L`Orient ancien - cours 2011

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II – La naissance de l’écriture
1) De l’idée et des mots aux signes
Tablette pictographique
en calcaire, Mésopotamie,
vers 3500-2900 av. J-C.
Tablette cunéiforme en argile,
Mésopotamie, vers 2350 av. J-C.
Tablette cunéiforme en argile,
Mésopotamie, vers 2350 av. J-C.
L’évolution du signe du vase
L’évolution
du signe du roi
Brique de fondation
du temple de Girsu,
Lagash, v. 2500 av. J.-C.
Traduction du texte en sumérien
« Ur Nanshe, le roi de Lagash, le fils
de Gunidu, a bâti le temple de Girsu ».
Vase de pierre, Mésopotamie,
vers 2250 av. J.-C.
Traduction du texte en akkadien
« [Le dieu] Naram-Sin,
roi des quatre régions ».
Poids en pierre,
Mésopotamie,
vers 2030 av. J.-C.
Traduction du texte en sumérien
« Cinq mines, certifiées. Shu-Sin,
roi fort, roi d’Ur,
roi des quatre régions. ».
Tablette rapportant le creusement
d’un canal par le roi Hammurabi,
Mésopotamie, 1792-1750 av. J.-C.
Extrait de la traduction du texte en akkadien
« Moi, Hammurabi, le roi fort, le roi de Babylone, le roi qui se fait
obéir des quatre régions, l'instrument des victoires du [dieu] Marduk,
le pasteur qui contente son cœur, lorsque [les dieux] Anum et Enlil
m'eurent donné à gouverner le pays de Sumer et d'Akkad [et] qu'ils
m'en eurent remis les rênes dans les mains, je creusai le canal [dit]
Hammurabi est la richesse du peuple, qui apporte l'eau de la fertilité
au pays de Sumer et d'Akkad… ».
Plaque de fondation en
cuivre, Assyrie,
721-705 av. J.-C.
Texte en langue assyrienne
écrit en cunéiforme
L’évolution du signe du roi
Vers
2500
av. J.-C.
Vers
1792-1750
Vers
2030
2250
av. J.-C.
av.
J.-C.
av. J.-C.
725-705 av. J.-C.
L’évolution du signe du roi
17921750
av. J.-C.
Vers
2500
av. J.-C.
Vers
Vers 2030
2250
av. J.-C.
av. J.-C.
725-705 av. J.-C.
L’évolution du signe de l’eau
La plus ancienne écriture
connue est l’écriture
cunéiforme. D’abord composée
de dessins, elle s’est
progressivement simplifiée en
désignant les idées et les mots
sous la forme de lignes
droites et de coins, exprimant
des sons.
L’argile, support
principal de l’écrit
En Mésopotamie, les
scribes écrivaient sur
des tablettes d’argile
molle à l’aide d’un
roseau taillé (calame).
Reconstitution de
l’écriture cunéiforme
sur une tablette
d’argile
avec un calame
Le cunéiforme :
la forme
principale
d’écriture dans
l’Orient ancien
L’écriture cunéiforme se
répandit dans tout
l’Orient sauf l’Egypte,
mais déclina à partir du
Ier millénaire av. J.-C. au
profit de l’écriture
alphabétique.
Tablette cunéiforme
concernant une vente
d’esclave du temple
de l’Eanna à Uruk,
539 av. J-C.
Georg Friedrich
Grotefend fut le
premier à déchiffrer
partiellement, en 1802,
une inscription
cunéiforme
en vieux perse,
lithographie, vers 1830
2) L’écriture : un nouvel outil pour les hommes
Les tablettes de comptabilité
Tablette en
cunéiforme
archaïque
en argile,
Mésopotamie,
vers 3200-3100
av. J-C.
Des chiffres
Une main =
symbole de
la propriété
Un triangle et des
cornes = une vache
Une croix dans un
cercle = un mouton
Tablette
contenant
le salaire du
personnel de
l’épouse
d’Uruka Gina,
Mésopotamie,
vers 28002450 av. J.-C.
Les marchands et les
gérants des temples ont
d’abord utilisé l’écriture
pour conserver la trace
de leurs échanges
commerciaux ou la
mémoire de leurs biens.
Tablette de comptabilité
en argile, Mésopotamie,
vers 1900 av. J.-C.
Les tablettes littéraires
Tablette en argile contenant
le poème « Lamentations
sur la ruine d’Ur »,
Mésopotamie,
vers 2000 avant J.-C.
Tablette relatant l’épopée de Gilgamesh, Mésopotamie,
règne d’Assurbanipal (668-627 av. J.-C.)
Les tablettes religieuses
Tablette en argile contenant
un hymne adressé à la
déesse Ishtar assimilée à la
planète Vénus, Uruk,
IIe millénaire avant J.-C.
