Cajanus cajan en culture de canne à sucre en Guadeloupe

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Cajanus cajan (L.) Millsp.
Un bon compagnon pour la canne à sucre
Famille : Fabacée (Papillonacée)
Synonyme : Cajanus indicus Spreng., Cajanus bicolor DC., Cajanus flavus DC., Cystisus cajan L.
Nom communs : Pois d’Angole, Pois de bois, Pois des pigeons
Origine : Originaire de l’Inde Est largement cultivé dans la plupart des pays tropicaux et
subtropicaux
Description botanique
Cajanus cajan est une plante annuelle à semi-pérenne. Se présente sous la forme d’un arbuste érigé
semi-ligneux pouvant atteindre 4 à 5 m de haut. Sa hauteur se limite en général entre 1 et 2 m. Le
système racinaire est profond et pivotant. Les feuilles sont trifoliées, folioles oblongues, lancéolées
de 5 à 10 cm de long et 2 à 4 cm de large. Fleurs de couleur jaune en général mais pouvant contenir
des stries de couleur pourpre ou rouge clair. Inflorescence en grappe de 5 à 10 fleurs. Gousses plates,
avec bout acuminé, pubescent et de couleur variables, 5 à 9 cm de long et 1,2 à 1,3 cm de large,
contenant 2 à 9 graines dans les tons brun, rouge ou noir. Le pois d’angole est extrêmement variable
du point de vue génétique d’où les très nombreux cultivars (Fao, 2015).
Ecologie et distribution
Cajanus cajan est une plante de jours courts. La durée du cycle est variable. Entre le semis et la
formation des gousses, il peut s’écouler entre 60 et 237 jours. L’ombrage a pour effet de ralentir la
croissance (Fao, 2015).
Il est très tolérant à la chaleur. Optimum de température entre 17 et 28°C. Il est l’une des Fabacées
les plus tolérantes à la sécheresse. Besoins annuels en eau entre 700 et 2500 mm.
Il tolère une large gamme de sols, des sables aux argiles lourds. Il tolère une large gamme de pH avec
un optimum entre 5 et 7.
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Mode de multiplication et systèmes de culture
La culture du pois d’angole se fait
généralement à partir des grains et par semis
direct (Borget, 1989, cité par Fossou, 2011).
Les traitements de pré-germination des grains
avant le semis ne sont pas nécessaires et la
profondeur de semis varie de 2,5 à 5 cm.
Quant à la densité de semis, il dépend du
système de culture. Pour une jachère
améliorée, il faut observer un espacement de
1 m x 1,50 m, contre 3 m x 3 m si la culture
vise la production de grains (Skerman, 1982,
cité par Fossou, 2011). Le nombre de grains
recommandé par poquet est d'au moins deux.
En Afrique et en Inde, le pois d’angole se
cultive souvent en association, avec des
céréales, mais également avec le manioc et le
cotonnier. Il est bien adapté aux systèmes de
cultures associées en raison de sa croissance
initiale lente, qui réduit la compétition avec la
plante qu'il accompagne, et de sa maturité
tardive, qui permet d'étaler les besoins de
main d'œuvre au moment de la récolte (Van
Der Maessen, 2006, cité par Fossou, 2011).
Croissance, développement et rendement
La germination des grains de pois d’angole
semés a lieu 2 à 3 jours après semis (JAS), à
des températures comprises entre 19 et 43°C.
La levée est complète 2 à 3 semaines après le
semis et le développement végétatif, qui
débute lentement, s'accélère après 2 à 3 mois.
En général, la floraison (de 50% des plantes)
commence 56 à 210 jours après le semis et la
maturité de la graine est atteinte entre 95 et
260 jours. Toutefois, la durée totale du cycle
de production est fonction des cultivars. En
Inde par exemple, on distingue 10 groupes de
cultivars, que l'on combine d'ordinaire en
quatre catégories : les cultivars à maturité
extra précoce, précoce, moyenne et tardive
(120, 145, 185, et plus de 200 JAS
respectivement).
Dans des conditions optimales de culture et
en culture pure, les rendements en grains du
pois d’angole peuvent atteindre 5000 kg/ha.
Toutefois, les rendements sont en général
faibles (600kg/ha en moyenne en Afrique) et
cela est en partie qu'une part considérable
des grains est récoltée et consommée avant la
maturité. Les rendements en fourrage de la
plante sont de l'ordre de 3-8 t/ha. Comme
combustible, on obtient généralement 7-10
t/ha, mais des rendements atteignant 30 t/ha
ont été déjà enregistrés (Van Der Maessen,
2006, cité par Fossou, 2011).
