environnement qui favorise cette prolifération. La responsabilité en incombe ici encore à
la communication des cellules cancéreuses avec leur microenvironnement local, via des
signaux moléculaires.
Les cellules cancéreuses disposent de substances médiatrices qui modifient les cellules
normales de l’organisme dans le nouvel environnement et qui les mettent à leur service
pour leur propre survie. Ainsi des cellules du microenvironnement se mettent à produire la
périostine – protéine qui recrute un ligand de la voie de signalisation Wnt et qui soutient la
croissance des cellules souches cancéreuses sur le nouveau site. Lorsque Joerg
Huelsken et ses collaborateurs ont bloqué la périostine via un anticorps ou via des
procédés de génie génétique, les cellules souches cancéreuses ont été incapables de
créer un nouveau foyer cancéreux. Bien plus, les cellules cancéreuses ont disparu au
bout de quelques jours ou sont restées à un stade inactif [2]. Cet anticorps est
actuellement testé chez la souris et devrait – pour autant que ces expérimentations soient
couronnées de succès – être utilisé ultérieurement dans le cadre d’études menées chez
des patientes atteintes d’un cancer du sein. Si l’on réussissait à bloquer ainsi la formation
de métastases chez l’être humain, cela pourrait signifier un nouveau tournant dans le
traitement du cancer.
Bibliographie
1. I. Malanchi, H. Peinado, D. Kassen, T. Hussenet, D. Metzger, P. Chambon, M. Huber, D. Hohl,
A. Cano, W. Birchmeier and J. Huelsken, Cutaneous cancer stem cell maintenance is
dependent on beta-catenin signalling., Nature, 2008, 452, 650-653.
2. I. Malanchi, A. Santamaria-Martínez, E. Susanto, H. Peng, H.-A. Lehr, J.-F. Delaloye and J.
Huelsken, Interactions between cancer stem cells and their niche govern metastatic
colonization, Nature, 2011, 481, 85-89.
Données personnelles
Joerg Huelsken naît en 1968 à Oberhausen (Allemagne).
De 1988 à 1993, il accomplit ses études de biologie à
l’Université de la Ruhr (Bochum) et à la Clinique
universitaire d’Essen. Après avoir obtenu son doctorat en
biologie moléculaire en 1998 à l’Université Humboldt de
Berlin, il fait de la recherche pendant quatre ans au Centre
berlinois Max-Delbrück de médecine moléculaire, dans le
laboratoire du Prof. Walter Birchmeier. En janvier 2003,
son chemin le mène en Suisse, à Epalinges, à l’Institut
suisse de recherche expérimentale sur le cancer (ISREC),
où il travaille d’abord comme responsable de projet dans le
cadre du pôle de recherche national (PRN) «Oncologie
moléculaire». En septembre 2005, il est nommé professeur
assistant à l’EPFL. Depuis 2008, il dispose de la chaire
«Signal Transduction in Oncogenesis», sponsorisée par la
société Debiopharm. Il a été nommé l’an dernier professeur
extraordinaire à l’EPFL et dirige à l’ISREC le laboratoire d’étude des cellules souches
cancéreuses.
Joerg Huelsken a reçu plusieurs prix de la recherche et intervient comme expert auprès
de diverses revues scientifiques. Les travaux de recherche qu’il a menés jusqu’ici ont
contribué de manière déterminante à la compréhension de la manière dont les cellules
cancéreuses colonisent les tissus étrangers et forment des métastases. Le fait de recourir
aux méthodes de recherche les plus modernes tout en se concentrant clairement sur la