Isabelle BLANC – dissertation 4e dan 01-05-2007
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En 1644, les Manchu, après avoir envahi la Chine, élurent leur empereur. Ainsi commença la
dernière dynastie de l'empire chinois, celle des Ch'ing (1644-1911).
Les adeptes du Shaolin Chuan restèrent fidèles à la dynastie évincée des Ming, et le temple Shaolin
devint le foyer de résistance contre les Ching. Le temple fut incendié et détruit par les troupes
impériales, à plusieurs reprises. Une de ces destructions fut ordonnée par Yung Cheng (1723-1735),
troisième empereur de la dynastie Ching. Il semble qu'un autre temple Shaolin fut aussi détruit dans
la province méridionale de Fu Chien (Fukien)...
Les maîtres se dispersèrent dans toute la Chine, donnant naissance à de nombreux styles, mais le
nom de Shaolin fut considéré longtemps comme synonyme d'ennemi de l'empire.
Les styles prirent alors des appellations les plus diverses, en se diversifiant de plus en plus. Les
entrainements étaient secrets, et les maîtres n'acceptaient que des élèves sûrs, qui devaient passer
des épreuves très dures avant d'être admis...
C'est à cette époque que naquit la distinction entre les styles externes du Nord et du Sud, ainsi
que la séparation entre Arts Internes et Externes.
Les styles externes du Nord conservent des positions assez amples et une plus grande variété de
techniques que les styles du Sud. Cette différence est attribuée essentiellement aux différences de
morphologie des peuples considérés, bien que les conditions marécageuses des contrées
méridionales y contribuent également (utilité moindre à développer des techniques de pieds lorsque
ceux ci sont dans l'eau des rizières).
Les adeptes des arts internes voulaient démontrer qu'ils étaient bien différents des pratiquants de la
boxe du temple de Shaolin (Nei Chia et Wai Chia), pour ne pas avoir de problèmes avec les
autorités...
Pendant le règne de Chien Lung (1735-1795), 4e empereur de la dynastie Ching, et successeur de
celui qui avait ordonné la destruction du temple de Shaolin, on vit pratiquer Wang Tsung Yueh,
célèbre auteur du « Traité classique de Taichi Chuan »
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Dans les premières décennies du 19e siècle, le Taichi n'était enseigné qu'a quelques élèves, par
les membres de la famille Chen, vivant dans un village appelé Chen Chia Kou, dans la province du
Ho Nan.
Selon certains, Chen Wang Ting, de la souche des Chen, ayant vécu au 12e siècle , aurait été le
vrai créateur du Taichi Chuan. Selon d'autres, l'art fut enseigné à la famille Chen par un maître
appelé Chiang Fa, qui l'avait appris de Wang Tsung Yueh...
Mais ce sont les membres de la famille Yang qui eurent le mérite de diffuser le Taichi en Chine.
Le premier s'appelait Yang Lu Chan (1799-1871) .
Comme les membres de la famille Chen n'acceptaient pas d'étrangers parmi leurs élèves, il se fit
embaucher comme domestique de Chen Chang Hsing (1771-1853), pour pouvoir épier les leçons et
s'entrainer en cachette. Le maître voyant l'habileté du domestique, il décida de la conserver parmi
ses élèves. Yang Lu Chan devint le meilleur et partit pour Pekin pour y ouvrir une école. Personne
ne réussissait a le battre. Il fut appelé, avec ses enfants pour enseigner son art aux nobles de la cours
des Ching, ce qui contribua considérablement à la popularité du Taichi.
Deux de ses enfants continuèrent son œuvre: Yang Pan Hou (1837-1892) et Yang Chien Hou
(1839-1917), dont le fils, Yang Cheng Fu (1883- 1936) a été une des plus grand maîtres du 20e
siecle.
Il enseignait le Taichi en public, uniquement comme une forme salutaire d'exercice physique.