5)µ4& &OWVFEFMPCUFOUJPOEV %0$503"5%&-6/*7&34*5²%&506-064& %ÏMJWSÏQBS Université Toulouse 3 Paul Sabatier (UT3 Paul Sabatier) 1SÏTFOUÏFFUTPVUFOVFQBS Laura PIERINI le lundi 28 septembre 2015 5JUSF Etude des mécanismes moléculaires impliquant l'ADN polymérase Kappa dans le checkpoint de phase S ²DPMF EPDUPSBMF et discipline ou spécialité ED BSB : Biotechnologies, Cancérologie 6OJUÏEFSFDIFSDIF INSERM U1037, Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse %JSFDUFVSUSJDFT EFʾÒTF Dr. Marie-Jeanne PILLAIRE Dr. Jean-Sébastien HOFFMANN Jury : Rapporteurs: Dr. Agnès CORDONNIER Dr. Daniel FISHER Dr. Kathrin MARHEINEKE Président du jury: Pr. Estelle ESPINOS-PARROU La chute n’est pas un échec. L’échec est de rester là où l’on est tombé. Socrate Remerciements Je commencerai par remercier chaleureusement les Dr. Agnès Cordonnier, Dr. Daniel Fisher, Dr. Kathrin Marheinke, et le Pr. Estelle Espinos-Parrou pour m’avoir fait l’honneur de participer à mon jury de thèse et d’avoir accepté d’évaluer mon travail. Un grand merci aux sociétés Beopan, Kleiberit, Lafarge, Placoplatre, Polyprod, et Sika qui ont financé ma thèse via un mécénat d’entreprise. Merci de m’avoir offert la possibilité de continuer mes études. C’était la première fois que l’on voyait ce mode de financement à Toulouse, et j’espère que ce ne sera pas la dernière. Merci aux Dr. Florence Larminat et Dr. Patricia Kannouche, qui ont fait parties de mon comité de thèse. Merci pour vos conseils, et vos idées qui m’ont permis d’avancer. Je remercie Dr. Jean-Sébastien Hoffmann pour m’avoir accueillie dans l’équipe durant mon année de Master 2, mais également pour mon doctorat que tu as co-encadré. Merci pour ta disponibilité, et tom implication dans mon projet de recherche. Je voudrais avoir une pensée pour le Pr. Christophe Cazaux. Il a été le premier à me parler d’instabilité génétique, d’ADN polymérase spécialisée, ou de réparation. J’avais beaucoup aimé ces cours, qui d’ailleurs m’ont donné envie de postuler en master 2 dans l’équipe. Un grand merci pour tout. Il va beaucoup nous manquer. Un merci tout particulier au Dr. Marie-Jeanne PILLAIRE, ma co-directrice de thèse. Merci pour ton soutien indéfectible, ton engagement dans mon projet de recherche, et ta confiance. Tu as toujours cru en moi, et tu m’as toujours poussé vers le haut. Merci pour ta disponibilité pour parler d’un résultat, d’un protocole, du projet, mais aussi quand ça n’aller pas pour moi. J’ai eu beaucoup de chance de t’avoir eu comme encadrante. Tu m’as beaucoup appris !! Un très grand merci pour tout ! Merci au Dr. Marlène Dufresnes pour ces conseils sur les expériences d’ubiquitination, qui m’ont permis de commencer vite ce projet. Merci à l’ensemble de l’équipe, pour cette ambiance chaleureuse, et l’entraide qui règne dans le labo. J’ai eu plaisir à travailler avec vous au cours de ces années. Merci à Valérie, pour être toujours disponible pour discuter un résultat,un papier, un protocole, ou donner un conseil avisé Merci à Rémy, toujours disponible pour donner des idées ou un protocole. Un grand merci aux thésards de l’équipe, pour cette super ambiance, cette entraide mutuelle, mais aussi pour tous ces apéros, et ces soirées ! Merci à Laure, toujours là pour discuter, et pour m’avoir fait découvrir les meilleurs mojitos de Toulouse ! Bon courage pour la soutenance. Merci à Théo, toujours à l’affut des nouveaux papiers!! Merci à Srdana, pour ta bonne humeur dans le bureau ! Un clin d’œil à Elodie, qui commence, tout ira bien tu verras ! Merci à Marina, qui reprend le projet ! Merci pour ces derniers mois, ça m’a fait plaisir de travailler avec toi !! Mène- le projet à bien et n’oublie pas de toujours avoir le power patate ! (Je t’en fais don !!!) Merci également aux anciens de l’équipe Anne VF, Laure D, Anfina, Ivan, ça m’a fait plaisir de vous revoir le jour J ! Merci à AnneSo anciennement membre de la dream team, pour ces années de bureaux communs où régnaient une très bonne ambiance, et ça fait toujours plaisir de te revoir quand tu reviens sur Toulouse. Et enfin, un grand merci à tous pour mon calendrier 2016 !! Vous m’avez envoyé du rêve ! Un grand merci à mes copines, mes chéries, mes futures bridesmaids : Axelle, Marie et Mélissa. Vous êtes tellement parfaites, géniales, je suis chanceuse d’avoir des amies comme vous. Un gigantesque merci pour votre soutien sans faille, pour cette amitié incroyable qui nous unit et qui, je l’espère, durera toujours (je nous vois bien raconter nos exploits à nos petits-enfants), merci pour me comprendre aussi bien, être présentes dans les moments importants quoi qu’il arrive, mais aussi pour toutes ces soirées enflammées au Wallace, pour tous nos rires, fous-rires, pour vos réactions à l‘annonce du mariage, pour cette complicité, pour tous nos souvenirs, et tous ceux qu’ils restent à venir ensemble. Une année pleine d’émotion se profile, et j’ai hâte d’en partager les moindres détails avec vous. Je vous aime !!! Merci à Charly pour toutes ces années à avoir tenu parfaitement le rôle de lil’bro, et à me chambrer sur le RCT (en attendant trois coupes d’Europe et un doublé). Tu pourras d’ailleurs admirer le beau stade Mayol en juillet prochain. Merci à Caroline et Renaud, pour toutes ces soirées du vendredi soir où on l’a toujours été bien reçu, et où l’on pouvait se détendre après une semaine de dur labeur ! A très vite au Havre ! Merci à Célia, Alex D, Alex B, Nicolas, Pauline, et tous ceux que j’oublie pour votre soutien, et ces moments que l’on a partagés. Un grand merci à ma famille, oncles, tantes, cousins, cousines. On dit souvent que ne choisit pas sa famille, j’ai eu de la chance au tirage. Merci pour votre soutien, et pour votre présence le jour J. Merci de tout cœur à mes mamies, vous êtes extraordinaires, et tellement fortes. Vous êtes nos piliers, merci pour ce que vous m’avez donné, et appris. Merci à ma belle-famille pour leur soutien et leur présence le jour de la soutenance, qui m’a énormément touché ! Un ENORME merci à mes parents, pour votre confiance, vos encouragements, votre soutien sans faille, pour croire, et de toujours prendre le temps de me conseiller. Vous vous êtes toujours battus pour moi, et m’avez tout donné pour réussir Je vous en serai toujours reconnaissante. Vous me manquez tous les jours ici. C’est tellement difficile pour moi de partir de la maison à chaque fois. On sera toujours tous les trois envers et contre tout. Je vous aime. Et enfin, toi, toi mon tout mon toit, Thibault ! Avec toi j’irai au bout du monde, pour toi je ferai n’importe quoi ! Un très grand merci pour tout ce que tu m’apportes au quotidien, pour être capable de me faire rire même si ça ne va pas, pour ta patience au cours de ma thèse, pour ton soutien indéfectible, et surtout pour croire en moi plus que moi-même. Notre rencontre improbable était écrite. Tu es ma bouée de secours, mon roc, mon équilibre, mon destin. Un nouveau chapitre commence pour nous, et j’ai vraiment hâte de découvrir ce qu’il nous réserve. Comment finir ces remerciements, sans voir une pensée pour mes Grand-pères… Table des matières Liste des principales abréviations Résumé Summary PARTIE I : INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I : La réplication de l’ADN chez les eucaryotes supérieurs I. L’initiation de la réplication .............................................................................................. 11 A. Mise en place des origines de réplication ................................................................................. 11 B. Régulation des origines de réplication ...................................................................................... 14 II. L’élongation de la réplication ........................................................................................... 19 A. Les facteurs de la fourche de réplication ................................................................................. 20 B. Les ADN polymérases réplicatives ............................................................................................. 22 III. La terminaison de la réplication........................................................................................ 24 CHAPITRE II: Le stress réplicatif: causes et conséquences I. Les causes du stress réplicatif ........................................................................................... 28 A. La dérégulation des facteurs de la réplication .......................................................................... 28 B. Interférence entre la réplication et la transcription ................................................................. 29 C. La réplication des ADN non-B .................................................................................................... 30 D. Les lésions de l’ADN................................................................................................................... 34 II. Les conséquences du stress réplicatif ............................................................................... 35 CHAPITRE III: Les réponses cellulaires au stress réplicatif I. Activation du checkpoint de phase S ................................................................................ 41 A. L’activation d’ATR aux fourches bloquées ................................................................................ 43 1. Le complexe ATR/ATRIP/ADNsb ............................................................................................ 43 2. L’hétérotrimère 9-1-1 et TopBP1 .......................................................................................... 44 B. II. Chk1 : effecteur du checkpoint de phase S ............................................................................... 46 1. La localisation de Chk1 .......................................................................................................... 46 2. Les fonctions de Chk1 ............................................................................................................ 48 3. La régulation de Chk1 ............................................................................................................ 52 La tolérance des dommages ............................................................................................. 56 1 A. Le contournement des lésions ou « Damage avoidance » ........................................................ 58 B. La synthèse translésionnelle ..................................................................................................... 59 1. Rôle de la mono-ubiquitination de PCNA dans la synthèse translésionelle......................... 59 2. Les modèles de la synthèse translésionnelle ........................................................................ 63 3. Le choix des ADN polymérases TLS ...................................................................................... 64 III. Les ADN polymérases translésionnelles ........................................................................... 65 A. Généralités sur les ADN polymérases de la famille Y ................................................................ 65 B. Rev1 ........................................................................................................................................... 66 C. L’ADN polymérase Iota .............................................................................................................. 68 1. Les domaines fonctionnels de pol Iota .................................................................................. 68 2. Le rôle de pol Iota dans la gestion des dommages ............................................................... 69 D. L’ADN polymérase Eta ............................................................................................................... 70 1. Les domaines fonctionnels de pol Eta ................................................................................... 70 2. Rôle de pol Eta dans le franchissement des dommages induits par les UV .......................... 70 3. Rôle de pol Eta au niveau des sites fragiles communs .......................................................... 72 E. L’ADN polymérase Zeta ............................................................................................................. 72 F. Primpol ...................................................................................................................................... 73 CHAPITRE IV: L'ADN polymérase Kappa I. Structure et domaines fonctionnels de pol Kappa ........................................................... 76 II. Les fonctions biologiques de pol Kappa ............................................................................ 79 A. Réplication de l’ADN génomique .............................................................................................. 79 B. Réplication de l’ADN endommagé et synthèse translésionnelle .............................................. 80 C. Rôle dans la réparation de l’ADN endommagé ......................................................................... 82 1. Pol Kappa et les dommages induits par les UV ..................................................................... 82 2. La réparation des ICLs............................................................................................................ 83 3. Rôle dans la recombinaison homologue ............................................................................... 83 III. Régulation de pol Kappa dans les cellules de mammifères .............................................. 84 A. La régulation de la fonction de pol Kappa ................................................................................. 84 B. Dérégulation de l’expression de pol Kappa dans les cancers : conséquences sur la stabilité génomique......................................................................................................................................... 85 PARTIE II: RESULTATS I. ADN polymérase Kappa et checkpoint de phase S ........................................................... 90 A. Découverte de l’implication de pol Kappa dans le checkpoint de phase S ............................... 90 2 1. Contexte et objectifs ............................................................................................................. 90 2. ARTICLE: “DNA polymerase κ-dependant DNA synthesis at stalled replication forks is important pour chk1 activation.” Embo Journal, 2013 ................................................................. 91 3. B. Mécanismes moléculaires reliant pol Kappa au checkpoint de phase S ................................... 94 1. Construction des mutants de pol Kappa ............................................................................... 94 2. Analyse de la formation de foyers......................................................................................... 97 3. Recrutement des mutants de pol Kappa à la chromatine ..................................................... 99 4. Effet des mutants sur la signalisation du checkpoint de phase S........................................ 101 5. Etude de l’interaction de pol Kappa avec des partenaires clés du checkpoint de phase S. 105 C. II. Conclusion ............................................................................................................................. 93 Conclusion sur le rôle pol Kappa dans le checkpoint de phase S ............................................ 110 Rôle de Pol Kappa dans la stabilisation de Chk1 en réponse à un stress réplicatif ........ 113 A. Contexte et objectif ................................................................................................................. 113 B. Pol Kappa est requise pour la stabilité de Chk1 après stress réplicatif ................................... 114 C. USP7 : un nouveau régulateur de pol Kappa........................................................................... 116 1. USP7 requis pour la stabilité de pol Kappa ......................................................................... 116 2. Interaction entre Pol Kappa et USP7 ................................................................................... 118 3. Pol Kappa régulée par ubiquitination.................................................................................. 120 4. USP7 stabilise pol Kappa dans le noyau .............................................................................. 122 D. Pol Kappa est importante pour stabiliser le complexe USP7/Chk1 ........................................ 124 E. Conclusions sur la stabilisation de Chk1 en réponse à un stress réplicatif ............................. 126 III. Rôle potentiel de pol Kappa dans des régions hétérochromatiniennes ........................ 128 A. Mise en évidence de l’interaction entre Pol Kappa et CENP-B .............................................. 128 B. Généralités sur les centromères et CENP-B ............................................................................ 129 C. Conclusion sur le rôle potentiel de Pol Kappa dans les régions d’hétérochromatine ............ 132 PARTIE III: CONCLUSION ET DISCUSSION GENERALE I. II. Pourquoi pol Kappa est-elle importante pour la phosphorylation de Chk1 ? ................ 135 A. La fonction polymérase de pol Kappa ..................................................................................... 135 B. La stabilité protéique de Chk1 requiert pol Kappa.................................................................. 136 Comment pol Kappa est recrutée à la chromatine ? ...................................................... 139 III. Implication de pol Kappa dans des séquences particulières du génome ....................... 142 IV. Les conséquences cellulaires de l’absence de pol Kappa ............................................... 143 3 ANNEXES Le domaine N-Clasp de pol kappa I. Réalisation et étude du mutant Δ-clasp68 ..................................................................... 149 II. Etude du mutant pol Kappa Δ Clasp 68 .......................................................................... 150 III. Conclusion ....................................................................................................................... 152 Matériels et méthodes I. Culture cellulaire ............................................................................................................. 155 II. Transfection de siARNs et plasmides .............................................................................. 155 III. Clonage pEGFP-C2 Kappa Δ clasp.................................................................................... 157 IV. Extraits protéiques totaux .............................................................................................. 157 V. Extraits CSK ..................................................................................................................... 157 VI. Extrait protéiques nucléaire et immunoprécipitation .................................................... 158 VII. Proximity Ligation Assay ................................................................................................. 159 VIII. Fractionnement cellulaire ............................................................................................... 160 IX. Analyse des protéines par Western Blot ........................................................................ 161 X. Ubiquitination de Pol Kappa ........................................................................................... 162 BIBLIOGRAPHIE 4 Liste des principales abréviations 8 oxoG : 8 oxoguanosine 9-1-1: Rad9-Rad1-Hus1 53BP1: p53 Binding Protein ADN: Acide DesoxyriboNucléique APC: Anaphase Promoting Complex ARN: Acide RiboNucléique ATM: Ataxia Telangiectasia Mutated ATR: ATM and Rad3 related ATRIP: ATR Interacting Protein BER: Base Excision Repair BPDE: Benzo[a]Pyrène Diolepoxide BRCA1: Breast Cancer 1 Cdc6: Cell division cycle 6 Cdk: Cyclin-dependant kinase Cdt1: Chromatin licensing and DNA replication 1 Chk1: Checkpoint kinase 1 CRL4cdt2: Cullin 4-DDB1-CDT2 DDK: Dbf4-dependant promoting kinase dNTP: Désoxyribonucléotide triphosphate G4: G quadruplex HU: Hydorxyurée MCM: Mini Chromosomal Maintenance Mono-ub: Mono-ubiquitinylé 5 NER: Nucleotide Excision Repair NLS: Nuclear Localization Signal ORC: Origin Recognition Complex PCNA: Proliferating Cell Antigen PIP: PCNA Interacting Protein Pol: Polymérase Pol TLS : Polymérase Translésionnelle Pré-IC : Complexe de pré-initiation Pré-RC: Complexe de pré-réplication RFC : Replication Factor C RPA : Replication Protein A Ub : Ubiquitinylé UBM : Ubiquitin-Binding Motif UBZ: Ubiquitin-Binding Zinc finger USP1: Ubiquitin Specific Peptidase 1 USP7: Ubiquitin specific Peptidase 7 UV: Ultra-Violet TLS: Translésion XP-V: Xeroderma pigmentosum variant 6 Résumé La réplication de l’ADN est un évènement majeur pour la cellule car elle permet la duplication fidèle du matériel génétique. Il s’agit d’une étape critique du cycle cellulaire, car les fourches de réplication rencontrent fréquemment des barrières naturelles ou des lésions d’origine endogènes (lésions oxydatives) ou exogènes (agents physiques ou chimiques), sources de cassures chromosomiques et donc d’instabilité génétique. Une des réponses à ces fourches bloquées est l’activation du point de contrôle (checkpoint) de la phase S du cycle cellulaire. Nous avons montré que l’ADN polymérase Kappa (pol Kappa), polymérase dite translesionnelle en raison de ses capacités à franchir des lésions sur l’ADN, s’avère être aussi un acteur du point de contrôle de phase S. En effet, la déplétion de pol Kappa par ARN interférence dans différentes lignées cellulaires ou par immunodépletion d’un extrait de Xénope, entraîne un défaut de phosphorylation de Chk1. Pol Kappa est impliquée dans la synthèse de brins naissants d’ADN au niveau des fourches bloquées, ce qui facilite le recrutement du complexe 9-1-1 composé des protéines Rad9, Rad1 et Hus1et permet alors, une activation correcte du checkpoint de phase S. Afin de décrypter le rôle de pol kappa, nous avons construit différents mutants et nous avons analysé leur capacité à former des foyers, à être recrutés à la chromatine et à interagir avec différents partenaires dans des conditions d’activation du point de contrôle de phase S. Nous avons pu constater que le mutant du domaine d’interaction à PCNA était incapable de former des foyers. Nous avons ensuite observé en condition de stress réplicatif, pol Kappa était recrutée à la chromatine grâce à son domaine d’interaction à PCNA et par différentes approches biochimiques, nous avons pu voir que pol kappa interagissait avec Rad9 et Chk1. Nous avons également mis en évidence qu’en l’absence de pol kappa, le taux de Chk1 dans le noyau diminuait, suggérant une régulation commune entre Chk1 et pol Kappa. En effet, nous avons démontré que pol Kappa, comme Chk1, était régulée par l’ubiquitine hydrolase USP7. En effet, l’interaction entre pol Kappa et USP7 est augmentée en condition de stress. Nous avons pu voir, qu’à l’instar de Chk1, l’absence d’USP7 entrainait une baisse du niveau de pol kappa dans le noyau. Ainsi nous proposons qu’en réponse à un stress réplicatif, pol Kappa et Chk1 soient stabilisés par un processus de dé-ubiquitination par USP7, permettant leur recrutement à la chromatine et une activation correcte du checkpoint de phase S. Parallèlement à ces travaux, des publications récentes montrent une implication possible de pol Kappa au niveau des séquences répétées. Nous avons pu mettre en évidence une interaction entre pol Kappa et Cenpb, protéine centromérique reconnaissant une séquence de 17 paires de bases dans l’ADN α-satellite. Ces résultats préliminaires suggèrent que le rôle de pol Kappa dans le checkpoint de phase S concerne notamment les régions d’hétérochromatine. L’ensemble des résultats obtenus montre l’importance de pol Kappa dans le maintien de la stabilité génomique, par son rôle dans le checkpoint de phase S, et par son implication dans la régulation de Chk1 en condition de stress réplicatif. 7 Summary DNA replication is a major event for cells which allow the faithful duplication of genetic material. It is a critical step of cell cycle, because replication forks encounters frequently naturals barriers (non B-DNA structures), exogenous lesion (chemicals agents), or endogenous damage (oxydatives lesions). These different barriers can be the source of chromosome breakage and genetic instability. To overcome the stalled forks, cells have evolved two major mechanisms: the induction of ATR replication checkpoint pathway and the recruitment of specialized DNA polymerase to perform translesion synthesis. This two pathways are essential to maintain genomic stability. Human DNA polymerase Kappa (pol Kappa), the most conserved specialized DNA polymerase, is best known to participate to translesion synthesis. Recently, we have shown that pol kappa has also a crucial role in the S-phase checkpoint activation. Indeed, pol Kappa is implicated in the synthesis of short DNA intermediates at the stalled forks, facilitating the recruitment of 9-1-1 clamp, and is required for an optimal phosphorylation of Chk1, the main effector of the s-phase checkpoint. Durant my PhD thesis, I explored the molecular mechanisms underlying this newly identified role. We have constructed several pol kappa mutants, and we have observed that in the PCNA binding domain is required to form foci in response to replication stress. We have also evidenced the requirement of this domain for pol Kappa recruitment on chromatin. By different experimental approaches, we have unveiled that pol Kappa, Rad9 and Chk1 form a complex. The absence of pol Kappa leads to a decrease of the Chk1 protein level decreased in the nucleus, suggesting a potential common regulation between pol Kappa and Chk1. Based on this observation, we have studied how pol Kappa is regulated upon a replication stress. We found that pol Kappa seems to be regulated by USP7, an ubiquitin hydrolase known to regulate Chk1. We have demonstrated an interaction between pol Kappa and USP7, which is stimulated after replication stress. Moreover, USP7 depletion leads to a decrease of pol Kappa level in the nucleus, suggesting that de-ubiquination of pol Kappa could to be a prerequisite for its checkpoint function and its stability. Furthermore, recent publications have shown a potential implication of pol Kappa in the replication of repeated sequences. Preliminary results revealed an interaction between pol Kappa and Cenpb, a centromeric protein that recognizes and binds a 17 nucleotides sequence in the centromeric α-satellite DNA. These data suggests an implication of Pol Kappa in the replication of heterochromatin regions. Taken together these data highlight an important role of Pol Kappa in managing the s-phase checkpoint response through the regulation of Chk1 status 8 Partie I : Introduction générale Partie I : Introduction générale 9 Partie I : Introduction générale 10 Partie I : Introduction générale Chapitre I : La réplication de l’ADN chez les eucaryotes supérieurs Chaque cycle cellulaire est témoin de la division d’une cellule-mère en deux cellulesfilles. Cependant, avant cette division, la cellule-mère a besoin de dupliquer fidèlement son matériel génétique. La machinerie de réplication nommée réplisome se compose d’un grand nombre de protéines qui sont finement régulées et coordonnées afin d’assurer la duplication fidèle et unique du génome, préambule obligatoire à la ségrégation des chromosomes. La réplication s’initie aux origines de réplication, puis progresse de manière bi-directionnelle et semi-conservative le long des chromosomes, cette étape d’élongation se termine lors de la rencontre des fourches de réplication (LEHMAN et al., 1958 ; BESSMAN et al., 1958). I. L’initiation de la réplication A. Mise en place des origines de réplication Parmi toutes les origines présentes dans le génome, entre 30 000 et 50 000 sont activées de manière séquentielle au cours de la phase S du cycle cellulaire. L’activation des origines de réplication permet l’ouverture de la double hélice d’ADN, afin d’en séparer les deux brins, et permettre l’accès à la machinerie de réplication. La mise en place des origines de réplication commence à la transition entre les phases M et G1 du cycle cellulaire. L’hexamère ORC (Origin Recognition Complex 1-6) se lie sur l’origine de réplication en début de G1, où il sert de plateforme pour le recrutement de cdt1 (Chromatin licencing and DNA replication factor 1) et de cdc6 (cell division cycle gene 6). Ces deux protéines vont faciliter le chargement des hélicases MCM 2-7 (mini chromosome maintenance) au niveau des origines de réplication (pour revue Leman et Noguchi, 2013) (Maiorano, Moreau, et Méchali, 2000) (Remus et al., 2009). L’ensemble de 11 Partie I : Introduction générale ces protéines forme alors le complexe de pré-RC (pré-Replication Complex) (fig 2). A cette étape, l’origine de réplication est dite « licensed », ou prête à être activée. A la transition G1/S, le complexe pré-RC est activé pour former le complexe pré-IC (pre-Initiation Complex). Cette activation est due à l’action des kinases CDK (cycleDependant-Kinase) et DDK, appelé aussi, cdc7-Dbf4, (Dbf4-Dependant-kinase) (Nougarède et al., 2000 ; Zou et Stillman, 2000). Elles vont faciliter le chargement de cdc45 et du complexe GINS (composé de Sld5, Psf1, Psf2, Psf3) (Takayama et al., 2003). 12 Partie I : Introduction générale 13 Partie I : Introduction générale MCM-cdc45-GINs forment alors le complexe CMG (Moyer, Lewis, et Botchan, 2006) , qui stimule l’activité de de l’hélicase MCM 2-7 (Ilves et al., 2009). Cdc45 permet le recrutement des ADN polymérases α, δ, et ε. La protéine MCM 10 est aussi recrutée, elle faciliterait l’ouverture la double hélice (Walter et Newport, 2000). A ce moment, l’origine est dite activée ou « fired », l’ouverture et le déroulement de l’ADN commence alors. B. Régulation des origines de réplication Comme la cellule se divise, l’information génétique qu’elle contient doit être transmise à la génération suivante. Pour maintenir l’intégrité du génome, la réplication doit être complète et non redondante à chaque cycle cellulaire. Pour cela, la cellule a mis en place des mécanismes de régulation qui préviennent la re-réplication, c’est-à-dire la réutilisation d’une origine déjà activée. En effet la re-réplication conduit à l’induction d’un stress réplicatif et peut être vecteur d’instabilité génétique. Les protéines soumises à une régulation stricte afin d’éviter la re-réplication sont : ORC, cdc6, et cdt1. Après initiation de la réplication, la protéine Orc1 du complexe ORC est ubiquitinylée sur la chromatine entrainant sa dégradation par le protéasome (Méndez et al., 2002). Puisque la présence de toutes les protéines ORC est requise pour le recrutement des MCM, la dégradation de Orc1 empêche donc l’origine de se réinitier. Chez les eucaryotes supérieurs, l’essentiel de la régulation concerne cdt1 (Fig 3). En effet, l’expression de cdc6 semble stable au cours du cycle cellulaire. Au cours de la phase S, cdc6 est phosphorylée par cycline A/cdk2, la protégeant de la dégradation, elle est exportée vers le cytoplasme par crm1 afin de limiter sa présence dans le noyau (Kalfalah et al., 2015). 14 Partie I : Introduction générale La seule surexpression de cdt1 dans des cellules humaines entraine une reréplication. Cdt1 est phosphorylée par le complexe cycline A/cdk2 avant la formation du préIC (Fig 2), ce qui conduit à sa reconnaissance par l’E3 ubiquitine ligase SCFSKP2, et à sa dégradation par le protéasome (pour revue (Blow et Dutta, 2005) . Il existe une autre voie de dégradation de cdt1, dépendante de la réplication. Cdt1 possède un domaine d’interaction à PCNA (facteur de processivité des polymérases réplicatives), ce qui entraine sa liaison à 15 Partie I : Introduction générale PCNA pendant la réplication. Il est reconnu par l’E3 ubiquitine ligase Cul4-Ddb1ᶜᵈᵗ², ce qui mène à sa dégradation par le protéasome (Nishitani et al., 2001) . Cdt1 peut être inhibée par la protéine géminine, durant la phase S et G2. Elle protège cdt1 de l’ubiquitination, et permet son accumulation en G2 et M sous forme inactive. En fin de mitose, la géminine est dégradée sous l’impulsion d’APC (Anaphase Promoting Complex) ce qui libère l’activité de cdt1 et permet le chargement des MCM. La géminine joue un rôle majeur dans l’inhibition de la re-réplication (Fig 4). La déplétion d’Emi1, un inhibiteur de l’activité du complexe APC/C durant la phase S et la phase G2, cause de la re-réplication. L’activation d’APC aboutit à la dégradation de la géminine, de la cycline A, et de la cycline B1, ce qui cause de la re-réplication dépendante de l’activation cdt1, et l’inactivation de cdk2/cycline A, et cdk1/cycline B1 (Machida and Dutta, 2007). La régulation par les CDK joue un rôle prépondérant dans la régulation des origines de réplication. En effet, il a été montré chez S. pombe que l’inactivation de CDK1 ou de la cycline mitotique cdc13 en G2 permettait une forte re-réplication de l’ADN durant un seul 16 Partie I : Introduction générale cycle cellulaire (Broek et al., 1991; Hayles et al., 1994) . Ce qui indique que le re-chargement de MCM2 a lieu en G2, quand l’activité CDK est inhibée. Il a également été montré chez S. cerevisae que CDK1 était requis pour la transition du complexe pré-RC vers le complexe préIC (Dahmann et al., 1995). De plus, les CDKs promeuvent l’export nucléaire de cdt1 et MCM 2-7 durant la phase S, G2 et en mitose précoce, prévenant leur accès à l’ADN. L’inhibition de tous ces contrôles aboutit à de la re-réplication (Blow et Dutta, 2005). Les études menées sur les levures ont montré que l’initiation de la réplication prenait place au niveau de séquences spécifiques. En effet, la réplication automone d’un plasmide a été trouvée conduite par une séquence de 200 paires de bases (bp), chez S. cerevisiae. Cette séquence est nommée ARS, « Automonously Replication Sequence ». Elle contient une séquence consensus de 11 à 17 bp appelé ACS (ARS Consensus Sequence), qui sera par la suite reconnue par ORC afin de former le pré-RC (pour revue (Renard-Guillet et al., 2014)). Le positionnement des nucléosomes autour des origines semble être important. Les ACS se trouvent dans des régions appauvries en nucléosomes (NDR Nucleosome depletion region) (Berbenetz, Nislow, et Brown, 2010 ; Eaton et al., 2010), ce qui faciliterait la fixation du complexe ORC, mais aussi influerait sur le bon repositionnement des nucléosomes environnants. Chez S. pombe, les origines de réplication sont riches en A/T. De façon cohérente, l’homologue d’Orc4 chez S. pombe possède un motif « A-T hook », requis pour la reconnaissance des origines (Chuang et Kelly, 1999). Chez les métazoaires, aucune séquence spécifique n’a été retrouvée. Cependant, récemment, la présence de motifs riche en G, OGRE (Origine G-Rich Repeat Element), a été reportée (Cayrou et al., 2011) en amont des origines de réplication. Il est proposé que ces séquences OGREs forment des G-quaduplex. Les G-quadruplex se composent de plusieurs plateaux comprenant 4 guanines reliés par des ponts hydrogènes. En effet, les G-quadruplex ont été retrouvés largement associés aux origines de réplication chez l’homme (Besnard et al., 2012). Des études à grande échelle ont montré un chevauchement entre les origines de réplication et les ilôts CpG (Cadoret et al., 2008 ; Cayrou et al., 2011), dans des lignées cellulaires humaines et murines. Ces résultats coïncident parfaitement avec la présence de motifs OGREs au niveau des origines de réplication. La méthylation des ilôts CpG pourrait 17 Partie I : Introduction générale avoir un rôle dans la régulation des origines de réplication. En effet, il apparait que les ratios d’initiation de la réplication sont associés à la présence de méthylation sur les ilôts CpG, mais ne sont pas compatibles avec les évènements de transcription (Martin et al., 2011), car La méthylation des îlots CpG est connue pour être une marque répressive pour la transcription. L’activation des origines de réplication est contrôlée par un programme temporel (le timing de réplication), c’est-à-dire que les origines de réplication s’activent dans un ordre établi. Le timing de réplication est mis en place en tout début de G1 au TDP (Timinig Decision Point) (Dimitrova et Gilbert, 1999). Le timing de réplication est très conservé au cours de l’évolution. Les études comparatives entre l’humain et les souris montrent une très grande conservation du timing de réplication (Yaffe et al., 2010). Les origines ne sont pas toutes activées à chaque cycle cellulaire. Une question se pose alors : Comment sont choisies celles qui s’activent ? Les études penchent vers le modèle « stochastique contrôlé » où la probabilité d’activation serait fonction du contexte génomique (Raghuraman et Brewer, 2009). Ce modèle expliquerait pourquoi les origines sont mises en place en G1, mais activées seulement en phase S. Par exemple, l’assemblage de l’enveloppe nucléaire, incluant les lamines, aurait un impact sur le timing de réplication. En effet, l’assemblage doit être complet pour le repositionnement des domaines chromosomiques. Les facteurs recrutés sur des sites spécifiques de ces domaines créeraient un microenvironnement qui modulerait la formation des pré-RC (Dimitrova et Gilbert, 1999). Des expériences in vitro chez le Xénope montrent qu’à l’échelle du simple réplicon ou du cluster de réplication, le timing de réplication est aléatoire, car les séquences répliquées précocement ne coïncident pas entre deux cycles cellulaires consécutifs. Néanmoins, le timing de réplication de larges domaines n’est pas complètement stochastique puisque les foyers de réplication coïncident entre deux phases S consécutives précoces (Labit et al., 2008). La protéine Rif1 (Rap Interacting Factor 1) a été découverte comme étant un régulateur du timing de réplication chez S. pombe. Rif1 est capable de réguler positivement ou négativement l’activation des origines, c’est-à-dire que sa présence ou son absence sur la chromatine influe sur le moment où l’origine s’active. En effet, les domaines répliqués en début de phase S peuvent être répliqués en fin de phase S, et inversement dans les mutants 18 Partie I : Introduction générale déplétés en Rif1. Le site de liaison de Rif1 est distribué dans des régions intergéniques, le long du génome de S. pombe. Ces régions sont proches d’origines activées tardivement en phase S (Hayano et al., 2012). Bien qu’étant un régulateur du timing de réplication, l’absence de Rif1 n’entraîne pas de défaut de formation du pré-RC. Récemment, mon équipe d’accueil a mis en évidence un nouveau régulateur du timing de réplication, l’ADN polymérase Theta (pol θ), une ADN polymérase spécialisée de la famille A. Pol θ est recrutée à la chromatine, en début de phase G1, où elle participe à la formation du complexe pré-RC. De plus, elle interagit avec les protéines Orc2 et Orc4 appartenant au complexe ORC. Elle régule le recrutement des MCM, puisque son absence entraîne une augmentation des MCM sur la chromatine. Pol θ et Rif1 ont un profil de recrutement similaire sur la chromatine en G1. L’absence de pol θ n’entraîne pas de diminution du niveau cellulaire de Rif1, ni de défaut de son recrutement à la chromatine. De façon intéressante, l’absence de pol θ entraine une modification du timing de réplication (Fernandez-Vidal et al., 2014) . II. L’élongation de la réplication Après l’initiation aux origines de réplication, l’étape d’élongation débute. Les hélicases chargées, au moment de la formation du complexe pré-RC, vont dérouler l’ADN, ce qui permet aux polymérases réplicatives associées à leur facteur de processivité PCNA d’accéder à la matrice d’ADN. Une hélicase supplémentaire, MCM8, vient s’ajouter afin de faciliter la progression du réplisome, notamment en cas de perturbation de la réplication (Lutzmann et al., 2012). Les ADN polymérases réplicatives sont capables de répliquer l’ADN dans le sens 5’→3’. Sur le brin continu, la réplication sera directe, et sur le brin retardé, la réplication se fait de façon discontinue, il y a génération de multiples fragments, les fragments d’Okazaki (Okazaki et al., 1968) 19 Partie I : Introduction générale A. Les facteurs de la fourche de réplication Après activation des origines de réplication, les ADN hélicases commencent à dérouler l’ADN, ce qui génère de l’ADN simple brin (ADNsb), qui est recouvert par une protéine affine pour l’ADN, RPA (Replication Protein A). RPA est composée de 3 sous-unités, la sous unité 70kDa dans laquelle se trouve le site de liaison à l’ADN, la sous-unité 32kDa, et la sous-unité 14kDa (Wold, 1997) . Les ADN polymérases réplicatives ont besoin de nombreux facteurs afin de répliquer l’ADN. En effet, la conformation