Cylindre [A] en terre cuite
commémorant la construction du sanctuaire du
dieu Ningirsu par le roi Gudea, Mésopotamie,
vers 2125-2110 av. J.-C.
Contenu : Le cylindre, mêlant les plans humain et divin,
rapporte la décision, formulée à Ningirsu par le dieu-suzerain
Enlil, « de faire bâtir un temple dans notre ville [de Girsu] »
car, explique-t-il, « un prince de vaste intelligence appliquera
son intelligence » à cette réalisation. Ningirsu, aussitôt, se
manifeste à Gudea dans un rêve, parle de son temple,
précise ses désirs, dicte ses volontés, décrit sa future gloire :
« J'étendrai sur le monde le respect de mon temple ; sous
mon nom l’univers depuis l'horizon s’y rassemblera ; et
[même les pays lointains] Magan et Meluhha, sortant de leurs
montagnes, y descendront ». Alors des bords de la
Méditerranée jusqu’aux villes de l’Indus, bois de construction,
métaux, bitumes, blocs de pierre toutes choses que Sumer,
pays agricole, ne possède pas convergent vers Lagash.
Lorsqu’enfin, après purification de la ville et de ses habitants,
Gudea se met à l'ouvrage, il élève à son dieu un temple
majestueux.
Cylindre [B] en terre cuite
commémorant la construction du sanctuaire
du dieu Ningirsu par le roi Gudea,
Mésopotamie, vers 2125-2110 av. J.-C.
Contenu : Le cylindre nous apprend que le dieu vivra
désormais dans ce sanctuaire avec son épouse, auprès
de laquelle, à chaque nouvel an, au cours de la
cérémonie du Mariage Sacré, il renouvellera
l’enfantement du monde et fera repartir le Soleil pour une
nouvelle course annuelle. Gudea installe autour de
Ningirsu des serviteurs divins et humains, chargés, les
uns et les autres, des services de la Table, de la Guerre,
de l’Agriculture, des Pêcheries, du Bâtiment, étendant
leur office jusqu’aux frontières de l'Etat, sur les prairies,
les marais et les champs ; car, pour les Sumériens, le
temple vit moins du pays que le pays ne vit et ne profite
du temple, et, comme Ningirsu le dit expressément à
Gudea, « grâce à l’établissement du temple, l’abondance
viendra ; les grands champs seront fertiles, canaux et
fossés seront remplis à ras bord... ; dans Sumer coulera
une huile abondante, s’amoncellera une laine
surabondante ».
Les tablettes techniques
Tablette en argile contenant
une préparation médicale
contre la paralysie de la
bouche, Mésopotamie,
Ier millénaire avant J.-C.
L’utilisation de l’écriture a aussi permis la
conservation et la diffusion de milliers de textes
littéraires, religieux ou médicaux.
L’invention de l’écriture est donc bien liée au
développement des
premières villes et du
commerce en
Mésopotamie.
L’écriture cunéiforme sur
le cylindre [B] de Gudea,
Mésopotamie,
vers 2125-2110 av. J.-C.
3) L’écriture : un outil de roi
Figurine-clou en cuivre commémorant
la fondation du temple de la déesse
Ninhursag sous le règne de Shulgi,
Suse, XXIe siècle avant J.-C.
Prière au dieu guerrier
Ninurta pour le roi d’Isin
Ur-Ninurta, Mésopotamie,
IIe millénaire av. J.-C.
Tablette en argile
portant un hymne au
roi Lipit-Ishtar d’Isin,
Mésopotamie, vers
1749-1712 av. J.-C.
Les scribes,
maîtres de l’écriture
Tablette en argile portant sur
l’éducation d’un scribe,
Mésopotamie, 1749 av. J.-C.
Extraits de la traduction du texte
« Qu’as-tu fait à l'école ? – J’ai récité
ma tablette, j’ai déjeuné, puis j’ai
préparé ma nouvelle tablette ; je l’ai
couverte d’écriture, je l’ai terminée ;
puis on m’a indiqué ma récitation, et
dans l’après-midi on m’a indiqué mon
exercice d’écriture. [...] Puisses-tu
atteindre les sommets de l’art du
scribe [...]. De tes frères, sois le
guide, de tes amis, le chef [...]. Tu as
bien accompli ton éducation, tu es
désormais un homme de savoir. ».
Gouverner un vaste Etat dépassant les limites de
la cité, comme celui d’Ur au IIIe millénaire avant
Jésus-Christ, nécessitait l’écriture.
Les rois en avait besoin pour transmettre des
informations, pour faire connaître leurs lois ou
prier leurs divinités.
C’est pour cela que les scribes, qui maîtrisaient
l’écriture, avaient une haute position sociale.
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