Une araignée, des araignées.
40 000 espèces connues dans le monde, 5700 en Europe et autour du bassin
méditerranéen ; la France à elle seule en regroupe 1 600 ! Leurs pattes peuvent être
longues et fines, comme chez le pholque, commun dans nos habitations, ou au
contraire courtes et trapues comme chez les araignées sauteuses. La forme du corps
varie aussi : rond, allongé, avec des épines ou encore en forme de feuille. Souvent de
couleurs sombres, afin de se fondre dans le paysage, plusieurs dizaines d’espèces
françaises arborent néanmoins des couleurs vives : jaune, vert ou rouge. Le bleu est
réservé à certaines espèces exotiques.
Les araignées ne sont pas des insectes.
Araignées et insectes sont souvent mis dans le même sac. Ils ont en commun un
squelette externe et des pattes articulées : ce sont des arthropodes. Mais à y regarder
de près, les différences sont nombreuses. Ils se distinguent par la forme du corps, le
nombre d’yeux, la présence ou non de crochets à venin et d’organes de production de
soie. L’indice le plus évident semble être le nombre de pattes : 6 pour les insectes, 8
pour les araignées ! Ces dernières ne sont pourtant pas les seules à posséder 8
pattes ; c’est une caractéristique commune à tous les arachnides, comme les
scorpions, les acariens, les opilions, et les araignées !
Les faux amis.
Le nom « araignée » est donné à tort et à travers à toutes sortes d’animaux, plus ou
moins proches des vraies araignées. Acariens, insectes, singes, crustacés, fleurs : on
croise des «araignées» dans toutes les familles, et même sur l’étal du boucher. Ces
erreurs de langage naissent généralement d’une association de forme. Tous se
composent en effet d’une masse centrale d’où partent des appendices longs et fins.
L’araignée ne se résume pourtant pas à cela !
Les premières araignées. La colonne des ancêtres.
Les arthropodes sont les premiers êtres vivants à coloniser la terre ferme, il y a plus
de 500 millions d’années. Les premiers fossiles connus d’araignées – au sens actuel
de la classification – ont 390 millions d’années. Ces animaux étaient de taille
comparable à celle des araignées actuelles. Quelques spécimens géants, comme la
Megarachne, n’étaient que de proches parents. Les araignées ont laissé peu de traces
dans la pierre, car leur corps n’est pas assez résistant. En revanche, un grand nombre
d’entre elles, emprisonnées dans l’ambre, sont parvenues jusqu’à nous. Nous savons
ainsi que la plupart des espèces vivant aujourd’hui étaient déjà présentes au temps
des dinosaures.
UN MONDE A EXPLORER
Beaucoup d’idées reçues et de légendes courent sur les araignées et leur mode de vie : on
parle de venin foudroyant, de comportement agressif ou de maris dévorés après la nuit de
noces. Derrière cette façade se cache pourtant un animal dont le portrait n’est pas si sombre.
Mère attentive ou ingénieur hors pair, l’araignée a développé des comportements et des
capacités à découvrir.