des ADN polymérases réplicatives ne leur confère pas une interaction stable avec l’ADN. Pour renforcer cette interaction, des pinces de glissements 20 Partie I : Introduction générale (sliding clamp) ont été conservées au cours de l’évolution, et elles promeuvent la processivité des ADN polymérases. Figure 6 : Structure de PCNA PCNA est un homotrimère. Chaque monomère est représenté par une couleur. Issue (Carrasco-Miranda et al., 2014) Chez les eucaryotes, la pince de glissement PCNA (Proliferating Cell Nuclear Antigen) est un homotrimère qui forme un anneau autour de l’ADN. Elle interagit en 3’ de l’amorce d’ARN/ADN, et permet l’orientation des ADN polymérases. La stabilisation des ADN polymérases par PCNA stimule significativement leur processivité (jusqu’à 1000 fois) (Prelich et al., 1987). PCNA est donc un facteur essentiel de la réplication, mais aussi une plateforme d’interaction commune dans de multiples processus (réparation de l’ADN, signalisation du checkpoint). PCNA doit être chargé au niveau des fourches de réplication. Sur le brin continu, il n’est chargé qu’une seule fois au niveau de l’origine mais sur le brin retardé, PCNA est constamment chargé et déchargé de la chromatine. Le chargement de PCNA est effectué par le complexe RFC (Replication Factor C), qui inclut Rfc1, Rfc2, Rfc3, Rfc4 et Rfc5. RFC est capable de reconnaitre en 3’, la jonction amorce/ADN et de recruter par hydrolyse de l’ATP, PCNA au niveau de ces jonctions (pour revue Moldovan, Pfander, et Jentsch, 2007) . PCNA subit de nombreuses modifications post-traductionnelles comme l’ubiquitination, des phosphorylations, de sumoylations, ou des acétylations (pour revue Moldovan, Pfander, et Jentsch, 2007)). PCNA possède 6 lysines dans ces régions N-terminale et C-terminale qui peuvent être acétylées. L’acétylation de PCNA joue un rôle dans la réplication de l’ADN, puisque PCNA acétylé présente une plus forte affinité pour pol δ 21 Partie I : Introduction générale (Naryzhny et Lee, 2004). Il a été montré dans des cellules CHO (Chinese Hamster Ovarian) qu’il existait trois isoformes de PCNA avec différents statuts d’acétylation. PCNA peut être également sumoylé sur la lysine K164, la même que pour l’ubiquination, durant la réplication non perturbée. La sumoylation de PCNA est médiée par l’E2- enzyme de conjugaison Sumo spécifique Ubc9 et l’E3 sumo ligase Siz1. La sumoylation de PCNA sur la lysine K164 est retrouvée chez la levure, dans les cellules de poulet DT40, et dans les extraits de Xénope. Il est montré que PCNA-sumo prévient la recombinaison et favorise la voie de tolérance des dommages dépendante du complexe Rad6/Rad18 (Shaheen et al., 2010) . La sumoylation de PCNA sur la lysine K164 est également retrouvé dans les cellules humaines, néanmoins sont rôles est encore en débat. Il est proposé que PCNA-sumo prévienne la formation de cassures doubles brins si la fourche est bloquée par une lésion, mais également en inhibant la conversion de la fourche régressée en une cassure simple brin de l’ADN (Gali et al., 2012). Les autres modifications post-traductionnelles de PCNA seront développées plus tard dans l’introduction. B. Les ADN polymérases réplicatives Dans les cellules humaines, il existe 15 ADN polymérases. Ces ADN polymérases sont classées en famille en fonction de leur homologie de séquences (Tableau 1) H. Sapiens S. Cerevisae S. Pombe Lambda Lambda Lambda Theta Alpha Alpha Alpha FamilleB Delta Delta Delta Epsilon Epsilon Epsilon Zeta Rev3 Rev3 Iota Famille Y Kappa Kappa Eta Rad30 Eta Rev1 Rev1 Rev1 Lambda Lambda Famille X Beta Mu Pol 4 Sigma Sigma Sigma Tdt Tableau 1 : Familles des ADN polymérases classées en fonction de leur homologie de séquences ou structures (Adapté (Burgers et al., 2001)) Famille A 22 Partie I : Introduction générale Les ADN polymérases réplicatives, pol α, polδ, et pol ε, appartiennent à la famille B des ADN polymérases et elles catalysent la réplication du génome nucléaire. Toutes ADN polymérases connues adoptent une conformation similaire à une main, où chaque domaine est important pour sa fonction, et représenté par (Fig 7) (Steitz, 1998) : - La paume, où se trouve le domaine catalytique - Le pouce, interagit avec l’ADN et facilite sa processivité - Les doigts qui permettent un positionnement correct de la matrice et l’incorporation des nucléotides (pour revue (Johansson et Dixon, 2013)). Pol α, également appelé la primase, est chargée sur l’ADN durant la formation du pré-IC. Elle est capable d’amorcer la réplication grâce à la synthèse d’une amorce ARN/ADN. Cette enzyme est constituée de 4 sous-unités, dont les sous-unités p180 et p48 contenant respectivement l’activité ADN polymérase et l’activité primase. A chaque départ de réplication, elle est capable de synthétiser un fragment court d’ARN de 10bp, puis de l’étendre en ajoutant environ 20 nucléotides, (Fig 5). Pol α va générer une seule amorce sur le brin continu, et une amorce (environ tous les 1000bp) pour chaque fragment d’Okazaki, sur le brin retardé (Maga et al., 2001 ; Hubscher, Maga, et Spadari, 2002). Polδ et polε sont composées de 4 sous-unités chacunes : p125, p66, p50, p12 pour polδ, et p261, p59, p17, p12 pour polε. Les plus grosses sous-unités portent l’activité catalytique et l’activité correctrice exonucléase 3’→5’ (Liu et al., 2000). Cette activité exonucléase permet de corriger l’insertion d’un nucléotide mal apparié (McCulloch et Kunkel, 2008). Pol δ réplique l’ADN sur le brin retardé (Nick McElhinny et al., 2007), tandis 23 Partie I : Introduction générale que pol ε a été montré comme étant la polymérase participant à la synthèse du brin continu (Pursell et al., 2007). Ces ADN polymérases sont très fidèles, grâce à leur site catalytique discriminant et à leur activité exonucléase. Elles génèrent une substitution ou une insertion/délétion pour 10 000 insertions correctes. Polα ne possède pas d’activité correctrice exonucléase 3’→5’, ce qui explique sa plus faible fidélité. Cependant, il est à noter que polδ pourrait participer à la correction des erreurs de polα sur le brin retardé (Pavlov et al., 2006). L’activité exonucléase 3’→5’ apparait comme un garant de la stabilité génétique. Les polδ et polε ont un taux très faible de mésappariement comparé aux taux obtenus avec ces mêmes polymérases mutées. Il est intéressant de noter, que l’absence d’activité exonucléase augmente la probabilité de développer un cancer. En effet, des études montrent que des souris ayant l’activité exonucléase de polδ mutée ont une espérance de vie plus courte, et présentent une mutagénèse spontanée augmentée, se traduisant par une probabilité élevée de développer tous type de cancer (Goldsby et al., 2001). Chez l’homme, il a été montré que l’apparition de cancers était corrélée avec des mutations dans l’activité exonucléase de polδ (Palles et al., 2013) . III. La terminaison de la réplication Comme dit précédemment, la synthèse d’ADN par polδ sur le brin retardé génère des fragments, dits les fragments d’Okazaki. Polδ réalise la synthèse d’ADN d’un fragment d’Okazaki, jusqu’à l’amorce ARN/ADN du fragment précédent. Elle déplace la partie ARN, ce qui entraîne la formation d’une extrémité battante. L’endonucléase FEN1 (Flap EndoNuclease 1) entre alors en jeu (Fig 5), et clive l’amorce ARN du fragment d’Okazaki. La ligase I (LigI) relie la brèche formée entre les deux brins de fragments d’ADN. Parfois, le déplacement de l’amorce d’ARN par polδ est plus importante, la brèche formée entre les deux fragments est plus importante, recouverte par RPA. La brèche sera clivée par Dna2, une hélicase/endonucléase, générant une extrémité plus courte, avec laquelle FEN1 procédera de façon identique à la première situation (pour revue Leman et Noguchi, 2013). 24 Partie I : Introduction générale La terminaison de la réplication est établie, lorsque deux fourches de réplication se rencontrent. Les réplisomes sont alors dissociés de la chromatine par des mécanismes encore inconnus. Cependant, dans des extraits de Xénope, il a été montré que MCM-BP (nouveau facteur de liaison au MCM) participerait au déchargement des MCM 2-7 en fin de phase S (Nishiyama, Frappier, et Méchali, 2011). Des études, réalisées dans des extraits de Xénope et de levure S. Cerevisae, montrent que l’ubiquitination du complexe CMG est requise pour la terminaison de la réplication. Chez le Xénope, il a pu être montré que la poly-ubiquitination de Mcm7 sur la lysine K48 de l’ubiquitine, précédait le désassemblage de l’hélicase active de la chromatine durant la terminaison de la réplication. Ce désassemblage requiert l’action des protéines p97/VCP/cdc48, en effet, l’expression de la forme inactive de p97 prolonge l’association de l’hélicase réplicative sur la chromatine, et l’accumulation de la forme ubiquitinylée de MCM7 sur la chromatine (Moreno et al., 2014) . Ce mécanisme est conservé, et retrouvé chez la levure S.Cerevisae. Les auteurs ont pu mettre en évidence, in vivo, l’ubiquitination de MCM7 par l’ubiquitine ligase SCFdia2 mène au désassemblage du complexe CMG de façon dépendante de cdc48/p97. En effet, cdc48 est requis pour séparer le complexe CMG ubiquitinylé en 3 parties. Une fois séparé du complexe GINs et de cdc45, MCM2-7 est moins stable et donc déchargé de l’ADN nouvellement répliqué (Maric et al., 2014) . 25 Partie I : Introduction générale 26 Partie I : Introduction générale Chapitre II : Le stress réplicatif : causes et conséquences La réplication fidèle de l’ADN est un challenge pour les cellules. L’avancée des ADN polymérases réplicatives peut être perturbée ou compromise par la dérégulation de facteurs de la réplication, ou par la présence d’obstacles de diverses natures (Fig 8). La définition du stress réplicatif se réfère à la situation, qui engendre le ralentissement ou l’arrêt de la réplication, et donc le ralentissement ou à l’arrêt des fourches de réplication (Gelot, Magdalou, et Lopez, 2015 ; Zeman et Cimprich, 2014). En conséquence, le stress réplicatif peut mener à des effondrements de fourches de réplication, provoquant de l’instabilité génétique. Le stress réplicatif est d’ailleurs retrouvé dans les étapes précoces de la tumorigénèse (Gorgoulis et al., 2005 ; Bartkova et al., 2005 ; Burrell et al., 2013 ; Flach et al., 2014). Cependant, ces perturbations de la réplication sont prises en charge par des voies de signalisation, comme la voie ATR/Chk1 ou les voies de tolérance des dommages. Ces mécanismes préviennent l’instabilité génétique. Nous détaillerons ces mécanismes de réponses dans le chapitre III. 27 Partie I : Introduction générale I. Les causes du stress réplicatif A. La dérégulation des facteurs de la réplication De nombreux facteurs sont nécessaires pour une réplication correcte et fidèle. La variation du pool de nucléotides, des modifications des composants de la machine de réplication, ou encore des histones sont des sources du stress réplicatif (Fig 8). Le pool de dNTPs est un facteur limitant de la réplication. La ribonucléotide diphosphate réductase (RNR) qui transforme les ribonucléotides en déoxyribonucléotides (dNTP), est la cible d’une drogue, l’hydroxy-urée (HU). La modulation du pool de dNTPs altère la dynamique de la réplication (Anglana et al., 2003) en ralentissant des fourches de réplication, et une diminution du taux d’activation des origines de réplication (Poli et al., 2012 ; Wilhelm et al., 2014). Il a été proposé que le nombre de fourches de réplication actives dépende de la quantité limitante de dNTPs pour chaque cycle cellulaire (Petermann et al., 2010). Cependant, la surexpression de la RNR protège contre le stress réplicatif. Dans des cellules sur-exprimant la RNR, après traitement provoquant des lésions sur l’ADN, le taux de progression des fourches de réplication est identique à celui de cellules sauvages non traitées (Poli et al., 2012). Il est intéressant de noter que la modulation du pool de nucléotides est retrouvée dans les étapes précoces de la tumorigenèse (Bester et al., 2011 ; Gad et al., 2014) . Le mauvais assemblage du complexe pré-RC peut être une source de stress réplicatif. En effet, la dérégulation des protéines, cdc6, cdt1, ORC, et MCM, peut entraîner une reréplication, et générer du stress réplicatif. Un excès d’activation des origines de réplication peut également être une source de stress réplicatif, notamment, par la consommation excessive de certains de ces facteurs, comme RPA. Le pool de RPA devient alors limitant, les nouveaux ADN simples brins générés ne peuvent pas être protégés par RPA, ce qui provoque des cassures de l’ADN ou des effondrements de fourches de réplication. Cependant, ce phénomène peut être inversé par la surexpression de RPA (Toledo et al., 2013). La dérégulation des complexes CDK/cyclines peuvent promouvoir le stress réplicatif. Le complexe CDK2/cycline E est requis por la transition G1/S. La surexpression de la cycline E induit du stress réplicatif en dérégulant la progression du cycle celluliare, mais aussi en 28 Partie I : Introduction générale perturbant la réplication. En effet, la surexpression de la cycline E aboutit à une augmentation des origines activées. Les fourches de réplication seront ralenties à cause d’une diminution du pool de dNTPS. Ce ralentissement pourrait être à l’origine de collision avec la machinerie de transcription (Jones et al., 2013). La réplication de l’ADN requiert une grande quantité d’histones. Les nucléosomes parentaux sont dissociés en aval de la réplication et restaurés sur les brins filles avec des nouvelles histones synthétisées (Groth et al., 2007 ; Alabert et Groth, 2012). Il a été montré que le défaut d’assemblage des nucléosomes nouvellement synthétisés entraînait un ralentissement des fourches de réplication et inhibait le déchargement de PCNA sur la chromatine (Mejlvang et al., 2014), faisant des nucléosome un régulateur de la réplication et de la stabilité génétique. La courte privation en nucléosomes ralentit les fourches de réplication, mais n’active pas les voies de réponses aux barrières de fourches et répriment la formation d’ADN simple brin, ce qui permettrait de donner du temps à l’assemblage des nucléosomes de rattraper la réplication. Cependant, la suppression persistante des nucléosomes, peut mener à un stress réplicatif. B. Interférence entre la réplication et la transcription La transcription et la réplication sont deux mécanismes ayant pour matrice l’ADN. Chez les bactéries, les gènes fortement transcrits sont majoritairement transcrits dans le même sens que la réplication afin d’éviter les collisions entre les deux machineries. Chez les eucaryotes, le nombre important d’origine de réplication compliquent ce phénomène. Bien qu’il existe une ségrégation spatiale et temporelle de ces deux mécanismes (Wei et al., 1998), il arrive que la réplication et la transcription interfèrent, ce qui cause un stress réplicatif (Aguilera et García-Muse, 2013). Il a été proposé que ce stress réplicatif puisse être dû à la présence d’hybride ADN/ARN, que l’on appelle des R-loops. Le brin d’ARN naissant peut se rehybrider, de façon inappropriée, avec le brin d’ADN matrice, générant un hybride ADN/ARN et un ADN simple brin. Ce triple brin d’acide nucléique interfère avec la réplication et cause de l’instabilité génétique (pour revue (Aguilera et García-Muse, 2012)). 29 Partie I : Introduction générale Il existe des voies pour éviter la collision avec la machinerie de transcription et pour résoudre les R-loops. La convergence de la réplication et la transcription entraîne des contraintes topologiques de l’ADN, qui sont résolues par l’action des topoisomérases 1 et 2. La RNAse H est capable de digérée la portion ARN d’un hybride ADN/ARN (Huertas et Aguilera, 2003) et l’hélicase Senataxine est capable de dérouler un hybride ADN/ARN (Alzu et al., 2012). La perturbation de ces systèmes augmente la probabilité de collision et de formation des R-loops, ce qui induit un blocage des ADN polymérases réplicatives et, par conséquent une augmentation de l’instabilité génétique. Une autre voie de réponse aux R-loops a été mise à jour récemment. Il a été montré qu’un facteur appartenant la famille de la senataxine, aquarius, était requis pour la résolution des R-loops. En effet, l’extinction d’aquarius entraîne une augmentation des dommages à l’ADN, ainsi qu’une augmentation des R-Loops. Il a, également été montré, que la résolution de ces R-Loops étaient dépendante de la réparation par excision de nucléotides couplé à la transcription. En effet, la déplétion de l’endonucléase XPG, appartenant la voie du TC-NER (Transcription coupled- Nucleotide Excision Repair), entraîne une augmentation des R-Loops. Bien que cette réponse semble indépendante du blocage des fourches de réplication, Il est possible qu’elle agisse directement au niveau du R-Loop de façon coordonnée avec la réplication (Sollier et al., 2014). Des dysfonctionnements du mécanisme d’épissage de l’ARN peuvent aussi être à l’origine de collision entre la machinerie de transcription et la machinerie de la réplication (Zeman et Cimprich, 2014). C. La réplication des ADN non-B Depuis la découverte de la structure de l’ADN par Watson et Crick en 1953, il a été démontré qu’il existait au moins 10 conformations de l’ADN, la forme majoritaire, l’ADN-B et des conformations alternatives, que l’on appelle les ADN-non B. Ces conformations ne sont pas faîtes au hasard, mais sont dépendantes de la séquence d’ADN. Ces ADN-non B affectent la réplication de l’ADN et par conséquent la stabilité du génome. 30 Partie I : Introduction générale Les ADN-non B se forment au niveau de séquences répétées, comme les séquences répétées inversées, les répétitions en miroir, ou au niveau des répétitions directes. Les séquences répétées composent environ 50% du génome (Mirkin et Mirkin, 2007). Les séquences inversées sont des séquences où les bases équidistantes du point de symétrie sont complémentaires. Elles forment des structures comme les épingles à cheveux sur un brin d’ADN lors de la réplication, ou un cruciforme sur les brins d’ADN complémentaires (Fig 9). Les répétitions en miroir consistent en une répétition d’homopurine sur un et homopyridine sur l’autre. Elles sont capables de former des triples hélices ou triplex. Si le troisième brin vient d’une autre hélice d’ADN, la triple hélice est dite intermoléculaire, et s’il vient de la même hélice d’ADN, la triple hélice est dite intramoléculaire, ou ADN-H (Fig 9). Les répétitions directes sont des répétitions ininterrompues du même motif. Il existe trois types de séquences répétées : - Les répétitions d’un motif composé de 1 et 10 nucléotides sont appelées microsatellites - Les répétitions d’un motif composé de 10 et 60 nucléotides sont appelées minisatellites - Au-delà de 60 nucléotides, ces séquences ont pour nom ADN satellite est sont retrouvées au niveau des centromères et télomères. En fonction des nucléotides qui composent la répétition, l’ADN adopte des conformations différentes. Les séquences riches en G sont capables de former des G4-quadruplex (G4). Ils sont composés de plusieurs plateaux parallèles reliés par des ponts hydrogène entre les guanines (Fig 9) (Zhao et al., 2010 ; Boyer et al., 2013) . Il existe aussi des séquences riches en AT, qui forme un ADN flexible. 31 Partie I : Introduction générale Les fourches de réplication ont des difficultés à progresser au niveau de ces ADN-non B. Les régions les plus probables où se forment ces structures sont les télomères, les gènes ribosomiques, les sites d’initiation de la transcription, et les origines de réplication. Les fourches de réplication sont bloquées au niveau des G4, et nécessitent l’intervention 32 Partie I : Introduction générale d’hélicases spécialisées pour les dérouler. Si le G4 n’est pas déroulé, la réplication sera arrêtée (Usdin et Woodford, 1995) , et entrainera de l’instabilité génétique. Par exemple, Werner est une hélicase qui intervient dans la réplication des G4 ou niveau des télomères (Opresko et al., 2004). L’absence de cette hélicase provoque une maladie, le syndrome de Werner, caractérisée par un vieillissement précoce et une propension à développer des cancers mésenchymateux. Cependant, la réplication de ces séquences est un défi pour la cellule. En effet, l’efficacité de de polymérisation des ADN polymérases réplicatives est fortement diminuée en présence de répétitions que ce soit in vitro ou in vivo (Kroutil et al., 1996 ; Tran, Gordenin, et Resnick, 1999). La fidélité de polδ et de polε est largement diminuée lors de la réplication de séquences répétées microsatellites di-nucléotiques (Abdulovic et al., 2011). Les séquences répétées sont à l’origine de nombreuses maladies neurodégénératives, comme la maladie de Huntington, ou la dystrophie mytonique, pour laquelle on constate une expansion de triplet (Brook et al., 1992). L’instabilité des microsatellites est retrouvée également, dans des maladies, comme le syndrome de Lynch. Les patients, atteints de ce syndrome, développent une prédisposition à des cancers, suite à une mutation dans les gènes du MMR, qui provoquent d’incontrôlables insertions/délétions au niveau des microsatellites (Woerner et al., 2005). Il existe dans le génome des séquences dites fragiles, on les appelle les sites fragiles. Il existe les sites fragiles rares présents dans 5% de la population, et les sites fragiles communs (CFS) présents chez tous les individus. Les CFS sont des séquences sujettes aux cassures et aux réarrangements, à cause de la grande flexibilité de leur séquence riche en AT. Mais, leur capacité à former des ADN structurés est encore inconnue (Debatisse et al., 2012). La réplication au travers de ces séquences est très perturbée. Il y a deux aspects à prendre en compte : l’appauvrissement en origines de réplication et la progression des fourches de réplication. L’appauvrissement en origine oblige la fourche de réplication à parcourir une distance plus grande, augmentant la probabilité de rencontrer des structures secondaires, ou autres dommages sur l’ADN. Les CFS sont également des sites de pause des ADN polymérases (Boyer et al., 2013). 33 Partie I : Introduction générale D. Les lésions de l’ADN Une des causes principales du stress réplicatif est la persistance de lésions qui bloquent l’avancée des ADN polymérases réplicatives. Les lésions oxydatives sont dues à la production d’espèces réactives oxygénées (ROS). La mitochondrie est la source majeure de ROS dûe à la consommation d’oxygène, dans la chaine respiratoire. Les ROS peuvent également avoir d’autres sources endogènes, comme les réactions inflammatoires, le métabolisme du péroxysome ou le métabolisme du cytochrome p450 (pour revue Zhou, Shao, et Spitz, 2014). De façon exogène, les ROS peuvent être produits par les radiations (Girard et al., 2008). Dans des conditions normales, la production de ROS est contrebalancée par la production d’anti-oxydant. On parle de stress oxydatif quand la balance oxydant/anti-oxydant est déréglée, au profit de la production de ROS. Cette dérégulation entraîne l’oxydation de l’ADN, des dNTPS libres, de l’ARN, des protéines et des lipides. L’oxydation des lipides, par exemple, forment des liaisons interbrins ce qui bloque l’avancée des polymérases réplicatives. La protéine MTH1 est une protéine connue pour convertir les dNTPs oxydés en dNTPs non oxydés. Elle est retrouvée surexprimée dans de nombreux cancers, ce qui contribue à la survie des cellules cancéreuses, en leur permettant d’incorporer des dNTPs non oxydés. Il a été montré que des inhibiteurs de MTH1 provoquaient un stress réplicatif, à cause de l’incorporation de dNTPs oxydés durant la réplication. Les inhibiteurs de MTH1 ont été utilisés pour induire des dommages à l’ADN et induire l’apoptose de cellules (Gad et al., 2014). Les radiations dues aux UV-B ont un rôle prépondérant dans le cancer de la peau. Ils vont induire des photoproduits, les dimères de pyrimidines (TT, TC, CC ou CT), qui vont bloquer l’avancée des fourches de réplication. Les radiations ionisantes interagissent directement avec l’ADN et forment des cassures simples ou doubles brins (Tableau 2). Cependant, ces radiations peuvent aussi avoir un effet indirect, par l’ionisation des molécules d’eau, formant des radicaux libre oxygénés, qui vont générer des cassures simple ou doubles brins sur l’ADN. 34 Partie I : Introduction générale Des agents chimiques peuvent également induire des dommages sur l’ADN. Par exemple, les hydrocarbures polycycliques comme le benzo[a]pyrène, présents dans la fumée de cigarette, réagissent avec l’ADN et engendrent des adduits de grandes tailles sur des guanines. Dans le cadre de traitement par chimiothérapie, le cisplatine est utilisé, et crée des liaisons inter et intra-brin avec l’ADN (Tableau 2). Origines de l’agent Exemples Type de dommages Environnement Radiations ionisantes Cassures simple/double brin UV Ponts inter/intra-brins Hydrocarbures polycycliques Adduits de grandes tailles Chimiothérapie (benzopyrène) sur l’ADN Cisplatine Ponts inter/intra-brins Mitomycine C Mono-adduits, ponts inter/intra-brins, et cassures simple brins Agents alkylants cyclophosphamide Mono-adduit, ponts interbrins Tableau 2 : Exemple de dommages induits par des agents exogènes II. Les conséquences du stress réplicatif Des perturbations durant la réplication de l’ADN engendre du stress réplicatif. La première conséquence est l’activation du point de contrôle de phase S, qui va permettre la stabilisation et le redémarrage des fourches de réplication. Parfois, la fourche de réplication ne redémarre pas si les dommages persistent, ce qui a des conséquences sur les autres phases du cycle cellulaire, notamment en mitose. En effet, des régions du génome incomplètement répliquées peuvent se retrouver en mitose, conduire à la formation de ponts anaphasiques et à des défauts de ségrégation des chromosomes (Fig 10). Il en existe deux sortes de ponts anaphasiques: les ponts détectés par des intercalants de l’ADN comme 35 Partie I : Introduction générale le DAPI, et les ponts détectés à l’aide de RPA, les ponts anaphasiques ultra-fins. Les ponts anaphasiques ultra-fins sont retrouvés au niveau des sites fragiles communs, des centromères et de télomères (Liu et al., 2014). D’ailleurs, l’induction de cassures par Mus81Eme1, ERCC1, et SLX4 au niveau des CFS prévient la formation de ponts anaphasiques ultrafins (Naim et al., 2013 ; Guervilly et al., 2015). Les protéines appartenant à la voie de l’anémie de Fanconi participent à la résolution de ces ponts anaphasiques (Naim et Rosselli, 2009). La non résolution des ponts anaphasiques peut entraîner des cassures de l’ADN et la formation de micro-noyaux en fin de mitose. Les micro-noyaux sont des corps extranucléaires, résultant d’une ségrégation asymétrique des chromosomes enveloppés par leur propre enveloppe nucléaire. L’augmentation du nombre de micro-noyaux est observée quand les ponts anaphasiques ne sont pas résolus et ils peuvent persister durant plusieurs cycles cellulaires. Il est proposé que les micro-noyaux soient à l’origine des chromothripsis, un phénomène où des milliers de gènes sont réarrangés durant un cycle cellulaire et dans une région donnée, il est retrouvé dans des cancers et des maladies congénitales. Deux études récentes ont montré que les cassures issues de la non-résolution des ponts anaphasiques sont transmises aux cellules filles, et sont séquestrées en G1 dans de gros foyers contenant par la protéine 53BP1, un suppresseur de tumeur, et des protéines de dommages à l’ADN comme γH2AX, ou des facteurs de la réparation, ce qui fait des foyers 53BP1 un témoin de l’instabilité génétique. Il est à noter que la quantité de foyers 53BP1 augmente après induction d’un stress réplicatif (Lukas et al., 2011 ; Harrigan et al., 2011) L’instabilité chromosomique (CIN) est retrouvée dans certains cancers solides. Une étude montre que les cancers CIN+ sont associés à la présence de cassures double brins (signalées par la phosphorylation de l’histone H2AX), à l’augmentation des foyers 53BP1, et à l’augmentation de ponts anaphasiques ultra-fins. Ils ont également montré que l’induction de stress dans une lignée cellulaire issue de cancers CIN- entraînait la présence de ponts ultra-fins, et de chromosomes dicentriques. Par des expériences d’hybridation génomique comparative, ils ont pu voir que 80% des cancers CIN+ perdaient l’hétérozygotie du chromosome 18q, qui code pour des gènes répresseurs de stress réplicatif (Burrell et al., 2013), ce qui provoque l’apparition d’instabilité chromosomique dans les cancers. Ces travaux mettent en évidence que le stress réplicatif est une cause des CIN. 36 Partie I : Introduction générale Figure 10 : Le stress réplicatif et ses conséquences Le stress réplicatif de nature endogène ou exogène peut mener à la persistance de régions d’ADN mal répliquées ou mal décaténées, provoquant la formation de ponts anaphasiques au moment de la ségrégation des chromosomes. Ces ponts ou les cassures générées seront pris en charge par les foyers 53BP1, ou aboutiront à la formation de micro-noyaux, ou à de l’aneuploïdie. (Adapté de Gelot et al, 2015) 37 Partie I : Introduction générale Les tissus pré-cancéreux, nommés tissus hyperplasiques et tissus dysplasiques, évoluent en tissu cancéreux. Les stades pré-cancéreux se distinguent par une hyperprolifération des cellules cancéreuses. Une accumulation de cassures doubles brins ont été trouvées dans ces tissus précancéreux, signalées par la phosphorylation de H2AX, et par l’activation de protéines de réponses aux cassures doubles brins comme Chk2, ATM ou p53 (Gorgoulis et al., 2005). La protéine p53 est retrouvée dérégulée dans un grand nombre de cancers. Cette dérégulation permet aux cellules cancéreuses de contourner les voies de réponses aux dommages à l’ADN, et ainsi continuer leur prolifération. Ces manifestations d’instabilité génétique ont lieu dans des cellules hyperprolifératives, où le génome est dupliqué intensément. Le modèle propose que la surexpression de la cycline E entraîne la génération de stress réplicatif, et provoque des cassures doubles brins, entraînant, à son tour, une perte d’hétérozygotie en sélectionnant la perte ou la mutation de p53, ou d’autres protéines intervenant dans la réponse aux dommages (Fig 11) (Bartkova et al., 2005). Le stress réplicatif serait donc antérieur à la perte ou la mutation de p53 dans les étapes précoces de la cancérogénèse. Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) sont les cellules progénitrices des cellules sanguines. Leur activité décline au cours du temps et la production du sang s’en trouve perturbée. Les raisons pour lesquelles la fonction des CSH décline avec l’âge sont encore inconnues. Cependant, les CSH humaines et murines accumulent du signal γH2AX avec l’âge, suggérant que le déclin de l’activité pourrait être dû au stress réplicatif. Flach et collaborateurs ont montré qu’effectivement les CSH âgées accumulaient γH2AX, sans que les voies de réponses aux dommages à l’ADN ne soient altérées. Dans ces mêmes cellules, ils ont observé une accumulation de RPA et d’ATRIP (protéine du point de contrôle de phase S décrit dans la partie II), suggérant que le signal γH2AX pourrait venir d’un stress réplicatif. En comparant l’expression des gènes entre les CSH âgées et les progéniteurs de macrophages, ils ont observé une dérégulation négative de tous les gènes MCM, laissant penser que la mise en place d’origines de réplication non fonctionnelles dans les CSH âgées génèrerait du stress réplicatif. De façon intéressante, des CSH jeunes traitées pendant 36h avec de l’aphidicoline, un inhibiteur des ADN polymérases réplicatives, et greffés sur des souris montrent un défaut de reconstitution de moelle osseuse, et le nombre de cellules greffées est significativement réduit au même niveau que les CSH âgées traitées ou non. Les CSH 38 Partie I : Introduction générale jeunes ayant subies un stress réplicatif voient leur activité sérieusement impactée de façon équivalente à des CSH âgées. Le stress réplicatif, dû au déficit de MCM, pourrait donc être le moteur du déclin des CSH au cours du temps (Flach et al., 2014) . 39 Partie I : Introduction générale 40 Partie I : Introduction générale Chapitre III : Les réponses cellulaires au stress réplicatif La réplication de l’ADN est une étape cruciale nécessitant une surveillance accrue. Comme nous avons pu le voir, la réplication de l’ADN est fréquemment ralentie ou stoppée par la présence de barrière de fourche, générant du stress réplicatif. La cellule a mis en place des réponses à ces blocages de fourches. Parmi les différentes réponses, nous nous concentrerons plus particulièrement, sur l’activation de la voie ATR/Chk1, ainsi que sur les mécanismes de tolérance des dommages. I. Activation du checkpoint de phase S Le stress réplicatif qui résulte d’un ralentissement ou d’un blocage des fourches de réplication se traduit par l’apparition de longues séquences d’ADN simple brin (ADNsb) dû par exemple au découplage entre les ADN polymérases de la fourche et le complexe hélicase MCM. Il s’ensuit l’activation d’une voie de signalisation, la voie ATR/Chk1 (Checkpoint de phase S), un garant de la stabilité génétique (Zhou et Elledge, 2000) (Fig 12). En effet, son activation va permettre la stabilisation du réplisome, la réparation, et le redémarrage des fourches bloquées (Nam et Cortez, 2011) . L’activation de la voie nécessite un enchainement d’évènement complexe et fait intervenir un grand nombre de protéines. Son inactivation entraîne un effondrement des fourches de réplication, la formation de cassures double brin de l’ADN et de l’instabilité génétique qui favorise la progression tumorale. 41 Partie I : Introduction générale Figure 12: L’activation de la voie ATR/Chk1 Le blocage de la fourche de réplication suite à une barrière de fourche endogène ou exogène, aboutit à un découplage entre les hélicases et les polymérases, générant de l’ADNsb. Cet ADNsb est recouvert par la protéine RPA. Il y a ensuite recrutement du complexe ATR/ATRIP à la chromatine. Le complexe 9-1-1/ TopBP1 sont à leur tour chargés sur la fourche bloquée. Les protéines Timeless, Tipin et Claspine sont aussi nécessaires pour la pleine activation d’ATR, qui aboutit à la phosphorylation de Chk1. L’activation de la voie ATR/CHK1 va permettre notamment la stabilisation de la fourche bloquée, l’arrêt du cycle cellulaire, et le redémarrage des fourches. Adapté de (Ciccia et Elledge, 2010) 42 Partie I : Introduction générale A. L’activation d’ATR aux fourches bloquées L’activation de la voie ATR/Chk1 passe par l’activation d’ATR (ATM et Rad3 related), la kinase majeure de la voie. ATR est une kinase appartenant à la famille des phosphoinoside 3 Kinase (PI3K), et porte une activité sérine/thréonine kinase. Par son rôle durant la phase S, ATR est une kinase essentielle, d’ailleurs les souris ATR « knock out » (KO) présente une létalité embryonnaire (Brown et Baltimore, 2000). Il a été observé que des mutations hétérozygotes ou hypomorphiques dans le gène d’ATR étaient à l’origine d’une maladie, le syndrome de Seckel, caractérisé par un retard mental et une microcéphalie (O’Driscoll et al., 2003). Un modèle de souris reproduisant ce syndrome (souris ATRˢ́ˢ) récapitule les symptômes humains et les auteurs suggèrent que l’origine de ce phénotype serait due à un stress réplicatif embryonnaire accru (Murga et al., 2009). 1. Le complexe ATR/ATRIP/ADNsb L’activation d’ATR dans le checkpoint de phase S passe par son recrutement sur l’ADNsb, via son interaction avec son co-facteur ATRIP (ATR Interacting Protein) et RPA (Costanzo et al., 2004 ; Zou, Liu, et Elledge, 2011). L’association entre ATR et ATRIP est requise, mais n’est pas régulée. Il a été montré qu’ATRIP se lie avec l’ADNsb, et permet le recrutement d’ATR au niveau des fourches bloquées (Ball, 2005). ATR et ATRIP co-localisent avec les foyers de dommages de l’ADN. La déplétion de RPA par siARN empêche la formation de ces foyers (Dart et al., 2004). Cependant, il a récemment été montré, dans extraits d’œufs de Xénope, que le recrutement en excès de RPA est dispensable pour l’activation de la voie ATR/Chk1, mais que la présence d’ADNsb est indispensable pour l’activation du checkpoint de phase S (Recolin, Van der Laan, et Maiorano, 2012). Ces résultats sont concomitants avec une étude réalisée dans des cellules humaines, où la déplétion de RPA par siRNA n’a pas d’impact sur l’activation du checkpoint (Dodson, Shi, et Tibbetts, 2004). De plus, l’expression dans les cellules d’un mutant d’ATRIP qui empêche l’interaction avec RPA n’altère pas l’activation de la voie ATR/Chk1 (Ball, 2005). Ces observations suggèrent qu’il existerait d’autres protéines de liaison à l’ADN encore méconnues, et qui permettraient de protéger l’ADNsb. 43 Partie I : Introduction générale Trois médiateurs additionnels interviennent dans la signalisation du checkpoint de phase S, Timeless, son co-facteur Tipin (Timeless-Interacting Protein), et claspine (UnsalKaçmaz et al., 2005). Il a été montré que ce complexe est nécessaire pour la phosphorylation de Chk1 par ATR, en réponse aux UV, et au traitement par l’Hydroxyurée (Yoshizawa-Sugata et Masai, 2007 ; Unsal-Kaçmaz et al., 2007). Le complexe timeless/Tipin s’associe avec RPA, via Tipin, ce qui permet la stabilisation de claspine, et la pleine phosphorylation de Chk1 par ATR (Kemp et al., 2010). 2. L’hétérotrimère 9-1-1 et TopBP1 L’interaction entre ATR, ATRIP et l’ADNsb est requise pour l’activation d’ATR, mais elle n’est pas suffisante. Elle nécessite le recrutement indépendant du complexe 9-1-1, composé des protéines Rad9-Hus1-Rad1. Cet hétérotrimère possède une structure comparable à celle de PCNA. Il est chargé à la chromatine de la même manière que PCNA, grâce à un complexe RFC alternatif où la plus large sous-unité RFC1 est remplacée par Rad17 (Ellison et Stillman, 2003 ; Bermudez et al., 2003). Une étude récente portant sur la queue Cterminale (C-tail) de Rad9 montre que sa délétion augmente le recrutement du 9-1-1 à la chromatine, indépendamment de Rad17. De plus, ils mettent en évidence 15 acides aminés requis pour l’interaction entre la C-tail de Rad9 et la structure du 9-1-1 (CRS Core Ring Structure). Les auteurs de cette étude proposent que la C-Tail permette de masquer un site intrinsèque de liaison à l’ADN (Takeishi et al., 2015) L’activation d’ATR nécessite une synthèse d’ADN au niveau des fourches bloquées. En effet, il avait été montré qu’une synthèse d’amorce d’ARN par pol Alpha était requise pour une pleine activation du checkpoint de phase S (Michael, 2000). Plus récemment, par des expériences de réplication in vitro dans des extrait d’œufs de Xénope après traitement avec des faibles doses d’aphidicoline (drogue qui inhibe les ADN polymérases réplicatives mais qui, à faible dose, les ralentit et permet d’activer le checkpoint sans induire de dommages), une accumulation d’ADN naissants a été observé. Le complexe 9-1-1 se lie à l’ADN en 5’ de la jonction ADN simple brin/ADN double brin (Ellison et Stillman, 2003). De plus, l’inhibition de pol Delta entraine une diminution de cette synthèse et un défaut d’activation du checkpoint (Van et al., 2010). Nous montrons dans la partie résultat que la polymérase spécialisée pol Kappa est aussi requise pour la synthèse de brins naissants nécessaires au recrutement du 44 Partie I : Introduction générale complexe 9-1-1 et donc à l’activation de Chk1 (Bétous et al., 2013). Ce papier sera discuté et détaillé dans la partie « résultats ». L’activation d’ATR nécessite le chargement de la protéine TopBP1 (Topoisomérase Binding Protein I) (Hashimoto et al., 2006 ; Parrilla-Castellar et Karnitz, 2003). Cette protéine interagit avec la C-Tail phosphorylée sur la sérine 387 de Rad9, qui crée un site de reconnaissance pour les domaines BRCT (BRCA1 C Terminus) I et II de TopBP1 en N-terminal (Delacroix et al., 2007). TopBP1 possède un domaine activateur d’ATR situé dans entre ces domaines BRCT VI et VII en C-terminal, qui permet son interaction in vitro avec le complexe ATRIP/ATR (Kumagai et al., 2005). La surexpression de ce domaine conduit à l’activation d’ATR, et la fusion de ce domaine avec PCNA ou H2B s’affranchit de Rad17 ou du 9-1-1 pour l’activation d’ATR (Delacroix et al., 2007). Le site de liaison de TopBP1 sur le complexe ATR/ATRIP est porté par ATRIP et la mutation de ce site bloque l’activation du complexe. L’activation du complexe ATR/ATRIP requiert un domaine porté par ATR, le domaine PRD (PIKK Interacting Domain) dont la mutation n’affecte pas l’activité basale d’ATR, mais prévient son activation par TopBP1, ce qui conduit à des défauts similaires à ceux induits par la perte complète d’ATR (Mordes et al., 2008). Récemment, une nouvelle protéine interagissant avec le 9-1-1 et TopBP1 a été mise à jour. Dans des cellules U2OS (cellules ostéosarcomes humaines), les auteurs ont déplété des protéines par siRNA et réalisé une étude à grande échelle basée sur la microscopie. Après transfection des cellules, ils les ont traitées par irradiation (10Gy) et analysé l’entrée des cellules mitose 18h après traitement. Grâce à cette étude, ils ont pu mettre en évidence une nouvelle protéine RHINO (Rad9-Rad1 Hus1 Interacting Nuclear Orphan) (Cotta-Ramusino et al., 2011). La déplétion de RHINO sensibilise les cellules aux traitements par irradiations, camptothécine (drogue qui lie la topoisomérase I avec l’ADN se façon irréversible), et aux MMS (Lindsey-Boltz et al., 2015). Une étude par spectrométrie de masse, confirmée ensuite par immunoprécipitation montre une interaction entre RHINO et le complexe 9-1-1. La relocalisation de RHINO sous forme de foyer après irradiation dépend de la présence du complexe 9-1-1 (Cotta-Ramusino et al., 2011). Il a également été montré, par immunoprécipitation l’interaction entre TopBP1 et RHINO sous stress réplicatif (CottaRamusino et al., 2011 ; Lindsey-Boltz et al., 2015). Cependant, l’absence de RHINO n’empêche pas l’interaction entre TopBP1 et le complexe 9-1-1, les auteurs suggèrent que 45 Partie I : Introduction générale RHINO n’est pas indispensable à l’activation du checkpoint, et qu’en son absence une autre protéine puisse prendre sa place (Lindsey-Boltz et al., 2015). B. Chk1 : effecteur du checkpoint de phase S Chk1, une sérine-thréonine kinase, est le principal effecteur du checkpoint de phase S. Cette protéine régule la progression de la phase S en présence ou non de stress réplicatif, via ces différentes fonctions, dans la régulation de l’initiation de la réplication, la tolérance des lésions, la signalisation de l’apoptose, ou en mitose. Tout comme ATR, sa délétion induit une létalité embryonnaire précoce (Liu et al., 2000). Par ailleurs, les cellules épithéliales mammaires de souris hétérozygotes pour Chk1 passent en mitose avant que tout le génome ne soit répliqué et présentent une forte instabilité génétique (Lam et al., 2004) 1. La localisation de Chk1 Chk1 fait constamment la navette entre le cytoplasme et le noyau, même si elle est majoritairement nucléaire. Le domaine C-terminal de Chk1 est requis pour son import/export nucléaire. Deux motifs très conservés, CM1 et CM2, ont été montré comme étant les motifs d’export nucléaire (NES : Nuclear Export Signal) et de localisation nucléaire (NLS : Nuclear Localisation Sequence) respectivement. La mutation ponctuelle du domaine CM1 entraîne une accumulation nucléaire de Chk1. L’export nucléaire de Chk1 serait dépendant de crm1 (Chromosomal Maintenance 1), une protéine d’export nucléaire qui lie les séquences NES riches en leucine (Wang et al., 2012) . Il a également été montré que la phosphorylation de Chk1 sur la sérine 280 entrainait sa relocalisation dans le noyau. Cette phosphorylation, requise pour activation efficace de Chk1 après irradiations par les UV, est réalisée par la kinase 90kDa ribosomale S6 kinase (p90RSK). L’accumulation de Chk1 dans le noyau précède son activation par ATR (Li et al., 2012) . 