Maladies et ravageurs
La maladie la plus importante du pois d'angole
est le flétrissement fusarien causé par
Fusarium udum et présente dans toutes les
grandes régions de culture (Niyonkuru, 2002,
cité par Fossou, 2011). La forte humidité des
sols favorise l'installation de l'agent
pathogène qui infecte les vaisseaux des
racines et des tiges et cause leur
dessèchement progressif. Le virus de la
mosaïque et de la stérilité du pois d’angole
constitue tout de même sa principale maladie
en Inde (Van Der Maessen, 2006, cité par
Fossou, 2011). Les plantes atteintes par cette
maladie présentent sur les feuilles, des
symptômes caractéristiques de la mosaïque
avec réduction ou absence de floraison
(stérilité). Les baisses de rendement observées
peuvent atteindre dans certains cas, plus de
90% (Kannaiyan et al., 1984, cité par Fossou,
2011).
Parmi les ravageurs, les borers des gousses
restent de loin les plus dangereux. Ces
chenilles foreuses (Helicoverpa armigera,
Maruca testutalis et Laspeyresia ptychora)
peuvent dans certaines circonstances
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provoquer jusqu'à 80% de pertes. Elles sont
d'ailleurs souvent précédées de punaises
suceuses (Clavigralla tomentosicolis et Nezara
viridula).
D'autres dégâts sont également causés par les
nématodes, notamment les nématodes à
galles (Meloidogyne spp.) et les nématodes
réniformes (Rotylenchus spp.).
La lutte contre ces nuisibles reposent sur
l'utilisation de variétés résistantes, les
rotations culturales ainsi que l'utilisation de
produits chimiques (Van Der Maessen, 2006,
cité par Fossou, 2011).
Intérêts agronomiques
Le pois d'angole offre de nombreux avantages
aux agriculteurs. Parmi ceux-ci, l'amélioration
de la fertilité et le contrôle de l'érosion des
sols (Siambi et al., 1992, cité par Fossou,
2011). Il peut aussi être utili comme brise-
vent et comme plante de couverture dans
certaines plantations de cultures industrielles,
notamment celles du caféier (Barrios et al.,
1997 ; Bashir et al., 1998, cité par Fossou,
2011). Egalement, grâce à son système
racinaire étendu, à l'azote atmosphérique qu'il
fixe et au mulch que procurent ses feuilles
rejetées durant sa culture, le pois d'angole
améliore significativement la fertilité des sols
(Van Der Maessen, 2006, cité par Fossou,
2011). A titre d'exemple, la plante peut fixer
jusqu'à 235 kg d'azote par hectare de culture
et s'avère de ce fait très intéressante pour une
agriculture protectrice de l'environnement
(Peoples et al., 1995 , cité par Fossou, 2011).
Quant aux résidus d'azote laissés par culture,
ils avoisinent 40 kg/ha (Van Der Maessen,
2006, cité par Fossou, 2011) ; ce qui renforce
la fertilité des sols pour les cultures en
rotation.
Point sur la symbiose rhizobienne
La symbiose rhizobienne est une association entre les plantes de la
famille des légumineuses et des bactéries du type Rh izo bium
permettant de réduire l'azote atmosphérique en des formes
assimilables par les plantes. A bénéfice réciproque, cette association
donne lieu à des interactions multiples entre les deux partenaires. Au
cours de ces interactions, un nouvel organe, le nodul e, est formé sur les
racines. Bien que la symbiose légumineuse -R hiz ob ium soit une
interaction hautement adaptée et régulée, il ne s'agit pas d'une
interaction obligatoire ou permanente.
Cette symbiose présente de nombreux avantages pour les légumineuses.
En effet, celle-ci leur permet d'avoir une bonne croissance sur des sols
carencés en azote. A titre d'exemple, le pois d'angole ( Cajanus cajan)
qui est cultivé sous les tropiques incluant les régions semi -arides peut
satisfaire jusqu'à 96% de ses besoins az otés par le biais de celle-ci
(Kumar Rao et al., 1986, cité par Fossou, 2011).
