Introduction
L’union harmonieuse de concept mentaux et de sensations physiques n’est pas
une chose simple à obtenir.1
Le corps a une place importante dans le théâtre. Il est devenu l’égal du texte qui a
longtemps été placé au premier plan, laissant le corps au second plan. Aujourd’hui, les
comédiens et metteurs en scène sont conscients que le corps est l’instrument principal
de l’acteur et qu’il faut l’écouter, l’observer, en prendre soin et l’accorder. Il est aussi
précieux qu’un partenaire qui joue avec l’espace et les autres. On laisse le corps
réfléchir au même titre que notre mental. L’intellect se branche aux cellules et c’est cela
qui forme le tout, l’ensemble et la cohésion. Cette formule fait que le comédien est
entier et vrai.
En tant que future comédienne professionnelle, j’aimerais que mon corps dise ce
que je pense et que ma pensée soit visible dans mes gestes. Ce qui donne pour mission
de lier la pensée à son enveloppe.
Pour pouvoir travailler sur cet élément important dans ma formation, j’ai pris
conscience, depuis deux ans, que les cours de Tai-chi chuan enseignés par Dominique
Falquet à la Haute école de théâtre de Suisse romande, sont un excellant outil de travail
pour lier le corps et l’esprit. En effet, durant ma formation, j’ai pu constater que ma
concentration, ma présence, mon écoute, mon espace, mon calme et ma respiration
étaient devenus plus forts. Ma technique corporelle s’est développée aux cours des deux
premières années d’école. Bien entendu, les cours techniques (corps et voix), sont un
tout. Le but de chaque cours technique est de renforcer les qualités mentionnées plus
haut, et d’en développer d’autres. Je remarque que parmi tous ces enseignements, le
Tai-chi chuan regroupe presque toutes les particularités de chaque discipline. L’énorme
avantage du Tai-chi chuan, c’est qu’il est hors esthétique, que c’est une méthode
globale, qui pourrait convenir à chaque acteur pour exercer son instrument.
1 OIDA Yoshi, L’Acteur flottant, traduit de l’anglais par Martine Millon, Paris, Actes Sud, 2002.