46 Partie I : Introduction générale Chk1 est phosphorylé par ATR sur les sérines 345 et 317. La phosphorylation de Chk1 sur la serine 345 est essentielle pour la signalisation du checkpoint de phase S. La phosphorylation de la sérine 317 semble être un pré-requis pour la phosphorylation de la serine 345. La phosphorylation de Chk1 par ATR rend compte de son activation (Walker et al., 2009) . Cependant, ATR a peu d’affinité pour la protéine Chk1 seule. Après stress réplicatif, la protéine claspine est phosphorylée dans le domaine de liaison à Chk1 par la caséine kinase 1γ1, ce qui permet l’interaction entre claspine et Chk1. Cette association promeut la phosphorylation de Chk1 par ATR, et par conséquent son activité. D’ailleurs l’absence de claspine entraîne un défaut de phosphorylation de Chk1, et par conséquent un checkpoint inactif (Mailand et al., 2006 ; Kumagai et Dunphy, 2000). 20% du pool de Chk1 total est lié à la chromatine mais la phosphorylation des sérines 317 et 345 par ATR entraîne une dissociation entre Chk1 et la chromatine, son relargage dans le nucléoplasme où elle s’auto-phosphoryle sur la serine 296, il s’ensuit alors la déphosphorylation des sérines 317 et 345. Cette phosphorylation sur la sérine 296 est reconnue par l’isoforme γ de la protéine 143-3, protéine participant à la voie de régulation de la progression du cycle cellulaire et au checkpoint de dommages à l’ADN. Cette liaison entre Chk1 et γ14-3-3 est requise pour l’inactivation de cdk2, ce qui permet l’arrêt du cycle cellulaire (Kasahara et al., 2010). Il a également été montré que Chk1 pouvait être recruté au niveau des sites de dommages grâce à sa PARylation (Poly(ADP)-ribosylation. Cette modification posttraductionnelle est catalysée par la famille des PARP. En effet, PARP1 est capable d’ajouter une longue chaine de PAR à Chk1, qui sera recruté aux sites de dommages indépendamment de claspine ou ATR (Min et al., 2013). 47 Partie I : Introduction générale 2. Les fonctions de Chk1 Figure 13 : Chk1 et la réplication de l’ADN Chk1 inhibe les origines de réplication en empêchant le chargement de cdc45 sur la chromatine. Après stress réplicatif, Chk1 prévient l’activation de cdk2, mais aussi inactive cdc7. Chk1 empêche l’interaction entre topBP1 et treslin, ce qui aboutit au non chargement du complex CMG au niveau des origines de réplication. Adapté de (González Besteiro et Gottifredi, 2015). a) Régulation des origines de réplication Après stress réplicatif, Chk1 a pour rôle de signaler l’arrêt des fourches à l’ensemble du noyau. Pour cela, elle phosphoryle différents substrats (Blasius et al., 2011). Les cibles clés de Chk1 sont les phosphatases cdc25 (A, B, et C) (Sanchez et al., 1997 (Fig13)). Leur 48 Partie I : Introduction générale phosphorylation par Chk1 provoque leur inactivation et leur dégradation par le protéasome. La phosphorylation de cdc25A par Chk1 entraîne son ubiquitination par SCFᵝᵀʳᶜᴾ (Skip1/Cullin/Fbox proteinᵝᵀʳᶜᴾ), une E3 ubiquitine ligase, et par la suite, sa dégradation (Mailand et al., 2006 ; Busino et al., 2003). La dégradation de cdc25A inhibe l’activité de la cycline cdk2, ce qui arrête le cycle cellulaire, et empêche l’activation des origines de réplication. Comme expliqué dans la première partie de l’introduction, les origines de réplication ne sont pas toutes activées au même moment, il est d’ailleurs dit que des origines adjacentes ont tendance à s’initier en même temps, formant un « cluster » (un groupe). Ces clusters sont entourés par des origines dormantes, qui restent normalement inactives, mais peuvent être activées en cas de stress réplicatif, afin de compléter la réplication. Chez le Xénope, après stress réplicatif, Chk1 est requis pour inhiber les origines de réplication en dehors du cluster déjà activé. L’absence de Chk1 provoque une augmentation de la densité de fourches, mais la distance entre les origines ne diminuent pas significativement, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de nouvelle activation d’origine à l’intérieur du cluster. La surexpression de Chk1, lors de la réplication non perturbée, provoque une inhibition des clusters d’origines de réplication. Le contrôle de l’activation des origines de requiert Chk1, néanmoins la régulation de Chk1 doit être extrêmement fine (Platel et al., 2015). La sousexpression de Chk1, sans stress réplicatif, entraîne lui aussi une augmentation aberrante de l’activation des origines de réplication, ce qui engendre du stress réplicatif, et des cassures doubles brins (Syljuåsen, Sørensen, et Hansen, 2005). L’inactivation de cdk2 empêche l’activation des origines de réplication, car cdk2 est responsable du chargement de cdc45, facteur participant à la formation du pré-IC (Cf partie I.A.1) pour le rendre actif. Il a été montré qu’à faible dose d’UV ou de benzo[a]pyrène (BPDE), cdc45 n’est plus chargé sur la chromatine indépendamment de la dégradation de cdc25A ou de l’inactivation de cdk2, mais toujours dépendante de Chk1. La régulation de l’activation des origines de réplication par Chk1 pourrait passer par des voies alternatives, quand la quantité de Chk1 phosphorylée n’est pas suffisante pour induire la dégradation de cdc25A (Liu et al., 2006). 49 Partie I : Introduction générale Récemment, il a été montré que la reconnaissance de cdc45 et de GINs au niveau des MCM, dépendaient du chargement de TopBP1 et de sa protéine de liaison treslin. Chk1 phosphoryle treslin dans sa région C-terminale, ce qui inhibe le chargement de cdc45 au niveau des origines de réplication et donc limite l’activation des origines. La dérégulation de l’interaction treslin/Chk1 entraîne une augmentation des origines actives. Cette étude montre que Chk1 durant la phase S non perturbée peut réguler l’activation des origines de réplication, via son action sur Treslin (Guo et al., 2015). b) Rôle dans la tolérance des lésions à l’ADN La tolérance des dommages peut être médiée par la synthèse translésionnelle. Elle est effectuée par des ADN polymérases spécialisées dites translésionnelles. Certaines de ces polymérases appartiennent à la famille Y des ADN polymérases (pol Kappa, pol Eta, pol Iota, et Rev1) mais aussi l’ADN polymérase Zeta de la famille B est capable de réaliser la TLS, ce mécanisme sera évoqué plus tard dans ce chapitre. La monoubiquitination de PCNA est une voie de recrutement des polymérases specialisées à la chromatine. La monubiquitination de PCNA dépend de l’activité E3 ligase de Rad18. Le recrutement à la chromatine de Rad18 et de pol Eta, après traitement cisplatine ou HU, est promu par ATR et Chk1. De plus, une étude a montré que l’absence de Chk1 entraînait un défaut d’ubiquitination de PCNA, après UV. En effet, Chk1 serait capable de stabiliser claspine indépendamment d’ATR, ce qui permet à claspine de recruter Rad18 à la chromatine, et permet la mono-ubiquitination de PCNA (Yang et al., 2008). Il a également été montré que Chk1 est requis pour la phosphorylation d’APC/Cᶜᵈʰ¹, qui aboutit au recrutement de Dbf4/cdc7, suivi du recrutement de Rad18 (Yamada, Watanabe, et Mistrik, 2013). En 2012, une étude a montré que la déplétion de Chk1 dans les cellules affectait la relocalisation de pol Eta en foyer après irradiations aux UV. Ils ont, également, observé un ralentissement des fourches de réplication après UV en l’absence de Chk1, mais ce ralentissement était indépendant de l’activité kinase de Chk1et de claspine. Par contre, le mutant du domaine d’interaction à PCNA et le mutant qui ne peut pas être relargué dans le 50 Partie I : Introduction générale nucléoplasme agissent comme des dominants négatifs, ce qui suggère que le domaine d’interaction à PCNA, et le déchargement rapide de Chk1 de la chromatine sont nécessaires pour la relocalisation de pol Eta après un traitement génotoxique. Pol Eta a été montré comme étant requise pour agir au niveau des fourches bloquées pour la reprise de la réplication, ce qui prévient l’activation du checkpoint de phase S après traitement à faible dose d’UV. Cependant, en l’absence de pol Eta, après traitement à faibles d’UV, Chk1 devient essentielle pour la reprise de la réplication, grâce à des voies alternatives comme la recombinaison homologue (Despras et al., 2010). c) Rôle en mitose et à la transition en G2/M En réponse aux dommages de l’ADN, Chk1 est capable de phosphoryler la phosphatase cdc25c. Cette phosphorylation aboutit à l'inactivation de cdc2 (Cdk1), ce qui inhibe le passage en mitose (Sanchez et al., 1997 ; Furnari, Rhind, et Russell, 1997) . La phosphorylation de cdc25c par Chk1 se fait sur la sérine 216, ce qui crée une attache pour la protéine 14-3-3, protéine contrôlant le cycle cellulaire et le checkpoint en réponse aux dommages de l’ADN. Cette liaison entre cdc25c et 14-3-3 entraîne l’export nucléaire de cdc25c aboutissant à une inactivation de cdk1 (Kumagai et al., 1998 ; Kasahara et al., 2010) . D’autre part, Chk1 peut phosphoryler et activer Wee1, kinase responsable de la phosphorylation inhibitrice sur cdk1, et donc entrainer l’inhibition de la transition G2/M via l’inactivation de cdk1 (O’Connell et al., 1997) . En 2009, une étude a montré un rétrocontrôle de Chk1 par cdk1. En effet, à la transition G2/M, Chk1 est phosphorylé par cdk1 sur les sérines 30 et 280, permettant son export vers le cytoplasme, et la pleine activation de cdk1/cycline B (Enomoto et al., 2009) . En plus de son rôle dans la transition G2/M, Chk1 joue un rôle dans l’activation du point de contrôle du fuseau mitotique (Spindle Checkpoint). Ce point de contrôle nécessite le recrutement des protéines Mad, dont BubR1, un inhibiteur de l’initiation de l’anaphase. BubR1 est localisé au niveau des kinétochores. Il a été observé que Chk1 se localise au niveau des kinétochores, et que Chk1 est requis pour augmenter l’activité d’AuroraB, responsable du recrutement de BubR1. En conséquence, les cellules déficientes en Chk1 ne peuvent pas activer le point de contrôle du fuseau mitotique, ce qui entraîne de l’instabilité chromosomique (Zachos et al., 2007) . 51 Partie I : Introduction générale d) Rôle dans la prévention des cassures doubles brins Lorsque les fourches bloquées ne sont pas prises en charge, elles peuvent s’effondrer et mener à des cassures doubles brins de l’ADN. Chk1 prévient la formation de cassures doubles brins de l’ADN, en inhibant des nucléases dont Mus81 qui coupent l’ADN au niveau des fourches bloquées (Forment et al., 2011) Cependant si la formation de cassures ne peut pas être évitée, Chk1 promeut la réparation par recombinaison homologue. En effet, Chk1 phosphoryle Rad51 et BRCA2, effecteurs de la voie, ce qui stimule le recrutement de Rad51 aux sites de dommages (Sørensen, Hansen, et Dziegielewski, 2005) 3. La régulation de Chk1 Après un stress réplicatif, une diminution de niveau de ChK1 est observée dans des lignées cellulaires humaines, laissant penser qu’il existe une régulation post-traductionnelle de Chk1. L’inhibition pharmacologique du protéasome par la drogue MG132 provoque une accumulation de Chk1 dans des cellules normales, suggérant sa constante dégradation (Zhang et al., 2005) . Dans cette même étude, il a été montré que Chk1 peut être régulé par ubiquitination médiée par les cullines RING-E3 ligases (CRL) Cul1 et Cul4. Cette ubiquitination pourrait être réalisée dans la région C-terminale « degron-like » de Chk1 (Zhang et al., 2005) et notamment sur la lysine 436 bien que d’autres lysines pourraient aussi être impliquées dans ce processus (Zhang et al., 2009). Les facteurs FBX6 (F box protein X6) et CDT2 permettent le recrutement de Chk1 au CRL1 et CRL4 respectivement (Zhang et al., 2009). De façon intéressante, il a été montré que l’ubiquitination de Chk1 par le CRL1 prend place dans le cytoplasme, alors que l’ubiquitination médiée par CRL4 a lieu dans le nucléoplasme (Huh et Piwnica-Worms, 2013) . 52 Partie I : Introduction générale Substrat DDR & checkpoint Réparation Expression des gènes & mort cellulaire cdc25 A site de phosphorylation Régulation du substrat cdc25B cdc25C S76/123 T507 S230/563 S216 p53 14-3-3γ Nek 11 Wee1 S20 S367 S273 S549 Tlk Kap1 S695 S473 Chk1 S296 Dégradation Liaison à 14-3-3 Réduction de l'activité Localisation cytoplasmique Stabilisation Stabilisation de p53 Phosphorylation cdc25A Liaison à 14-3-3, CdKI pY15 Assemblage chromatine Liaison à l'hétérochromatine Autophosphorylation AuroraB S331 Activation Aurora B Rad51 T309 A éclaircir BLM S646 Stabilisation FancE T346/S374 Dégradation FancD2 S331 Mono-ubiquitination Metnase S495 Liaison à l'ADN p73 H3 S473 T11 Trans-activation recrutement GCN5 p53 S366/T387 Acétylation réduite p65 T505 A éclaircir p50 S329 ING1b p57 S126 S19 Inhibition de la liaison à l'ADN Stabilisation A éclaircir p21 T140/S141 A éclaircir Fonction Arrêt phase S Arrêt G2 & S Arrêt G2/M Arrêt G2/M Arrêt G1/S ou G2/M Arrêt G1/S par UV Dégradation cdc25A Arrêt G2/M Checkpoint phase S A éclaircir Marqueur de checkpoint Attachement kinétochores Recombinaison homologue Réparation des dommages Réparation des dommages Réparation des dommages Réparation des dommages Transcription Répression transcription Répression transcription Répression transcription Répression transcription CycB1 transcription Prévenir la différenciation Prévenir la différenciation Tableau 3: Les cibles de Chk1 Tableau représentant les cibles de Chk1, leur site de phosphorylation, et la fonction de cette (Zhang et Hunter, 2014)médiée par son ubiquitination requiert la Ilphosphorylation est à noter que la dégradation de Chk1 53 Partie I : Introduction générale Il est à noter que la dégradation de Chk1 médiée par son ubiquitination requiert la phosphorylation de Chk1 par ATR sur la sérine 345 mais pas sur la sérine 317 (Zhang et al., 2009 ; Huh et Piwnica-Worms, 2013). Il a été proposé que la phosphorylation de Chk1 sur la sérine 345, lui permette de passer d’une conformation fermée, à une conformation ouverte, libérant l’extrémité C-terminale nécessaire pour son ubiquitination. Par ailleurs, une augmentation du taux de « turnover » de la protéine est observée avec un mutant constitutivement ouvert de Chk1 (Huh et Piwnica-Worms, 2013) . USP7, un régulateur de Chk1 Figure 14 : Les différents substrats d’USP7 USP7 possède différents substrats, qui appartiennent à plusieurs groupes fonctionnels. INK4a n’est pas un substrat direct d’USP7, mais la stabilisation des protéines Mel18 et BmI1 réprime la transcription d’INK4a. Issue de (Nicholson et Suresh Kumar, 2011) 54 Partie I : Introduction générale USP7 (Ubiquitine Specific-processing Protein7) est une ubiquitine hydrolase. Elle a été découverte en association avec l’E3 ligase IPC0 du virus Herpès simplex (Everett et al., 1997) . USP7 serait requis pour réguler l’auto-ubiquitination et la dégradation d’IPC0. USP7 joue des rôles variés dans la cellule, comme dans la réponse immunitaire, ou dans la localisation de tumeurs suppresseurs comme Foxo4 ou pTEN (Nicholson et Suresh Kumar, 2011) (Fig 14). Nous nous concentrerons sur son rôle dans la réponse aux dommages à l’ADN. Le plus documenté dans la littérature traite de sa capacité à moduler p53 directement ou indirectement. En 2002, une étude montre que p53 interagit avec USP7, et qu’USP7 est requis pour la dé-ubiquitination de p53, aboutissant à sa stabilisation dans les cellules (Li et al., 2002) . Une seconde étude rapporte qu’USP7 interagit et stabilise mdm2, de façon indépendante de p53, aboutissant à la déstabilisation de p53 dans les cellules (Li et al., 2004) . De façon intéressante, USP7 a été montré associée avec EBNA1, protéine du virus Epstein-Barr. Cette interaction semble procurer un potentiel oncogénique. En effet, EBNA1 est en compétition avec p53 pour l’interaction avec USP7. Il a été montré qu’EBNA1 pouvait séquestrer USP7, menant à la déstabilisation de p53 dans les cellules or la stabilisation de p53 dans les cellules est très importante pour prévenir toute progression tumorale (Holowaty et al., 2003) . En réponse aux UV, USP7 est requis pour stabiliser Rad18, E3 ligase responsable de la mono-ubiquitination de PCNA. USP7 interagit et stabilise Rad18 par sa dé-ubiquitination. Un motif de liaison de Rad18 à PCNA a été mis en évidence. Des mutants de ce motif de liaison a permis de mettre en évidence deux sérines (S192 et S194) nécessaires pour l’interaction entre USP7 et Rad18 in vivo (Zlatanou et al., 2015) . USP7 dé-ubiquitine claspine ce qui prévient sa dégradation et donc la stabilise. En effet, la déplétion d’USP7 dans les cellules humaines entraîne une diminution du niveau de claspine, et par conséquence à une diminution de Chk1 et un défaut d’activation du checkpoint de phase S (Faustrup et al., 2009) . Récemment, il a été montré qu’USP7 régulait Chk1 de façon indépendante de claspine. Par des expériences de dé-ubiquitination in vitro, il a été observé qu’USP7 était requis pour la dé-ubiquitination de Chk1, ce qui mène à sa stabilisation, et à l’activation du checkpoint de phase S (Alonso-de Vega, Martín, et Smits, 2014 ; Zhang et al., 2014). 55 Partie I : Introduction générale II. La tolérance des dommages Comme nous avons pu le voir dans le chapitre précédent, la réplication d l’ADN est constamment soumise à des barrières de fourches. Malgré les mécanismes de réparation ou de signalisation mis en place, il arrive que ces dommages échappent à ces voies, et bloquent la réplication de l’ADN. La cellule a mis en place deux stratégies pour tolérer ces dommages, poursuivre la réplication et réparer ultérieurement les dommages restants. Le premier mécanisme est contournement des lésions ou « Damage Avoidance » (DA). Cette voie utilise l’information de la chromatide sœur pour contourner la lésion, et assurer une réplication fidèle. Peu de choses sont connues sur la partition des réponses entre ces deux mécanismes. Le second mécanisme est appelé la synthèse translésionnelle ou TLS (TransLesion Synthesis) (Fig 15). Elle est réalisée par des ADN polymérases spécialisées, qui répliquent au travers des dommages de façon fidèle ou infidèle. Chez E.coli, les gènes de la TLS et du DA sont régulés par la réponse SOS. Les gènes du DA étant transcrits plus précocement que les gènes de la TLS, les auteurs avaient proposé que la voie de la TLS soit en secours pour le franchissement des lésions, quand la voie fidèle du DA avait échoué (Sommer et al., 1998). Néanmoins, une étude récente montre que la TLS a lieu avant le DA. Ce qui peut s’expliquer par le fait que la voie TLS se met en place plus facilement que le DA (Naiman et al., 2014). 56 Partie I : Introduction générale Figure 15. : Voies de tolérance des dommages Des lésions sur l’ADN peuvent entraver la réplication fidèle de l’ADN, ce qui résulte à un blocage de fourches de réplication. La synthèse translésionelle et le contournement fidèle des lésions (recombinaison ou régression de fourches) se mettent alors en place. Le régulateur clé est la modification post-traductionnelle de PCNA. Après stress réplicatif, PCNA mono-ubiquitinylé sur la lysine K164 promeut la translésion, alors que la poly-ubiquitination de PCNA promeut le contournement des lésions. Issue de (Ghosal et Chen, 2013) 57 Partie I : Introduction générale A. Le contournement des lésions ou « Damage avoidance » Le contournement des lésions a d’abord été observé chez la levure, puis identifié chez l’humain. Chez la levure, la poly-ubiquitination sur la lysine K164 de PCNA est requise pour activer la voie. Elle est réalisée par Ubc13/Mm2/Rad5 (Torres-Ramos, Prakash, et Prakash, 2002). Chez l’humain, la poly-ubiquitination de PCNA est réalisée par UBC13 en réponse à un traitement par les UV (Chiu et al., 2006). Deux protéines ont été identifiées comme étant les homologues humains de Rad5, ce sont les protéines SHPRH (SNF2 Histone Linker PHD Ring Helicase) et HLTF (Helicase Like Transcription Factor). Elles appartiennent à la famille des protéines SWI/SNF2, et possèdent un domaine RING en C-terminal, caractéristique des ubiquitines ligases, et des domaines hélicases. Mais HLTF possède en plus un domaine HIRAN en N-terminal, qui servirait à sa liaison au niveau des sites de dommages ou des fourches de réplication bloquées (pour revue (Unk et al., 2010). SHPRH et HTLH peuvent former des complexes avec Rad6/Rad18, et MSM2/UBC13 in vitro. In vivo, il a été montré que SHPRH et HLTF interagissait avec Rad18 et UBC13 (Motegi et al., 2006) . De plus, HLTF interagit avec PCNA (Unk et al., 2008). HLTF et SHPRH promeuvent la poly-ubiquitination de PCNA sur la lysine K164, après monoubiquitination par le complexe Rad6/Rad18 (Motegi et al., 2008). Récemment, il a été observé que l’interaction entre SHPRH et Rad18 est inhibée par la mono-ubiquitination de Rad18. Après traitement au MMS (Methyl MethaneSulfonate), Rad18 est dé-ubiquitiné, ce qui permet l’interaction entre Rad18 et SHPRH et favorise la voie de contournement des lésions (Zeman et al., 2014). Le mécanisme de contournement pourrait utiliser l’information de la chromatide sœur nouvellement synthétisée comme matrice d’ADN. Ce mécanisme se rapprocherait de la recombinaison homologue. Cependant, un autre mécanisme peut être mis en place, il s’agit de la régression des fourches connue sous le nom de « fork reversal » ou « chicken foot » dans lequel deux brins d’ADN néo-synthétisé s’apparient, ce qui permet le franchissement de la lésion. En effet, le blocage de la synthèse du brin avancé ne bloque pas nécessairement, la synthèse du brin retardé, et leur appariement permet au brin bloqué de prendre l’autre brin néo-synthétisé comme modèle. La fourche régressée est ensuite 58 Partie I : Introduction générale retournée, ce qui permet le franchissement des lésions et la reformation de la fourche normale (Pagès et Fuchs, 2003). D’abord montré chez la levure puis chez l’homme, Rad5 et HTLF, possèdent la capacité de régresser les fourches de réplication grâce à leur activité hélicase (Blastyák et al., 2007) Blastyák et al., 2010 ; Achar, Balogh, et Haracska, 2011). B. La synthèse translésionnelle La synthèse translésionnelle met en jeu des ADN polymérases spécialisées, dites ADN polymérases translésionnelles (pol TLS), qui réalisent le franchissement des bases endommagées de l’ADN en réalisant l’étape d’insertion c’est-à-dire l’incorporation de nucléotides en face des bases endommagées et l’étape d’extension c’est-à-dire la poursuite de la réplication sur quelques nucléotides au-delà des bases lésées. La synthèse translésionnelle est potentiellement mutagène. Ce mécanisme de tolérance des dommages est le plus utilisé par les cellules eucaryotes puisque par exemple après traitement aux UV, la mono-ubiquitination de PCNA est plus abondante que la poly-ubiquitination (Chiu et al., 2006) (Fig 16). 1. Rôle de la translésionelle mono-ubiquitination de PCNA dans la synthèse La mono-ubiquitination de PCNA sur la lysine K164 (PCNA-monoUb) favorise le recrutement des pol TLS sur la chromatine lors du processus de synthèse translésionnelle (Hoege et al., 2002 ; Stelter et Ulrich, 2003 ; Kannouche, Wing, et Lehmann, 2004 ; Watanabe et al., 2004). Il a d’abord été montré chez la levure S. cerevisiae, que cette monoubiquitination était médiée par le complexe Rad6/Rad18, où Rad6 est l’enzyme E2 de conjugaison de l’ubiquitine et Rad18 l’E3 ligase (Bailly et al., 1997), puis dans les cellules humaines (Hoege et al., 2002). Lors de la réplication, la présence de dommages bloque l’avancée des fourches de réplication, générant un découplage entre les ADN hélicases, qui déroulent l’ADN et les ADN polymérase réplicatives bloquées au niveau du dommage. Cette étape conduit à l’apparition d’ADNsb qui se couvre de protéines RPA (Zou et Elledge, 2003). Cet évènement permet le recrutement du complexe Rad6/Rad18, via l’interaction de Rad18 59 Partie I : Introduction générale Figure 16 : Mécanisme de synthèse translésionnelle chez les eucaryotes Quand la fourche de réplication est bloquée par un dommage sur l’ADN, un découplage a lieu entre les hélicases et les polymérases réplicatives générant de l’ADNsb recouvert par RPA. Cette étape entraîne la mono-ubiquitination de PCNA par le complexe Rad6/Rad18. L’ADN polymérase TLS (pol Kappa) est recrutée à la chromatine pour le franchissement du dommage. La mono-ubiquitination de PCNA est réversée par USP1, ce qui permet l’échange de polymérase et la reprise de la réplication. (Adapté de Mailand, Gibbs-Seymour, et Bekker-Jensen, 2013) 60 Partie I : Introduction générale avec RPA (Tsuji et al., 2008), et la mono-ubiquitination de PCNA sur la lysine K164 (Hoege et al., 2002). PCNA-monoUb stimule le recrutement des ADN polymérases TLS au niveau de la fourche (Kannouche, Wing, et Lehmann, 2004 ; Watanabe et al., 2004 ; Bienko et al., 2005 ; Bi et al., 2006 ; Guo et al., 2008). En effet, il a été montré par différentes études l’existence d’une interaction entre PCNA-monoUb et les ADN polymérases Eta et Kappa (Kannouche, Wing, et Lehmann, 2004 ; Watanabe et al., 2004)(Guo et al., 2008), grâce à leur domaine d’interaction à PCNA et leur domaine de liaison à l’ubiquitine (UBZ et/ou UBM) (Bienko et al., 2005 ; Guo et al., 2008 ; Bienko et al., 2010 ; Brown, Niimi, et Lehmann, 2009 ; Bi et al., 2006) (Figure 16). PCNA peut être mono-ubiquitinylé en réponse à différents traitements génotoxiques tels que les irradiations, les UV, le MMS, le BPDE, le cisplatine,les lésions oxydatives, mais également l’hydroxy-urée, qui induit une diminution du pool de nucléotides (Bi et al., 2006 ; Niimi et al., 2008 ; Zlatanou et al., 2011). Néanmoins, après irradiations ɣ ou traitements induisant des cassures doubles brins (bléomycine ou camptothécine), PCNA n’est pas retrouvé mono-ubiquitinylé, suggérant que la présence d’ADNsb est requise pour cette modification post-traductionnelle de PCNA (Kannouche, Wing, et Lehmann, 2004 ; Niimi et al., 2008). Cependant, des études montrent que la mono-ubiquitination de PCNA pourrait ne pas être essentielle à la synthèse translésionnelle. En effet, il a été montré que Rad18 n’était pas nécessaire pour le franchissement in vitro des dimères de pyrimidines par pol Eta (Schmutz et al., 2010). Il a été également été montré, in vitro, que la présence du mutant de la lysine K164 affectait ni le recrutement, ni la relocalisation en foyer, ni l’activité TLS de pol Eta (Nikolaishvili-Feinberg et al., 2008 ; Schmutz et al., 2010) (Sabbioneda et al., 2008). Cependant le domaine UBZ de pol Eta est requis pour localisation (Bienko et al., 2005), suggérant que pol Eta pourrait être recrutée à la fourche via des protéines ubiquinylées autre que PCNA. Hormis l’action de Rad18, il a été montré que la mono-ubiquination de PCNA sur la lysine K164 pouvait être catalysée par une E3 ligase CRL4ᶜᵈᵀ² (Cullin4-DDB1-CDT2). Cependant cette modification indépendante de Rad18 a lieu en absence de traitement exogène et semble donc se produire au cours de la réplication génomique sans stress 61 Partie I : Introduction générale réplicatif. Par contre en réponse à un stress réplicatif, CRL4ᶜᵈᵀ² auraient un rôle secondaire par rapport à Rad18 puisque l’absence de CRL4ᶜᵈᵀ² n’induit pas de diminution de PCNAmonoUb (Terai et al., 2010). Il a, également, été montré in vitro que la mono-ubiquitination de PCNA sur la lysine K164 pouvait être induite par le complexe RNF8-UbcH5, un complexe E2-E3. Des cellules déplétées en RNF8 présentent une diminution de PCNA-monoUb suite à un traitement aux UV, suggérant que cette voie puisse être une alternative à la voie Rad6/Rad18 (Zhang et al., 2008). L’E3 ligase CRL4ᶜᵈᵀ² est connue pour poly-ubiquitinée certains partenaires de PCNA afin de les adresser au protéasome. Dans ce mécanisme, en phase S ou en cas de dommages à l’ADN, PCNA serait une plateforme qui permettrait l’interaction entre les substrats de CRL4ᶜᵈᵀ², qui portent un motif appelé « PIP Degron » et CRL4ᶜᵈᵀ². Ce motif possède quatre résidus basiques qui confèrent une plus grande affinité pour PCNA (Mailand, Gibbs-Seymour, et Bekker-Jensen, 2013). Récemment, il a été montré, après traitement aux UV, que CRL4ᶜᵈᵀ² peut ubiquitinyler des régulateurs négatifs du recrutement des pol TLS comme p21 et médier leur dégradation. Cette étape libère PCNA de certains partenaires qui peut alors interagir avec pol Eta ou pol Kappa (Tsanov et al., 2014) . La mono-ubiquitination de PCNA est antagonisée par USP1 (Ubiquitin Specific Protein 1), une ubiquitine hydrolase ce qui permet de limiter dans le temps l’existence de PCNA sous sa forme mono-UB (Huang et al., 2006). Ainsi la mono-ubiquitination de PCNA est plus importante dans les cellules déplétées pour USP1 que dans les cellules contrôles, induisant le recrutement excessif des ADN polymérases TLS et l’apparition de mutations (Huang et al., 2006). La formation de micro-noyaux suite au recrutement aberrant de pol Kappa durant la réplication normale du génome a aussi été observée (Jones, Colnaghi, et Huang, 2012). L’expression d’USP1 est dépendante du cycle cellulaire, sa transcription est faible en G1, mais augmente en S (Nijman et al., 2005). Son niveau protéique est lui régulé par l’E3 ligase APC/Cᶜᵈʰ¹, qui induit sa dégradation par le protéasome en G1 (Cotto-Rios et al., 2011). Certains traitements génotoxiques comme les UV, induisent la dégradation d’USP1 favorisant la persistance de PCNA-Ub. Cependant le traitement par le MMS ou l’hydroxyurée n’induisent pas la dégradation d’USP1 bien que PCNA-Ub s'accumule (Huang et al., 2006 ; Niimi et al., 2008). Ainsi l’action d’USP1 serait contrecarrée autrement que par sa dégradation. 62 Partie I : Introduction générale 2. Les modèles de la synthèse translésionnelle A l’heure actuelle, il existe deux modèles pour expliquer la synthèse translésionnelle. Le premier modèle suggère que la synthèse translésionnelle soit en fait une synthèse postréplicative « post-replicative gap filling », et le second propose que la synthèse translésionnelle ait lieu directement à la fourche de réplication lors de la phase S, via un changement de polymérase au niveau de la fourche de réplication « polymerase switch » (Yang, Weinacht, et Zhuang, 2013). a) La synthèse translésionnelle post-réplicative Dans ce modèle, lorsque la fourche de réplication rencontre un dommage, son avancée est bloquée mais la réplication reprend en aval du dommage, laissant ainsi une zone d’ADN non-répliqué endommagées. PCNA est mono-ubiquitinylé au niveau de la zone non répliquée, permettant le recrutement des ADN pol TLS qui comblent la zone en en franchissant le dommage. Ce modèle est plausible, car, premièrement, il a été observé, chez la levure, la présence de courtes zones d’ADNsb, qui persistent en G2 après irradiations aux UV (Lopes, Foiani, et Sogo, 2006). Deuxièmement, dans les cellules eucaryotes supérieures, il a été montré que la mono-ubiquitination de PCNA n’était pas nécessaire en phase S, après traitement aux UV, néanmoins, en phase G2, Rad18 et la mono-ubiquitination de PCNA sont requis pour la synthèse translésionnelle (Edmunds, Simpson, et Sale, 2008). Récemment, une étude a montré que dans les cellules humaines ou murines, la TLS semblait être plus importante en phase G2 par rapport à la phase S et, la fréquence de mutation est plus élevée lors de la phase G2 (Diamant et al., 2012). 63 Partie I : Introduction générale b) Le changement ou « switch » de polymérase à la fourche de réplication Ce modèle repose sur le changement de polymérase au niveau de la fourche bloquée et ceci via le facteur de processivité PCNA. Sa mono-ubiquitination permet le recrutement des ADN pol TLS à la place des ADN pol réplicatives. Une fois recrutée, l’ADN pol TLS réplique au travers du dommage, PCNA est ensuite dé-ubiquitinylé et la réplication reprend avec les ADN polymérases réplicatives. La première évidence d’un échange de polymérases a été mise à jour dans les cellules humaines. Les auteurs ont utilisé un plasmide contenant un dimère de pyrimidines bloquant les ADN polymérases réplicatives. Ils ont pu observer dans des cellules XPV (cellules de patients atteints du syndrome de Xeroderma Pigmentosum Variant possédant pol Eta non fonctionnelle), un arrêt de la réplication, qui est aboli après réintroduction de l’AN pol Eta sauvage purifiée, suggérant un échange entre la polymérase réplicative et pol Eta (Masutani et al., 2000). Cet échange entre pol Eta et pol Delta a ensuite été décrit in vitro, dans des conditions qui miment le blocage des fourches de réplication (Zhuang et al., 2008). La monoubiquitination de PCNA par le complexe Rad6/Rad18 favorise le recrutement de pol Eta via son domaine de liaison à l’ubiquitine et stimule l’échange après traitement aux UV (Masuda, Piao, et Kamiya, 2010). La protéine PIDP38 (Pol Delta Interacting Protein of 38kDa) a été trouvée comme interagissant avec pol Delta et PCNA (Liu et al., 2003). Des interactions entre PIDP38 et Rev1, PDIP38 et Rev7 sous-unité de pol Zeta ont été observées. Cette protéine apparait comme un régulateur de l’échange des polymérases au niveau des fourches bloquées (Tissier et al., 2010). 3. Le choix des ADN polymérases TLS Le mécanisme responsable du recrutement de la polymérase TLS appropriée est encore largement débattu. Peu d’études à ce jour, nous donne des éléments de réponses. Cependant, il existe une sélection des polymérases TLS en fonction du dommage à franchir. 64 Partie I : Introduction générale En effet, l’ADN polymérase Eta est requise pour le franchissement fidèle des dimères de pyrimidines induits par les UV (Masutani et al., 2000) et l’ADN polymérase Kappa pour celui des adduits polycycliques induits par le benzopyrène (Zhang et al., 2000). Néanmoins, il a été observé que les ADN polymérases TLS étaient très dynamiques au niveau des fourches bloquées. Leur temps de résidence sur la chromatine après UV est très faible, laissant penser que toutes les polymérases pourraient essayer de franchir la lésion, et que seule celle capable de l’exécuter serait sélectionnée (Sabbioneda et al., 2008). III. Les ADN polymérases translésionnelles Au-delà des ADN polymérases réplicatives, il existe ADN polymérases dites spécialisées, car restreintes à quelques processus particuliers. Parmi ces ADN polymérases spécialisées, nous nous intéresserons seulement aux ADN polymérases de la famille Y (pol Kappa, pol Eta, pol Iota, et Rev1), ainsi qu’à deux cas particuliers pol Zeta et primpol. A. Généralités sur les ADN polymérases de la famille Y Les ADN polymérases de la famille Y possèdent des caractéristiques communes : Elles sont capables de répliquer l’ADN au travers des dommages. Elles sont mutagènes sur une séquence non endommagée. En effet, leur fréquence de mutations est deux fois supérieure à celle des ADN polymérases réplicatives. Elles ne possèdent pas d’activité d’exonucléase 3’→5’ Elles ont une faible processivité et sont distributives. Les ADN polymérases spécialisées adoptent une conformation en forme de main droite et elles se composent de quatre domaines (Fig 17) : la paume, où se trouve le domaine catalytique, le pouce, qui facilite l’interaction avec l’ADN, les doigts, qui permettent le bon positionnement sur l’ADN et l’insertion des nucléotides, et un domaine additionnel par rapport aux pol réplicatives, nommé le petit doigt ou domaine d’association avec les 65 Partie I : Introduction générale polymérases (PAD). Ce dernier leur confère un site actif plus ouvert et un contact supplémentaire avec l’ADN. C’est grâce à ce PAD, que les ADN polymérases spécialisées peuvent insérer des nucléotides en face de bases endommagées (Friedberg, 2005). Petit doigt Figure 17 : Structure des ADN polymérases spécialisées de la famille Y (Adapté de Friedberg, 2005) B. Rev1 La polymérase Rev1 est une protéine de 138 KDa codée par le gène REV1, situé sur le chromosome 2q11.1-2. Rev1 incorpore préférentiellement des dCMP face à un G, un U, ou un site absaique. De ce fait, elle est appelée la déoxycytidyl-transférase (d-CMP) (Flach et al., 2014 ; Lin et al., 1999). La perte de Rev1 entraine des arrêts de fourches fréquents durant la phase S et après traitement aux UV (Edmunds, Simpson, et Sale, 2008). Dans cette même étude, il est montré que les domaines fonctionnels spécifiques de Rev1, lui confère un rôle central dans le processus de translésion. En N-terminal, Rev1 possède un domaine BRCT (BRCA1 C-terminal), requis pour sa localisation nucléaire et pour son interaction avec PCNA (Tissier et al., 2004 ; Ross, Simpson, 66 Partie I : Introduction générale et Sale, 2005 ; Guo et al., 2006). Le domaine BRCT serait aussi requis pour la tolérance des dommages (Jansen et al., 2005 ; Guo et al., 2006). En C-terminal, Rev1 possède un domaine d’interaction avec les autres polymérases de la famille Y, ainsi qu’avec la sous-unité Rev7 de pol Zeta (Guo et al., 2003 ; Ohashi et al., 2004; Tissier et al., 2004). En plus de l’interaction avec les autres polymérases, le domaine Cterminal peut interagir avec PCNA (Ross, Simpson, et Sale, 2005). Il est à noter, également, la présence de deux motifs de liaison à l’ubiquitine (UBM), qui permettent l’interaction entre Rev1 et PCNA-monoUb, ce qui facilite son rôle dans la tolérance des dommages (Guo et al., 2006). De par sa liaison avec PCNA et PCNA-monoUb, ainsi que ses interactions avec les polymérases translésionnelles, Rev1 serait une plateforme de recrutement des ADN polymérases translésionnelles au niveau d’une zone endommagée (Lehmann, 2006). Rev1 a un rôle essentiel dans la tolérance des dommages. En effet, après traitement aux UV, les cellules murines déficientes en Rev1 affichent une hypersensibilité, une diminution de la mutagénèse et un arrêt du cycle cellulaire en S et G2 (Jansen et al., 2005). De même, la déplétion de Rev1 dans les cellules DT40 de poulet les rend hypersensibles au traitement par les UV et par le cisplatine (Ross, Simpson, et Sale, 2005). Rev1 colocalise avec pol Eta après irradiation aux UV. Ainsi Rev1 est requise pour la progression des fourches de réplication en réponse aux traitements par des agents génotoxiques (Jansen et al., 2005; Tissier et al., 2004). Durant la réplication non perturbée, Rev1 co-localise avec PCNA, suggérant la présence de Rev1 au niveau des fourches de réplication (Tissier et al., 2004). De plus, il a été montré, chez la levure, que Rev1 prévient l’apparition de mutagénèse spontanée dont sont sujettes les séquences microsatellites (Collins, Bhattacharyya, et Lahue, 2007). Une telle implication est également retrouvée au niveau des structures G4. En effet, le domaine Cterminal serait requis pour la réplication complète des séquences prédites pour former ces structures (Sarkies et al., 2010). 