1 L`ENTREPRISE, LA SOCIETE ET L`ETHIQUE : L`ENTREPRISE

L’ENTREPRISE, LA SOCIETE ET L’ETHIQUE : L'ENTREPRISE CITOYENNE
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L’objectif premier de l’entreprise est de réaliser le maximum de profit pour
survivre et grandir. Peut-on dans ce cas envisager que l’entreprise soit porteuse de
préoccupations sociales en d’autres termes qu’elle soit citoyenne, et qu’elle cherche
à respecter une certaine éthique, c’est à dire un certain ordre moral.
I.- L’IMAGE TRADITIONNELLE DE L’ENTREPRISE :
Le rôle économique de l’entreprise est important. Elle a trois fonctions
économiques essentielles.
 elle est source de créations d’emplois ;
 elle crée des biens et services et permet ainsi la satisfaction d’un grand
nombre de besoins dans un monde où les besoins sont illimités alors que
les biens sont limités ;
 elle crée de la valeur ajoutée et distribue des revenus (aux travailleurs, aux
actionnaires).
L’entreprise est donc un acteur essentiel de l’économie. Sans entreprises en
bonne santé il n’y a pas ni emplois ni croissance économique. L’Etat se doit donc de
mettre en place des conditions leur permettant de prospérer. Il n’en reste pas moins
vrai que l’Etat doit également veiller qu’elles n’abusent pas de leur position
stratégique. Elles sont souvent accusées d’être à l’origine de nombreuses difficultés
de l’économie. L’image que l’on a généralement d’elle est assez négative. Elle est
considérée comme dépourvue d’objectifs autres que celui de réaliser le maximum de
profit, indépendamment des nombreuses nuisances à l’origine des quelles elle peut
être. En effet, souvent la stratégie de l’entreprise va à l’encontre de la politique
économique de l’Etat et contre le bien-être de la société. Ainsi
 Elle n’hésite pas à délocaliser sa production pour bénéficier d’une main d’œuvre
meilleure marché, sans se soucier des pertes d’emploi que cela entraîne et du
chômage qu’elle crée.
 Elle peut générer des déséconomies externes de nature écologique (pollution de
l’air, des rivières, de la mer, surexploitation des ressources naturelles, production
de biens nuisibles pour l’écosystème comme les aérosols).
 Les consommateurs reprochent souvent aux entreprises de mettre sur le marché
des produits inutiles ou dangereux, de ne pas être assez vigilantes quant à la
qualité de leurs produits et d’employer des méthodes de vente extrêmement
agressives qui fragilisent le consommateur, voire l’induisent en erreur.

On reproche également aux entreprises de négliger la production au profit de la
spéculation qui favorise plus certains grands groupes multinationaux au détriment
des salariés. Au gré des variations des taux d’intérêt des monnaies et des
perspectives de rémunération du capital, la rentabilité financière des
placements devient plus importante que la fonction productive. Les
investisseurs peuvent choisir de liquider une entreprise, de licencier ses
salariés et de vendre ses actifs pour rémunérer rapidement les actionnaires.

