temple de Shaolin devint populaire dans toute la Chine, et on
commença à en distinguer plusieurs styles.
Certains donnaient plus d'importance à certaines qualités dont la souplesse et la flexibilité,
travaillant la concentration et la respiration, on peut maintenant les considérer comme prototypes
des styles internes. Seuls leurs noms nous ont étés transmis: Jou Ch'uan (boxe souple), et Mien
Ch'uan (boxe douce).
2. AU MOYEN AGE
Au 11e siècle, Yueh Fei, célèbre héros chinois, mit au point les huit exercices de gymnastique
traditionnelle Pa Tuan Chin, toujours pratiqués de nos jours. Il créa aussi un style externe qui porte
son nom, ainsi qu'un style souple qui serait à l'origine du Hsing I Chuan ( boxe de la forme et de
l'esprit ), un des styles du Nei Chia).
Selon la tradition populaire, le Taichi Chuan a été créé par un célèbre moine Taoiste nommé
Chang San Feng, qui vécu et enseigna sur le fameux mont Wu Tang, dans la province de Hu Pei. Il
serait né vers la fin de la dynastie Sung (960-1279), et mort au début de la dynastie Ming .
(1368-1644).
Mais pour certains, il s'agirait en fait de deux personnages différents et homonymes, un moine
Taoiste du 12e siècle et un alchimiste Taoiste du 15e ...
La légende raconte que Chang San Feng, expert en arts martiaux, aurait assisté un jour à un combat
entre une grue et un serpent. Ce dernier esquivait les coups de bec secs et droits de l'oiseau, par des
mouvements souples et sinueux, lents et ininterrompus, pour ensuite contre-attaquer avec une très
grande rapidité...
Le moine comprit alors la supériorité des mouvements continus et circulaires ... Il perçut également
que la souplesse et la flexibilité l'emportent sur la dureté et la force, comme l'avait dit, plusieurs
siècles auparavant, Lao Tzu.
Une autre légende nous raconte que le Taichi serait né d'un rêve de Chang San Feng.... On lui
attribue également un texte classique très connu, intitulé Théorie du Taichi Chuan...
Mais il est possible que les adeptes de Taichi préfèrent attribuer la paternité de leur art à un illustre
moine Taoiste, plutôt qu'a un inconnu....
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3. L'ÉPOQUE MODERNE
En 1644, les Manchu, après avoir envahi la Chine, élurent leur empereur. Ainsi commença la
dernière dynastie de l'empire chinois, celle des Ch'ing (1644-1911).
Les adeptes du Shaolin Chuan restèrent fidèles à la dynastie évincée des Ming, et le temple Shaolin
devint le foyer de résistance contre les Ching. Le temple fut incendié et détruit par les troupes
impériales, à plusieurs reprises. Une de ces destructions fut ordonnée par Yung Cheng (1723-1735),
troisième empereur de la dynastie Ching. Il semble qu'un autre temple Shaolin fut aussi détruit dans
la province méridionale de Fu Chien (Fukien)...
Les maîtres se dispersèrent dans toute la Chine, donnant naissance à de nombreux styles, mais le
nom de Shaolin fut considéré longtemps comme synonyme d'ennemi de l'empire.
Les styles prirent alors des appellations les plus diverses, en se diversifiant de plus en plus. Les
entrainements étaient secrets, et les maîtres n'acceptaient que des élèves sûrs, qui devaient passer
des épreuves très dures avant d'être admis...
C'est à cette époque que naquit la distinction entre les styles externes du Nord et du Sud, ainsi
que la séparation entre Arts Internes et Externes.
Les styles externes du Nord conservent des positions assez amples et une plus grande variété de
techniques que les styles du Sud. Cette différence est attribuée essentiellement aux différences de
morphologie des peuples considérés, bien que les conditions marécageuses des contrées
méridionales y contribuent également (utilité moindre à développer des techniques de pieds lorsque
ceux ci sont dans l'eau des rizières).
Les adeptes des arts internes voulaient démontrer qu'ils étaient bien différents des pratiquants de la
boxe du temple de Shaolin (Nei Chia et Wai Chia), pour ne pas avoir de problèmes avec les
autorités...
Pendant le règne de Chien Lung (1735-1795), 4e empereur de la dynastie Ching, et successeur de
celui qui avait ordonné la destruction du temple de Shaolin, on vit pratiquer Wang Tsung Yueh,
célèbre auteur du « Traité classique de Taichi Chuan »
4. ÉPOQUE CONTEMPORAINE
Dans les premières décennies du 19e siècle, le Taichi n'était enseigné qu'a quelques élèves, par
les membres de la famille Chen, vivant dans un village appelé Chen Chia Kou, dans la province du
Ho Nan.
Selon certains, Chen Wang Ting, de la souche des Chen, ayant vécu au 12e siècle , aurait été le
vrai créateur du Taichi Chuan. Selon d'autres, l'art fut enseigné à la famille Chen par un maître
appelé Chiang Fa, qui l'avait appris de Wang Tsung Yueh...
Mais ce sont les membres de la famille Yang qui eurent le mérite de diffuser le Taichi en Chine.
Le premier s'appelait Yang Lu Chan (1799-1871) .
Comme les membres de la famille Chen n'acceptaient pas d'étrangers parmi leurs élèves, il se fit
embaucher comme domestique de Chen Chang Hsing (1771-1853), pour pouvoir épier les leçons et
s'entrainer en cachette. Le maître voyant l'habileté du domestique, il décida de la conserver parmi
ses élèves. Yang Lu Chan devint le meilleur et partit pour Pekin pour y ouvrir une école. Personne
ne réussissait a le battre. Il fut appelé, avec ses enfants pour enseigner son art aux nobles de la cours
des Ching, ce qui contribua considérablement à la popularité du Taichi.
Deux de ses enfants continuèrent son œuvre: Yang Pan Hou (1837-1892) et Yang Chien Hou
(1839-1917), dont le fils, Yang Cheng Fu (1883- 1936) a été une des plus grand maîtres du 20e
siecle.
Il enseignait le Taichi en public, uniquement comme une forme salutaire d'exercice physique.
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Pour permettre une pratique plus facile pour les personnes agées, il créa une forme plus courte et
simplifiée. Les autres aspects et applications martiales étaient uniquement transmis à quelques
élèves privilégiés.
Parmi ceux ci, il y eut Chen Wei Ming, qui écrivit des ouvrages de bases de l'école Yang, dont
« les dix principes essentiels du Taichi Chuan ».
Puis Liu Pao Chun, et Chang Dsu, Yao élève de Chang Ching Po (1903-1963), lui même élève
de Yang Cheng Fu et Sun Lu Tang (1861-1932). Il y eut également Cheng Man Ching (1900-1975),
élève de Yang Cheng Fu.
5. COMMENTAIRES
Les différents documents utilisés pour cette recherche n'avaient pas toujours des données
compatibles.. L'histoire ancienne est difficilement traçable, du fait du manque de documentation,
car il s'agit de techniques transmises principalement par voie orale, surtout au début....
Les informations sont issues de livres Français et Américains sur le Taichi Chuan.
Je n'ai pas trouvé d'éléments sur la transmission des techniques à notre maître Richard Kim ; il a pu
s'enrichir auprès des différents maîtres de son époque, ainsi que d'autres moins célèbres....
Le diagramme ci joint illustre ce texte, et en permet une approche plus synthetique:
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