67 Partie I : Introduction générale C. L’ADN polymérase Iota L’ADN polymérase Iota (Pol Iota) est une protéine de 80kDa codée par le gène POLI positionné sur le chromosome 18q21.1 (McDonald et al., 1999) (Johnson et al., 1999) . Elle est, à ce jour la moins bien caractérisée des ADN polymérases de la famille Y, et aucune fonction biologique propre ne lui a été attribuée. Elle est retrouvée chez la souris et la drosophile, mais est absente de la bactérie, de la levure et du nématode (Johnson et al., 1999). Sa structure lui permet uniquement de faire des appariements de bases Hoogsteen (Johnson et al., 2006 ; Nair et al., 2006). Pol Iota, en plus de son activité catalytique, possède une activité dR-P lyase, c’est-à-dire qu’elle est capable de réparer les appariements G.U et A.U (Bebenek et al., 2001) . Pol Iota est très mutagène lors de la réplication d’ADN non endommagé, elle incorpore des bases non appropriées avec un taux d’erreurs moyen de 10⁻². Néanmoins, pol Iota affiche une spécificité de matrice car elle est relativement fidèle lors de la réplication d’une matrice composée de purine (Tissier et al., 2000). 1. Les domaines fonctionnels de pol Iota Comme les autres polymérases de la famille Y, pol Iota possèdent des domaines structuraux importants pour sa fonction. Elle possède un domaine catalytique en N-terminal Un domaine de liaison à pol Eta. L’interaction avec pol Eta permet sa relocalisation en foyer de réplication (Kannouche et al., 2003) Un domaine d’interaction avec Rev1 en C-terminal (Tissier et al., 2004) Un domaine PIP (PCNA interacting Peptide) de liaison avec PCNA (Vidal et al., 2004) Deux domaines de liaison à l’ubiquitine (UBM Ubiquitin Binding Motif), nécessaires pour l’interaction avec PCNA-monoUb ainsi que pour sa relocalisation en foyer après traitement UV (Bienko et al., 2005) Pol Iota possède un domaine de localisation nucléaire, en plus de son domaine NLS (Nuclear Localization Sequence) (Kannouche et al., 2003). 68 Partie I : Introduction générale 2. Le rôle de pol Iota dans la gestion des dommages Des études biochimiques ont montré que pol Iota étaient capable de répliquer au travers de lésions comme les photoproduits [6,4], et les sites abasiques, néanmoins après l’insertion de nucléotides, elle n’est pas capable d’étendre. Il est proposé que pol Iota réalise l’étape d’insertion et, que pol Zeta prenne le relais pour l’étape d’extension (Johnson et al., 2000) (Tissier, McDonald, et al., 2000) (Vaisman et al., 2003 ; Vaisman et al., 2006) . Il existe des souris (lignée 129) possédant une mutation non-sens dans le gène POLI, qui aboutit à la production d’une protéine pol Iota tronquée de seulement 26 acides aminés. Les fibroblastes issus de ces souris ne présentent pas de différences de sensibilité aux UV par rapport les fibroblastes sauvages. Cependant, la perte combinée de pol Iota et Pol Eta, connue pour franchir efficacement les lésions dus aux UV, augmente la sensibilité aux UV, en comparaison avec les cellules déficientes pour pol Eta (Dumstorf et al., 2006). Ces résultats ont également été obtenus dans les cellules humaines (Gueranger et al., 2008). Pol Iota aurait un rôle dans la tumorigénèse puisque son absence prédispose à un cancer. En effet, suite à des irradiations par les UV, et la déplétion combinée de pol Iota et Eta accélère l’apparition de cancers cutanés par rapport aux souris déficientes seulement pour pol Eta (Ohkumo et al., 2006 ; Dumstorf et al., 2006). Pol Iota aurait un rôle dans le franchissement des lésions oxydatives. En effet, une étude biochimique a montré qu’in vitro, pol Iota était capable de répliquer au travers des lésions 8-oxo-G (Vaisman et al., 2000). De plus, l’expression de pol Iota est induite par HIF1 (Hypoxia Inducible Factor 1). Les auteurs de cette étude proposent que pol Iota puisse être requise lors de la réoxygénation des tissus hypoxiés, car ce phénomène s’accompagne de la formation de ROS, ce qui génère un stress oxydatif (Ito et al., 2006). Une étude montre que des fibroblastes humains déplétés pour pol Iota sont hypersensibles au traitement par H₂O₂, un agent générant du stress oxydatif. Les auteurs de cette étude n’excluent pas que la TLS de certaines lésions oxydatives soit catalysée par pol Iota, mais, ils favorisent l’hypothèse d’une implication dans la voie de réparation par excision de bases (BER) puisque les cellules déplétées en pol Iota, présentent un défaut de réparation par le BER. De plus, pol Iota interagit avec XRCC1, protéine du BER (Petta et al., 2008) et son activité dRP-lyase serait nécessaire pour son implication dans cette voie de réparation. 69 Partie I : Introduction générale D. L’ADN polymérase Eta L’ADN polymérase Eta (pol Eta) est une protéine de 78kDa, codée par le gène POLH positionné sur le chromosome 6p21.1. Elle a été identifiée comme étant l’homologue de Rad30 chez la levure (Masutani et al., 1999). Pol Eta, comme les autres membres de la famille Y, est infidèle et présente un taux d’erreur compris entre 10⁻² et 10⁻³ (Johnson et al., 2000). 1. Les domaines fonctionnels de pol Eta Pol Eta possèdent des domaines biologiques importants pour sa fonction : Un domaine catalytique en N-terminal (Kannouche et al., 2001) Deux domaines d’interaction à Rev1 (Ohashi et al., 2004 ; Tissier et al., 2004) Un domaine de liaison à l’ubiquitine (UBZ Ubiquitine Binding Zinc Finger) en N-terminal. Ce domaine est requis pour l’interaction avec PCNA-monoUb et, pour la relocalisation de pol Eta en foyer (Bienko et al., 2005). Deux sites de liaison à PCNA (PIP). Un domaine PIP est situé en C-terminal et l’autre se trouve en amont du domaine UBZ. Les deux domaines sont requis pour la relocalisation de pol Eta en foyers (Haracska et al., 2001 ; Acharya et al., 2008). Un domaine de localisation nucléaire NLS. 2. Rôle de pol Eta dans le franchissement des dommages induits par les UV Pol Eta est la polymérase majeure pour le franchissement fidèle des adduits causés par les UV, le CPD (Cyclobutane Pyrimidin Dimer). Il a été montré, in vitro, que pol Eta était capable d’insérer deux déoxyadénosines en face de deux thymines liées des adduits CPD. Il est à noter que pol Eta réalise seule l’étape d’insertion et d’extension (McDonald et al., 1999 ; Johnson, Washington, Haracska, et al., 2000). Cette capacité est possible grâce à une structure particulière, dite « attèle » qui en plus de son site actif élargi, lui permet de 70 Partie I : Introduction générale prendre en charge les dimères de thymines. En effet une fois, le dimère répliqué, il est toujours présent et induit une déformation de l’ADN, ce qui peut induire des décalages de lecture sur le brin d’ADN néo-synthétisé. Pol Eta, grâce à son brin β, va permettre à l’ADN néo-synthétisé de garder une conformation stable (Biertümpfel et al., 2010). Par contre, pol Eta n’est pas capable de franchir les photoproduits [6,4], autres adduits produits par les UV. Il est proposé que la tolérance de cette lésion repose sur l’action de pol Zeta (Szüts et al., 2008). Cette capacité à franchir les CPD de façon fidèle rend la déficience en pol Eta particulièrement délétère chez l’homme et provoque le syndrome Xeroderma Pigmentosum Variant (XP-V) (Masutani et al., 1999 ; Broughton et al., 2002 ; Yamada et al., 2000). Ce syndrome est classé parmi les autres syndromes Xeroderma Pigmentosum (XP). Les patients atteints de ces maladies ont des mutations dans des gènes codant pour des protéines responsables de la gestion des dommages induits par les UV. Ils sont hypersensibles aux rayonnements UV et ont une prédisposition aux cancers de la peau. Le syndrome XP-V concerne 20% des syndromes XP. Il est montré que les extraits cellulaires des cellules dérivant de patients XP-V présentent des défauts de réplication, après traitement aux UV, résultants d’un défaut de synthèse translésionnelle (Broughton et al., 2002). Récemment, il a été mis en évidence dans des cellules de patienst présentant un phénotype XPV, un nouveau mutant de pol Eta nommé polη721. Ce mutant porte une mutation faux sens dans son NLS, mais aussi dans le codant stop, allongeant la protéine de 8 acides aminés en C-terminal. Ce mutant est capable de franchir les lésions CPD, d’être recruté à la chromatine après traitement par les UVs. Il interagit avec PCNA monoubiquitinylé, et se relocalise au niveau des lésions de l’ADN lorsqu’on le stabilise avec un inhibiteur du protéasome. Il est sujet, cependant, à une dégradation excessive, cause du phénotype XPV chez les patients. Sa dégradation par le protéasome est dépendante de sa poly-ubiquitination. Les ubiquitines ligases CRL4-CDT2 et Pirh2 connues pour ubiquitinyler Pol Eta ne sont pas requises pour cette poly-ubiquitination. Les 8 acides aminés supplémentaires en C-terminal changent la conformation de la protéine, ce qui rend libre d’accès la partie C-terminal pour l’ubiquitination (Ahmed-Seghir et al., 2015). 71 Partie I : Introduction générale Les souris pol Eta -/- présentent un profil identique aux patients atteints XP-V, elles sont viables et fertiles, montrant que pol Eta n’est pas une protéine essentielle. Néanmoins, leurs fibroblastes sont hypersensibles aux irradiations par les UV. 3. Rôle de pol Eta au niveau des sites fragiles communs Mon équipe d’accueil a mis en évidence un nouveau rôle de pol Eta en dehors de sa fonction de TLS. Par des expériences d’hybridation in situ, il a été observé que l’absence de pol Eta dans les cellules entraînait une augmentation de l’instabilité d’un site fragile commun en particulier, FRA7H des U2OS. Cette instabilité est augmentée lorsque les cellules sont traitées par des faibles doses d’aphidicoline, qui induit, via l’inhibition des ADN polymérases réplicatives, des blocages des fourches de réplication. Ils ont montré qu’en l’absence de pol Eta, il y a une augmentation des aberrations chromosomiques, et que ce phénotype est amplifié dans les cellules XP-V (Rey et al., 2009). Par des expériences d’immunoprécipitation de chromatine, ils ont mis en évidence le recrutement de pol Eta au niveau des sites fragiles communs. Les sites fragiles communs sont capables de former des ADN structurés (Voir chapitre II), qui bloquent l’avancée des ADN polymérases réplicatives, mais pas des hélicases. Pol Eta serait alors recrutée à la fourche pour répliquer au travers de ces structures et permettre ainsi la reprise de la réplication. L’absence de pol Eta entraîne la présence de zones d’ADN non répliquées qui sont transmises aux cellules filles et retrouvées dans des foyers 53BP1 en G1 (Bergoglio et al., 2013). E. L’ADN polymérase Zeta Pol Zeta appartient à la famille B des ADN polymérases comme les ADN polymérases réplicatives Alpha, Delta, et Epsilon. Contrairement à Delta et Epsilon, pol Zeta ne possède pas d’activité exonucléase 3’→5’, et n’est que très peu fidèle (Burgers et al., 2001 ; McCulloch et Kunkel, 2008). Pol Zeta est hétérodimérique, composée du complexe Rev3, portant l’activité catalytique, et Rev7, qui stimule l’activité catalytique de la polymérase (Murakumo et al., 2000). Chez les eucaryotes, le gène REV3L code pour la protéine Rev3L (Rev3 like) de 353KDa, il est positionné sur le chromosome 6q21. Rev3 porte son activité 72 Partie I : Introduction générale polymérases en N-Terminal. Les souris déficientes pour Rev3 présente une létalité embryonnaire à mi- gestation (Bemark et al., 2000). La protéine Rev7 de 28kDa est codée par le gène REV7, positionné sur le chromosome 1p36. Rev7 est un membre de la famille HORMA (Hop1, Rev7 and Mad2).elle interagit avec Rev3, mais aussi avec Rev1 (Hara et al., 2010). Rev7 interagit aussi avec la protéine MAD2, entrant dans le point de contrôle associée au fuseau mitotique (Murakumo et al., 2000). Dans des cellules de mammifères, il a été montré que pol Zeta était impliquée dans le franchissement de lésions dues aux UV, des sites abasiques, mais aussi des thymines glycols (Shachar et al., 2009 ; Yoon et al., 2010). Chez la levure, il a été montré que pol Zeta interagissait avec deux sous-unités de pol Delta : pol 31 et pol 32 (Baranovskiy et al., 2012 ; Makarova, Stodola, et Burgers, 2012 ; Johnson, Prakash, et Prakash, 2012). Chez l’humain, la purification du complex Rev3/Rev7/PolD2/PolD 3 a permis de montrer que ces deux domaines supplémentaires amplifiaient l’efficacité de pol Zeta lors de sa collaboration avec pol Eta pour la tolérance des dommages induits par le cisplatine (Lee, Gregory, et Yang, 2014). Pol Zeta collabore aussi avec pol Kappa pour le franchissement d’adduit BP-G. Pol Kappa réaliserait l’étape d’insertion et pol Zeta réaliserait l’étape d’extension (Shachar et al., 2009). F. Primpol Primpol a été identifiée en 2013. Elle est retrouvée dans le compartiment nucléaire et dans le compartiment mitochondrial. Elle possède une activité primase ainsi qu’une activité polymérase. Elle est la deuxième primase à être décrite. Elle est capable d’amorcer une synthèse d’ADN avec des desoxyribonucléotides ou des ribonucléotides alors que pol alpha n’utilisent que des ribonucléotides. Elle a la capacité de franchir les lésions induites par le stress oxydatif (8-oxoG et sites abasique), mais également des lésions induites par les UV (García-Gómez et al., 2013 ; Bianchi et al., 2013 ; Zafar et al., 2014) (Mourón et al., 2013). Il est proposé que Primpol puisse intervenir au niveau des dommages, soit en franchissant les dommages, soit en permettant la ré-initiation en aval de l’obstacle grâce à sa fonction primase (Mourón et al., 2013; García-Gómez et al., 2013). 73 Partie I : Introduction générale 74 Partie I : Introduction générale Chapitre IV : L’ADN polymérase Kappa Pol Kappa a été identifiée chez l’homme et la souris, comme étant l’homologue de l’ADN polymérase IV codé par le gène DinB chez E. coli (Gerlach et al., 1999 ; Ogi et al., 1999 ; Johnson, Prakash, et Prakash, 2000). Bien que conservée des bactéries aux vertébrés, pol Kappa est absente chez S. Cerevisiae et D. Melanogaster (Ohmori et al., 2001) . Pol Kappa est une protéine de 99kDa codée par le gène POLK. Il est situé en position 5q13.1, s’étend sur 87,5Kb, comporte 13 exons et 14 introns. Un ARN messager de 4074 nucléotides est codé par le gène POLK (Gerlach et al., 1999). Pol Kappa est retrouvée dans la majorité des tissus, mais présente une expression différentielle dans le cortex adrénalique (VelascoMiguel et al., 2003), et dans les testicules (Gerlach et al., 1999 ; Ogi et al., 1999 ; VelascoMiguel et al., 2003). Dans les testicules, il a été observé la présence d’une séquence 5’UTR variante, qui comporte deux sites d’initiation de la transcription (Ogi et al., 2001). La surexpression de pol Kappa dans des cellules murines provoque une augmentation de la mutagénèse spontanée (Ogi et al., 1999). Cependant, les souris pol Kappa -/- ne présentent pas de phénotype particulier, elles sont viables et fertiles. Pol Kappa n’apparait donc pas comme une protéine essentielle (Schenten et al., 2002). Néanmoins, il est à noter, que les lignées germinales mâles présentent un taux anormalement élevé de séquences répétées (Burr et al., 2006), et que les cellules embryonnaires dérivées des souris pol Kappa -/- présentent un phénotype mutateur (Stancel et al., 2009), conférant un rôle important pour pol Kappa dans la stabilité du génome. Afin de présenter pol Kappa, nous commencerons par présenter la structure et les domaines fonctionnels de pol Kappa, puis nous détaillerons ses rôles biologiques, et enfin nous verrons les conséquences de la dérégulation de pol Kappa dans les cellules de mammifères. 75 Partie I : Introduction générale I. Structure et domaines fonctionnels de pol Kappa Pol Kappa est composée de plusieurs domaines, qui sont indispensables pour lui permettre d’assurer ses fonctions (Fig 18) : Figure 18 : Domaines fonctionnels des ADN polymérases de la famille Y Les ADN polymérases spécialisées sont composées d’une paume (en bleu), d’un doigt (en jaune), d’un pouce (en orange) et d’un petit doigt appelé le domaine PAD (en violet). Les domaines régulateurs sont détaillés en légendes. Le domaine N-clasp de pol Kappa est représenté par un rectangle rouge. (Adapté de (Sale, Lehmann, et Woodgate, 2012) N-Clasp Le domaine N-Clasp est situé, comme son nom l’indique, dans la région N-terminale de pol Kappa. Absent des procaryotes et des autres polymérases de la famille Y, il est spécifique à pol Kappa, ce qui en fait un domaine très intéressant à étudier (Uljon et al., 2004). Peu de choses sont connues sur ce domaine, si ce n’est qu’il confère une plus grande 76 Partie I : Introduction générale stabilité de pol Kappa sur l’ADN, en l’encerclant (Lone et al., 2007). Sa délétion complète entraîne une perte d’activité de pol Kappa (Uljon et al., 2004). Récemment, des variants naturels du domaine N-clasp ont été mis à jour (L21F et I39T). Ces mutations nuisent à l’efficacité de synthèse translesionnelle de pol Kappa (Song et al., 2014). Le domaine catalytique Il est situé en N-terminal (Gerlach et al., 1999 ; Ogi et al., 1999). Les acides aminés en position 107, 198 et 199 sont requis pour la fonction polymérase. La séquence comprise entre les acides aminés 19 et 526 code pour la partie minimale de l’enzyme active. Le domaine PAD Le domaine PAD (Polymerase-Associated Domain) est également appelé le petit doigt. Ce domaine est requis pour la liaison de pol Kappa sur l’ADN. La liaison entre le domaine PAD et le domaine catalytique semble être essentielle pour l’activité polymérase et la spécificité de pol Kappa. Le RIR Le domaine d’interaction à Rev1 est situé dans la région C-terminale. Bien qu’il n’y ait pas de séquence consensus de ce domaine, il a été mis en évidence que deux phénylalanines (position 567 et 568) étaient requises pour l’interaction entre Rev1 et les polymérases de la famille Y (Ohashi et al., 2009). L’interaction avec Rev1 permet le recrutement de pol Kappa au site de TLS indépendamment de PCNA (Tissier et al., 2004) Les domaines UBZ Pol kappa possède deux domaines d’interaction à l’ubiquitine, les domaines UBZ (Ubiquitin Binding Zinc Finger). Ils sont situés en C-terminal, et le seul partenaire connu à ce jour est PCNA-mono ubquitinylé. La perte d’un des domaines empêche la relocalisation de pol Kappa en foyer après irradiation UV (Guo et al., 2008). Dans cette étude, il est aussi été montré que pol Kappa peut être ubiquitinylée, cependant, le rôle physiologique de cette modification post-traductionnelle n’est pas encore établi (Guo et al., 2008). 77 Partie I : Introduction générale Le domaine PIP2 Le domaine PIP contient une « PIP-box » c’est-à-dire un domaine d’interaction avec PCNA. Ce domaine situé en extrême C-terminal, est retrouvé chez les autres polymérases de la famille Y. Il est requis pour la relocalisation de pol Kappa aux foyers de réplication après irradiation UV (Ogi, Kannouche, et Lehmann, 2005). PIP-box de pol kappa à la différence de la PIP-box présente dans pol eta et à fortiori dans p21, ne permet pas des interactions très fortes entre PCNA et pol Kappa c’est pourquoi l’immunoprécipitation de GFP-pol Kappa n’entraine pas PCNA (Jones, Colnaghi, et Huang, 2012). Le domaine PIP1 Il a récemment été mis en évidence, la présence du second domaine d’interaction à PCNA (PIP1). Il est situé après le domaine catalytique. Chacun des deux domaines PIP peut interagir avec PCNA. Néanmoins, la mutation PIP 1 de pol Kappa inhibe la réplication d’ADN en présence de PCNA, RFC et RPA. La mutation du domaine PIP 1 ne serait alors pas compensée par la présence du domaine PIP 2. Les auteurs en concluent que seul le domaine PIP 1 serait requis pour l’interaction avec PCNA, alors que le PIP2 lui ne serait actif que dans le cadre de la fonction TLS (Yoon et al., 2014). Pol kappa possède aussi un domaine de localisation nucléaire (NLS) qui étendu au domaine PIP2 est nommé le domaine RIR par analogie avec pol Eta (Bienko et al., 2010). Comme les autres polymérases de la famille Y, pol Kappa ne possède pas d’activité 3’5’ exonucléase, ce qui fait d’elle une polymérase mutagène (Zhang et al., 2000). Elle incorpore des nucléotides erronés à une fréquence comprise entre 10⁻⁴ et 10⁻³ (Johnson, Prakash, et Prakash, 2000). Ses erreurs les plus fréquentes sont les substitutions de base (T→G/C), et, les plus rares sont les délétions de base seulement 9,3% (Zhang et al., 2000). Sa processivité est modérée, puisqu’elle s’associe et se dissocie tous les 1 à 25 nucléotides. Elle reste, néanmoins, la polymérase la plus fidèle de sa famille (Ohashi et al., 2000). 78 Partie I : Introduction générale II. Les fonctions biologiques de pol Kappa A. Réplication de l’ADN génomique Comme présenté dans le premier chapitre, les conformations non-B de l’ADN sont un défi pour la réplication du génome. Ces structures rapidement formées bloquent l’avancée des fourches de réplication. Les ADN polymérases Kappa et Eta (Bétous et al., 2009; Rey et al., 2009 ; Bergoglio et al., 2013) ont émergée comme étant de nouveaux acteurs dans la réplication de ces séquences. La déplétion de pol Kappa augmente la sensiblité des cellules à la télomestatine, un ligand qui stabilise les structures G4. Cette hypersensiblité est correlée avec la formation de foyers γH2AX dans les cellules, suggérant l’apparition de cassures sur l’ADN (Bétous et al., 2009). Il a également été montré que pol Kappa était capable de répliquer, in vitro, efficacement des séquences capables d’adopter des conformations secondaires dans des sites fragiles communs (Walsh et al., 2012). Une étude a montré que les souris pol Kappa-/- présentaient une augmentation des séquences répétées dans les lignées germinales mâles (Burr et al., 2006), suggérant une implication de pol Kappa dans la réplication de ces séquences. Par ailleurs, la fidélité des ADN polymérases réplicatives est fortement réduite lors de la réplication de séquences microsatellites (Abdulovic et al., 2011), ce qui renforce la possible implication de polymérases spécialisées sur ces séquences. Par des expériences de réplication in vitro, il a été montré que pol Kappa était capable de synthétiser au travers des microsatellites (Hile et Eckert, 2008 ; Hile et al., 2012). Bien qu’étant une polymérase infidèle, pol Kappa réplique plus fidèlement les séquences microsatellites que pol Delta (Baptiste et Eckert, 2012). Pol Kappa permet, d’ailleurs de stabiliser les séquences microsatellites par deux moyens : - Elle réplique fidèlement les microsatellites. Elle permet donc le maintien sur toute la longueur des séquences. - Pol Kappa insère préférentiellement des G ou des C, ce qui peut créer des erreurs. Ces erreurs aboutissent à une interruption du microsatellite (Hile et Eckert, 2008), créant deux microsatellites plus courts, dont la fréquence de mutation sont plus faibles grâce à leur petite taille. 79 Partie I : Introduction générale Par ailleurs, lors de la réplication des séquences répétées, il peut se produire un décalage entre le brin néo-synthétisé et la matrice, Pol kappa est ensuite capable de réaligner le brin décalé ce qui réduit le risque de délétion/insertion lors de la réplication de séquences répétées (Mukherjee, Lahiri, et Pata, 2013). B. Réplication de l’ADN endommagé et synthèse translésionnelle Le rôle le plus documenté de pol Kappa dans la littérature est celui concernant la synthèse translésionnelle. Pol kappa est spécifique des adduits encombrants sur les guanines (Choi, Angel, et Guengerich, 2006). En effet, Pol Kappa est capable de réaliser seule l’étape d’insertion de manière fidèle ainsi que l’étape d’extension lors du passage de la lésion. D’ailleurs, la fonction cellulaire la plus décrite est son implication dans la tolérance fidèle des dommages causés par le benzo[a]pyrène, un carcinogène présent dans la fumée de cigarettes. Pol Kappa, in vitro et in vivo, est capable d’insérer un nucléotide en face d’une base endommagée par le benzo[a]pyrène de façon fidèle (Zhang, Yuan, Xin, et al., 2000) (Suzuki et al., 2002) (Avkin et al., 2004). De plus, les MEFs pol Kappa -/- présentent une hypersensibilité au benzo[a]pyrène, et sont, d’ailleurs, incapables de progresser au cours de la phase S après exposition à cet agent génotoxique (Bi et al., 2005) . Pol Kappa est capable de se relocaliser en foyer après traitement au benzo[a]pyrène, mais cette relocalisation nécessite la mono-ubiquination de PCNA par Rad 18 (Bi et al., 2006) . Pol Kappa est aussi capable de passer une autre classe d’adduits encombrants, les composés ostrogéniques. Il a été montré, in vitro, que pol Kappa peut catalyser l’insertion de nucléotide face au 4-OH-equilenin, un composé ostrogénique oxydé (Suzuki et al., 2004) . Ceci est en accord avec le fort niveau d’expression de pol Kappa dans les organes reproducteurs, suggérant un rôle dans la translésion des adduits stéroïdes. Pol Kappa protège contre les dommages liés aux stress oxydatifs puisqu’elle est capable de franchir les lésions 8-oxoG et les thymines glycols de façon infidèle et fidèle respectivement, prévenant ainsi l'accumulation de cassures de l'ADN (Zhang, Yuan, Wu, et al., 2000) (Fischhaber et al., 2002 ; Yoon et al., 2010) . Pol Kappa est capable de franchir, in 80 Partie I : Introduction générale vitro, les sites abasiques et les lésions dues à des guanines modifiées par le N-2acétylaminofluorène (Gerlach et al., 2000) Pol Kappa participerait, également, à la translésion de bases alkylantes. En effet, les MEFS pol Kappa -/- sont sensibles au traitement par l’agent alkylant le MMS (Méthyl Méthane Sulfonate). Bien que cette sensibilité soit moins importante que celle engendrée par la déplétion de Rev3, la double délétion de pol Kappa et Rev 3 augmente cette sensibilité. Pol Kappa pourrait jouer un rôle de secours, en l’absence de Rev 3 (Takenaka et al., 2006) . Pol Kappa serait également capable de réaliser l’étape d’extension de mésappariements, bien que pol zeta soit plus efficace (Washington et al., 2002). Cependant, une coopération des deux polymérases serait possible. Pol Kappa réaliserait l’étape d’insertion et pol Zeta l’étape d’extension (Ziv et al., 2009) . D’ailleurs, il a été montré que le duo pol Kappa/ pol Zeta est capable de franchir les lésions induites par le cisplatine, in vivo, alors que ces lésions sont bloquantes in vitro (Shachar et al., 2009). 81 Partie I : Introduction générale C. Rôle dans la réparation de l’ADN endommagé Figure 19 : Différentes voies de réparation de l’ADN endommagé Description des voies de réparation par excision de nucléotides (NER) et par recombinaison homologue (HR). Les dommages induits par les UV sont réparés par le NER, tandis que les cassures doubles brins ou les lésions interbrins sont réparées par la recombinaison homologue. (Adapté de (Shaheen et al., 2011)) 1. Pol Kappa et les dommages induits par les UV Pol Kappa est incapable de franchir les dimères de pyrimidines ou les photoproduits, in vitro (Zhang, Yuan, Wu, et al., 2000 ; Johnson, Prakash, et Prakash, 2000). Pourtant, les MEFs pol kappa -/- sont hypersensibles aux rayonnements UV (Schenten et al., 2002). Lorsqu’on réintroduit la forme sauvage de pol Kappa dans les MEFS pol Kappa -/-, la résistance aux UV est restaurée ce qui n’est pas le cas avec la forme catalytiquement inactive 82 Partie I : Introduction générale suggérant que l’activité catalytique de pol Kappa est requise pour la résistance aux UV. Ce phénotype serait dû à l’implication de pol Kappa dans la réparation par excision de nucléotides (NER) (Fig 19), puisque pol Kappa interviendrait pour combler la brèche après excision du nucléotide lésé (Ogi et Lehmann, 2006). 2. La réparation des ICLs Les liaisons inter-brins de l’ADN (DNA interstrand crosslink ICL) sont toxiques pour la cellule. Elles interviennent de façon spontanée, ou sont induites par des drogues utilisées en chimiothérapie. Elles peuvent être réparées pendant ou en dehors de la phase S. La réparation des ICL durant la phase S est assurée par la polymérase Zeta (Räschle et al., 2008), cependant pol Zeta n’est pas indispensable pour la réparation des ICL en dehors de la phase S chez les vertébrés (Williams, Gottesman, et Gautier, 2012) . In vitro, pol kappa est capable d’insérer un nucléotide face des lésions inter-brins entre deux guanines (Minko et al., 2008), ce qui en fait un candidat potentiel pour la réparation des ICL indépendante de la réplication (RIR). La déplétion de pol Kappa dans des extraits de Xénope entraîne un défaut du RIR, qui est restauré lorsque les extraits sont complémentés par la forme sauvage de pol Kappa. Pol Kappa serait nécessaire pour le RIR. Les domaines d’interaction à l’ubiquitine et le domaine catalytique de pol Kappa sont requis pour cette fonction. En effet, leurs mutations ne restaurent pas le défaut du RIR. De plus, les MEFS pol Kappa-/- sont sensibles aux drogues induisant des ICLs (Williams, Gottesman, et Gautier, 2012). Ces résultats sont intéressants, car ils montrent un rôle de pol Kappa en dehors de la phase S, mais surtout qu’il existe deux voies distinctes de réparation des ICLs, une en phase S et l’autre en dehors de la phase S. Le rôle de pol Kappa dans la réparation des ICLs en dehors de la phase S permettrait de cibler les cellules non proliférantes en thérapie. 3. Rôle dans la recombinaison homologue Chez T. Cruzi, la seule voie de réparation des cassures doubles brins est la recombinaison homologue. Les enzymes nécessaires pour réaliser le NHEJ sont absentes chez T. Cruzi. La réparation des radiations ionisantes se fait en trois étapes : - Arrêt de la croissance et expression des protéines de recombinaison - Augmentation de l’activité de réparation de l’ADN 83 Partie I : Introduction générale - Inhibition des protéines de la réparation par recombinaison Les parasites exprimant pol Kappa améliore le temps de récupération après exposition aux radiations ionisantes. De plus, l’expression de pol Kappa dans les parasites leur confère une résistance aux traitements à la zéomycine, drogue qui induit des cassures doubles brins ce qui suggère un rôle, in vivo, de pol Kappa dans la recombinaison homologue chez T. Cruzi (Fig 19). Il a également été montré, in vitro, que pol Kappa était capable de promouvoir l’extension de D-loop. Les structures D-loop miment un intermédiaire de recombinaison, dans lequel un brin invasif sert de matrice (Rajão et al., 2009). III. Régulation de pol Kappa dans les cellules de mammifères A. La régulation de la fonction de pol Kappa Il existe, à ce jour, peu d’études concernant les modifications post-traductionnelles de pol Kappa. En 2008, Guo et ses collaborateurs montraient que pol Kappa murine pouvait être mono-ubiquitinylée, au niveau des domaines UBZ (Guo et al., 2008). Plus récemment, une étude a mis en évidence une interaction entre le C-terminal de pol Kappa et une E3 ubiquitine ligase TRIP, renforçant l’idée que pol Kappa humaine pourrait être ubiquitinylée (Wallace et al., 2014). Des analyses protéomiques à large échelle nous ont donné des informations concernant les lysines pouvant être ubiquitinylées. Seules 4 lysines sont retrouvées dans au moins deux études (K173, K461, K541, et K684) (pour revue (McIntyre et Woodgate, 2015)). En plus de l’ubiquitination, il a été montré chez C. elegans, que GEI-17, connu pour sumoyler pol Eta et la protéger de la dégradation, peut aussi agir sur pol Kappa (Roerink et al., 2012). Il est donc possible que pol Kappa soit sumoylée in vivo. D’ailleurs, il a été récemment mis en évidence que 6 lysines de pol Kappa pouvait être sumoylées, dont 3 pourraient aussi être ubiquitinylées (Hendriks, D’Souza, et Yang, 2014). 84 Partie I : Introduction générale Néanmoins, la fonction biologique de ces modifications post-traductionnelles de pol Kappa reste inconnue mais on peut penser qu’elles seraient un moyen de réguler la présence de pol Kappa au niveau des machineries de réplication. Les modifications post-traductionnelles de pol Kappa ne sont pas le seul moyen de réguler son recrutement à la chromatine puisque sa fonction dans la synthèse translésionnelle requiert la mono-ubiquitination de PCNA (Guo et al., 2008) . En absence de traitement génotoxique exogène, la déplétion d’USP1, une dé-ubiquitinase de PCNA, entraîne une persistance de PCNA-monoubiquitinylé, et un recrutement aberrant de pol Kappa au niveau de la réplication normale, ce qui génère de l’instabilité génétique mise en évidence par la formation de micronoyaux (Jones, Colnaghi, et Huang, 2012). B. Dérégulation de l’expression de pol Kappa dans les cancers : conséquences sur la stabilité génomique Des études à large échelle sur des patients atteints de cancers différents ont montré que l’expression des gènes des ADN polymérases translésionnelles était fréquemment altérée. Pol Kappa est associée à des stades avancés et à une courte survie chez des patients atteints de gliomes. Cette association a été identifiée comme indépendante du facteur pronostic de la maladie (Wang et al., 2010). Pol Kappa est également retrouvée surexprimée dans les tumeurs du poumon en comparaison aux tissus sains adjacents (Wang et al., 2004) . Dans des lignées cancéreuses du poumon, la réintroduction de p53 réprime l’expression de pol Kappa. Il a été montré que dans des MEFs p53 -/-, le niveau d’expression de pol Kappa était augmenté (Wang et al., 2004) . De façon concomitante, le niveau des transcrits de pol Kappa est augmenté dans des cellules RKO p53 -/- en comparaison, aux cellules normales (Velasco-Miguel et al., 2003). Le suppresseur de tumeur p53 apparait comme étant un régulateur de pol Kappa. De plus, pol Kappa apparait souvent surexprimée dans les cancers du poumon à non petites cellules cellules (O-Wang et al., 2001 ; Wang et al., 2004). Etant donné la capacité de pol Kappa à franchir les dommages provoqués par le benzo[a]pyrène, présent dans les fumées de cigarette, les cellules surexprimant pol Kappa pourraient être sélectionnées afin de tolérer des dommages. Mon équipe d’accueil a montré 85 Partie I : Introduction générale que la surexpression de pol Kappa mène à une augmentation de la mutagénèse spontanée dans les cellules MRC5 (Bergoglio et al., 2002), à une augmentation des cassures doubles brins, caractérisées par une augmentation de foyers γH2AX, à une perte d’hétérozygotie, à une augmentation de l’aneuploïdie, et qu’elle favorise la tumorigénèse chez la souris nude (Bavoux et al., 2005). De plus, la surexpression de pol Kappa entraîne une perturbation du programme de réplication sans que la voie ATR/Chk1 ne soit activée. Il est proposé que la surexpression de pol Kappa entraine un stress chronique en dessous du seuil d’activation de la voie ATR/Chk1 mais suffisant pour induire de l’instabilité génétique au cours des cycles cellulaires successifs (Pillaire et al., 2007). Une étude de mon équipe, montre que la région 5’ du gène POLK possède des sites de liaison consensus à des facteurs de transcription SP1 et CREB. Une mutation dans le site consensus de SP1 ou CREB engendre une diminution de l’activité du promoteur de pol Kappa, tandis que l’expression ectopique de SP1 promeut la transcription de pol Kappa. De façon intéressante, la sous-expression de Pol Kappa dans des biopsies de cancers colorectaux est associée à la diminution de l’expression de CREB et SP1 (Lemée et al., 2007). Pol kappa apparait sous-exprimée dans de nombreux cancers (Pillaire et al., 2010) D’ailleurs, la sous-expression de pol Kappa dans les cellules entraine une augmentation de la phosphorylation de l’histone γH2AX, signifiant une augmentation des cassures double brins (Bétous et al., 2009). Les souris pol kappa -/- présente un phénotype mutateur de façon spontanée (Stancel et al., 2010). Etant donné les conséquences drastiques des modifications du taux intracellulaire de pol Kappa, il semble que la régulation de cette enzyme, bien que méconnue, joue un rôle clé pour dans le maintien la stabilité génomique. 86 Partie I : Introduction générale Objectifs du travail de thèse Comme nous avons pu le voir dans l’introduction, les fourches de réplication rencontrent souvent des obstacles de nature endogène (ADN structuré, déplétion du pool de nucléotides…), ou de nature exogène (lésions induites par les UV…), qui bloquent l’avancée des ADN polymérases réplicatives. Ces arrêts de fourches doivent être pris en charge au sein de la cellule afin d’éviter la formation de cassures doubles brins de l’ADN, vecteurs d’aberrations chromosomiques et donc d’instabilité génétique. Afin de remédier à ces arrêts de la réplication, la cellule met en place différentes voies de réponse: Les voies de tolérance via la synthèse translésionnelle réalisée par des ADN polymérases spécialisées ou la voie de contournement des lésions et l’activation du checkpoint de phase S. Mes travaux s’intéressent à la connexion entre ces deux voies puisque nous avons mis en évidence l’implication de pol Kappa, ADN polymérase spécialisée, dans l’activation du point de contrôle de phase S. L’objectif de mon travail a été de comprendre le rôle joué par pol Kappa dans cette voie de signalisation du stress réplicatif. Ainsi ce travail se présente en trois grandes parties : - La première partie traite de la découverte de l’implication de Pol Kappa dans le checkpoint de phase S et de l’étude des mutants de pol Kappa. - La deuxième partie aborde l’importance de pol Kappa dans la régulation de Chk1 et la corégulation du complexe Chk1/pol Kappa par l’ubiquitine hydrolase USP7. -La troisième partie tente d’identifier les régions génomiques où pol Kappa pourraient exercer sa fonction au sein du checkpoint de phase S et nous y verrons une possible intervention de pol Kappa au niveau de régions d’hétérochromatine. 