Plus généralement on reproche aux entreprises de ne pas être assez solidaires
(chômage des jeunes), d’être à l’origine de discriminations raciales ou sexuelles,
de rejeter tous leurs problèmes sur les travailleurs et d’effectuer une répartition
inégalitaire de la valeur ajoutée entre travailleurs et propriétaires.
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Si à cela on ajoute le fait que de nombreux dirigeants ont des salaires jugés
exorbitants et que les "affaires" (abus de biens sociaux, détournements de fonds)
se multiplient, l’on comprend pourquoi l’image de l’entreprise se trouve ternie.
Il est vrai que le contexte économique difficile et l’instabilité de
l’environnement provoquent de nombreuses difficultés aux entreprises ce qui ne
permet pas toujours de mettre en œuvre des principes altruistes.
Cependant, l’entreprise étant un système ouvert sur son environnement, elle
ne peut exister durablement s’il n’existe pas une certaine harmonie entre les
aspirations de cet environnement et les actions de l’entreprise. De nombreuses
entreprises l’ont compris et ont mis en place des actions sociales
environnementales et une certaine éthique.
II.- L’ENTREPRISE CITOYENNE OU SOCIETALE :
L’entreprise citoyenne ou sociétale est une entreprise qui s’implique dans la
résolution de problèmes globaux de société, sans négliger bien sûr ses objectifs
économiques. Comme le citoyen qui se sent concerné par les problèmes de la cité
l’entreprise citoyenne cherche à prendre place dans le jeu social et à participer à la
résolution de problèmes de société.
Aujourd’hui de plus en plus d’entreprises cherchent à donner une image
d’entreprise citoyenne et à adopter un comportement loyal (mettre en place une
certaine éthique). L’éthique des affaires est une réflexion sur les pratiques d’affaires
qui cherche à promouvoir des valeurs positives (ne pas tricher, mais également
respecter les clients, les salariés, assurer la transparence de l’information). Les
fondements de toute éthique professionnelle reposent sur certains principes clés
(respect de la personne humaine, égalité entre les hommes, solidarité, recherche de
l’intérêt général).
Les actions mises en place par les entreprises pour participer à l’intérêt
général et pour faire appliquer un code de déontologie (ensemble des règles qui
régissent le fonctionnement et les pratiques d’une profession) sont multiples. Ainsi,
on peut citer :
 Le mécénat qui est un ensemble d’actions de soutien à des projets culturels ou
humanitaires (recherche contre le cancer ou aide au tiers monde).
 Actions en faveur de la protection de l’environnement (responsabilité écologique.
 Mise en place de règles concrètes d’éthique pour chaque activité de l’entreprise
et d’un système de sanctions si ces règles sont violées, par exemple :
- Dans la gestion des ressources humaines en répondant à tous les
candidats au recrutement, en valorisant les salariés, en appliquant le
principe de respect de la personne humaine. En favorisant également la
formation continue et en cherchant, autant que cela est possible à éviter
les licenciements
- En mercatique, en ne donnant pas d’informations fausses sur le produit.
- En finance en respectant la transparence (donner des informations qui
éclairent les salariés et les actionnaires sur la situation réelle des clients).
Le problème est de savoir si ces actions sont compatibles avec l’objectif
premier de l’entreprise qui consiste à réaliser des profits. La réponse est positive car
il existe un cercle vertueux de la loyauté. En effet les avantages d’un comportement
loyal et citoyen de l’entreprise sont multiples :
 meilleure motivation des salariés ;
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recrutement plus efficace
absence de perte de “savoir faire” ;
fidélisation des actionnaires et stabilité du cours des actions ;
meilleure image de l’entreprise et donc fidélisation de la clientèle et gains de parts
de marché ;
éviter les sanctions juridiques qui peuvent être très coûteuses (concernant la
concurrence déloyale ou illicite par exemple ou les pratiques anticoncurrentielles).
CONCLUSION
On reproche souvent à l’entreprise de se préoccuper avant tout de sa
rentabilité et de la réalisation de profits. Pourtant un tel objectif n’est pas
condamnable et s’avère souhaitable pour le bien être économique et social d’un pays
car seules des entreprises rentables peuvent fournir un emploi, donc un salaire et
une intégration des hommes dans le monde du travail. Parfois même elle peut être
amenée à licencier certaines personnes pour éviter, à long terme sa fermeture et la
suppression d’autres emplois. Cependant la réalisation d’un profit ne peut se faire
par des comportements déloyaux et contraires à la citoyenneté. A long terme une
entreprise a intérêt à rester loyale, même si cette démarche peut, dans l’immédiat
entraîner quelques pertes d’opportunité. Il n’en reste pas moins vrai que de
nombreuses entreprises ne se préoccupent absolument pas de problèmes moraux
(voir Mark et Spencer, Danone). Face à des comportements asociaux les ouvriers
peuvent réagir par la grève, mais de plus en plus c’est la société toute entière qui
réagit par des actions de sabotage.
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