elle travaillait à la Mairie avec le secrétaire de Mairie Jérôme Reinberger.
Roger Bordonnet est envoyé au RAD à Schwäbisch Hall en Allemagne. Pour ne pas
être incorporé dans la Wehrmacht, il se déclare volontaire pour être formateur au
Arbeitsdienst. Malheureusement, il décède en avril 1945 lors de manœuvres en
sautant sur une mine. En fait, surtout pour les jeunes gens le RAD était une
préparation paramilitaire, et dans certains cas une intimidation pour les recrues
alsaciennes.
Théo Dinkel raconte (propos recueillis il y a plusieurs années par Gaston Dann):
À la
déclaration de la seconde guerre mondiale, j'étais employé comme auxiliaire des P.T.T au bureau de
Tieffenbach. Quand les Allemands prirent possession de l'administration des P.T.T, je fus muté pour
une courte durée à la Petite Pierre. Né en 1922, je fis partie de la 1ère classe à être incorporé dans
le "Reicharbeitsdient". Avec mon frère (Félix), nous sommes passés au conseil de révision à
Diemeringen et quelque temps après nous devions nous présenter à Saverne. Mon frère partit pour
Neuf-Brisach, et moi pour Weilerhof (Haut-Rhin). Dans cette caserne française, je devais répondre
durant trois mois aux exigences de nos instructeurs allemands. Les exercices avec la bêche étaient
quotidiennement inscrits à l'ordre du jour. Cet instrument devait être toujours lustré, les habits
devaient être en parfait état. Les chants allemands, et seulement eux, sonnaient dans nos oreilles.
Après trois mois, je fus affecté à un entrepôt militaire à la Montagne-Verte (Strasbourg). En gare de
Lingolsheim, nous étions occupés à décharger et charger des uniformes et du matériel d'équipement
envoyés ensuite dans toute l'Allemagne aux appelés du RAD et de la Wehrmacht. Quand nous
sommes partis, en octobre 1941, pour le RAD, nous avions le moral, car nous pensions déjà à notre
retour dans notre famille après les six mois de service. D'ailleurs les Allemands nous disaient "nous
n'avons pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre". À ce moment-là, nous pensions ne jamais
devoir être incorporés dans la Wehrmacht. Le RAD était une préparation militaire. Sauf que pour
les exercices nous avions des bêches à la place des fusils !
Après six mois de RAD, Théodore Dinkel est rentré dans sa famille, il travaillait de
nouveau à la poste de la Petite-Pierre. Mais très peu de temps après, il est muté à
Mannheim De ce fait, il eût un sursis d'un an avant d'être incorporé en 1943 dans la
Wehrmacht.
Un certain nombre de jeunes tentaient par de nombreux moyens d'échapper au
"Arbeitdienst".
(voir à ce propos, l'article des Saisons d''Alsace, Automne 1992, Résistance en
blouse blanche).