87 Partie I : Introduction générale 88 Partie II : Résultats Partie II : Résultats 89 Partie II : Résultats I. ADN polymérase Kappa et checkpoint de phase S A. Découverte de l’implication de pol Kappa dans le checkpoint de phase S 1. Contexte et objectifs L’avancée des fourches de réplication peut être entravée par des barrières de fourches, comme décrit dans l’introduction. Le blocage de la réplication, s’il n’est pas pris en charge, génère du stress réplicatif, se traduisant par l’apparition de cassures de l’ADN et des réarrangements chromosomiques. Une des réponses est le checkpoint de phase S via l’activation de la voie ATR/Chk1. Une autre réponse aux fourches bloquées est l’activation de voies de tolérance des dommages et Pol Kappa y participe par son activité de synthèse translésionnelle (TLS). Pol Kappa appartient à la famille Y des ADN polymérases. Les souris déficientes pour pol Kappa présentent un phénotype mutateur (Stance et al, 2009), et une augmentation des répétitions en tandem (Burr et al, 2006). De plus, il a été montré que l’orthologue de pol Kappa, DinB, chez S. pombe interagit avec Rad1 et Hus1, sous-unités du complexe PCNA-like Rad9/Rad1/Hus1 requis durant le checkpoint de phase S (Kai et Wang al, 2003). Ainsi ces données suggèrent que Pol Kappa puisse avoir un rôle en dehors de la synthèse translesionnelle. Dans l’étude qui suit nous avons recherché quelles étaient les conséquences de l’absence de pol kappa sur la stabilité génomique. Nous montrons une implication de pol Kappa dans le checkpoint de phase S. Les cellules dépourvues de pol Kappa présentent un défaut de phosphorylation de Chk1, et donc un checkpoint inactif. De plus, grâce à des extraits d’œufs de Xénope immunodéplétés en pol kappa, nous montrons que la synthèse d’ADN par pol Kappa au niveau des fourches bloquées est requise pour une activation du checkpoint de phase S. A mon arrivée en thèse, j’ai pris part à ces travaux, qui ont donné lieu à un article. Par la suite, je me suis attachée à décrypter les mécanismes moléculaires impliqués dans cette nouvelle fonction de pol Kappa au niveau du checkpoint de phase S. 90 Partie II : Résultats 2. ARTICLE: “DNA polymerase κ-dependant DNA synthesis at stalled replication forks is important pour chk1 activation.” Embo Journal, 2013 91 Partie II : Résultats 92 The EMBO Journal (2013) 32, 2172–2185 www.embojournal.org THE EMBO JOURNAL DNA polymerase j-dependent DNA synthesis at stalled replication forks is important for CHK1 activation Rémy Bétous1,2,6, Marie-Jeanne Pillaire1,2,6, Laura Pierini1,2, Siem van der Laan3, Bénédicte Recolin3,7, Emma Ohl-Séguy1,2, Caixia Guo4, Naoko Niimi5, Petr Grúz5, Takehiko Nohmi5, Errol Friedberg4, Christophe Cazaux1,2, Domenico Maiorano3,* and Jean-Sébastien Hoffmann1,2,* 1 Equipe Labellisée La Ligue Contre le Cancer 2013, INSERM UMR 1037, CNRS ERL 505294, CRCT (Cancer Research Center of Toulouse), Toulouse, France, 2University of Toulouse; UPS, Toulouse, France, 3 Institut de Génétique Humaine (IGH), CNRS—UPR 1142, Montpellier Cedex 5, France, 4Department of Pathology, The University of Texas Southwestern Medical Center, Dallas, TX, USA and 5Division of Genetics and Mutagenesis, National Institute of Health Sciences, Tokyo, Japan Formation of primed single-stranded DNA at stalled replication forks triggers activation of the replication checkpoint signalling cascade resulting in the ATR-mediated phosphorylation of the Chk1 protein kinase, thus preventing genomic instability. By using siRNA-mediated depletion in human cells and immunodepletion and reconstitution experiments in Xenopus egg extracts, we report that the Y-family translesion (TLS) DNA polymerase kappa (Pol j) contributes to the replication checkpoint response and is required for recovery after replication stress. We found that Pol j is implicated in the synthesis of short DNA intermediates at stalled forks, facilitating the recruitment of the 9-1-1 checkpoint clamp. Furthermore, we show that Pol j interacts with the Rad9 subunit of the 9-1-1 complex. Finally, we show that this novel checkpoint function of Pol j is required for the maintenance of genomic stability and cell proliferation in unstressed human cells. The EMBO Journal (2013) 32, 2172–2185. doi:10.1038/ emboj.2013.148; Published online 25 June 2013 Subject Categories: genome stability & dynamics Keywords: DNA polymerase k; genetic instability; replication checkpoint; replication stress *Corresponding author. D Maiorano, Institut de Génétique Humaine (IGH), CNRS—UPR 1142, 141 rue de la Cardonille, 34396 Montpellier Cedex 5, France. Tel.: þ 33 4 34 35 99 73; Fax: þ 33 4 34 35 99 01; E-mail: [email protected] or J-S Hoffmann, Equipe Labellisée La Ligue Contre le Cancer 2013, INSERM UMR 1037, CNRS ERL 505294, CRCT (Cancer Research Centre 06 Toulouse)Toulouse 31077, France. Tel.: þ 33 5 61 17 59 75; Fax: þ 33 5 61 17 59 94; E-mail: [email protected] 6 These authors contributed equally to this work. 7 Present address: Department of Experimental Oncology, University Medical Center Utrecht, Stratenum 2.241, Universiteitsweg 100, 3584 CG Utrecht, The Netherlands. Received: 21 November 2012; accepted: 4 June 2013; published online 25 June 2013 2172 The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 Introduction Common impediments to replication fork progression include exogenous and endogenous DNA damage, natural structured DNA, or tightly associated DNA–protein complexes that disturb the progression of the replicative DNA polymerases a, d and e. Failure to stabilize and restart stalled forks or prolonged arrest of replication forks (replication stress) may result in fork collapse, leading to chromosomal breakage and rearrangement. Cells have evolved several mechanisms to deal with the constant challenge of replication stress. These include systems to detect and repair damaged DNA, and replication checkpoints that sense stalled replication forks in S phase to direct appropriate cellular responses (Nyberg et al, 2002; Ciccia and Elledge, 2010). When these checkpoints are defective, cells enter cell division with uncompleted DNA replication, and as a consequence genetic instability is increased. The ATR signalling pathway is crucial in regulating the replication stress response to a large array of insults such as DNA damaging agents and chemicals that cause replication arrest (Melo and Toczyski, 2002; Cimprich and Cortez, 2008). Many of these types of replication arrest cause functional uncoupling of the MCM helicase and replicative DNA polymerase activities at replication forks, resulting in production of long stretches of RPA-coated single-stranded DNA (ssDNA) (Byun et al, 2005; Cortez, 2005). In turn, accumulation of the major ssDNA binding protein RPA onto this substrate is thought to trigger the primary checkpoint signalling (Zou et al, 2003), although more recent data suggest that the role of RPA in this process may be indirect, by allowing formation of replication forks and very likely by stimulating DNA polymerase a (Pol a)-dependent synthesis of replication intermediates that strongly contribute to checkpoint activation (Van et al, 2010; Recolin et al, 2012 and see below). The ATR checkpoint pathway is known to involve the independent translocation of multicomponent protein complexes to damage sites followed by the phosphorylation of the main ATR effector, the protein kinase Chk1 (Zou et al, 2002; Cimprich and Cortez, 2008). ATR activation requires its localization at stalled forks with its partner ATRIP (ATR Interacting Protein) as well as the heterotrimeric 9-1-1 complex and the ATR activator TopBP1, which are recruited independently of ATR-ATRIP. TopBP1 interacts with both the 9-1-1 complex and ATR-ATRIP complexes, and it plays a role in loading and/or stabilizing the 9-1-1 complex on damaged chromatin (Delacroix et al, 2007; Mordes et al, 2008; Yan and Michael, 2009; Gong et al, 2010). An alternative RFC-containing Rad17 complex loads the 9-1-1 complex to primers synthetized by DNA polymerase alpha (Pol a) (Zou et al, 2002; Ellison and Stillman, 2003) and the interaction between Rad9 and TopBP1 positions TopBP1 for ATR activation (Furuya et al, 2004; Delacroix et al, 2007). In addition, the regulatory protein Claspin has been shown to be required for ATR-dependent phosphorylation of Chk1 & 2013 European Molecular Biology Organization Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al (Liu et al, 2006). Previous studies have shown that DNA synthesis also is required for checkpoint activation (Michael et al, 2000; Lupardus et al, 2002). A recent study has shown that continued synthesis and elongation of new DNA primers on ssDNA templates represent an additional key step in checkpoint activation (Van et al, 2010). An important part of the cellular response to replication arrest or stalling by DNA damage is the induction of DNA damage tolerance pathways. The human Y-family DNA polymerases (Pol Z, Pol k, Pol i, and Rev1) participate in these pathways by facilitating the replicative bypass of DNA lesions. Y-family DNA polymerases promote damage tolerance in part through their ability to insert nucleotides opposite to DNA lesions that block the replicative DNA polymerases, a process termed as translesion synthesis (TLS) (Friedberg et al, 2002). Translesion polymerases may function directly at the replication fork (Friedberg, 2005), or may fill in postreplication gaps containing lesions that are left behind by replication forks (Lopes et al, 2006; Callegari et al, 2010). Ubiquitylation of PCNA, which is dependent upon the E2 ubiquitin-conjugating enzyme Rad6 and the E3 ubiquitin ligase Rad18, facilitates these processes (Friedberg et al, 2005). Pol k, an 870 amino-acid residue Y-family polymerase related to DNA polymerase IV of Escherichia coli, can replicate past several bulky adducts in DNA in vitro, and cellular studies have shown a role for Pol k in TLS past lesions such as benzo(a)pyrene-DNA adducts (Ogi et al, 2002). However, Pol k differs from the three other Y-family human DNA polymerases in that mice lacking Pol k exhibit, besides a spontaneous mutator phenotype which could be explained by defective TLS across endogenously generated adducts (Stancel et al, 2009), increased tandem repeat mutations (Burr et al, 2006) suggesting that Pol k could have other roles in addition to TLS. An important, as yet unsolved question is how TLS and replication checkpoint activities are coordinated at stalled replication forks to maintain genomic stability while ensuring the resumption of DNA replication. In the yeast S. pombe, it was previously observed that DinB, an orthologue of Pol k, and the Rad1 and Hus1 components of the 9-1-1 complex interact, suggesting a role for Pol k in checkpoint responses although the significance of this interaction has not been further explored (Kai and Wang, 2003). We have investigated this issue in both Xenopus extracts and mammalian cells, and provide evidence that Pol k has an additional TLSindependent function in replication checkpoint activation when the replication fork progression is impeded by either nucleotide starvation or upon inhibition of the replicative polymerases. We show that Pol k fulfils this novel checkpoint function by participating in DNA synthesis on ssDNA at stalled replication forks. We also show that Pol k is required in otherwise unstressed human cells for normal S-phase progression, nuclear replication factory maturation and the maintenance of genomic stability by preventing the persistence of under-replicated regions in mitosis. Results Activation of the replication checkpoint is deficient following Pol j depletion Short-interfering (si) RNA-mediated Pol K gene silencing was achieved in the human U2OS, MRC5 and HeLa cell lines, with & 2013 European Molecular Biology Organization substantial depletion of Pol k (80–90% depletion) by four independent siRNAs or a pool of siRNAs (Figure 1A and B; Supplementary Figure S1A and B). Significant RNAimediated depletion of Pol k was achieved without significantly altering the expression of other replicative or Y-family TLS DNA polymerases (Supplementary Figure S1C). We then assayed Chk1 phosphorylation on serine 345 in Pol k-depleted human cells in response to nucleotide starvation by Hydroxyurea (HU), a strong inducer of replication stress widely used to investigate responses to DNA damageindependent replication fork arrest (Lopes et al, 2001; Sogo et al, 2002). We observed a strong and reproducible attenuation of Chk1 phosphorylation when Pol k was downregulated in several human cell lines (U20S, MRC5 and 293T cells) treated with HU as compared with their counterparts Pol k-proficient cells (Figure 1A and B; Supplementary Figure S1D). As can be seen in Supplementary Figure S1E, the level of neither ATR, ATRIP, Rad9, Hus1, Pol d nor TopBP1 was affected following Pol k depletion, supporting that defective Chk1 phosphorylation is not due to the downregulation of these essential checkpoint factors. Importantly, expression of wild-type Pol k in siRNA-mediated Pol k-depleted cells significantly rescued defective Chk1 phosphorylation (Figure 1C). Defective Chk1 phosphorylation was reproduced in Pol k-knockout primary Murine Embryonic Fibroblast (MEF) cells (Supplementary Figure S1F), and was not observed upon knockdown of Pol Z, another Y-family translesion polymerase member (Figure 1D; Bergoglio et al, 2013), demonstrating that this phenotype is Pol k specific. Furthermore, while ectopic expression of wild-type Pol k did not change the level of Chk1 phosphorylation after HU (Supplementary Figure S1G), expression of catalytically inactive Pol k (DEAD Pol k) in which two critical active site residues (D198A and E199A) in the catalytically active site had been mutated (Gerlach et al, 2001) mimics the effect of POL K gene silencing (Figure 1E), suggesting that Pol k catalytic activity may be important for checkpoint activation. We also found that Pol k is recruited to chromatin after HU treatment, underlining a requirement of Pol k in the response to fork stalling (Supplementary Figure S2A). In order to obtain more insight in the molecular mechanism by which Pol k promotes Chk1 phosphorylation, we used extracts derived from activated Xenopus eggs naturally synchronized in S-phase. This system recapitulates in vitro the regulated activation of the replication checkpoint upon addition of demembranated sperm chromatin, and is amenable to biochemical manipulation (Costanzo and Gautier, 2004). We first generated Xenopus Pol k (XPol k)-specific antibodies (see Materials and methods and Supplementary Figure S3A) to deplete XPol k from egg extracts (Figure 2A). We then assessed checkpoint activation after stalling replication forks with either aphidicolin or UV irradiation. Aphidicolin induces fork stalling like HU by inhibiting the activity of replicative DNA polymerases, while UV-induced lesions physically stall replicative DNA polymerases and induce both strong replication fork uncoupling and Chk1 phosphorylation (Byun et al, 2005). We observed a strong reduction in Chk1 phosphorylation upon removal of XPol k, either after aphidicolin (Figure 2B) or UV treatment (Supplementary Figure S3B), as observed in mammalian cells (Figure 1; Supplementary Figure S1D and S2B). Addition of purified recombinant Pol k to egg extracts The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 2173 Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al Figure 1 Pol k is required for Chk1 phosphorylation after replication stress in human cells. (A, B) Western blot analysis of cell extracts from Human U2OS and MRC5 untransfected (unt) or transfected with control luciferase siRNA (si-luc), Pol k siRNA (si-k1, si-k2, D-si-k), untreated or treated with HU (2 mM, 3 h). Cell extracts were fractionated and soluble fractions were analysed with the indicated antibodies. Quantification was performed by ImageJ software; means±s.d. were presented. (C) Western blot analysis of whole cell extracts prepared from 293T cells treated with HU (2 mM, 3 h) transfected by si-RNA alone (si-luc or si-k3’UTR) or co-transfected by si-k30 UTR and a vector expressing FLAG-tagged wild-type Pol k (k-WT). (D, E) Pol Z depletion with Pol Z siRNA (si-Z) or transfection with vector expressing the FLAG-tagged catalytic inactive mutant of Pol k (Pol k-Dead) was performed in MRC5 cells untreated or treated with HU (2 mM, 3 h). Source data for this figure is available on the online supplementary information page. depleted of XPol k totally rescued defective Chk1 phosphorylation (Figure 2B), demonstrating that Pol k on its own rather than co-immunodepleted proteins is responsible for checkpoint activation, further demonstrating the specificity of Pol k in this process. Since DNA synthesis is essential for establishment of the S-phase checkpoint (Michael et al, 2000; Lupardus et al, 2002; Recolin et al, 2012), we next verified that DNA replication occurs upon removal of Xpol k (Figure 2D), demonstrating that Xpol k is not required for bulk chromosomal replication, and excluding an indirect effect on replication forks formation. 2174 The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 We also obtained independent evidence that Xenopus Pol k-immunodepleted extracts display a deficient ATR/Chk1 signalling pathway by monitoring replication of chromatin containing UV blocking lesions which leads to DNA synthesis slow down (Lupardus et al, 2002; Byun et al, 2005). As can be seen in Figure 2C, the slow-down of DNA synthesis observed upon UV irradiation of sperm chromatin in control extracts (DMock) could be alleviated by addition of caffeine, an ATR/ ATM inhibitor. In contrast, extracts lacking XPol k (DXPol k) displayed a high degree of UV-resistant DNA synthesis that was not enhanced by addition of caffeine (Figure 2C), & 2013 European Molecular Biology Organization Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al Figure 2 Pol k depletion from Xenopus egg extracts affects Chk1 phosphorylation. (A) Xenopus egg extracts were either mock depleted (DMock) or depleted with an anti-XPol k-specific antibody (DXpol k) as described in Materials and methods. Egg supernatants after depletion were analysed by western blotting with the indicated antibodies. (B) Analysis of Chk1P-S344 in mock-depleted or XPol k-depleted extracts treated with ( þ ) or without ( ) aphidicolin (15 mM) and reconstituted with 25 ng of recombinant Pol k (R-Pol k) performed as in B. Chk1 was used as the loading control. (C) Kinetics of DNA synthesis of mock-depleted (DMock; left panel) or XPol k-depleted (DXPol k; right panel) egg extracts in both the presence ( þ ) or absence ( ) of UV irradiation (800 J/m2) and absence ( ) or presence of 5 mM caffeine. The extent of DNA synthesis of both extracts is expressed as percent (%) of the input DNA added to egg extracts at time ¼ 0. Source data for this figure is available on the online supplementary information page. suggesting repression of the replication checkpoint. Chk1 phosphorylation after fork stalling is thought to suppress origin initiation largely by inhibiting the activation of new replication factories, thus reducing the number of active factories (Maya-Mendoza et al, 2007). Hence, these results may suggest that Pol k- immunodepleted extracts are not able to regulate the suppression of origin firing after UV-induced fork stalling and that Pol k is epistatic to ATR/Chk1. Collectively, the results presented in Figures 1 and 2 show that Pol k is required to promote Chk1 phosphorylation in response to replication fork stalling and suggest that Pol k catalytic activity may be implicated in this process. Pol j is implicated in formation of small nascent DNA in response to replication stress in Xenopus egg extracts Next we characterized the defect in Chk1 phosphorylation observed upon removal of Xpol k from egg extracts at the molecular level, in order to determine at which step of the checkpoint signalling pathway Xpol k is required. We first investigated whether depletion of XPol k resulted in removal of the main checkpoint sensors from egg extracts. As can be seen in Figure 3A, neither ATR, TopBP1, RPA, the Rad9 subunit of the 9-1-1 complex nor Chk1 was co-depleted by the XPol k antibody, further supporting that inhibition of Chk1 phosphorylation is not due to quantitative removal of these essential checkpoint factors, similarly to what observed in human cells (Supplementary Figure S1E). DNA replication inhibitors, such as aphidicolin, cause functional uncoupling of the MCM helicase and replicative DNA polymerase activities at replication forks, resulting in the formation of long stretches of RPA-bound ssDNA. We therefore verified whether replication fork uncoupling occurs in the absence of Xpol k by monitoring the recruitment of RPA to chromatin after replicative stress. We observed that RPA recruitment was unaffected after aphidicolin treatment in the absence & 2013 European Molecular Biology Organization of XPol k (Figure 3B) or upon stalling of replication forks by UV irradiation (Supplementary Figure S3C), suggesting that replication fork unwinding was not perturbed. Recent work has demonstrated that short DNA products accumulate on ssDNA templates in response to fork stalling by aphidicolin and strongly contribute to checkpoint activation (Van et al, 2010). These DNA products are longer than the size normally synthesized by Pol a, and a subset of them are generated by Pol d, most probably on the lagging strand. The leading strand replicative polymerase Pol e, in contrast, does not appear to play a significant role in the synthesis of these DNA products (Van et al, 2010). Since chromosomal DNA synthesis is not inhibited upon depletion of XPol k from Xenopus egg extracts (Figure 2D), we then determine whether Pol k is involved in the generation of small nascent DNAs at arrested forks by analysing replication intermediates formed in Pol k-depleted extracts upon stalling forks with aphidicolin as previously described (Van et al, 2010). To this end, we monitored the incorporation of a radiolabelled nucleotide precursor into low molecular weight DNA intermediates in both control (DMock) and Pol k-depleted extracts (DXPolk in the absence and presence of aphidicolin 40, 60 or 90 min after chromatin template addition (Figure 3C; Supplementary Figure S3D). Synthesis of 25–150 nt-long nascent DNAs in response to aphidicolin treatment could be observed in control extracts (DMock, Figure 3C; Supplementary Figure S3D), confirming previous data (Van et al, 2010). Strikingly, these short DNA products were greatly reduced in Pol k-depleted extracts (DXPolk, Figure 3C; Supplementary Figure S3D), suggesting that replication intermediates formed in aphidicolin-treated egg extracts depend upon XPol k. This finding is in agreement with the observation that, in contrast to the three replicative DNA polymerases Pol d, Pol e and Pol a, Pol k is not inhibited by aphidicolin (Gerlach et al, 2001). Importantly, we verified that this phenotype was not due to The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 2175 Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al Figure 3 Pol k is required for the accumulation of small nascent DNA in response to replication stress in Xenopus egg extracts. (A) The abundance of checkpoint factors in extracts Mock-depleted (DMock) or XPol k-depleted (DXPol k) was analysed by immunoblotting. (B) Chromatin binding of RPA in egg extracts mock depleted or depleted with XPol k antibodies in the absence ( ) or presence ( þ ) of aphidicolin. (C) Sperm chromatin was replicated in egg extracts mock depleted (DMock) or depleted with XPol k antibodies (DXPol k) containing 15 mM aphidicolin (APH) and a-[P32]dCTP. At 40, 60 and 90 min, total DNA was purified as described (Van et al, 2010), replication intermediates were fractionated by denaturing polyacrylamide gel electrophoresis and detected by autoradiography after exposure to a PhosphoImager screen (Molecular Dynamics). Abundance of 25–150 nt long DNA intermediates was quantified by densitometric scanning and analysed with ImageJ software. (D) Sperm chromatin was incubated in control (DMock) or XPol k (DXPol k)-depleted egg extracts in the presence of aphidicolin (15 mM) for 60 min. Chromatin fractions were analysed by immunoblotting with the indicated antibodies. Western blot signals were quantified with ImageJ software, normalized to histone H3 signals. (E) Analysis of XPol k chromatin binding. Demembranated sperm nuclei (2000 nuclei/ml of egg extract) were incubated in egg extracts for 90 min in the presence ( þ ) or absence ( ) of 15 or 750 mM aphidicolin. Chromatin fractions were obtained as described in Materials and methods and analysed by immunoblotting with the indicated antibodies. Source data for this figure is available on the online supplementary information page. 2176 The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 & 2013 European Molecular Biology Organization Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al removal of Pol d and Pol a from Pol k-depleted extracts (Supplementary Figure S3E). The presence of stable 50 ends of primer-template junctions constitutes the likely binding sites for the 9-1-1 complex (Ellison and Stillman, 2003). Thus, we reasoned that the defect in synthesis of these replication intermediates in the absence of XPol k might also affect the loading of the 9-1-1 complex onto chromatin. Therefore, we determined whether Pol k depletion affects recruitment of the Rad9 subunit of the 9-1-1 complex to chromatin after aphidicolin treatment. We found that recruitment of the Rad9 subunit of the 9-1-1 complex after aphidicolin treatment was strongly reduced in the absence of Pol k (Figure 3D) and that addition of purified recombinant Pol k to egg extracts depleted of XPol k restored recruitment of Rad9 (Supplementary Figure S3F). We next investigated the binding of Pol a, Pol d, Pol k, PCNA and Rad9 onto chromatin during DNA replication in the absence of aphidicolin, or in the presence of two concentrations of aphidicolin, a low dose (15 mM) that does not inhibit Pol a and a high dose (750 mM) that prevents the primer synthesis by Pol a (Byun et al, 2005) (see Figure 3E). The data clearly show that in the absence of aphidicolin, only the replication factors Pol a, Pol d, and PCNA are loaded, as expected. Similarly to what observed in mammalian cells (Supplementary Figure S2A), in Xenopus egg extracts Pol k is recruited to chromatin upon replication stress (15 mM aphidicolin) together with Rad9, further supporting the requirement of Pol k for the replication checkpoint upon replication stress (Figure 3E). In contrast, in the presence of high doses of aphidicolin only Pol a was chromatin bound while PCNA, Pol d and Rad 9 were not (Figure 3E), as expected (Michael et al, 2000; Byun et al, 2005; Maiorano et al, 2005). In these conditions, Pol k was not chromatin bound, suggesting that similar to PCNA and Rad9, its recruitment is dependent on the primer synthesis by Pol a upon replication stress. Finally, we performed a series of immunoprecipitation experiments using Pol d, Pol k or Rad9 antibodies (see Supplementary Figure S3G and H). The data obtained clearly indicate that XPol k interacts with XRad 9, but not with Pol d nor with Pol a. Collectively, these results show that Pol k is implicated in the synthesis of short DNA intermediates, which in turn may facilitate recruitment of the 9-1-1 complex at stalled forks and consequently contribute to efficient activation of the replication checkpoint. Pol j suppresses the formation of ssDNA induced by replicative stress Next, we monitored formation of ssDNA in S phase in human cells after HU treatment and downregulation of Pol k. For this purpose, ssDNA was detected by immunofluorescence in PCNA-positive nuclei using a bromodeoxyuridine-based assay. In this assay only BrdU contained in ssDNA is detected by anti-BrdU antibody staining under non-denaturing conditions (Raderschall et al, 1999). As seen in Figure 4A and B, around 70–80% of both control and Pol k-depleted S-phase cells (PCNA positives) are ssDNA positive after treatment with 2 mM HU for 3 h (R0). This observation indicates that in mammalian cells Pol k depletion does not affect replication fork uncoupling, consistent with what observed in Xenopus egg extracts (Figure 3B). In addition, after HU treatment, cells were released into fresh medium and the proportion of ssDNA-positive cells 3 h after release was determined (R3 in Figure 4A and B). Surprisingly, we found that & 2013 European Molecular Biology Organization Figure 4 Pol k suppresses formation of single-stranded DNA induced by replicative stress upon recovery from an HU block. (A, B) Persistence of BrdU-positive cells in Pol k-deficient cells 3 h after release from HU. Exponentially growing MRC5 cells were transfected with the indicated si-RNA; 48 h later cells were treated with 2 mM HU for 3 h and collected (R0) or released for 3 h in fresh medium (R3). Detection of BrdU (green) and PCNA (red) was performed in non-denaturating conditions. DNA was counterstained with DAPI. IgG1/488 and -/555 were controls of immunodetections. Examples of negative and positive cells for BrdU labelling at R0 and R3 are shown in A; scale bar 10 mm. (B) At least 150 MRC5 were randomly acquired with wide field microscopy and BrdU-positive nuclei in PCNA-positive nuclei were quantified in three independent experiments. Standard deviations were indicated by error bars and a t-test was applied (*Po0.05). (C) Increased level of Ub-PCNA onto chromatin after HU in Pol k-deficient cells. Extracts of MRC5 cells transfected with si-luc or si-k1 were fractionated. Soluble and chromatin fractions were then subjected to immunoblotting with the indicated antibodies. Actinin and MCM7 served as loading controls for soluble and chromatin fractions, respectively. Source data for this figure is available on the online supplementary information page. Pol k-depleted cells had a significantly higher proportion of ssDNA-positive nuclei compared to control cells (Figure 4B), suggesting that Pol k is important to suppress ssDNA during the recovery from HU-mediated arrest. To confirm this observation we used a second, independent assay that consists in monitoring the monoubiquitylated form of PCNA (Ub-PCNA). This post-translational modification is generated in response to replication stress by the ubiquitin E2–E3 complex composed of Rad6 and Rad18 and depends The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 2177 Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al upon replication fork uncoupling (Chang et al, 2006; Davies et al, 2008). As shown in Figure 4C, higher amounts of Ub-PCNA bound to chromatin were found in Pol k-depleted cells compared to control cells, that persisted after recovery from an HU block. Collectively, these results suggest that Pol k is implicated in suppression of ssDNA after recovery from replicative stress in human cells. Given that Pol k activity promotes efficient phosphorylation of Chk1 after replicative stress and that DNA synthesis on the unwound template is required for checkpoint activation (Van et al, 2010), it is likely that these two functional events may be mechanistically linked (see Discussion). Pol j depletion in unstressed cells perturbs replication dynamics and affects genome stability It has been reported that mice defective for the POL K gene manifest a spontaneous genetic instability phenotype (Burr et al, 2006; Stancel et al, 2009) but the mechanisms involved in this phenotype remain thus far totally unknown. The novel checkpoint function of Pol k might play a role in regulating genomic stability under normal growth conditions. Indeed, the replication checkpoint detects a variety of endogenous replication-impeding events and responds by triggering the ATR-mediated phosphorylation of Chk1 protein kinase, suppressing replication-associated genomic instability (Petermann and Caldecott, 2006). We addressed this issue by monitoring replication protein A (RPA) focus formation in unstressed cells, which is indicative of endogenous ssDNA accumulation due to fork stalling and/ or DNA damage. Pol k-deficient cells showed high levels of RPA focus formation (Figure 5A, left panel) and a significant increase in the number of RPA foci per nucleus (right panel) as compared with control cells containing Pol k. Chromatin fractionation followed by immunoblotting confirmed recruitment of RPA to chromatin in otherwise unperturbed Pol k-depleted cells by using two independent siRNAs (Figure 5B) at levels comparable to what observed after UV treatment, which served here as a positive control for replicative stress (lane UV). To verify that the additional recruitment of RPA is due to ssDNA accumulation at stalled forks and not to firing of new replication origins, we checked the recruitment of initiation factors such as Cdc45 and Pol a and observed that they remained unchanged following Pol k depletion (Supplementary Figure S4A). In order to determine whether RPA recruitment depends upon Pol k catalytic activity, we used a 30 UTR siRNA to deplete endogenous Pol k, and then complemented Pol k-depleted cells with either wild-type (catalytically active) or Dead (catalytically inactive) Pol k. Complementing Pol k-depleted cells with wild-type, and not with catalytically inactive Pol k suppressed the high level of RPA recruitment to chromatin observed in Pol kdepleted cells (Figure 5C). Expression of Dead Pol k but not wild-type Pol k, in the presence of endogenous Pol k, also promoted high levels of RPA loading onto chromatin similar to what seen in Pol k-depleted cells (Figure 5C). This result suggests that the catalytically inactive Pol k might act in a dominant-negative fashion in the presence of native Pol k. In order to determine the status of the checkpoint in unperturbed cells in the absence of Pol k, we monitored Chk1 phosphorylation in Pol k-depleted cells. We found that Chk1 phosphorylation was not significantly enhanced in the absence of Pol k despite accumulation of RPA onto chromatin 2178 The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 (Figure 5B), suggesting that at least some of the spontaneous stalled replication forks cannot trigger replication checkpoint activation. These results collectively show that absence of Pol k affects Chk1 phosphorylation even in unstressed cells and leads to RPA focus formation, suggesting the presence of stalled, damaged forks and/or unwound DNA. We observed a significant increase in g-H2AX focus formation in Pol k-deficient cells relative to control cells, most noticeably in S-phase cells (Supplementary Figure S4B). The increased g-H2AX focus formation following Pol k depletion was still observed in an NER-defective HeLa cell line (XPAKD cells) (Biard et al, 2005; Supplementary Figure S4C), indicating that phosphorylation of H2AX does not depend critically upon the NER function of Pol k. Enhanced g-H2AX focus formation was still observed in low (5%) oxygen conditions (Supplementary Figure S4C), arguing that cellular oxidative stress was unlikely to be the predominant stimulus for focus formation. Pol k depletion also affected replication factory dynamics over the duration of S phase. Pol k-depleted cells contained predominantly middle and late phase replication factories, with fewer cells displaying early replication factory morphology compared to control cells (Figure 5D). Again, we checked that the change in replication factory dynamics was independent of endogenous oxidative stress (Figure 5D). Together, these observations suggest that Pol k may function at stalled forks also in unstressed cells. We thus speculated that deficiency of Pol k in unstressed human cells would result not only in under-replicated DNA or unresolved replication intermediates in S phase, but also their persistence in mitosis in a checkpoint-blind manner. A recent study shows that under-replicated regions persisting into mitosis can be transmitted to daughter cells in 53BP1-shielded nuclear bodies (Lukas et al, 2011). Therefore, we analysed 53BP1 nuclear body formation in G1 (Cyclin A negative) nuclei from Pol k-depleted cells, and we compared it to mockdepleted cells (Figure 6). We found a significant increase in the number of spontaneous 53BP1 nuclear bodies in G1 in the absence of Pol k (Figure 6 A–C; Supplementary Figure S5B), as hallmark of incomplete DNA replication during the previous cell cycle. These observations may explain why the FACS profile of Pol k-depleted cells displays a mild elevated fraction of cells in G2 and M phases (Figure 7A and B) which could be slightly delayed, and a slower proliferation than control cells (Figure 7C). Interestingly, increased 53BP1 nuclear body formation in G1 was also noticed in Pol k-depleted cells after treatment with aphidicolin (Figure 6 D–F; Supplementary Figure S5C). These experiments further support that Pol k is required to both prevent incomplete replication intermediates and activate the replication checkpoint in the presence of endogenous or external replication stress. Discussion DinB/ Pol k-like polymerases are found in all domains of life and are among the most highly conserved of all the TLS DNA polymerases (Waters et al, 2009). The ubiquity of Pol k argues that this protein may contribute to additional aspects of cell physiology in addition to its role in TLS (Ogi et al, 2002; Avkin et al, 2004) and DNA repair synthesis following the NER-mediated excision of & 2013 European Molecular Biology Organization Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al Figure 5 Pol k depletion triggers perturbation of DNA replication program. (A) Increased RPA foci formation in nuclei from Pol k-depleted cells. Left panel: MRC5 cells transfected with control siRNA (si-luc) or siRNAs targeting Pol k (si-k1) were randomly acquired (n4100 nuclei) by confocal microscopy and quantification of RPA-positive nuclei was performed 48 h after transfection; DNA content was visualized by DAPI staining. Right panel: cells transfected by the indicated siRNA were randomly acquired (n480 cells) with wide field microscopy and the number of RPA foci per nucleus was automatically counted with ImageJ software; the distribution of the RPA foci per cell was presented and the P-value determined with the non-parametric Mann–Whitney test was 0.011 (*). (B) RPA accumulation onto chromatin in Pol k-deficient cells. Extracts of MRC5 cells transfected with control siRNA (si-luc) or siRNAs targeting Pol k (si-k1) were fractionated. Chromatin and soluble fractions were then subjected to immunoblotting with the indicated antibodies. Extracts from the untransfected cells irradiated with UV (50 J/m2) serves as positive control for RPA hyperloading and Chk1 phosphorylation; actin serves as loading control. (C) Catalytic activity of Pol k is required for preventing RPA accumulation onto chromatin in unstressed cells: western blot with the specified antibodies of chromatin cell extracts prepared from HeLa cells co-transfected by the indicated siRNA and empty vector ( ) or vectors expressing FLAG-tagged wildtype Pol k (Pol k-WT) or the FLAG-tagged catalytic inactive mutant of Pol k (Pol k-Dead). (D) Depletion of Pol k affects the spatial organization of active replication foci. Left panel: images of early, middle and late replication PCNA foci in U2OS cells analysed by immunofluorescence; scale bar: 10 mm. Right panel: quantification of MRC5 and HeLa cells with middle/late replication foci was performed (n4100 cells) for control (si-luc) and Pol k-deficient cells (si-k1, si-k30 UTR) grown under 20 and 5% of oxygen. Source data for this figure is available on the online supplementary information page. exogenous DNA damage NER (Ogi and Lehmann, 2006; Ogi et al, 2010). In this work, we have described a novel and unexpected role for Pol k in response to replication stress using two different experimental systems xenopus and mammalian cultured cells. We have provided evidence that Pol k is required for checkpoint activation after replication fork stalling with DNA polymerase inhibitors, such as hydroxyurea or aphidicolin, or in the presence of UV-blocking lesions. These effects appear to be specific to Pol k since (i) they were observed in Pol k / MEFs, (ii) depletion of Pol k did not significantly affect expression & 2013 European Molecular Biology Organization of other TLS or replicative polymerases, (iii) cells depleted for Pol Z, one of the closest relatives of Pol k, retained a functional replication checkpoint, and (iv) the checkpoint defect could be efficiently rescued by expression of wild-type Pol k- in mammalian cells and by addition of a recombinant form of Pol k in Xenopus egg extracts depleted for XPol k. Our findings differ from a previously published report, which showed that BPDE-induced phosphorylation of Chk1 is increased and persistent in Pol k-deficient MEF cells (Bi et al, 2005). The MEF we used here (Schenten et al, 2002) shows much higher UV sensitivity than the MEF used by Bi The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 2179 Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al et al (2005). Furthermore, we observed in our Pol k / MEFs a significant decreased level of Chk1 (Supplementary Figure S1F), which was not observed in the MEFs from Bi and 2180 The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 colleagues. This strongly suggest that the discrepancy may be due to differences in MEF cell types and further studies will be required to clarify the issue. & 2013 European Molecular Biology Organization Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al The decreased level of Chk1 that we observed in our Pol k / MEFs may be explained by the chronic replication stress induced by loss of Pol k. Indeed, the persistent absence Figure 7 Analysis of cell-cycle progression and cell proliferation in Pol k-deficient cells. (A) The percentage (%) of G2/M cells was determined in HeLa or in HeLa XPAKD cells by flow cytometry analysis on control (si-luc) and Pol k-deficient cells (si-k1 and si-k2). Experiments were done three times and standard deviations are indicated by error bars. P-values were calculated using Student’s t-test (*Po0.05; **Po0.01). (B) Evaluation of the function of the G2/M checkpoint: the relative mitotic index in Pol k-deficient cells compared with control cells was measured by monitoring the phosphorylated form of Histone H3 by flow cytometry analysis; DNA content was determined after DNA labelling with propidium iodide (PI). The percentage of H3P-positive cells was determined in three independent experiments and standard deviations were indicated by error bars. P-values were calculated using Student’s t-test (*Po0.05; ***Po0.001). (C) Doubling time calculated from growth curve done during 96 h on control and Pol k-deficient HeLa and MRC5 cells. Experiments were done three times in triplicate and standard deviations are indicated by error bars. P-values were calculated using Student’s t-test (*Po0.05; **Po0.01; ***Po0.001). of Pol k induces a mild but chronic replication stress, triggering prolonged fork stalling that can collapse and generate DSB, which in turn can activate slightly but chronically the DNA damage checkpoint, including the phosphorylation of Chk1 which is here independent of Pol k. Since Chk1 activation by phosphorylation induces its degradation by the proteasome degradation system (Zhang et al, 2009), this can explain why Chk1 levels are reduced. Interestingly, it has been recently reported that a chronic replication stress by oncogenes triggers a fast decrease in Chk1 level (Neelsen et al, 2013). Activation of the replication checkpoint strongly depends on the formation of primed ssDNA at stalled forks. Upon replication stress, leading and lagging strand replication can become disengaged at an unwound fork. On the lagging strand, primers accumulate through recycling of Pol a and are elongated by Pol d (Van et al, 2010). This process generates several 50 ends primer-template junctions, as it is the case for normal fork progression, facilitating the binding of the 9-1-1 complex. The molecular determinants of checkpoint activation on the leading strand must be different since this strand is normally replicated in a highly processive manner without interruption during replication. In contrast to Pol d, Pol e seems to be involved at a lesser extent in the primer elongation process at an unwound fork after replication stress (Van et al, 2010), in agreement with the need of a distributive synthesis. Here, we have uncovered that Pol k contributes to formation of replication intermediates at forks stalled with aphidicolin. Our results suggest that Pol k may be directly involved in the elongation of these short DNA products on the leading strand and may be in competition with processive replicative DNA polymerases in this process. A simple model that can be proposed from our results is the following (see Figure 8): upon induction of replication stress DNA primase-Pol a is recruited to the leading strand to synthesize primers which are elongated by Pol k in a distributive, rather than a processive manner by a replicative polymerase. It cannot be excluded that Pol k may also function on the lagging strand in competition with DNA Pol d. This regulation may ensure generation of multiple 50 ended primer-template junctions to enable efficient replication checkpoint activation and is in line with the observation that DNA synthesis at arrested forks continues at a slow rate, leading to the formation of small replication intermediates that contribute strongly to checkpoint activation (Van et al, 2010). We have presented also evidence that in the absence of Pol k the DNA binding of the Rad9 subunit of the 9-1-1 complex is affected after replication stress. These observations suggest that Pol k-dependent DNA synthesis is required for Rad9 binding. This interpretation is consistent with the observation that in the absence of Pol k short replication intermediates are poorly made, resulting in much less 50 ends and consequently reduced recruitment of the 9-1-1 complex. Generation of multiple short DNA Figure 6 Increased 53BP1 nuclear bodies in G1 following Pol k depletion. Untransfected (unt) or transfected with control siRNA (si-luc) or siRNAs targeting Pol k (si-k1, si-k2) were untreated (A–C) or treated with 0.2 mM of aphidicolin for 24 h (D–F). 