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Association de cultures
Lespèce Cajanus cajan est par ailleurs utilisée
comme plante améliorante des jachères en
agroforesterie en Zambie (Boehringer et
Cadwel, 1989, cité par Fossou, 2011). Toujours
sur le continent, son association avec le maïs
dans plusieurs programmes
d'expérimentation, a donné des résultats
intéressants. Au Malawi par exemple, le
rendement du maïs, cultivé en rotation avec le
pois d'Angole, a accru de 2,8 kg/ha par
rapport à sa culture continue recevant 35 kg
N/ ha (Maccoll, 1989, cité par Fossou, 2011).
Au Nigeria, des études similaires ont montré
une augmentation de 50% du rendement du
maïs par rapport à sa culture sans engrais
(Hulugalle et Lal, 1986, cité par Fossou, 2011).
Par ailleurs, C. cajan fait partie des plantes de
couverture les mieux adoptées au Bénin dans
la lutte contre Imperata cylindrica, en raison
de l'exploitation supplémentaire de son bois,
ses graines et ses feuilles comestibles (Vissoh
et al., 2004, cité par Fossou, 2011).
Jachère de Cajanus cajan
Le pois d’angole âgé de 12 mois produit une
quantité de biomasse au moins 8 fois plus
élevée que celle du pois d’angole âgé de 6
mois. La biomasse aérienne sèche de Cajanus
cajan âgé de 6 mois, plus faible que celle de
12 mois sur deux ans, confirme le faible taux
de croissance du pois d’angole durant les
premiers mois après semis (Zegda et al., 1998
cité par Gbakatchetche et al., 2010).
L’utilisation de Cajanus cajan âgé de 12 mois
dans la rotation riz/légumineuse peut être un
moyen de réduire et/ou de se passer de
l’utilisation d’intrants agrochimiques.
Intérêts dans l’alimentation animale
En alimentation animale, le feuillage coupé
constitue, frais ou conservé, un bon fourrage
servant à nourrir le bétail. En effet, les feuilles
sont riches en protéines (21-25%/Matière
Sèche (MS)) et en fibres (30-35% de cellulose
brute/MS) (Grimaud, 1988, cité par Fossou,
2011). Pour les animaux de pâturage, l'on peut
réaliser des coupes tous les deux ou trois mois
avec une productivité de 1,5 à 3,5 t de
MS/ha/par coupe et une valeur azotée de 100
à 120 g de Matière Azotée Digestible
(MAD)/100 kg de matière sèche (Anonyme,
2002, cité par Fossou, 2011). Par ailleurs, des
essais, conduits en station, ont montré qu'une
introduction de graines de pois d’angole ayant
subi un broyage comme seule transformation
dans l'aliment des porcs et des volailles
n'entraînait aucun trouble de croissance chez
ceux-ci. Les pourcentages d'incorporation
pouvant être atteints sont de 15% chez le porc
à l'engrais et 25% à 30% chez le poulet de
chair (Grimaud, 1988, cité par Fossou, 2011).
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Implantation et gestion du couvert de Cajanus cajan cultivar BRS Mandarin
Lespèce Cajanus cajan cultivar BRS Mandarin
a été testée en culture de canne à sucre en
Guadeloupe. Nous la recommandons
principalement pour la lutte contre
l’enherbement mais elle a d’autres intérêts
qui ont été cités plus haut.
Elle est semée en association avec la canne à
sucre 15 à 30 jours après la plantation. Il est
recommandé de faire un traitement de
prélevée lors de la plantation de la canne à
sucre de façon à limiter la concurrence avec
les adventices. Impasse possible si le taux
d’enherbement en n-1 est faible. Le sol doit de
préférence être meuble.
Elle peut aussi être installée en jachère si la
plantation de la canne à sucre est
programmée dans un délai permettant au
moins de le maintenir six mois.
Le semis de Cajanus cajan se fait
préférentiellement en ligne suivant deux
techniques :
Comment ?
- Manuellement
Semer deux graines par poquet le long d’un
cordeau préalablement installé dans l’inter-
rang. Profondeur des graines 1 à 5 cm. Ce
mode de semis est très consommateur en
temps.
- Mécaniquement
A l’aide d’un petit semoir mécanique tracté
par un micro-tracteur.
Densité de semis : 300 000 à 540 000
graines/ha
Ecartement : 0.30 * 0.4 m (3 lignes) ou 0.2 *
0.3 m (4 lignes)
La levée des graines est complète 2 à 3 semaines après semis.
Entretien
L’espèce Cajanus cajan a une croissance lente au début de son cycle. Il est recommandé d’extraire
manuellement les adventices qui lèvent et qui pourraient perturber leur développement.
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