53PB1 was detected by immunofluorescence in G1 nuclei (cyclin A negative). Examples of positive nuclei for 53BP1 (red), Cyclin A (green) and DAPI (blue) staining are shown in A and D; B and E are representative experiments showing the distribution of the number of 53BP1 foci per cell in control and Pol k-deficient cells (n ¼ 100); Box, 25–75 percentile range; whiskers, minimum and maximum values. Mann–Whitney test was applied to compare Pol k-deficient cells data set with the control cells (***Po0.001). In (C) and (F), 53BP1-positive nuclei were scored and classified in the indicated categories based on the number of 53BP1 nuclear bodies. Experiments were done three times (n ¼ 100) and standard deviations are indicated by error bars. & 2013 European Molecular Biology Organization The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 2181 Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al Figure 8 A model for the checkpoint function of Pol k. Upon replication stress, new short RNA-DNA primers continue to be synthesized and elongated on the unwound ssDNA downstream of a stalled replisome. On the lagging strand, primers accumulate through recycling of Pol a and are elongated by Pol d with PCNA. On the leading strand, Pol a could be also recruited and elongation of the primers could be made by the distributive Pol k in order to allow high levels of 5’ ends primer-template junctions. Accumulation of short nascent DNAs on both strands results in multiple 50 ends of primer-template junctions facilitating the binding of the 9-1-1 complex and subsequently checkpoint activation. intermediates by Pol k may also ensure that replication restart occurs as we have observed that removal of Pol k from human cells leads to persistence of ssDNA after recovery from a block with HU. It is well known that Pol k-deleted cells are sensitive to UV radiation, although this polymerase does not support replication bypass past thymine-thymine (To4T) dimers or [6,4] pyrimidine-pyrimidone photoproducts (Okada et al, 2002; Schenten et al, 2002). These apparently contradictory results are explained by the collaboration of Pol k with the replicative DNA polymerases Pol d and Pol e during the NER repair synthesis after the excision of UV damage (Ogi et al, 2010). Our observation that depletion of Pol k strongly affects Chk1 phosphorylation after UV irradiation (see Supplementary Figure S2B) offers additional insight into the role of Pol k in the response to UV damage. Pol k has been previously considered to be involved in the maintenance of genomic stability in the absence of external stress. Mice defective for the POL K gene manifest spontaneous genetic instabilities including elevated frameshift mutations in the germline at tandem repeat minisatellite loci (Burr et al, 2006; Stancel et al, 2009). Since the replication checkpoint is known to suppress also genomic instability by detecting and responding to a variety of endogenous replication-impeding events (Petermann and Caldecott, 2006), minisatellite instability observed following Pol k depletion is consistent with prolonged replication fork pausing at these natural replication barriers, due to 2182 The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 defective replication checkpoint signalling, delayed checkpoint recovery and replication restart with resulting increased mutagenesis. These findings prompted us to examine whether the novel checkpoint function of Pol k might play a role in regulating genomic stability under normal growth conditions. We found that in unperturbed conditions Pol k-depleted cells have proliferative defects, altered replication factory dynamics, spontaneous replication stress, and under-replicated regions which are transmitted to daughter cells. Altogether, these observations reveal a previously unrecognized role for Pol k during DNA replication in unperturbed cells, which appears to depend upon the catalytic activity of Pol k, as demonstrated by a combination of depletion and complementation experiments, and support its checkpoint function in the absence of external stress, extending the role of this DNA polymerases outside the TLS. Pol k is believed to be an error-prone enzyme, which may generate mutations when it acts on undamaged templates (Ohashi et al, 2000). Pol k may however have higher fidelity in vivo, as suggested by recent work showing that Pol k can perform accurate microsatellite DNA synthesis (Hile et al, 2012). In conclusion, the concept that TLS could be not the sole function assigned to the Y-family DNA polymerases is now emerging as we recently demonstrated that Pol Z is required for the stability of common fragile sites during unperturbed S phase (Rey et al, 2009; Bergoglio et al, 2013). Our work provides new mechanistic insights into the roles of Pol k in & 2013 European Molecular Biology Organization Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al responding to DNA replication fork stalling by endogenous barriers or after external stress to ensure high cell viability and genomic stability. Materials and methods Cell culture, cell lines, proteins and plasmids HeLa, MRC5, and U2OS cells were cultured as described previously (Betous et al, 2009; Rey et al, 2009). 293T cells were cultured in DMEM/Glutamax with 10% SVF (Lonza) and 1X antibiotics (GIBCO). When indicated, cells were cultured at 371C in a humidified incubator in an atmosphere containing 5% O2 (Sanyo incubator). The human Pol k coding sequence was cloned into the pcDNA3.1Flag vector (Invitrogen). The catalytically inactive mutant of human Pol k (Dead Pol k) was constructed by using Quick Change (Stratagene) according to manufacturer’s instructions to incorporate mutations (D198A and E199A). When indicated, cells were treated with hydroxyurea, Bromodeoxyuridine (both from Sigma) or UV irradiation (UVC light meter, Digit Instrument) for doses and time indicated in the figure legends. Purified full-length recombinant Pol k (RPol k) (98 kDa) used in rescue experiments in Xenopus egg extracts was purchased from Enzymax (Lexington, KY). Xenopus methods Egg extracts preparation, immunodepletion, immunoprecipitation and replication assay. Xenopus sperm chromatin and egg extracts (LSS) were prepared as previously described (Murray, 1991). For immunodepletion experiments, XPol k antibodies were covalently coupled to recombinant Protein A beads (GE Healthcare) and complete depletion of Pol k was achieved by incubating one volume of egg extract with 40% of antibodies (Vol/Vol) for 40 min twice at 41C on a rotating wheel. Sperm chromatin (2000 nuclei/ml of egg extract) was added to egg extracts and incubated at room temperature for the indicated time. For immunoprecipitation, egg extracts were supplemented with cycloheximide and diluted 10-fold in ice-cold Xb buffer in the presence of proteases inhibitors (see next paragraph). Antibodies (10 mg each) were added and incubated at 41C on a rotating wheel for 1 h. Then, 20 ml of Protein A sepharose beads was added and incubation was prolonged for 1 h. ProteinA beads-immunocomplexes were collected by low speed centrifugation at 41C and washed several times in Xb as above. Bound proteins were eluted with Laemmli buffer. For replication assays, radiolabelled DNA samples were prepared by addition of a-[32P]dCTP (3000 mCi/mmole, Perkin Elmer) to the extract supplemented with demembranated sperm chromatin, cycloheximide (250 mg/ml) and an energy regeneration system (1 mM ATP, 2 mM MgCl2, 10 mM creatine kinase, and 10 mM creatine phosphate). Reactions were performed with or without aphidicolin or caffeine (both from Sigma), stopped by addition of stop buffer (0.5% SDS, 20 mM EDTA, pH 8.0, and 500 mg/ml proteinase K) and analysed by denaturing polyacrylamide gel electrophoresis as described (Van et al, 2010). Chromatin isolation from egg extracts. Egg extracts supplemented with demembranated sperm nuclei were diluted 10-fold with ice-cold Xb buffer (10 mM Hepes pH 7.7; 100 mM KCl; 50 mM sucrose; 2 mM MgCl2, 5 mM leupeptine, aprotinin and pepstatin) and centrifuged at 1500 g in a Sorvall centrifuge at 4 1C for 5 min to sediment nuclei. Nuclei were washed once in ice-cold Xb and detergent extracted with 0.1% NP-40 for 5 min on ice. Chromatin (pellet) and soluble nucleosolic (supernatant) fractions were obtained by centrifugation at 6000 g for 5 min at 41C in a microfuge. siRNAs, transfection, chromatin fractionation, western blotting and quantification To knock down the POL K gene, cells were transfected with two independent siRNA (Betous et al, 2009) or Pol k siRNA Smart Pool (Dharmacon) directed either the coding sequence (D-sik) or the 3’UTR region (si-k30 UTR). For control, siRNA against luciferase (Elbashir et al, 2001) was used. For siRNA transfection experiments, 1 1.5 105 cells were seeded 24 h before transfection with 100–300 nM siRNA using lipofectamine 2000 (Invitrogen). For vectors transfections, 2 mg of DNA was transfected & 2013 European Molecular Biology Organization with JetPrime reagent (Polyplus-Ozyme). Chromatin fractionation was performed as in Zou et al (2002) with the following modifications: solution A (10 mM PIPES pH 7, 300 mM sucrose, 3 mM MgCl2, 150 mM NaCl, 1 mM EGTA, 1 mM DTT, 0.1%, Triton X-100, 0.5 mg/ml Pepstatine and 1X to 3X HaltTM protease/ hosphatase inhibitors; Thermo Scientific) was used. Cells were left on ice during 5 min then spun 3 min at 7500 r.p.m. at 41C. Pellets were incubated in solution A for 5 min on ice, spun again, and resuspended in solution A (Chromatin fraction). The supernatants from the two extraction steps were pooled (soluble fraction). Chromatin fractions were sonicated. Whole cell extracts were performed as previously described (Betous et al, 2009). Blots were detected by ECL Western Blotting Substrate (Pierce) or ECL Plus Western blot detecting system (GE Healthcare). Where indicated, western blots were quantitated using ImageJ software. Immunofluorescence For BrdU, PCNA, RPA immunodetection: cells were washed in CSK buffer (10 mM PIPES pH 7.5, 100 mM NaCl, 300 mM Sucrose, 3 mM MgCl2, 1X HaltTM protease/phosphatase inhibitors; Thermo Scientific) and pre-extracted in CSK-0.5% Triton X-100 for 2 min, rinsed in CSK buffer and PBS, fixed in 2% paraformaldehyde for 20 min. Coverslips were blocked in PBS containing 5% BSA and 0.1% Triton for 15 min. Antibodies were diluted in PBS containing 1% BSA and 0.1% Triton. Incubation times were 90 min for primary. Nuclei were counterstained wit 40 ,60 -diamino-2-phenyl-lindole (DAPI). Coverslips were mounted in Vectashield Hard Set (Vectors Laboratory). BrdU (Becton Dickinson, 1:100), PCNA (Abcam, 1:800), RPA (Calbiochem, 1:200), For g-H2AX immunodetections: cells were fixed in 3.2% paraformaldehyde, 2% sucrose for 15 min, permeabilized for 4 min in Triton buffer (0.5% Triton X-100 in 20 mM HEPES pH 7.4, 50 mM NaCl, 3 mM MgCl2, 300 mM sucrose). g-H2AX (Millipore, 1:500) incubations were performed as previously described. For 53BP1 and Cyclin A immunodetections: cells were fixed in 4% paraformaldehyde for 20 min, permeabilized for 5 min in 0.25% Triton X-100/1X PBS, incubated for 20 min in 5% goat serum and 2 h with primary antibodies, 53BP1 (Abcam, 1:300), CyclinA (Santa Cruz, 1:150), Mouse IgG1 (Southern Biotech, 1:150) and Rabbit IgG (Cell Signaling, 1:300). Secondary antibodies were incubated 30 min at room temperature, anti-mouse Alexa-fluor 488 and anti-rabbit Alexa-fluor 555 (Molecular Probes, 1:1200). Microscope image acquisition Images acquisition of multiple random fields were carried out on a wide field Leica DMLA microscope equipped with 63 oil immersion objective (PLAPO 1.4 Leica) using a Cool-Snap HQ CCD camera (Photometrics, Roper Scientific) driven by PM capture Pro6.0 or Metamorph software. Images were assembled with Adobe photoshop and Illustrator. When indicated in the figure legends, images of RPA were acquired using the 100 NA 1.4 objective of a SP2 confocal microscope (Leica microsytems) using laser lines 488 and 633 nm for excitation of Alexa Fluor 488 and ToPro3 dyes. Cell-cycle analysis and measurement by flow cytometry In all, 100 000 cells were seeded 48 h prior to harvesting. Cells were washed in PBS once and 300 ml of Propidium Iodide solution (25 mg/ml Propidium Iodide (Sigma), 0.1% C6H5O7Na3, 2H2O, 10% RNAse A (Sigma), 0.1% Triton X-100) was added 30 min prior to FACS analysis (FACScan, Becton Dickinson). Results were analysed by using Modfit software. Analysis g-H2AX and H3P by flow cytometry were performed as described (Betous et al, 2009), H3P (Cell Signaling, 1:75). Supplementary data Supplementary data are available at The EMBO Journal Online (http://www.embojournal.org). Acknowledgements We thank Renaud Poincloux and Franc¸oise Viala (IPBS, CNRS Toulouse) for their technical contributions. We thank S Waga (Japan Women’s University) for anti Xpol d antibodies. This work was supported by La Ligue contre le cancer (Equipe Labellisée 2013 to JSH; PhD grant for RB), 2 INCa Grants (CHECKPOL-2007 The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 2183 Pol j regulates the replication checkpoint R Bétous et al and YPOL-2010 to JSH), 1 ARC grant (3156 to DM), and FRM (FRM Equipes to DM). Author contributions: RB, MJP, DM and JSH designed the experiments. RB, MJP, LP, SVdL and EOS performed the experiments in human cells. BR, MJP and DM performed the experiments in Xenopus extracts. NN, PG and TN performed the production of the human Pol Kappa antibodies. RB, MJP, CG, EF, CC, DM and JSH analysed the data and contributed to the manuscript preparation. DM and JSH supervised the project and wrote the manuscript. Conflict of interest The authors declare that they have no conflict of interest. References Avkin S, Goldsmith M, Velasco-Miguel S, Geacintov N, Friedberg EC, Livneh Z (2004) Quantitative analysis of translesion DNA synthesis across a benzo[a]pyrene-guanine adduct in mammalian cells: the role of DNA polymerase kappa. J Biol Chem 279: 53298–53305 Bergoglio V, Boyer AS, Walsh E, Naim V, Legube G, Lee MY, Rey L, Rosselli F, Cazaux C, Eckert KA, Hoffmann JS (2013) DNA synthesis by Pol eta promotes fragile site stability by preventing under-replicated DNA in mitosis. 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To view a copy of this licence visit http://creative commons.org/licenses/by/3.0/. The EMBO Journal VOL 32 | NO 15 | 2013 2185 1 Supplemental material: additional Materials and Methods and 5 supplemental figures Additional Materials and Methods Pol -/- MEF The embryonic fibroblasts (MEF) used in this study were generated from homozygous mutant Pol -deficient mice described in (Schenten et al, 2002) Preparation of polyclonal anti-rabbit IgG antibody of human Pol The human POL K gene (GenBank accession number XM_003930.2), was amplified by polymerase chain reaction (PCR) from human testis large insert cDNA library (CLONTECH). The amplified fragments were digested with NcoI and BamHI and the resulting fragment was ligated into similarly digested vector pYG8582, which is the same as pET-16b (Novagen) but has the translational DB enhancer. The resulting plasmid pYG8583 codes for an N-terminal 10xHisTagged full-length Pol . To construct the C-terminally truncated Pol expression vector, a synthetic linker was ligated between the XbaI and BamHI sites of pYG8582. This construct was then digested with XbaI and AvrII, and the digested plasmid was ligated with the XbaI fragment of pYG8583 carrying the N-terminal portion of the Pol coding sequence. The resulting construct overexpressing C-terminally truncated 10xHis Tagged Pol 1559 has been named pYG8591. To express the truncated 10xHis Tagged Pol 1-559 plasmid pYG8591 was transformed into E. coli Rosetta competent cells (Novagen) and the expression was induced by adding IPTG. Cells were harvested and resuspended in BugBuster lysis buffer (Novagen) and soluble proteins were collected by centrifugation. To purify recombinant Pol , the protein was bound to BD TALON 2 Superflow resin (BD Biosciences) and eluted according to the manual provided by BD Biosciences. The eluted proteins were further purified by gel filtration, followed by ion exchange chromatography (HiTrap Heparin HP, GE healthcare) using the FPLC system (AKTAexplorer 10s, GE healthcare). The polyclonal anti-rabbit IgG antibody of Pol was obtained by injection of the purified protein to rabbits (Takara, Japan). Antibodies for Immunoblotting Experiments with Xenopus extracts. Anti-Xpol antibodies were produced against full-length Xenopus Pol made in bacteria as 6His-tag recombinant protein as previously described (Yagi et al, 2005) at the external facility Proteogenix (Strasbourg, France). Inclusion bodies were isolated and the protein purified on a nickel column followed by step dialysis renaturation and injection into rabbits. AntiRPA antibodies were produced as described (Recolin et al, 2012). Anti-MCM3 antibodies have been previously described (Coue et al, 1998). Histone H3 and DNA polymerase (p180) antibodies were purchased from Abcam (ab1791 and ab31777 respectively). Anti-hChk1 P-S345 antibody was from Cell Signaling (2341, recognizes P-S344 in Xenopus), anti-hChk1 antibody from Santa Cruz (sc-8408). Anti-RAD9 and ATR antibodies were described in (Recolin et al, 2012). XTopBP1 antibodies were produced as previously described (Parrilla-Castellar & Karnitz, 2003). Anti-PCNA antibody used to detect XPCNA was from Sigma (clone PC10). ORC2 antibody was produced against 6His-tagged bacterial recombinant proteins (a gift of Marcel Méchali, IGHG-CNRS Montpellier). Anti pol antibodies were previously described (Van, et al., 2010). Hybridization of antibodies to nitrocellulose membranes was performed using a SNAPi.d. system (Millipore) and detection was performed by Enhanced Chemio Luminescence (Luminata Crescendo reagent, Millipore). 3 Experiments with mammalian samples. Rabbit polyclonal antibodies: Actin (Sigma, 1:30000); MCM7 (Santa Cruz, WB, 1:1000), phospho-Chk1-Ser345 (Cell signaling, 1:1000), Pol (Abcam, 1:1000), Pol α (Abcam, 1:1000). Rat antibody: CDC45 (a kind gift from Heinz-Peter Nasheuer, Galway-Ireland; 1:50). Mouse monoclonal antibodies: Actinin (Chemicon, 1:2000); Chk1 (Santa Cruz, WB, 1:1000); MCM2 (Abcam, 1:3000); RPA-34 (Calbiochem, 1:1000); Tubulin-alpha (Sigma, 1:50000); ORC4 (1:1000); PCNA (Abcam, 1:1000). Secondary antibodies: HRP conjugated anti-rabbit and HRP conjugated anti-mouse (Jackson Immuno Research, 1:20000). HRP conjugated anti-rat (1:5000). Additional antibodies (supplemental Figures) Rabbit polyclonal antibodies: ATR (Cell signaling, 1:1000); ATRIP (Cell signaling, 1:1000); Hus1 and Rad9A (kind gift from Pr U Hubscher, University of Zurich). Mouse monoclonal antibodies: Pol δ (Santa Cruz, 1:250). Supplemental figures Supplemental Figure S1: Validation of the specificity of Pol depletion in human cells (A,B) Western blot analysis of whole cell extracts prepared from Hela and MRC5 cells, untransfected (unt), transfected with control luciferase siRNA (siluc), Pol individual siRNA (si-1 and si-2) or with two independent Pol siRNA pools (Dharmacon) (D-si- and si-3’UTR). Actin, actinin or Orc 4 were used as loading controls. (C) mRNA expression of several replicative and specialized DNA polymerases was analysed by quantitative real time PCR in MRC5 cells transfected with control luciferase siRNA (si-luc), or Pol individual siRNAs (si-1 and si-2). 4 Data are mean +/- SD from at least three independent experiments. The p-value determined with a t-test *** p<0.0001. Only the Pol expression is significantly decreased after si-RNA transfection. (D) Western blot analysis of whole cell extracts prepared from 293T untreated or treated with HU (2 mM, 3h), transfected with control luciferase siRNA (si-luc) or Pol individual siRNA (si-1). Quantification of Pchk1/Chk1 is the mean +/- SD of two independent experiments. Actin is used as a loading control. (E) Western blot analysis of whole cell extracts prepared from MRC5 and Hela untreated cells transfected with control luciferase siRNA (si-luc) or Pol siRNAs (si-1 and si-3’UTR) and analysed by immunoblotting with the indicated antibodies. Tubulin α and actinin are used as a loading control. (F) Whole cell extracts from control and Pol -/- MEF, untreated or treated with HU (1 mM, 1h) were prepared and analyzed by Western blot with the indicated antibodies. Quantification of the ratio P-CHk1/Chk1 in treated vs untreated cells is presented. (G) Western blot analysis of whole cell extracts prepared from MRC5 untreated or treated with HU (2 mM, 3h), transfected with empty vector (-) or vectors expressing FLAGtagged wild-type Pol (Pol -WT) respectively. Actinin is used as a loading control. Supplemental Figure S2: Additional experiments confirming the phenotype of Pol -depleted cells (A) The level of Pol on chromatin was analyzed by Western blotting in 293T cells, untreated or treated with 2 mM HU 3h; Tubulin α and Histone H3 were used as loading controls for chromatin and soluble fractions respectively. (B) MRC5 cells transfected with the indicated siRNAs were mock-irradiated or irradiated with 50 J/m2, then cell extracts were fractionated, and soluble fractions were analyzed by immunoblotting with the indicated antibodies. 5 Supplemental Figure S3: Functional characterization of Xpol (A) Western blot of pre-immune (PI) or immune serum (XPol ) of rabbits immunized with recombinant Xenopus Pol k protein. The Xenopus Pol serum recognizes a specific polypeptide at the expected size of 100 kDa. (B, upper panel) Egg supernatants mock-depleted or depleted with the XPol antibodies were reconstituted with sperm chromatin (2000 nuclei/µl) in the absence (-) or presence (+) of aphidicolin (15µM) or after UV irradiation (800 J/m2) and incubated at room temperature for 90 minutes. Isolation of nuclei and preparation of chromatin and nuclear soluble fractions were performed as described in Materials and Methods. Proteins fractions were then analysed by western blot with the indicated antibodies; (B, lower panel) Analysis of Chk1 phosphorylation in Mock-depleted extracts (ΔMock) with (+) or without (-) UV irradiation (800 J/m2) or aphidicolin (15 µM). (C) Replication fork uncoupling occurs normally after incubation of UV-irradiated sperm chromatin in Xenopous egg extracts. Mock (- UV) or UV-irradiated (+ UV) sperm chromatin was incubated in Xenopus egg extracts Mock-depleted (∆Mock) or depleted with Xpolk antibodies (∆Xpolk) for 90 minutes. Chromatin fractions were obtained as described in Materials and Methods and analyzed by western blot with the indicated antibodies. (D) Sperm chromatin was replicated in egg extracts mock-depleted (ΔMock) or depleted with XPol antibodies (ΔXPol ) containing or not 15 µM aphidicolin (APH) and α-[P32]dCTP. At 40 minutes, total DNA was purified as described (Van et al, 2010), replication intermediates were fractionated by denaturing polyacrylamide gel electrophoresis and detected by autoradiography after exposure to a PhosphoImager screen (Molecular Dynamics). Abundance of 25-150 nt long DNA intermediates was quantified by densitometric scanning and analysed with ImageJ software. (E) The abundance of Pol and Pol in extracts Mock-depleted (ΔMock) or XPol -depleted 6 (ΔXPol ) was analysed by immunoblotting. (F) Addition of purified recombinant Pol to egg extracts depleted of XPol totally restored recruitment of Rad9 onto chromatin after aphidicolin. Sperm chromatin was incubated in XPol (ΔXPol ) depleted egg extracts in the presence of aphidicolin (15 µM) for 60 min. Chromatin fractions were isolated after 90 minutes incubation and analysed by immunoblotting with the indicated antibodies. (G) Xpolk interacts with XRad9. Xenopus egg extracts were immunoprecipitated with XPol or Rad9 antibodies and analysed by western blot using anti-Rad9 or XPol antibodies. (H) Xpolk does not interact with Pol nor Pol . Immunoprecipitation (IP) from egg extracts with the indicated antibodies was performed as described in materials and methods. Immunoprecipitates were blotted with antibodies against Xpol , XRad9, Xpol or Xpol . Supplemental Figure S4: Increased spontaneous DNA damage following Pol depletion. (A) Additional recruitment of RPA is due to ssDNA accumulation at stalled forks and not to firing of new replication origins in Pol –deficient cells. Extracts of MRC5 cells transfected with control siRNA (si-luc) or siRNAs targeting Pol (si-1, si-2) were fractionated. Chromatin fractions were then subjected to immunoblotting with the indicated antibodies. Extracts from the untransfected cells treated with HU (2mM 3h) served as positive control for RPA hyperloading; MCM7 served as loading control for chromatin fraction. (B) Evaluation of endogenous DNA damage in S-phase: γ-H2AX foci formation (green) in the indicated cell lines was analysed by immunofluorescence in PCNA-positive nuclei (red) of control and Pol -deficient cells 48h after transfection with the indicated si-RNA. DNA content was visualised by DAPI coloration (blue). At least 100 cells were counted for each condition; scale bar 10µm. (C) Quantification of 7 γ-H2AX-positive cells by Flow cytometry analysis and by immunofluorescence for HeLa wild-type and XPAKD cell lines transfected with the indicated siRNAs under low (5%) or high (20%) oxygen conditions. The numbers of cells analysed were more than 300. Supplemental Figure S5: addition experimental evidence showing that 53BP1 nuclear bodies in G1 are increased following Pol depletion. (A) IgG/555 and IgG1/488 were controls of immuno-detection. Rabbit IgG and mouse IgG1 were used instead of 53BP1 and CycA antibodies respectively. Secondary antibodies and immuno-detection protocols are mentioned in material and methods. (B and C) Distribution of the number of 53BP1 foci per nucleus in cells untransfected (unt), transfected with control luciferase siRNA (si-Luc) or Pol individual siRNA (si1 and si-2). Two independent experiments (EXP2 and EXP3) performed without treatment (untreated) or after 0.2 µM aphidicolin for 24h were showed (n=100 for each condition). Box, 25-75 percentile range; whiskers, minimum and maximum values. Mann-Whitney test was applied to compare Pol -deficient cells data set with control cells. Supplemental References Coue M, Amariglio F, Maiorano D, Bocquet S, Mechali M (1998) Evidence for different MCM subcomplexes with differential binding to chromatin in Xenopus. Exp Cell Res 245: 282-289 Parrilla-Castellar ER, Karnitz LM (2003) Cut5 is required for the binding of Atr and DNA polymerase alpha to genotoxin-damaged chromatin. J Biol Chem 278: 45507-45511 Recolin B, Van Der Laan S, Maiorano D (2012) Role of replication protein A as sensor in activation of the S-phase checkpoint in Xenopus egg extracts. Nucleic Acids Res 40: 3431-3442 8 Schenten D, Gerlach VL, Guo C, Velasco-Miguel S, Hladik CL, White CL, Friedberg EC, Rajewsky K, Esposito G (2002) DNA polymerase kappa deficiency does not affect somatic hypermutation in mice. Eur J Immunol 32: 3152-3160 Van C, Yan S, Michael WM, Waga S, Cimprich KA (2010) Continued primer synthesis at stalled replication forks contributes to checkpoint activation. J Cell Biol 189: 233-246 Yagi Y, Ogawara D, Iwai S, Hanaoka F, Akiyama M, Maki H (2005) DNA polymerases eta and kappa are responsible for error-free translesion DNA synthesis activity over a cis-syn thymine dimer in Xenopus laevis oocyte extracts. DNA Repair (Amst) 4: 1252-1269 Actinin 100 Relative expression of mRNA C D si-luc si-κ2 si-κ1 2 1,6 HU 293T *** *** 1,2 kDa 98 42 c -lu si c -lu si kDa Pol κ 98 P-Chk1 0,8 Chk1 55 0,4 Actin 42 0 1 0.5 0 si -lu si c -κ 1 Pol κ Pol κ Orc 4 PChk1/Chk1 arbitrary units 42 MRC5 kDa 98 si -κ 1 Actin HeLa si -κ 1 Pol κ kDa 98 B si -lu c si -κ 3’ UT R HeLa un t si -lu c si -κ 1 si -κ 2 si -lu D- c si -κ A si -lu c si -κ 3’ UT R Bétous_Supplementary Fig 1 HU Pol δ Pol α Pol θ Pol η Pol ι Pol κ Rev1 E κ/- W T κ/- 100 Pol κ 98 Chk1 55 Actinin 100 Flag-Pol κ Pol κ Chk1 55 Actin 42 PChk1/Chk1 HU vs unt (fold increase) : 2.24 1.08 HU - si-κ3’UTR si-κ1 si-luc si-κ3’UTR si-κ1 si-luc HeLa Pol δ kDa 125 Rad9A 55 Hus1 31 Tubulin α 50 κ-WT - MRC5 kDa P-Chk1 kDa Hus1 G HU MEF W T F si-κ3’UTR 50 si-κ1 Tubulin α si-luc ATRIP 82 MRC5 HeLa si-κ3’UTR kDa 250 si-κ1 si-κ1 ATR si-luc MRC5 si-κ3’UTR HeLa si-luc si-κ3’UTR si-κ1 si-luc MRC5 HU kDa 98 P-Chk1 Chk1 55 Actinin 100 Bétous_Supplementary Fig 2 A Soluble HU - + Chr - + kDa Pol κ 98 Tubilin α 50 Histone H3 17 Pol κ si -κ 2 si -κ 1 si -lu c un t B kDa 98 P-Chk1 Chk1 55 Actin 42 Bétous_Supplementary Fig 3 A kDa PI XPol κ ∆Mock B - 150 100 75 ∆XPol κ - APH UV ∆ XPol κ - + kDa ∆Mock C APH kDa UV - + P-Chk1 55 RPA 34 MCM3 100 Histone H3 16 50 ∆Mock 37 UV 25 - APH - + + kDa P-Chk1 Chk1 APH E k oc ∆M XPol κ 200 nt 150 100 ∆XPol κ F Depletion R-Pol κ lκ + ∆Mock ∆XPol κ ∆Mock ∆XPol κ - ∆X Po D 55 kDa 100 XPol δ -p125 125 XPol δ -p66 66 - + kDa XRad9 55 Histone H3 16 75 XPol α 180 50 G Mock Rad9 Mock XPol κ kDa XPol κ 100 XRad9 55 6 ∆XPol κ IP H 4 Ex 2 150 100 75 50 25 Size of the replication products (nt) after aphidicolin IP kDa Ex M oc k XP ol κ ∆Mock M oc k XP ol κ XP ol δ Intensity (arbitrary units) 25 IP IP kDa XPol κ 100 XPol κ 100 XPol δ-p125 125 XPol α 180 XPol δ-p66 66 12 65 RPA 34 MCM7 90 20% O2 ** ** XPA 8 4 0 γ-H2AX 12 HeLa 8 4 0 si -lu c s si i-κ -κ 3’ 1 UT R CDC45 B γ-H2AX - PCNA double positive cells (%) 166 si -lu c s si i-κ -κ 3’ 1 UT R Pol α γ-H2AX - PCNA double positive cells (%) Chromatin si -lu c si -κ 1 si -κ 2 A si -lu c s si i-κ -κ 3’ 1 UT R 16 un si t -lu c si -κ 1 si -κ si 2 -lu c si -κ 2 % of γ-H2AX positive cells Bétous_Supplementary Fig 4 HU kDa PCNA Dapi Neg. C 5% O2 Pos. 20 MRC5 10 0 Bétous_Supplementary Fig 5 A DAPI IgG/555 B DAPI IgG1/488 Untreated *** *** 40 *** 30 20 10 0 unt si- κ1 si-luc *** *** Number of 53BP1 foci per cell Number of 53BP1 foci per cell *** *** 40 *** 30 20 10 0 si- κ2 unt si- κ1 si-luc EXP 2 si- κ2 EXP 3 0.2µM Aphidicolin C *** *** *** 35 30 25 20 15 10 5 0 *** unt ** *** si-luc Number of 53BP1 foci per cell Number of 53BP1 foci per cell *** si- κ1 EXP 2 si- κ2 *** 50 40 30 20 10 0 unt si-luc si- κ1 EXP 3 si- κ2 Partie II : Résultats 3. Conclusion Pol Kappa, polymérase spécialisée connue pour son rôle dans la translésion, joue un nouveau rôle dans le checkpoint de phase S. L’absence de pol Kappa entraîne un défaut de phosphorylation de Chk1, kinase effectrice du checkpoint après induction de stress réplicatif, et la complémentation avec la forme ectopique WT de pol kappa restaure la phosphorylation de Chk1. En 2010, il a été montré que l’extension d’amorce au niveau des fourches était requise pour une activation optimale du checkpoint de phase S (Van et al., 2010) . Nous avons pu mettre en évidence, par des essais de réplication in vitro chez le Xénope, que pol kappa était nécessaire pour la synthèse d’ADN au niveau des fourches bloquées. En effet, dans des extraits d’œufs de Xénope immunodéplétés en pol Kappa, nous avons pu voir que la synthèse des ADN naissants était largement retardée. Cette synthèse d’ADN qui est nécessaire pour la pleine activation de Chk1, est aussi nécessaire pour le recrutement du clamp 9-1-1 au niveau des fourches bloquées. Nous avons pu également voir que l’absence de pol kappa avait des conséquences sur la réplication génomique en absence de traitement exogène. En effet, l’absence de pol Kappa entraîne une accumulation de RPA à la chromatine, signe que l’absence de pol Kappa mène à une augmentation de la présence d’ADN simple brin dans les cellules. D’ailleurs l’absence de pol kappa entraine une augmentation des foyers γH2AX, marqueur de cassures doubles brins. Ces résultats pourraient traduire une accumulation de fourches bloquées non résolues, marquées par l’augmentation de RPA, susceptibles de s’effondrer et générer des cassures, marqués par γH2AX. De plus, la présence d’ADN mal répliqué s’illustre par la formation de foyers 53BP1 en G1 qui caractérisent la transmission de dommages aux cellules filles. Les foyers 53BP1 en G1 ont été observés dans nos expériences suite à la déplétion de pol Kappa et leur fréquence est augmentée après un stress réplicatif induit par des faibles doses d’aphidicoline. Non seulement ces travaux identifient un nouvel acteur du checkpoint de phase S mais ils proposent aussi un rôle pour pol Kappa dans la réplication du génome en absence de traitement génotoxique. 93 Partie II : Résultats L’ensemble des résultats montrent que pol Kappa est un garant de la stabilité génétique, par son rôle dans la translésion, mais aussi par son rôle dans le checkpoint de phase S, et dans la réplication normale de l’ADN. B. Mécanismes moléculaires reliant pol Kappa au checkpoint de phase S L’implication de pol Kappa au niveau du checkpoint de phase S a ouvert de nouveaux champs d’investigation. Notamment, décrypter le rôle au niveau moléculaire de pol Kappa dans ce mécanisme, connaître les mécanismes de son recrutement, identifier ses partenaires, et identifier les domaines chromosomiques impliqués. Pour répondre à ces nombreuses questions, nous avons dans un premier temps synthétisé des mutants de pol Kappa en fusion avec la GFP (Fig. 1A), et étudié leur capacité à former des foyers. La formation de foyer est un témoin de l’accumulation de la protéine après stress réplicatif. De plus, il a été montré que ces foyers colocalisaient avec les foyers PCNA, marqueurs de la phase S du cycle cellulaire. Cette étude est un indicateur de la présence de la polymérase aux fourches de réplication après stress réplicatif. Nous avons également analysé par western blot, le recrutement à la chromatine des mutants après stress réplicatif. Nous avons aussi regardé l’impact des mutants de pol Kappa sur les protéines participant dans la voie ATR/Chk1. 1. Construction des mutants de pol Kappa La majorité des publications sur des formes mutées de pol Kappa implique des délétions de domaines entiers, ou partiels. Afin de choisir les mutations ponctuelles à réaliser, je me suis inspirée des publications caractérisant la pol Kappa de souris, ou de xénope, mais aussi de mutants ponctuels de pol Eta, qui a une structure proche de celle de pol kappa. La séquence du domaine d’interaction à PCNA de pol Kappa est K-H-T-L-D-I-F-F-K. La leucine et les deux phénylalanines sont les acides aminés ayant le plus d’affinité avec PCNA (Hishiki et al, 2009, Williams et al, 2012), ce sont eux que nous avons choisi de muter 94 Partie II : Résultats Le domaine d’interaction à Rev 1 possède une séquence consensus X-F-F-Y-Y-Y-Y. Les deux phénylalanines sont les acides aminés nécessaires pour l’interaction (Ohashi et al, 2009, Williams et al, 2012). Nous avons choisi de les muter en alanine. Pour les domaines d’interaction à l’ubiquitine UBZ, nous suivi les conseils du Dr Emmanuelle Desprat (Equipe du Dr P. Kannouche, Institut Gustave Roussy, Paris) en mutant deux acides aminés, une cystéine et un acide aspartique, par domaine. Afin de vérifier la stabilité des mutants étaient exprimés dans les cellules humaines, nous avons transfecté les différents vecteurs et analysé les protéines par western blots et immunofluorescence. Les résultats de la première partie ont été obtenus après surexpression des différents mutants de pol Kappa. Les résultats du western blot (Fig 1B) montrent que les mutants sont exprimés dans les cellules. L’analyse par microscopie à fluorescence a permis de quantifier le nombre de cellules positives pour la GFP dans chaque condition, après stress réplicatif ou non. Les résultats indiquent que 30 à 40 % des cellules sont positives et que le traitement par l’hydroxyurée ne modifie pas ces pourcentages. Il est aussi important de noter que les différentes mutations n’interfèrent pas avec l’expression et/ou la stabilité des protéines ectopiques puisque des pourcentages de cellules GFP positives sont comparables entre les conditions (Fig 1C). 95 Partie II : Résultats 96 Partie II : Résultats 2. Analyse de la formation de foyers 97 Partie II : Résultats Pour caractériser ces mutants, nous avons regardé leur capacité à former des foyers après traitement à l’hydroxyurée (HU). Nous avons décidé d’utiliser cette technique comme première approche, car il a été montré par mon équipe d’accueil, que 80% des cellules présentaient des foyers pol Kappa après HU. De plus, ils ont également montré qu’après induction de stress réplicatif les foyers pol Kappa colocalisaient avec PCNA, marqueur de la phase S, indiquant que la formation des foyers de pol Kappa aurait lieu durant la phase S (Bergoglio et al., 2002). En absence de traitement, 15% des cellules transfectées par pol Kappa WT forme des foyers de façon spontanée (Fig 2). Ce résultat est en accord avec ceux précédemment obtenus dans l’équipe (Bergoglio et al, 2002). Les mutants Rev1, UBZ1, UBZ2 présentent le même pourcentage de cellules présentant des foyers que pol Kappa WT, suggérant un comportement similaire à la protéine WT. Environ 45% des cellules présentent des foyers avec le mutant inactif de pol Kappa (Dead) En revanche, pol Kappa muté dans son domaine d’interaction à PCNA (PIP) abolit la formation spontanée de foyers (Fig 2A). En condition de traitement, pol Kappa WT forme des foyers à hauteur de 60%. Le pourcentage de cellules avec des foyers pour les mutants des domaines Rev1, UBZ1, et UBZ2 augmente par rapport à la situation sans traitement mais, restent néanmoins légèrement inférieurs à celui obtenu avec la forme WT, cela suggère que les mutations affectent peu la relocalisation de pol Kappa en foyers. Après traitement, le pourcentage de cellules présentant des foyers avec le mutant catalytique inactif augmente peu (environ 55%). Cependant, la formation de foyers est toujours abolit en présence de pol Kappa PIP (Fig 2B ). En conclusion, les domaines Rev1, UBZ1, et UBZ2 ne semblent pas être essentiels pour la formation de foyers après stress réplicatif. Il n’est pas exclu que la formation des foyers dépendent des domaines UBZ. Nous n’avons analysé que les simples mutants UBZ, le double mutant (UBZ1+UBZ2) pourrait avoir un effet plus drastique sur la formation des foyers. Le domaine catalytique n’est pas important pour la formation des foyers, mais pol Kappa catalytiquement inactive de pol Kappa forme de manière constitutive, en absence ou en présence de HU, des foyers. Par contre, les mutations du domaine C-ter d’interaction à PCNA (PIP2) abolit toute formation de foyers spontanément ou après stress réplicatif. Ces 98 Partie II : Résultats résultats montrent que le domaine PIP2 est celui requis pour la formation de foyers après stress de la réplication. 3. Recrutement des mutants de pol Kappa à la chromatine Nous avons regardé le recrutement à la chromatine des mutants de pol Kappa, en portant une attention particulière aux mutants Dead et PIP. Bien que la formation de foyers, et le recrutement à la chromatine soient deux phénomènes distincts, il est intéressant de voir s’ils sont corrélés. Pour cela, nous avons transfecté les mutants dans des cellules 293T, et traités ou non avec HU. Nous avons ensuite réalisé deux types de fractionnement cellulaires différents. Le premier, que l’on nomme fractionnement CSK, a permis de séparer la fraction soluble (le cytoplasme et les protéines soluble du noyau) de la fraction insoluble (les protéines présentent sur la chromatine). La figure 3A représente l’analyse des protéines de la fraction insoluble. Pol Kappa WT est accumulée sur la chromatine après stress réplicatif. De façon similaire, le mutant Dead de pol Kappa et le mutant du domaine Rev1 sont aussi recrutés au niveau de la chromatine, suggérant que les domaines catalytique et Rev1 ne sont pas essentiels au recrutement de pol Kappa après stress réplicatif. Inversement, le mutant du domaine d’interaction à PCNA n’est pas accumulé sur la chromatine comme les autres mutants. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus en immunofluorescence sur la formation des foyers. 99 Partie II : Résultats Pour confirmer ce résultat, les lysats de cellules transfectées ont été fractionnés selon la méthode de Mendez et Stillman, qui permet de séparer les protéines en une fraction cytoplasmique, une fraction nucléoplasmique (protéines solubles du noyau), et une fraction enrichie en protéines chromatiniennes. Ce fractionnement donne des informations sur la localisation de la protéine d’intérêt, et notamment sur leur localisation nucléaire. Pour cette expérience, nous nous sommes intéressés plus particulièrement aux mutants Dead et PIP. En l’absence de traitement, pol Kappa WT, dead, PIP2 sont accumulés dans la fraction nucléaire soluble, et une partie du mutant Dead est recruté à la chromatine, ce qui est cohérent avec la capacité du mutant Dead à former des foyers spontanément (fig 3B). Après traitement, pol Kappa WT est recrutée à la chromatine. Par contre, le mutant PIP2 reste dans la fraction 100 Partie II : Résultats nucléaire soluble et ne semble pas être recruté à la chromatine (Fig 3B) confirmant le résultat obtenu avec le premier fractionnement (Fig 3A). Ce résultat engendre deux hypothèses, soit pol Kappa PIP n’est pas recrutée à la chromatine, soit la mutation du domaine PIP altère la stabilité de pol Kappa sur l’ADN, et diminue son temps de résidence sur la chromatine. Le domaine d’interaction à PCNA semble être un domaine clé dans le recrutement de pol Kappa à la chromatine. Il est d’ailleurs aussi nécessaire au recrutement de pol Kappa lors du processus de synthèse translesionnelle (Ogi, Kannouche, et Lehmann, 2005). Pour assurer la synthèse translésionnelle, pol Kappa est recrutée via son domaine PIP mais aussi grâce à l’interaction forte entre les domaines UBZ et PCNA-monoUb. Il sera intéressant de vérifier si le double mutant UBZ présente, comme le mutant PIP2, un défaut de recrutement aux niveaux de fourches bloquées. Le mutant du domaine catalytique de pol Kappa est intéressant, car il est recruté à la chromatine et forme des foyers en l’absence de traitement. On peut alors se poser la question sur son temps de résidence à la chromatine, pol Kappa dead pourrait avoir une mobilité réduite et un temps de résidence plus long sur la chromatine. Il a d’ailleurs été montré, par des expériences de FRAP (Fluorescence Recovery After Photobleaching) réalisées sur pol Eta Dead que la forme inactive de pol Eta est moins mobile à l’intérieur des foyers que la forme sauvage (Sabbioneda et al., 2008). 4. Effet des mutants sur la signalisation du checkpoint de phase S Puisque pol Kappa PIP n’est pas recrutée ou maintenue à la chromatine comme la forme sauvage, elle doit donc être dans l’incapacité de jouer son rôle au niveau du checkpoint de phase S. On s’attend donc à une signalisation défectueuse du checkpoint lorsque les cellules expriment le mutant PIP2 de pol Kappa. 101 Partie II : Résultats 102 Partie II : Résultats Nous avons transfecté des cellules 293T avec les différents mutants, traités ou non par HU. Les protéines des fractions cytoplasmiques, nucléoplasmiques, et enrichies en chromatine ont été analysées par western blot après fractionnement. L’induction d’un stress réplicatif, conduit au recrutement à la chromatine des protéines RPA et Hus1, appartenant à la voie ATR/Chk1. En présence de la forme WT, des mutants dead et Rev1 nous retrouvons ces protéines recrutées à la chromatine (Fig 4A). RPA, témoin de la présence de simple brin, est recruté au même niveau que les autres mutants pour pol Kappa PIP, cependant le recrutement de Hus1 est diminué en présence du mutant PIP (Fig 4A). La protéine ϒH2AX qui est un marqueur des cassures doubles brins est recrutée après stress réplicatif, en présence de la forme sauvage et des mutants PIP et Rev1, mais elle est accumulée avec la forme Dead de pol Kappa (Fig 4A). De plus, l’expression de la forme Dead de pol Kappa entraîne un défaut de phosphorylation de Chk1 après stress réplicatif (Betous, Pillaire et al, 2013 et figure 4B). Ces résultats suggèrent que lorsque pol Kappa est incapable d’assurer son rôle au niveau du checkpoint de phase S, il y a une accumulation de fourches de réplications bloquées non résolues, menant à un effondrement des fourches de réplication et à des cassures doubles brins. En présence du mutant PIP, on constate une diminution de Hus1 à la chromatine malgré la présence de la forme endogène de pol Kappa (Fig 4A), ce qui a pour conséquence un défaut de phosphorylation de chk1 après stress réplicatif (Fig 4B). Il est d’ailleurs intéressant de noter que ce résultat est en accord avec celui obtenu avec les extraits de Xénope, où l’absence de pol Kappa entrainait un défaut du recrutement de Rad9, sous-unité du complexe 9-1-1, et par conséquence un défaut d’activation du checkpoint. Néanmoins, ces résultats sont à prendre avec prudence à cause de la présence de la forme endogène de pol Kappa. Le mutant PIP pourrait agir en dominant négatif, en retenant le complexe 9-1-1 dans le nucléoplasme. Sachant que l’interaction entre Pol Kappa avec la forme mono-ubiquitinylé de PCNA est nécessaire pour le recrutement de Pol kappa en réponse à des génotoxiques, nous avons analysé le statut de PCNA dans des cellules transfectées avec le mutant pol kappa-PIP. Nous observons que l’expression du mutant PIP entraînait une diminution de PCNA-Ub que ce soit 103 Partie II : Résultats dans la fraction soluble ou dans la fraction insoluble (Fig 5C). Cette diminution de la forme mono-Ub de PCNA n’est pas observée dans les extraits Pol Kappa WT ou Pol Kappa dead mais semble donc spécifique de la mutation du domaine PIP. La mono-ubiquitination de PCNA est médiée par le complexe E3-ligase Rad6/Rad18, et sa dé-ubiquitination est faîte par l’ubiquitine hydrolase USP1. En réponse aux UV, USP1 est dégradée pour promouvoir la mono-ubiquitination de PCNA et la translésion. La question s’est posée de savoir si pol Kappa PIP avait une influence sur USP1, ou sur le complexe E3-ubiquitine ligase Rad6/Rad18. Les premiers résultats ne montrent pas de variation du niveau d’USP1 en absence de pol Kappa mais ces expériences doivent être reproduites. Concernant Rad18, nous n’avons pas eu de résultats clairs, ceci sera d’ailleurs discuté dans la partie III. En conclusion, la fonction catalytique de pol Kappa serait importante pour la résolution des fourches bloquées, en effet son absence aboutit à une accumulation de ces fourches jusqu’à leur effondrement. Le domaine d’interaction à PCNA (PIP2) est important pour le recrutement de pol Kappa au niveau des fourches bloquées, pour le recrutement du clamp 9-1-1 après stress réplicatif et pour la mono-ubiquitination de PCNA. Toutefois, ces résultats sont à reproduire après la déplétion de la forme endogène de pol Kappa. 104 Partie II : Résultats 5. Etude de l’interaction de pol Kappa avec des partenaires clés du checkpoint de phase S a) Identification de nouveaux partenaires de Pol Kappa dans les celllules humaines 105 Partie II : Résultats Afin de mieux comprendre le rôle de pol kappa dans le checkpoint de phase S, nous nous sommes attachés à mettre à jour des partenaires dans cette nouvelle fonction. Peu d’informations sont connues à ce jour. Des interactions avec le clamp 9-1-1 ont été démontrées chez S. pombe (Kai, et 2003) et chez le Xénope (Bétous, Pillaire, et al, 2013), mais jamais dans les cellules humaines. Par des expériences d’immunoprécipitation, nous avons trouvé des partenaires de pol Kappa. La difficulté dans la recherche de partenaires de pol Kappa vient du fait qu’il n’y a pas d’anticorps anti-pol kappa assez performants pour immunoprécipiter la forme endogène, il nous fallait donc passer par une expression ectopique. Nous avons surexprimé pol Kappa dans des cellules 293T, traitées par HU et lysées pour préparer un extrait nucléaire avec lequel nous avons réalisé l’immunoprécipitation. Les résultats montrent que pol kappa est bien immunoprécipitée et que les protéines Rad 9 et Chk1 sont coimmunoprécipitées (Fig 5A). Ainsi nous montrons pour la première fois que Pol Kappa interagit avec Rad9 et Chk1 dans les cellules humaines. Pour confirmer ces résultats, nous voulions nous affranchir de l’étape de surexpression et travailler avec les protéines endogènes. Nous nous sommes donc penchés sur la technique de « Proximity Ligation Assay » (PLA). Après incubation avec les anticorps primaires dirigés contre les partenaires potentiels, les anticorps secondaires couplés à des sondes d’ADN sont ajoutés sur les cellules fixées. Si les protéines sont suffisamment proches (maximum de détection 40nm), les sondes d’ADN seront liées, ce qui permettra une amplification avec des dNTPs marqués via RCA (Rolling Circle Amplification), et cette amplification sera détectée par microscopie à fluorescence (Fig 6). 106 Partie II : Résultats Nous avons réalisé des expériences de PLA avec des cellules MRC5-SV ensemencées sur lamelles de verres, traitées ou non par HU (Fig 5B). Le nombre de cellules présentant des foyers est quantifié (environ 150 noyaux/condition n=3). Le couple pol Kappa/ PCNA a été utilisé comme contrôle positif d’interaction car l’interaction entre pol Kappa et PCNA a déjà été démontrée (Guo et al., 2008). Nous observons une interaction entre Pol Kappa et PCNA par la méthode du PLA. Et cette interaction est stimulée par le traitement par l’hydroxyurée. Le PLA a donc été étendu à l’étude de l’interaction entre Pol Kappa et les partenaires nouvellement par immunoprécipitation. Les résultats du PLA confirment ceux de l’IP, mais en plus nous montrent que les interactions entre pol Kappa-Rad9 et pol Kappa-Chk1 sont stimulées par HU. En effet, le pourcentage de cellules présentant des foyers passe de 15% à 45% (Fig 5B). Nous avons réalisé les mêmes expériences de PLA avec une polymérase spécialisée de la famille Y, l’ADN polymérase Eta (pol Eta), pour évaluer si ces interactions sont spécifiques de pol Kappa. Nous avons analysé dans les mêmes conditions les couples pol Eta/PCNA, pol Eta/Rad9, et pol eta/Chk1 (Fig 7). Comme attendu, après stress réplicatif, 107 Partie II : Résultats pol Eta et PCNA interagissent, par contre Pol Eta n’interagit ni avec Rad9, ni avec Chk1, confirmant ainsi la spécifité d’interaction entre pol Kappa/Rad9 et pol Kappa/Chk1. 108 Partie II : Résultats En conclusion, la forme endogène de pol Kappa interagit avec les formes endogènes de PCNA, Chk1 et Rad9. Ces interactions sont stimulées après stress réplicatif. b) Effet des mutants de pol Kappa sur l’interaction avec Rad9 et Chk1 Nous avons réalisé des expériences d’immunoprécipitation avec les mutants pol Kappa-Dead et pol-Kappa PIP. Nous avons suivi le même opératoire qu’avec la forme WT de pol Kappa. De manière intéressante, nous pouvons voir que pol Kappa Dead ne semble pas interagir avec Rad9 et Chk1 après stress réplicatif alors que la forme PIP mutée interagit avec Rad9 et Chk1 (Fig 8A). L’interaction avec Chk1 semble, d’ailleurs, être stimulée après stress réplicatif (Fig 8B). Ces interactions entre pol Kappa PIP –Rad9, et pol Kappa PIP-Chk1 semble suggérer l’existence d’un complexe pré-formé entre pol Kappa et ses partenaires. En effet, l’IP est réalisée sur des extraits nucléaires, incluant les protéines solubles et insolubles, et pol Kappa PIP est moins recrutée, on peut penser que les interactions prennent place préférentiellement dans le nucléoplasme. Il est à noter que cette hypothèse est confortée par l’analyse de l’IP du mutant Dead de pol Kappa. En condition non traité, il y a une interaction entre pol Kappa dead et Chk1, mais après traitement HU, l’interaction est fortement diminuée. L’interaction entre Chk1 et pol Kappa semble être plus forte, quand pol Kappa est dans le nucléoplasme. Pour confirmer cette hypothèse, il faudra réaliser des immunoprécipitations sur la fraction nucléaire soluble et la fraction nucléaire insoluble. En conclusion, il existerait un complexe libre 9-1-1-pol Kappa-Chk1 formé dans le nucléoplasme, ce qui confirme le résultat obtenu avec Hus1 (Fig 4A) 109 Partie II : Résultats C. Conclusion sur le rôle pol Kappa dans le checkpoint de phase S La connaissance du checkpoint de phase S n’impliquait pas de polymérase spécialisée au niveau de cette étape cruciale dans la réponse aux fourches bloquées or nos travaux démontrent l’implication d’une polymérase spécialisée, Pol Kappa. Après induction d’un stress réplicatif par l’hydroxyurée, les polymérases réplicatives sont bloquées tandis que les hélicases continuent de dérouler l’ADN laissant l’ADN sous forme simple brin recouvert par la protéine RPA. Ce qui permet le recrutement des protéines appartenant à la voie ATR/Chk1. L’ensemble des résultats montre un rôle important de pol Kappa au niveau du checkpoint de phase S. L’absence de pol Kappa entraîne un défaut de phosphorylation de Chk1, qui se traduit par un défaut d’activation du checkpoint de phase S. Par des expériences d’immunodéplétion dans les extraits d’œufs de Xénope, il a été montré que pol Kappa était requis pour la synthèse de brins d’ADN naissants au niveau des fourches bloquées, ce qui permet une signalisation correcte du checkpoint de phase S. De plus, l’expression de la forme Dead de pol Kappa conduit à un défaut de phosphorylation de Chk1. Ces expériences démontrent l’importance du domaine catalytique de pol Kappa dans cette nouvelle fonction. 110 Partie II : Résultats L’expression du mutant dead provoque une relocalisation de pol Kappa en foyers de façon spontanée et son accumulation sur la chromatine en l’absence de stress. De façon intéressante, il a été montré par des expériences de FRAP (Fluorescent Recovery after Photobleaching), que la forme inactive de pol Eta avait un temps de résidence plus long en foyer (Sabbioneda et al., 2008) . Les structures de pol Eta et pol Kappa étant similaires, la formation de foyers spontanés de pol Kappa Dead pourrait s’expliquer de la même manière. Il serait intéressant de faire des expériences de FRAP afin de confirmer cette hypothèse. De plus, pol Kappa Dead semble interagir avec Chk1, cependant cette interaction est diminuée après HU. Il serait intéressant de réaliser des PLA avec le mutant afin de confirmer ce résultat. Les nouvelles expériences réalisées par la suite approfondissent le mécanisme de recrutement. Les études sur les mutants nous montrent l’importance du domaine PIP pour le recrutement au niveau des fourches bloquées, et sur le recrutement à la chromatine du clamp 9-1-1. Nous avons vu que pol Kappa PIP et Rad9 interagissent. Bien que le domaine PIP ne semble pas requis pour cette interaction, il est important pour le recrutement à la chromatine du complexe pol Kappa/9-1-1. Nous montrons aussi une interaction entre pol Kappa PIP et Chk1. On peut donc imaginer, qu’après stress réplicatif, un complexe se forme entre pol Kappa /chk1/9-1-1, et que ce complexe est recruté à la chromatine via le PIP domaine de pol Kappa. Récemment, un nouveau domaine PIP (PIP1) a été mis à jour dans pol Kappa. La mutation de ce domaine abolit l’interaction avec PCNA, contrairement à la mutation du domaine PIP2. Nous venons de réaliser des mutants de ce domaine, mais aussi des doubles mutants (PIP1+PIP2). A ce jour, nous n’avons pas encore de résultats avec ces mutants. Il sera intéressant d’étudier si les domaines PIP sont redondants et si la mutation des deux domaines amplifie le phénotype observé avec les mutant PIP2. Nous sommes actuellement en train de réaliser des doubles mutants UBZ. En effet, les simples mutants UBZ ne montrent pas de phénotype fort. On voit une légère diminution des cellules présentant des foyers après stress réplicatif. La mutation d’un domaine UBZ pourrait être compensée par le domaine encore fonctionnel. L’étude du double mutant est intéressante, car les domaines UBZ ont été montrés comme étant requis pour la translésion. 111 Partie II : Résultats Nous allons regarder si la mutation des deux domaines affecte le recrutement de pol Kappa à la chromatine, dans un contexte de fourches bloquées, mais aussi, par des expériences d’IP et PLA, nous allons étudier ses partenaires. L’ensemble de ces études nous permettrait d’approfondir le rôle de pol Kappa dans le checkpoint de phase S, mais aussi d’établir un modèle de recrutement au niveau des fourches bloquées. 112 Partie II : Résultats Rôle de Pol Kappa dans la stabilisation de Chk1 en réponse à un stress réplicatif II. A. Contexte et objectif Après induction de stress réplicatif, nous avons pu voir que l’absence de pol Kappa entraine un défaut d’activation de Chk1, se traduisant par un checkpoint de phase S inactif (Bétous et al., 2013). Nous avons alors voulu comprendre en quoi la présence de pol Kappa était importante pour la phosphorylation de Chk1. Dans un premier temps, nous avons démontré que l’activité catalytique de pol Kappa était importante, en effet, la synthèse d’ADN au niveau des fourches bloquées est requise pour la pleine activation du checkpoint de phase S. Mis à part l’implication du domaine catalytique de pol Kappa, nous nous sommes intéressés aux différentes raisons qui pourraient aboutir à un défaut de phosphorylation de Chk1 en l’absence de pol Kappa, comme un défaut de son recrutement à la chromatine. Sa régulation post-traductionnelle défectueuse Chk1, ou à son instabilité. Les résultats obtenus dans la partie I montrent une interaction entre pol Kappa et Chk1. Cette interaction est forte en présence du mutant PIP2 de pol Kappa qui n’est pas recruté à la chromatine après stress réplicatif, suggérant que cette interaction a lieu dans le nucléoplasme. En plus de son activité catalytique, le rôle de pol Kappa en réponse au stress réplicatif pourrait s’exercer au travers de son interaction avec Chk1. La partie II des résultats adresse cette question. 113 Partie II : Résultats A. Pol Kappa est requise pour la stabilité de Chk1 après stress réplicatif 114 Partie II : Résultats Le taux intracellulaire de Chk1 a été évalué dans des cellules embryonnaires de souris (MEFs) primaires KO pour pol Kappa. Nous voyons que l’absence de pol Kappa entraîne une diminution du niveau global de Chk1 (Fig 9A), indépendamment du traitement. Ce résultat est en accord avec le résultat publié avec des cellules MEFs pol Kappa KO (Bétous et al., 2013) . Pour confirmer cette observation dans les cellules humaines, nous avons cotransfecté des cellules 293T avec le siARN ciblant pol Kappa dans sa partie 3’UTR, avec le vecteur exprimant la GFP seule ou le vecteur exprimant pol Kappa WT, puis induit un stress réplicatif par traitement avec HU. Nous avons ensuite réalisé un fractionnement cellulaire, puis analysé par western blot les différentes fractions cytoplasmique, nucléaire soluble et enrichie en protéines chromatiniennes. Le niveau de Chk1 reste inchangé dans la fraction cytoplasmique en l’absence de pol Kappa. Néanmoins, dans les fractions nucléaires (FNI et FNS), nous pouvons voir que l’absence de pol Kappa entraîne une diminution du niveau global de Chk1 (Fig 9B). La complémentation de pol Kappa WT dans les cellules déplétées en pol Kappa endogène restaure le niveau de Chk1 dans le noyau (Fig 9C). En conclusion, pol Kappa régule directement ou indirectement le niveau protéique intra-nucléaire de Chk1. 115 Partie II : Résultats B. USP7 : un nouveau régulateur de pol Kappa 1. USP7 requis pour la stabilité de pol Kappa Des publications récentes mettent en évidence une régulation des protéines impliquées dans la voie ATR/Chk1 via un processus d’ubiquitination/dé-ubiquitination. Une ubiquitine hydrolase, USP7, semble d’ailleurs avoir un rôle privilégié dans la réponse au stress réplicatif. En effet, le rôle le plus connu de cette HAUSP est la régulation de p53. En condition normale, p53 est ubiquitinylé par l’E3 ligase, MDM2 (Mouse Double Minute 2 homologue), induisant sa dégradation, ce qui permet de garder un niveau bas de p53. Après stress réplicatif, USP7 est capable de dé-ubiquitinylé p53 et de le stabiliser. USP7 semble avoir un rôle important dans la réponse au stress réplicatif. D’ailleurs, il a été montré qu’USP7 était capable de stabiliser Chk1 par dé-ubiquitination. L’absence d’USP7 entraîne une diminution du niveau de Chk1 dans la cellule, et un défaut de signalisation du checkpoint. Pour explorer si pol Kappa pouvait aussi être régulée par cette voie, nous avons réalisé des expériences de déplétion d’USP7 par ARN interférence dans des cellules MRC5-SV et 293T. Nous avons d’abord validé les siARNs ciblant USP7 (Fig 10A). Puis nous avons transfecté des cellules MRC5-SV (Fig 10B) et 293T (Fig 10C), traitées ou non à l’hydroxyurée, et analysé par western blot le niveau de pol Kappa endogène. De façon intéressante, nous avons pu constater que l’absence d’USP7 entraîne une diminution du niveau de pol kappa, et 116 Partie II : Résultats Figure 10 : USP7 régule pol Kappa A- Afin de valider l’extinction d’USP7, les cellules 293T ont été transfectées avec des siARN ciblant USP7 (siUSP7_pool correspond à un mix des 3 siARN siUSP_1; siUSP7_2; siUSP_3). Les cellules ont été lysées et analysées par western blot. B- Des cellules MRC-SV ont été transfectées avec des siARNs ciblant pol Kappa (si-K5 et si-K qui est un pool de siARN ciblant la partie non codante), Chk1, et USP7 (si-USP7_2). Les cellules ont été traitées par l’hydroxyurée 0,5mM, 30min. C- Comme précédemment, des cellules MRC5-SV sont transfectées avec des siARN ciblant la luciférase (si-CT), ou USP7 (si-USP7_2), traitées ou non par l’hydroxyurée 0.5mM, 30min, lysées afin d’otenir un extrait total, et analysées par western blot. D- Un proximity ligation assay a été réalisé sur des MRC5-SV transfectées par les siARNs ciblant la luciférase (siLuc), pol Kappa (si-K5 et si-K3’ qui est un pool de siARN ciblant la partie non codante), et USP7 (siUSP_2). Pol Kappa a été detectée directement après couplage des anticorps primaires avec les sondes d’ADN. La quantification representée correspond au nombre de foci par cellules (n=1). 117 Partie II : Résultats que cette diminution est accentuée après HU (Fig 10C). Par ailleurs dans les deux expériences montrées, nous retrouvons comme attendu une diminution de Chk1. Nous avons confirmé ce résultat par PLA. En effet, le PLA permet aussi une meilleure détection d’une protéine endogène. Nous avons directement couplés les sondes ADN aux anticorps primaires, ce qui nous permet de détecter directement la protéine endogène. Le nombre de foyers pol Kappa par cellule est quantifié dans les cellules. On obtient un résultat similaire à l’analyse par western blot, l’absence d’USP7 entraîne une diminution du niveau de pol Kappa dans la cellule. 2. Interaction entre Pol Kappa et USP7 Suite à ces résultats, nous avons cherché s’il existait une interaction entre pol Kappa et USP7. Dans un premier temps nous avons réalisé une immunoprécipitation à partir d’extraits nucléaires. Nous avons co-transfecté des cellules 293T avec le siARN ciblant la luciférase ou le siARN ciblant USP7, puis avec le vecteur pEGFP-vide ou le vecteur pEGFP-Pol Kappa WT, et traitées ou non les cellules par HU (0,5mM 30min). Par la suite, nous avons réalisé les immnunoprécipitations. Nous pouvons voir qu’USP7 est précipité avec pol Kappa (Fig 11A) dans la condition siARN contrôle (siCT). Pour confirmer ce résultat, nous avons fait des expériences de PLA dans des cellules MRC5SV traitées ou non avec HU (0,5mM, 30min). Afin de contrôler la spécificité de l’interaction entre pol Kappa et USP7 en PLA, nous avons reproduit la même expérience mais en transfectant des cellules MRC5SV avec un siARN ciblant la luciférase et un siARN ciblant pol Kappa, puis les cellules ont été traitées par l’hydroxyurée. Comme attendu avec le siARN contrôle, nous retrouvons un pourcentage de cellules présentant de foyers identique à celui précédemment. En condition siARN ciblant pol Kappa, le pourcentage est fortement diminué, montrant la spécificité de l’interaction entre pol Kappa et USP7 (Fig 11B). Les résultats confirment l’interaction entre pol kappa et USP7 observé par IP et indiquent qu’elle est stimulée après stress réplicatif (20% en condition non traité à 80% après stress réplicatif) (Fig 12C). Pris ensemble, ces résultats suggèrent que pol Kappa est un partenaire d’USP7 et peut être un de ces nouveaux substrats. 118 Partie II : Résultats 119 Partie II : Résultats 3. Pol Kappa régulée par ubiquitination a) Pol kappa est ubiquitinylé En 2008, une étude menée chez la souris (Guo, et al 2008) montrait que les domaines UBZ étaient requis pour l’interaction entre pol Kappa et l’ubiquitine, mais aussi que pol Kappa pouvait être ubiquitinylée sur ces mêmes domaines UBZ. Bien que la structure des protéines humaines et murines soient très proches, il nous a fallu démontrer que pol Kappa humain pouvait être elle aussi ubiquitinylée après HU. 120 Partie II : Résultats Pour cela, nous avons co-transfecté des cellules 293T avec des vecteurs exprimant l’ubiquitine taguée avec HA, et des vecteurs exprimant pol Kappa tagué avec la GFP ou le vecteur codant simplement la GFP, puis nous avons induit ou non un stress réplicatif. Pour détecter l’ubiquitination de pol Kappa, nous avons réalisé une immunoprécipitation en utilisant le tag GFP, et révélé les protéines avec l’anticorps contre le tag HA de l’ubiquitine. Les résultats montrent un smear autour de 130kDa (Taille de pol kappa-GFP) qui pourrait correspondre à pol Kappa ubiquitinylée, ou à l’ubiquitination des partenaires de pol Kappa (Fig 12). Afin de confirmer la spécificité de l’ubiquitination de pol Kappa, nous pourrions réaliser ces IP dans des conditions dénaturantes, ce qui rompt les interactions entre les protéines. Nous pourrions également immunoprécipiter l’ubiquitine, et faire une seconde IP contre le tag GFP de pol Kappa. Le résultat de l’IP semble montrer une légère différence entre les conditions traitées et non traitées. Néanmoins, ce résultat est préliminaire, il faudra confirmer ce résultat en réalisant les expériences en présence d’un inhibiteur du protéasome afin de visualiser les formes poly-Ub de pol kappa. b) USP7 dé-ubiquitine pol Kappa ? Après avoir montré que pol Kappa est ubiquitinée, nous voulions savoir si USP7 est l’enzyme requise pour sa dé-ubiquitination. Pour cela, nous avons éteint ou non par ARN interférence USP7 dans nos cellules 293T, puis surexprimé pol Kappa tagué GFP et HAubiquitine, et induit un stress réplicatif par HU. Nous avons réalisé un immunoprécipitation de pol Kappa et analysé par western blot son ubiquitination. Comme obtenu précédemment (Fig 12), nous retrouvons l’ubiquitination de pol Kappa. Cependant, en l’absence d’USP7, on observe une forte diminution de HA, suggérant une diminution de pol Kappa ubiquitinylé (Fig 13). Ce résultat surprenant peut s’expliquer par le fait que l’absence d’USP7 entraine une accumulation de pol Kappa poly-ubiquitinylée entraînant sa dégradation rapide. Des expériences complémentaires sont en cours afin de tester cette hypothèse. Nous faisons les expériences en présence d’un inhibiteur du protéasome, afin de voir s’il y a effectivement une accumulation de formes poly-ubiquitinylées de pol Kappa. Mais la confirmation directe 121 Partie II : Résultats serait de réaliser la même expérience mais en surexprimant USP7. La forme ectopique d’USP7 devrait annihiler l’ubiquitination de pol Kappa. 4. USP7 stabilise pol Kappa dans le noyau Après stress réplicatif, Pol Kappa est recrutée aux fourches bloquées. USP7 est un partenaire de pol Kappa, et il pourrait réguler son ubiquitination. Nous avons recherché si USP7 régulait le recrutement de pol Kappa à la chromatine. Nous avons déplété pol Kappa, USP7 et Chk1, par des expériences d’ARN interférence dans les cellules que nous avons ensuite traitées ou non par HU. Un fractionnement cellulaire a été réalisé, et les protéines des fractions cytoplasmiques, fractions nucléoplasmiques, et enrichies en protéines chromatiniennes ont été analysées par western blot (Fig 14). 122 Partie II : Résultats En l’absence de traitement, pol Kappa se situe majoritairement dans la fraction cytoplasmique Pol kappa n’est pas détéctée dans le noyau, ce qui est surement dû à un niveau très faible de l’enzyme. Après traitement, il y a une augmentation du niveau de pol Kappa dans le noyau et elle est recrutée à la chromatine. Contrairement à pol Kappa, USP7 est présent dans la fraction nucléaire en l’absence de traitement, mais comme pol Kappa, son niveau est augmenté après HU (Fig 14). En l’absence d’USP7, on constate que le niveau de pol Kappa dans le cytoplasme est inchangé, mais que son niveau nucléaire est fortement diminué, et en conséquence son recrutement à la chromatine est fortement affecté après stress réplicatif. Donc USP7 semble important pour la stabilité de pol Kappa dans le noyau, et en conséquence, pour son recrutement à la chromatine après stress réplicatif. Si USP7 est absent, pol Kappa est déstabilisée et n’est pas recrutée à la chromatine. En effet, bien que les expériences sur l’ubiquitination de pol Kappa soient incomplètes, la diminution des formes ubiquitinylées de pol Kappa en l’absence d’USP7 et sans MG132, nous laisse croire que pol Kappa est dé-ubiquitinylé par USP7. Nous pourrions alors émettre l’hypothèse, qu’après stress réplicatif, pol Kappa et USP7 sont dirigés dans le noyau, USP7 dé-ubiqutine pol Kappa qui est ensuite recruté aux fourches bloquées. En conclusion, l’ensemble des résultats suggèrent qu’USP7 stabilise pol Kappa via sa dé-ubiquitination, mais devrons être confirmés. 123 Partie II : Résultats C. Pol Kappa est importante pour stabiliser le complexe USP7/Chk1 Fort des résultats obtenus, nous avons cherché à comprendre pourquoi la déplétion de pol Kappa entraînait une diminution du niveau de Chk1. Le lien entre pol Kappa, Chk1 et USP7 nous laisse supposer que l’absence de pol Kappa pourrait conduire à un défaut de déubiquitination de Chk1 par USP7, et donc à une dégradation de Chk1. 124 Partie II : Résultats Pour tester cette hypothèse, nous avons déplété pol Kappa dans des cellules MRC5SV par ARN interférence, et induit un stress réplicatif. Nous avons réalisé sur ces cellules un PLA entre USP7/Chk1, et regardé l’effet de l’absence de pol Kappa sur la proximité de ces deux protéines. Dans des conditions contrôles (Fig 15), on retrouve, comme attendu, une interaction entre Chk1 et USP7 (environ 85% des cellules présentent des foyers). Cependant, en l’absence de pol Kappa, on constate une forte diminution du nombre de cellules présentant des foyers (environ 30%), suggérant une déstabilisation du couple USP7/Chk1. Pol Kappa semble donc être nécessaire pour la stabilité de l’interaction entre USP7 et Chk1. Or, comme l’absence de pol Kappa n’entraîne pas de diminution d’USP7, contrairement à Chk1, pol Kappa pourrait permettre l’interaction entre les deux protéines, favorisant la dé-ubiquitination de Chk1 par USP7. 125 Partie II : Résultats D. Conclusions sur la stabilisation de Chk1 en réponse à un stress réplicatif Lors d’un stress réplicatif, la cellule met en place différents mécanismes afin de résoudre les arrêts de fourches de réplication. Une des réponses est l’activation du checkpoint de phase S. Nous savons maintenant que pol Kappa intervient dans ce checkpoint de phase S, en synthétisant des fragments d’ADN au niveau des fourches bloquées, ce qui permet l’activation du checkpoint. En approfondissant, nous avons pu voir que pol Kappa était recrutée au niveau des fourches bloquées par son domaine d’interaction à PCNA, de plus nous avons montré une interaction avec Rad9 et Chk1, acteur majeur du checkpoint. Cependant, au cours des expériences, nous avons observé, dans les MEFs primaires pol Kappa-/- une diminution du niveau de Chk1, suggérant une régulation entre pol Kappa et Chk1. En suivant cette piste, nous avons pu voir que le taux de pol Kappa, de manière similaire à celui de Chk1, était diminué en l’absence de la dé-ubiquitine hydrolase USP7. De plus, nous pouvons penser que le recrutement de pol Kappa à la chromatine serait dépendant de sa dé-ubiquitination par USP7. Des expériences complémentaires (test de déubiquitantion de pol Kappa) seront réalisées pour permettre de valider cette hypothèse. Nous avons pu aussi montrer que l’absence de pol Kappa entraînait une diminution de l’interaction entre USP7 et Chk1, ce qui expliquerait qu’en absence de pol Kappa le niveau de Chk1 soit diminué. Pol Kappa serait le lien entre USP7 et Chk1, qui aboutirait à la stabilisation de Chk1 après dé-ubiquitination. L’ensemble des résultats nous a permis de proposer un modèle. Au cours d’un stress réplicatif menant à un arrêt des fourches de réplication, ub-pol Kappa, ub-Chk1 et USP7 sont importés dans le noyau. Pol kappa ubiquitinylée s’associe avec Chk1 lui aussi ubiquitinylé et permet le rapprochement avec USP7. Une fois ce complexe associé, USP7 dé-ubiquitine pol Kappa et Chk1, les stabilise, et ce qui permet leur recrutement à la chromatine (Fig 16). 126 Partie II : Résultats 127 Partie II : Résultats III. Rôle potentiel de pol Kappa dans des régions hétérochromatiniennes Nous montrons au cours des chapitres précédents un rôle majeur de pol Kappa dans le checkpoint de phase S or cette polymérase n’est pas essentielle chez la souris puisque les souris pol Kappa knock out (KO) sont viables et fertiles. La stabilité génomique de ces souris est affectée puisque une augmentation de la fréquence de mutation et une instabilité de certaines séquences répétées ont été décrites en absence de pol Kappa. De plus, comme décrit en introduction (Chapitre IV.II.A), différentes études in vitro suggèrent un rôle pour pol Kappa lors de la réplication de séquences répétées. Nous avons ainsi émis l’hypothèse que pol Kappa aurait un rôle au niveau de zones de séquences répétées. Pour cela, nous avons étudié la co-localisation entre pol Kappa et une protéine centromérique CENPB. A. Mise en évidence de l’interaction entre Pol Kappa et CENP-B Afin de voir si pol Kappa avait potentiellement un rôle au niveau des centromères, nous avons réalisé des expériences de PLA, en utilisant le couple pol Kappa/CENP-B. Nous avons, pour cela, traitées des cellules MRC5-SV par l’hydroxy-urée. Nous avons choisi de regarder, dans un premier temps, l’interaction après traitement, parce que pol kappa est recrutée à la chromatine et qu’il est capable de former des foyers. Nous avons pu voir, sur deux expériences, que pol Kappa et CENPB interagissaient après stress réplicatif (Fig 21). Environ 55% des cellules présentent des foyers après HU. On peut constater que ces foyers ont une localisation péri-nucléaire ou péri-nucléolaire. 128 Partie II : Résultats B. Généralités sur les centromères et CENP-B Les centromères sont des structures présentes sur les chromosomes visibles durant la métaphase lorsque les chromosomes sont condensés. Ils sont le point de liaison entre les deux chromatides sœurs, mais aussi le point d’attachement des microtubules. Chez l’humain, l’ADN centromérique est composé d’ADN α-satellite (Manuelidis, 1978) , qui comporte un motif monomérique répété de 171bp (Vissel et Choo, 1987) Ces monomères sont organisés en complexe répété d’ordre supérieur (HOR), qui s’étend sur des régions variant entre 0,3 à 4 mégabases. Les HORs possèdent 90% d’homologie entre eux, alors que les monomères les composant présentent une homologie de seulement de 50% (Aldrup-Macdonald et Sullivan, 2014) (Fig 20). 129 Partie II : Résultats La conservation des HORs dans les centromères suggèrent qu’ils sont requis pour leur fonctionnalité. Cependant, la découverte de centromères dicentriques contenant de l’ADN α-satellite et la découverte de néocentromères ne possédant pas d’ADN α-satellite (Voullaire et al., 1993) ont mis à mal cette affirmation. Il est maintenant admis, que la fonction et l’identité du centromère est régulé par épigénétique, et par des structures chromatiniennes spécialisées et conservées chez les eucaryotes. Une des marques épigénétiques la plus conservée est le variant histone H3, connu sous le nom de CENP-A chez l’homme. Il va permettre la formation d’un nucléosome différent des nucléosomes traditionnels. Les nucléosomes formés sont composés de CENP-A, H2A, H2B et H4, chacune présente en double exemplaire afin de former un octamère (Tashiwana et al, 2011). Le nucléosome centromérique possède un core plus rigide, cependant il enroule l’ADN de façon moins étroite que les nucléosomes conventionnels (Hasson et al., 2013) . La chromatine centromérique est flanquée de part et d’autre d’hétérochromatine dite péricentromérique. Dans cette hétérochromatine, on retrouve des histones H3 triméthylé sur la lysine 9 (H3K9me3) liées par la protéine hétérochromatine 1 130 Partie II : Résultats (HP1) (Minc, Courvalin, et Buendia, 2000 ; Nakayama et al., 2001 ; Yamagishi et al., 2008) . On note aussi la présence du variant d’histone H2AZ, qui contribue à la structure 3D du centromère (Greaves et al., 2007). La fonction essentielle du centromère est la formation du kinétochore, une superstructure capable de lier les chromosomes métaphasiques aux microtubules. Les nucléosomes formés par le variant d’histone CENP-A seront la plateforme à laquelle les protéines formant le kinétochore s’amarrent. Il existe une maladie auto-immune liée aux centromères, le CREST. Elle tient son nom des symptômes qu’elle confère, et qui ressemble à ceux d’une sclérose (Calcifications sous cutanées, syndrome de Raynaud, anomalies Œsophagiennes, Sclérodactylie, Télangiectasie). Les patients produisent des auto-anticorps contre les centromères (Moroi et al., 1980) . Lors de l’étude des antigènes des sérums des patients, les protéines CENP-A, CENP-B, et CENP-C ont été mises à jour (Earnshaw et Rothfield, 1985) . CENP-C fait partie du complexe nucléosome variant et, est requis pour l’assemblage du kinétochore. Nous nous sommes plus intéressés à CENP-B, car cette protéine est capable de lier une séquence de 17bp dans l’ADN α-satellite (Earnshaw et Rothfield, 1985 ; Muro et al., 1992). CENP-B est une protéine de 80kDa, connue pour lier par son extrémité aminoterminal à un motif de 17bp présent dans l’ADN α-satellite, et elle est capable de se dimériser par sa région carboxy-terminale (Earnshaw et Rothfield, 1985 ; Pluta et al., 1992 ; Yoda et al., 1992 ; Muro et al., 1992.). Les souris CENP-B KO sont viables et ne présentent pas de phénotypes particuliers (Hudson et al, 1998, Fowler et al, 2000), surement dû au fait qu’il existe des homologues fonctionnels de CENP-B (Toth et al., 1995 ; Smit et Riggs, 1996). En clinique, CENP-B a été montré comme un bio-marqueur potentiel dans les cancers du poumon à petites cellules (SCLC) (Briasoulis et al., 2008) Des expériences de reconstitution de nucléosomes avec CENP-B montrent que CENPB pourrait moduler la formation des nucléosomes à proximité des boites CENP-Box (Tanaka et al., 2002). Par ailleurs, il a été observé que le domaine N-terminal de CENP-B est requis pour l’assemblage de novo de CENP-A sur l’ADNα-satellite (Tanaka, Kurumizaka, et Yokoyama, 2005). Des expériences d’immunoprécipitation de chromatine montrent que CENP-B forment un complexe stable avec CENP-A sur l’ADN α-satellite (Fujita et al., 2015). 131 Partie II : Résultats CENP-B est aussi nécessaire par conséquence pour la formation du kinétochore. CENP-B reste un acteur majeur des centromères, et joue un rôle clé dans l’assemblage des nucléosomes. C. Conclusion sur le rôle potentiel de Pol Kappa dans les régions d’hétérochromatine Mon équipe d’accueil a ouvert un champ d’investigation sur des rôles nouveaux des ADN polymérases spécialisées, notamment en montrant que pol Theta modulait le timinig de réplication, mais aussi en montrant que pol Eta était requise pour la réplication des sites fragiles communs (Fernandez-Vidal et al., 2014 ; Bergoglio et al., 2013 ; Rey et al., 2009). Nous proposons ici que pol Kappa soit une polymérase impliquée dans la maintenance des régions hétérochromatiniennes et plus particulièrement les centromères, peut être grâce à sa fonction dans le checkpoint de phase S. Nous avons pu mettre en évidence une interaction entre CENP-B, protéine importante des centromères, et pol Kappa. Ce résultat, bien que très préliminaire est intéressant, car il pourrait mettre en évidence un rôle de pol Kappa dans la réplication nonperturbée. En effet, l’ADN centromérique se compose de répétitions, et les ADN polymérases réplicatives sont montrées pour être moins fidèles sur des séquences répétées (Abdulovic et al., 2011). Pol Kappa pourrait, à l’instar de pol Eta au niveau des sites fragiles, venir en secours des ADN polymérases réplicatives afin de franchir cette zone de répétition. 132 Partie II : Résultats 133 Partie III : Conclusion et discussion générale Partie III : Conclusion et discussion générale 134 Partie III : Conclusion et discussion générale Conclusion et discussion générale Au cours de ma thèse, nous avons pu mettre en évidence un nouveau de rôle de pol Kappa dans les cellules de mammifères. En effet, nous avons vu qu’en l’absence de pol Kappa, après induction de stress réplicatif, il y avait une diminution de l’activation du checkpoint de phase S, générant de l’instabilité génétique. Mon travail de thèse s’est articulé autour des trois axes : la mise en évidence du rôle de pol Kappa dans le checkpoint de phase S et l’étude des domaines fonctionnels, l’implication de pol Kappa dans la stabilité de chk1, et enfin le rôle potentiel de pol Kappa au niveau des régions d’hétérochromatine. IV. Pourquoi pol Kappa est-elle importante pour la phosphorylation de Chk1 ? C. La fonction polymérase de pol Kappa En 2013, nous avons mis à jour un nouveau de rôle de pol Kappa au niveau du checkpoint de phase S. Nous avons pu voir que pol Kappa était requise pour synthétiser des ADN naissants au niveau des fourches de réplication bloquées. Cette synthèse est nécessaire pour le recrutement du complexe 9-1-1 aux fourches bloquées. Nous supposons que Pol kappa intervient sur le brin direct puisque pol Delta est assignée au brin retardé. La place des pol Kappa et Delta est prépondérante au regard de pol epsilon dont l'implication est minoritaire (Bétous et al., 2013 ; Van et al., 2010). Afin de vérifier si d’autres polymérases spécialisées étaient impliquées, nous avons déplété pol Eta dans les cellules. Nous avons pu voir que la déplétion de pol Eta n’affectait pas l’activation du checkpoint de phase S, et que pol Eta n’interagissait pas avec des protéines impliquées dans la signalisation du checkpoint. Ces résultats excluent une intervention de pol Eta dans cette réponse cellulaire. Cependant, nous n’avons pas testé si les autres polymérases de la famille Y, ni même pol Zeta, qui collabore pourtant avec pol Kappa pour le franchissement de dommage, pouvaient 135 Partie III : Conclusion et discussion générale participer. Ainsi la question de la collaboration entre les ADN polymérases dans le checkpoint de phase S reste ouverte. D. La stabilité protéique de Chk1 requiert pol Kappa En l’absence de pol Kappa, dans des MEFs primaires, il a été observé une diminution du niveau de Chk1 quelque soit le traitement utilisé, ce résultat a d’ailleurs été confirmé dans les MEFs immortalisés. Ces résultats ont été, également, observé dans des cellules humaines après traitement à l’hydroxyurée. Après stress réplicatif, il est connu que Chk1 est accumulée dans le noyau, afin de jouer son rôle dans l’activation du checkpoint de phase S. Cependant, l’absence de pol Kappa conduit à une diminution du niveau de Chk1 seulement dans le noyau, après stress réplicatif. Le niveau cytoplasmique de chk1 n’est pas impacté par l’absence de pol Kappa. De plus, nous avons observé une interaction entre pol Kappa et Chk1 dans le noyau, et plus précisément dans le nucléoplasme, laissant penser à une régulation commune entre pol Kappa et Chk1. Nos résultats conduisent à l’hypothèse que l’absence de pol kappa déstabilise Chk1 dans le noyau. Le niveau protéique de Chk1 est régulé par l’ubiquitination. En C-terminal, Chk1 possède une séquence « degron like » qui pourrait être la cible par deux cullines E3 Ringligases CRL1 et CRL4. L’ubiquitination de Chk1 conduit à sa dégradation nucléoplasmique via CRL4, tandis que CRL1 ubiquitinerait Chk1 dans le cytoplasme (Zhang et al., 2005 ; Zhang et al., 2009). Récemment, il a été mis en évidence une ubiquitine hydrolase USP7 capable de dé-ubiquitiner Chk1 et, de le stabiliser. L’absence d’USP7 conduit à une diminution du niveau de Chk1 dans les cellules (Alonso-de Vega, Martín, et Smits, 2014) mais le mécanisme exact de cette régulation n’est pas connu. USP7 pourrait agir sur Chk1 ubiquitinylé par CRL4 après la phosphorylation par ATR ou, nous pouvons imaginer que l’ubiquitination par CRL1 pourrait médier le transport de Chk1 dans le noyau, et une fois dans le noyau USP7 pourrait agir et stabiliser Chk1. Nous avons mis à jour une interaction entre USP7 et Pol Kappa. La déplétion d’USP7 dans nos cellules aboutit à la diminution du niveau de pol Kappa dans le noyau. Nous nous 136 Partie III : Conclusion et discussion générale sommes alors posés la question du lien entre pol Kappa et USP7. Pol Kappa pourrait être régulé par USP7, via une dé-ubiquitination. Il existe différents type d’ubiquitination (Fig 20). Notamment, la poly-ubiquination sur la lysine K48 de l’ubiquitine entraîne la dégradation de la protéine par le protéasome, alors que la poly-ubiquitination sur la lysine K63 joue plutôt un rôle dans la tolérance des dommages à l’ADN ou dans la signalisation. La mono-ubiquitination joue un rôle dans la réparation de l’ADN ainsi que dans l’expression des gènes (Sadowski and Sarcevic, 2010; Sadowski et al., 2012). Il serait intéressant de savoir de quel type d’ubiquitination est doté 137 Partie III : Conclusion et discussion générale pol Kappa pour son rôle dans le checkpoint de phase S. La poly-ubiquitination sur la lysine K48 est sans doute requise pour maintenir un niveau stable de pol Kappa dans la cellule, mais aussi peut être pour son déchargement après qu’elle ait joué son rôle aux fourches bloquées. Cependant, elle pourrait être différente de l’ubiquitination permettant l’implication de pol Kappa dans le checkpoint après stress réplicatif. Nous possédons des mutants des lysines K48 ou K63 de l’ubiquitine (donnés par Dr Marlène Dufresnes, équipe Dr Pierre Cordelier). Nous pourrions transfecter nos cellules avec ces différents mutants, et voir l’effet sur l’ubiquitination de pol Kappa, sa stabilité, et son recrutement au niveau des fourches bloquées. De plus, Il a été montré que pol Kappa pouvait être ubiquitinylée (Guo et al., 2008), bien que nous ne connaissions pas les rôles physiologiques de cette ubiquitination. L’ubiquitination de pol Kappa pourrait être médiée par une E3 ligase TRIP (TNF receptor associated factor interacting protein). En effet, cette enzyme promeut l’ubiquitination de pol Eta, mais interagit aussi avec pol Kappa en C-terminal (Wallace et al., 2014). Il est intéressant de noter, qu’une étude en 2010, a démontré l’importance de l’ubiquitination de pol Eta sur trois lysines situées dans son NLS. La mono-ubiquitination de ces trois lysines conduirait à une forme repliée de pol Eta, où ces mono-ubiquitinations seraient reconnues par son domaine de liaison à l’ubiquitine. Après induction de stress réplicatif, il y aurait dé-ubiquitination de pol Eta, ce qui lui rendrait une conformation active, et pourrait interagir avec PCNA-monoUb pour réaliser sa fonction dans la TLS. De façon intéressante, ces trois lysines ont été retrouvées dans le NLS de pol Kappa, suggérant une régulation similaire de pol Kappa (Bienko et al., 2010). La dé-ubiquitination par USP7 la stabiliserait et lui rendrait sa forme active. Pol Kappa pourrait alors jouer son rôle dans le checkpoint de phase S. La mutation dirigée de ces trois lysines pourra nous en dire plus sur la régulation de pol Kappa. Nous avons observé une diminution de pol Kappa dans le noyau après stress réplicatif en l’absence d’USP7. Nous pourrions penser qu’USP7 régule la translocation de pol Kappa dans le noyau, à l’instar de pol Beta par USP47. Lorsque la réplication n’est pas perturbée, pol Beta nouvellement synthétisée peut être soit envoyé directement vers le noyau ou être 138 Partie III : Conclusion et discussion générale ubiquitinylée et dégradée, ce qui permet de garder un niveau stable de pol Beta dans les cellules. Mais lorsqu’un dommage sur l’ADN est détecté, pol Beta est dé-ubiquitiné par USP47, ce qui permet sa translocation dans le noyau, et sa fonction dans le BER (Parsons et al., 2011). Bien que nos expériences favorisent une interaction dans le noyau entre pol Kappa et USP7, nous ne pouvons pas exclure qu’USP7 régule aussi la translocation de cette enzyme. Nous avons vu qu’USP7 semblait réguler indépendamment pol Kappa et Chk1, laissant penser qu’il existe un complexe entre ces trois protéines après stress réplicatif. L’absence de pol Kappa entraîne une diminution de Chk1 dans le noyau. Nous proposons que la diminution du taux de Chk1 en absence de Pol Kappa soit due à la diminution de l’interaction entre USP7 et Chk1, qui laisserait Chk1 ubiquitinylé et le conduirait vers la dégradation. Ceci implique qu’en l’absence de pol Kappa nous devrions voir apparaitre une poly-ubiquitination de Chk1, synonyme de son adressage au protéasome, hypothèse que nous allons tester. Néanmoins, il est intéressant de confirmer la présence d’un complexe pré-formé entre ces trois protéines, après stress réplicatif, qui permet leur stabilisation, et leur recrutement aux fourches bloquées afin, d’y jouer leur rôle respectif. USP7 a également été montré comme stabilisateur de Claspine. Chk1 et Claspine sont connues pour interagir, et s’auto-stabiliser. Dans mon équipe, il a été montré une interaction entre pol Kappa et Claspine chez le Xénope et dans les cellules humaines (données non publiées). Il serait intéressant de faire de nouvelles expériences pour savoir qu’elle est la place de la claspine dans ce partenariat USP7-Chk1-pol Kappa. V. Comment pol Kappa est recrutée à la chromatine ? Afin de préciser les mécanismes de recrutement de pol Kappa aux fourches bloquées, nous avons réalisé des mutants des domaines fonctionnels de pol Kappa. Durant la TLS, les domaines fonctionnels de pol Kappa tiennent un rôle prépondérant. En effet, il a été montré que son domaine d’interaction avec Rev1 est requis pour son recrutement indépendamment de PCNA (Tissier et al., 2004). De plus, il a également été montré que les domaines de liaison à l’ubiquitine sont requis pour sa relocalisation en foyer, mais aussi pour interaction avec PCNA-monoUb (Guo et al., 2008). Cependant, bien que le domaine d’interaction à PCNA soit 139 Partie III : Conclusion et discussion générale requis pour la relocalisation de pol Kappa en foyer après traitement UV, il ne permet pas d’interaction forte entre pol Kappa et PCNA, laissant penser que la liaison à PCNA-monoUb passerait plutôt par ses domaines de liaison à l’ubiquitine (Ogi, Kannouche, et Lehmann, 2005 ; Jones, Colnaghi, et Huang, 2012). La mutation du domaine Rev1 n’a pas eu d’impact sur le recrutement de pol Kappa à la chromatine après un stress réplicatif. Contrairement à la TLS, Rev1 ne serait pas requis pour le recrutement et la relocalisation de pol Kappa aux fourches bloquées après induction de stress réplicatif. Ce résultat sous-entend que le mécanisme de recrutement pourrait être totalement différent de celui de la translésion. L’expression de la forme inactive de pol Kappa montre que son recrutement à la chromatine ne nécessite pas son activité catalytique, cependant, l’expression de ce mutant provoque un recrutement constitutif de pol Kappa durant la réplication non-perturbée. Nous pensons que pol Kappa resterait « bloquée » à la chromatine sans pouvoir être déchargée, à l’instar de pol Eta Dead, qui a un temps de résidence plus long à la chromatine (Sabbioneda et al., 2008). Nous avons également montré que l’expression du mutant Dead de pol Kappa dans les cellules aboutit à un défaut d’activation du checkpoint de phase S, il agirait comme un dominant négatif. De façon surprenante, nous n’avons pas constaté d’impact des mutants des domaines UBZ, alors que leur interaction avec PCNA-monoUb est forte. Toutefois, nous n’avons analysé que les simples mutants, nous construisons actuellement les doubles mutants, afin de conclure sur l’importance des domaines UBZ. Mais nous pensons, que le recrutement de pol Kappa ne nécessiterait pas forcément les domaines UBZ. En effet, Okada et ses collaborateurs ont montré que pol Kappa pouvait agir indépendamment de PCNAmonoUb (Okada et al., 2002). Ce qui a été confirmé par des résultats récents qui montrent que l’interaction entre Pol Kappa et PCNA-monoUb varie en fonction du type de traitement (Wit et al., 2015). Par ailleurs, on peut penser que si les domaines UBZ prévalaient comme durant la TLS, pol Kappa aurait été recrutée après expression du mutant PIP, qui porte des UBZ fonctionnels. Le mutant d’interaction avec PCNA situé en C-terminal de pol Kappa est intéressant. Son expression dans les cellules provoque un défaut de relocalisation de pol Kappa en foyer, 140 Partie III : Conclusion et discussion générale aisnsi qu’un défaut de recrutement de pol Kappa à la chromatine après stress réplicatif. L’expression du mutant PIP aboutit, également, à un défaut de recrutement du 9-1-1, et à une absence de phosphorylation de Chk1. Ces résultats sont intéressants, car ils sont cohérents avec les résultats précédemment obtenus. En effet, nous avons montré que la synthèse d’ADN effectuée par pol Kappa était requise pour le recrutement du 9-1-1 (Bétous et al., 2013). Les résultats obtenus au cours de ma thèse montrent aussi une immunoprécipitation de Rad 9 avec le mutant PIP alors qu’il n’est pas recruté à la chromatine. Je pense que Pol Kappa et Rad9 pourraient interagir dans le nucléoplasme, après la stabilisation de pol Kappa par USP7 et, le clamp 9-1-1 et pol Kappa serait recruté en même temps sur la chromatine via l’interaction entre le domaine PIP de pol Kappa et PCNA. De façon intéressante, nous avons pu observer, que l’expression du mutant PIP de pol Kappa conduit à un défaut d’ubiquitination de PCNA. Nous avons d’abord pensé à une sur-activation d’USP1, enzyme qui dé-ubiquitine PCNA, cependant le niveau d’USP1 est stable. Concernant Rad18, nous n’avons jamais eu de réponse claire. Très récemment, une étude a mis en évidence un rôle d’USP7 dans la stabilisation de Rad18. Finalement, est-ce que Rad18 n’appartiendrait pas au complexe composé d’USP7-pol Kappa-Chk1? Ce mutant PIP n’est pas recruté sur la chromatine, si Rad18 appartient au complexe, il ne serait alors pas recrutée, ce qui aboutirait à un défaut d’activation de mono-ubiquitination de PCNA. Récemment, il a été mise à jour une seconde PIP box présente dans la structure de pol Kappa, en amont des domaines UBZ. Elle serait requise elle aussi pour son interaction avec PCNA (Yoon et al., 2014). Nous commençons actuellement, les expériences avec le double mutant PIP, et le simple mutant de ce nouveau domaine. Il serait intéressant de voir, si ces domaines sont redondants, ou s’ils ont chacun une fonction bien définie. On pourrait penser que l’un œuvre pour la fonction au niveau de la TLS, tandis que l’autre aurait plutôt dans la réponse du checkpoint de phase S. Pol Kappa pourrait être un lien entre le recrutement du complexe 9-1-1 d’une part et du recrutement de Chk1 d’autre part. L’hypothèse est qu’après stress réplicatif, il y a une accumulation de Chk1, USP7 et pol Kappa dans le noyau. Ils interagissent tous les trois, et possiblement avec Rad18 et claspine. USP7 dé-ubiquitine ses partenaires, ce qui conduit à 141 Partie III : Conclusion et discussion générale leur stabilisation. Pol Kappa interagit avec le complexe 9-1-1. Pol Kappa/9-1-1 et Chk1 sont recrutés à la chromatine, via le domaine PIP de pol Kappa. VI. Implication de pol Kappa dans des séquences particulières du génome De manière intéressante, nous avons pu voir que pol Kappa interagissait avec CENPB, une protéine présente au niveau des centromères. Les régions centromériques sont composées de zones d’ADN répétées, l’ADN α-satellite. Pol kappa, comme décrit dans l’introduction (Chapitre IV.II.A) jouerait un rôle au niveau de séquences répétées. Elle serait d’ailleurs plus fidèle que les ADN polymérases réplicatives. Bien que je n’aie pas eu le temps d’explorer plus cette voie, il serait intéressant de poursuivre l’analyse par une étude plus approfondie de la localisation de pol Kappa. En codétectant pol Kappa et les centromères (anti-CREST), en immnunofluoresence, nous serions capable de voir s’ils co-localisent. Pour localiser pol Kappa aux centromères, nous pourrions détecter pol Kappa en immunofluorescence, combiné à une détection des centromères par hybridation in situ. Il serait d’ailleurs intéressant de continuer les expériences de PLA, entre pol Kappa et CENP-B, pol Kappa et CENP-A, mais aussi avec HP1, qui est présent sur l’ADN centromérique. Des études récentes ont montré une implication de la protéine de pré-RC, Orc2, dans la stabilité des centromères (Prasanth et al, 2004, Prasanth et al, 2010). En effet, il a été montré qu’Orc2 colocalise avec la protéine HP1, mais est aussi retrouvé au niveau des centromères. La déplétion d’Orc2 par ARN interférence entraîne une compaction anormale de l’ADN α-satellite, ainsi que des mitoses anormales dues à des défauts de condensation des chromosomes, une perte d’alignement des chromosomes métaphasiques et un fuseau mitotique défectueux. Des données non publiées de l’équipe montrent, à l’instar d’Orc2, une mauvaise condensation des chromosomes en l’absence de pol Kappa. Nous pourrions regarder s’il existe un lien entre pol Kappa et Orc2. En effet, par des expériences de colocalisations en immunofluorescence ou par du PLA, nous pourrions voir s’il existe une 142 Partie III : Conclusion et discussion générale interaction entre ces deux protéines, et combiner ces expériences à une détection des centromères en hybridation in situ. Nous pourrions aussi observer l’effet de la déplétion de pol Kappa sur Orc2 et, sur la condensation des centromères. Il serait, d’ailleurs, intéressant d’étudier la fonctionnalité de pol Kappa au niveau des centromères. Nous savons que pol Kappa réplique plus efficacement les séquences répétées, en plus de son rôle dans le checkpoint de phase S, pol kappa pourrait être nécessaire pour du redémarrage de fourches bloquées, ou pour le remplissage de « gap » lors de la réplication de l’ADN centromérique. Nous pourrions penser que son domaine N-Clasp aurait de l’importance pour ce rôle. Ce domaine est décrit comme conférant une meilleure stabilité à pol Kappa sur l’ADN, ce qui lui permettrait d’assurer la réplication de ces régions particulières du génome. Pol Kappa aurait, en plus de son rôle dans la TLS et le checkpoint de phase S, un rôle dans la réplication normale en aidant les polymérases réplicatives à répliquer des séquences répétées, ce qui ferait de pol Kappa un acteur crucial de la stabilité des centromères. La déplétion de pol Kappa, sans stress réplicatif, entraîne de l’instabilité génomique. Son absence conduit une augmentation des foyers 53BP1 en G1, synonyme de présence d’ADN sous-répliqué, mais aussi à une accumulation de foyers γH2AX, synonyme des cassures de l’ADN. Ce rôle potentiel de pol Kappa dans la réplication de l’ADN centromérique non endommagée permettrait d’expliquer ces observations. VII. Les conséquences cellulaires de l’absence de pol Kappa Les conséquences de l’absence de pol Kappa vont au-delà de son rôle dans la translésion. Il est vrai que les souris pol Kappa-/- ne présentent pas de phénotype particulier, cependant les fibroblastes embryonnaires issus de ces souris présentent un phénotype mutateur (Schenten et al., 2002 ; Stancel et al., 2010). Nous avons mis en évidence une nouvelle implication de pol kappa dans la stabilité de Chk1. Nous pouvons nous interroger sur des conséquences de l’absence de pol Kappa sur les différentes fonctions de Chk1. Une fois activée ChK1 a la capacité de réguler le cycle cellulaire via des arrêts en G1 et G2. Chk1 régule notamment l’activation des origines de 143 Partie III : Conclusion et discussion générale réplication. Des résultats préliminaires obtenus dans l’équipe montrent que l’absence de pol Kappa se traduit par une dynamique de réplication modifiée. Des expériences de peignage moléculaire de l’ADN indiquent des tracks de réplication plus long en absence de pol Kappa. S’agit-il d’une vitesse de réplication augmentée ou d’une activation d’origines très proches les unes des autres ? Nous n’avons pas à ce jour la réponse mais sachant que Chk1 régule négativement l’activation des origines, la diminution de son taux devrait être en faveur d’une augmentation de la densité d’origines. Une des fonctions de Chk1 est d’arrêter le cycle cellulaire via la phosphorylation des protéines cdc25, ce qui laisse le temps à la cellule de réparer le dommage. Cependant, à cause de sa déstabilisation, le cycle cellulaire ne serait plus arrêté, de ce fait des zones d’ADN endommagées passeraient en mitose, générant de l’instabilité chromosomique. D’ailleurs, nous montrons que l’absence de pol Kappa augmentait le nombre de foyers 53BP1) (Bétous et al, 2013). De par son rôle dans la stabilisation de chk1, mais aussi par sa potentielle implication dans des zones particulières du génome l’absence de pol Kappa conduit à une réplication non maitrisée, ce qui génère du stress réplicatif. De manière générale, il est connu que les ADN polymérases spécialisées ont un rôle majeur dans le maintien de la stabilité génétique, grâce à leur rôle dans la gestion des dommages de l’ADN. Toutefois, elles sont mutagènes, et notamment sur une matrice d’ADN non endommagé. Leur expression doit être finement régulée, afin que leur accès aux fourches de réplication ne soit restreint qu’à leur fonction. La modulation de l’expression des polymérases spécialisées réduit la fidélité de la machinerie de réplication et conduit à une accumulation de mutations, qui sera à l’origine du processus tumoral (Hoffmann et Cazaux, 2010) (Tableau 3). Nous avons pu voir en introduction que Les souris pol Kappa -/présentent une instabilité des séquences répétées dans les séquences dans les lignées germinales males (Burr et al., 2006). Et plus récemment, pol Kappa a été montré comme étant requise pour la réplication des séquences microsatellites (Abdulovic et al., 2011 ; Hile et Eckert, 2008) 144 Partie III : Conclusion et discussion générale ADN polymérases Polβ Polλ Surexpression Utérus, prostate, ovaire, estomac, sein, colon, rectum Estomac, rectum, prostate Polθ Colon, estomac, poumon, peau, sein Polι Prostate, estomac, rectum, sein Rectum, poumon Polκ Sous-expression Rein Colon, rein, poumon, estomac Colon, poumon, estomac, sein Polη Poumon, estomac, colon Polζ Poumon, estomac, colon Tableau 3 : Les dérégulations des ADN polymérases spécialisées dans les différents cancers. (Adapté de (Hoffmann et Cazaux, 2010) 145 Partie III : Conclusion et discussion générale De façon intéressante, il a été montré par mon équipe d’accueil que l’expression de pol Kappa est diminuée dans les tumeurs colorectales, par rapport au tissu sain adjacent (Lemée et al., 2007 ; Pillaire et al., 2010) (Tableau 3). La longueur, la variation des microsatellites ou leur instabilité sont associées avec 10 à 15% des cancers endométriaux, colorectaux, ou gastriques, et sont utilisées comme outils de diagnostic pour le Syndrome de Lynch, maladie génétique qui touche les gènes impliqués dans le mécanisme de réparation des mésappariements (MMR) lors de la réplication de l’ADN. Cependant, il existe des cas où les gènes du MMR ne sont pas la cause de l’instabilité des séquences microsatellites. Pol Kappa pourrait être à l’origine de cette instabilité? Il serait intéressant de pouvoir inhiber l’expression de pol Kappa durant plusieurs cycles cellulaires, et analyser la stabilité des séquences répétées. Toutes ces évidences nous laissent penser que pol kappa pourrait être un nouveau marqueur de la stabilité des microsatellites dans les cancers. Il est à noter que pol Zeta a aussi une implication dans les séquences répétées, elle préviendrait les décalages de cadres de lecture (Northam et al., 2010). Pol Kappa et pol Zeta collaborent pour le franchissement de certains dommages durant la TLS. Nous pourrions penser, qu’il y ait une collaboration entre ces deux polymérases pour la stabilité des séquences répétées. L’extinction de deux polymérases dans les cellules pendant plusieurs cycles cellulaires pourrait conduire à une instabilité des séquences microsatellites plus importantes, que dans les cellules déplétées pour une seule polymérase. De manière générale, l’approfondissement de l’étude de ces polymérases spécialisées nous permettrait de mieux appréhender la réplication non perturbée, et la réponse aux dommages de l’ADN. Ces études seraient un atout pour le développement de nouveaux traitements ou de nouveaux marqueurs prédictifs. 146 Partie III : Conclusion et discussion générale 147 Annexes Annexes 148 Annexes Le Domaine N-Clasp de pol Kappa Pol Kappa possède un domaine absent des autres polymérases de la famille Y, le domaine N-clasp. Très peu de choses sont connues à l’heure actuelle sur ce domaine. On sait qu’il est important pour la stabilité de pol Kappa sur la chromatine. Il formerait un crochet Elle est réalisée par des ADN polymérases spécialisées, qui répliquent au travers des dommages de façon fidèle ou infidèle. Le second mécanisme est appelé la synthèse translesionnelle ou TLS (TransLesion Synthesis). (Fig 15)de l’ADN conférant la stabilité à pol Kappa sur l’ADN. Ainsi, nous nous demandons si le domaine N-clasp de pol Kappa pourrait donner à cette enzyme une « spécificité d’intervention » c’est-à-dire si sa fonction dans le checkpoint de phase S pourrait se dérouler dans des régions spécifiques du génome et notamment dans des régions riches en séquences répétées. VIII. Réalisation et étude du mutant Δ-clasp68 Une étude structurale avait pour but d’étudier le rôle du domaine N-clasp dans la translésion des adduits aromatiques (Lone et al., 2007 ) . Grâce à cette étude, nous avons pu réaliser un mutant de délétion partiel du domaine N-clasp. Nous avons choisi de déléter les 68 premiers acides aminés composant ce domaine, ce qui confère une activité réduite de pol Kappa mais stable. En effet, la déletion totale du domaine (72 acides aminés) entrainait une déstabilisation totale de pol Kappa, ce qui n’est pas intéressant car ce mutant aurait été inactif. 149 Annexes Nous avons fait synthétiser des amorces de part et d’autre du domaine à déléter. Ainsi après amplification par PCR, les 68 premiers acides aminés de Pol Kappa sont exclus de la construction générant la forme pol Kappa Δ-clasp68. Les clones obtenus ont été séquencés (Fig 18). IX. Etude du mutant pol Kappa Δ Clasp 68 Comme pour les autres mutants, nous avons étudié la capacité du mutant N-clasp à former des foyers. Nous avons transfecté des cellules 293T avec pol Kappa WT, qui nous sert de contrôle et pol Kappa Δ clasp, traités ou non par HU (2mM 2h). L’analyse par microscopie à fluorescence montre que comme pol Kappa WT, le mutant Δ clasp68 forme peu de foyers de façon spontanée. Après traitement par HU, il y a une augmentation du nombre de cellules présentant des foyers (Fig 19A). Il est intéressant de noter la localisation des foyers, car avec la forme WT de la protéine, les foyers sont répartis dans l’ensemble du noyau mais avec le mutant Δ clasp 68, les foyers semblent être périnucléaires ou périnucléolaires. L’analyse par western blot montre que Δ clasp 68 est exprimé dans les cellules humaines, toutefois il semble être moins exprimé que les mutants dead ou PIP (Fig 19B). La localisation particulière des foyers pourraient aussi suggérer une implication de pol Kappa au niveau de l’hétérochromatine. Afin de confirmer cette possible implication, il serait intéressant de réaliser des colocalisations entre pol Kappa et HP1 (Heterochromatin Protein 1), protéine présente au niveau de l’hétérochromatine. Nous avons pour cela étudié 150 Annexes 151 Annexes l’implication de pol Kappa au niveau des centromères, contenus dans des régions d’hétérochromatine. X. Conclusion Pol Kappa possède un domaine en N-terminal, nommé N-clasp, qui est absent des autres polymérases de la famille Y. Nous avons partiellement délété ce domaine, afin d’étudier sa fonction et nous avons observé une localisation particulière de ce mutant. En effet, la relocalisation en foyer de pol Kappa après un stress réplicatif présente des foyers répartis dans l’ensemble du noyau tandis qu’avec le mutant N-Clasp, nous observons une localisation périnucléaire et périnucléolaire. Ces localisations nous font penser à une possible implication de pol Kappa au niveau des régions d’hétérochromatine. Afin de confirmer cette possible implication, il serait intéressant de réaliser des colocalisations entre pol Kappa et HP1 (Heterochromatin Protein 1), protéine présente au niveau de l’hétérochromatine. Les résultats de western blot nous montrent que le mutant semble être moins bien exprimé. Le domaine N-Clasp est important pour la stabilité de pol kappa, sa délétion partielle entraîne peut être un défaut de stabilité de la protéine. Il serait intéressant de vérifier cette hypothèse en regardant la demi-vie du mutant par des cinétiques après traitement avec la cycloheximide, drogue qui bloque la biosynthèse des protéines, mais aussi en regardant si l’accumulation de Δ clasp 68 est plus précoce que la forme sauvage après inhibition du protéasome. Etant un domaine propre à pol Kappa, il doit sûrement avoir un rôle clé dans les fonctions propres à pol Kappa. De plus, dans une étude publiée récemment des variants naturels de domaine N-clasp de pol Kappa ont été mis à jour (L21F et I39T), ces mutations affectent l’activité translésionnelle de pol Kappa (Song et al., 2014) et nous testons si elles affectent sa fonction dans le checkpoint de phase S. 152 Annexes 153 Matériels et Méthodes Matériels et Méthodes 154 Matériels et Méthodes I. Culture cellulaire Les lignées cellulaires HEK 293T, cellules humaines embryonnaires de reins transformées par l’antigène T du virus SV40, et MRC5-SV, fibroblastes humains de poumons transformés par l’antigène T de SV40, (American Type Culture Collection) ont été cultivées, respectivement, en DMEM avec Glutamax I, High-glucose, sodium pyruvate (Gibco, Life Technologies) supplémenté avec 10% de Serum de Veau Foetal (Gibco, Life Technologies), et α-MEM, Glutamax I, high-glucose, sodium pyruvate (Gibco, Life Technologies) supplémenté avec 10% de Sérum de Veau Foetal (Gibco, Life Technologies). Les cellules embryonnaires de souris primaires (MEF donnée par le Dr. C. Guo) ont été cultivées avec du milieu DMEM avec Glutamax I, High-glucose, sodium pyruvate (Gibco, life technologies) complémenté avec 10% de sérum de veau Fœtal (Gibco, Life technologies). Les cellules sont cultivées à 37°C et à 5% CO₂. Les cellules sont collectées suite à l’incubation en présence de trypsine/EDTA 0,25% (Life Technologies) pendant 3min à 37°C. II. Transfection de siARNs et plasmides Les transfections de plasmides sont réalisées avec du PolyEthylenImine (PEI [Polysciences]). Elles nécessitent 4µg de plasmides, que l’on dilue dans 100µL de milieu OptiMEM (Gibco, Life Technologies). On ajoute à cette dilution 24µL de PEI. Après 15min d’incubation à température ambiante, on ajoute goutte-à-goutte 124µL du mix final aux cellules. Les transfections de siRNAs ont été réalisées avec Avalanche MRC5 (EZ Biosystem) à une concentration finale de 45nM. Les cellules sont récupérées 48h après transfection de siARNs ou plasmides, et sont traitées ou non avec de l’hydroxyurée (Sigma) aux doses et temps indiqués dans les légendes des figures. (Une étiquette GFP est en fusion avec le Nterminale de pol Kappa dans les vecteurs pEGFP-C2) 155 Matériels et Méthodes Les plasmides utilisés : Nom des vecteurs Acides aminés mutés pEGFP-C2 Vide pEGFP-C2 Kappa WT pEGFP-C2 Kappa Dead D198A, E199A pEGFP-C2 Kappa PIP1 F532A, L533A pEGFP-C2 Kappa PIP 2 L864A, F867A, F868A pEGFP-C2 Kappa PIP 1+2 F532A, L533A, L864A, F867A, F868A pEGFP-C2 Kappa UBZ1 C623A, D643A pEGFP-C2 Kappa UBZ2 C778A, D798A pEGFP-C2 Kappa Rev1 F566A, F567A pEGFP-C2 Kappa Δ clasp Délétion des 68 premiers acides aminés HA-ubiquitine .Les siARNs utilisés : Nom du siARN fournisseur Séquence si-Luciférase Sigma 5'-CGUACGCGGAAUACUUCGA-3' si-Kappa 2 Sigma 5'-CCCAGUUAAUCAACCCAAA- 3' si-Kappa 5 Sigma 5'-CCAAUAGACAAGCUGUGAU-3' si-k3’ Dharmacon 5'-GCUUAAUAGUAGUUAGCUU-3' On target plus 5'-CUGUCUUGCCUUAGGUUUA-3' 5'-GUAAGGGCUCUCAAAGAUU-3' 5'-ACUCCAGCCUGAAGAGCGA-3' si-Chk1-A 5'-GAAGCAGUCGCAGUGAAGA-3' siChk1-B 5'-CUGAAGAAGCAGUCGCAGU-3' Si-USP7_1 5’-GGAACCUUUCAGUUCACU -3’ 156 Matériels et Méthodes si-USP7_2 5'-CCCAAAUUAUUCCGCGGCAAA-3' Si-USP7_3 5’-ACCCUUGGACAAUAUUCCU-3’ III. Clonage pEGFP-C2 Kappa Δ clasp Le plasmide peGFP-C2 (Invitrogen) portant le cDNA de Pol κ a été préalablement construit par Clarisse Bavoux, doctorante dans l’équipe Instabilité Génétique et Cancer de 2001 à 2006. Pour la génération du mutant peGFP-Kappa Δ clasp, nous avons déléter les 68 premiers acides aminés en N-terminal. Pour cela, le vecteur peGFP-Kappa WT est amplifié intégralement par PCR (30 cycles d’élongation de 20 minutes en utilisant la Pfu (Promega) et une température d’hybridation des amorces de 65°C), en utilisant deux amorces en position inverse contenant le domaine désiré. Après la PCR, les fragments obtenus sont phosphorylés par la T4 polynucléoatide Kinase (Thermo Scientific), puis reliés grâce à la T4 Ligase (Thermo Scientific). Nclasp68 : 5’-TTATCAAGCTTAGAAAATATGATGCAACAAAAAGCT-3’ Reverse primer : 5’- TTAGGATCCTTACTTAAAAAATATATCAAG-3’ IV. Extraits protéiques totaux Les cellules sont reprises dans un tampon de lyse (50mM Tris-HCl pH 7,5, 250mM NaCl, 1mM EDTA, 0 ,1% Triton X100, Halt protease et phopshatase inhibiteur [life Technologies] 1X), et incubées pendant 30min sur glace. Après une centrifugation à 15000g pendant 20 min, le surnageant est récupéré et les protéines sont dosées par la méthode Bradford [Biorad]. On y ajoute le tampon Laemli, le mix final est bouilli 3min à 95°C. V. Extraits CSK Les cellules sont récupérées à la trypsine, lavées une fois au PBS (Gibco) et centrifugées 5 minutes à 1000 rpm à 4°C. Les cellules sont re-suspendues dans du tampon 157 Matériels et Méthodes CSK (10mM Pipes pH6.8, 300mM sucrose, 3mM MgCl2, 1mM EDTA, 0.% triton, 0.5µg/µL Pepstatin A, 1X Halt protease et phopshatase inhibiteur [life Technologies]) à raison de 200µL pour 3 millions de cellules. Les cellules sont ensuite incubées 5 minutes sur glace puis centrifugées 3 minutes à 7500rpm à 4°C, le surnageant est récupéré, les culots sont repris dans le tampon, et l’opération est répétée une seconde fois. Les extraits insolubles sont soniqués pendant 30s (1s ON, 1s, OFF) avec une amplitude de 25% (Sonics Vibra Cells processor). Après dosage des protéines par la méthode Bradford (Biorad), le tampon Laemli est ajouté aux différentes fractions, et les extraits sont bouillis pendant 3min à 95°C. VI. Extrait protéiques nucléaire et immunoprécipitation 100 millions de cellules 293T transfectées par différents vecteurs pEGFP-C2 sont resuspendues avec un tampon hypotonique (10mM Hepes pH 7.9, 1,5mM MgCl₂, 10mM KCl, 0,5mM DTT, 0,2mM PMSF), et incubées 10min sur glace. Elles sont ensuite transférées dans un dounce homogenizer type B. Les cellules sont centrifugées 15min, 400rpm à 4°C, le surnageant est l’extrait cytoplasmique, et le culot est composé des noyaux des cellules. Le culot est repris dans un tampon à faible teneur en sel (20mM Hepes pH 7.9, 25% Glycérol, 1,5mM MgCl₂, 0,02M KCl, 0,2mM EDTA, 0,5mM DTT, 0,2mM PMSF). Sous agitation, un tampon fort en sel est ajouté goutte à goutte aux noyaux (20mM Hepes pH 7.9, 25% Glycérol, 1,5mM MgCl₂, 1,2M KCl, 0,2mM EDTA, 0,5mM DTT, 0,2mM PMSF). Les noyaux sont incubés 30min sur glace et sous agitation puis centrifugés 30min à 14500 rpm à 4°C. Le surnageant est l’extrait nucléaire. Afin de réduire la concentration en sel, l’extrait nucléaire est dialysé (20mM Hepes pH 7.9, 25% Glycérol, 1,5mM MgCl₂, 100mM KCl, 0,2mM EDTA, 0,5mM DTT, 0,2mM PMSF). Après centrifugation pour éliminer les débris restants, l’extrait nucléaire est prêt pour l’immunoprécipitation (IP). L’immunoprécipitation (IP) est réalisée grâce aux billes magnétiques GFP-trap (Chromotek) selon les recommandations du fabriquant. Le rapport 20µL de billes pour 10 millions de cellules est utilisé. La benzonase (Millipore) est ajoutée à l’extrait nucléaire au moment de l’incubation avec les billes pendant 1h à 4°C. Une centrifugation permet de 158 Matériels et Méthodes séparer les protéines immunoprécipitées (associées aux billes) des autres protéines (fraction nommés « flow through »). Les billes sont ensuites reprises dans 50µL de tampon Laemli 2X, bouillies 10min à 95°C. Du tampon laemli est ajouté à la fraction « flow through » et les protéines sont déposées sur gel SDS-PAGE. VII. Proximity Ligation Assay Les cellules MRC5-SV sont ensemencées sur des lamelles de verre 22x22mm, à raison de 300 000 cellules par lamelles. 24h après, les cellules sont traitées ou non par l’hydroxyurée. Les cellules sont fixées selon trois méthodes différentes : - Les cellules sont fixées avec le paraformaldéhyde 4% durant 12 min sur glace. Après trois lavages, les cellules sont perméabilisées avec du PBS/Triton X100 0.25% pendant 7min sur glace. Afin de saturer les sites non spécifiques, on ajoute du PBS/BSA 5% pendant 15 min à température ambiante. - Les cellules sont pré-extraites avec un tampon CSK/Triton X100 0,5% (PIPES pH… 10mM, NaCl 100mM, sucrose 300mM, MgCl₂ 3mM, Halt protease inhibiteur [Life technologies] 1X, Triton X100 0,5%) pendant 2 min sur glace. Les cellules sont ensuite fixées comme précédemment avec du paraformaldéhyde 4% pendant 12min sur glace, et après trois lavages au PBS 1X, on ajoute la solution de blocage PBS/BSA 5% 15min à température ambiante. - Les cellules sont fixées avec du paraformaldéhyde 4% pendant 12 min sur glace. Après, trois lavages au PBS 1X, on ajoute du méthanol 100% froid sur les cellules pendant 5min sur glace. Après trois lavages au PBS 1X, les cellules sont perméabilisées au PBS/Triton X100 0,25% pendant 7 min sur glace, et les cellules sont mises en saturation avec du PBS/BSA 5% 15min à température ambiante. Après trois lavages au PBS 1X, les cellules sont ensuite saturées avec le tampon « Blocking solution » (Sigma-Duolink) à 37°C pendant 30min. Les cellules sont incubées avec 159 Matériels et Méthodes les anticorps primaires pendant 1h30 à température ambiante. puis avec les anticorps secondaires couplés à des sondes d’ADN (PLA probes Mouse minus et PLA probes Rabbit Plus [Sigma-Duolink]), à 37°C pendant 1h. Si les protéines ciblées sont proches, les sondes s’hybrident et leur ligation permet leur amplification par Rolling Cercle Amplification (RCA). Ainsi la ligation s’effectue à 37°C pendant 30min (Ligase et tampon [Sigma-Duolink]) et l’amplification à 37°C pendant 1h40 (polymérase et tampon contenant des dNTPs fluorescents [Sigma-Duolink]). Les cellules sont ensuite colorées avec une solution de Dapi (1/10000) et montées au milieu de montage Dako. Les anticorps primaires anti-pol Kappa 16A7 ont été couplés aux sonde d’ADN selon les recommandations du fournisseur (Kit Probemaker Sigma). Les anticorps primaires utilisés : Anticorps Fournisseur Dilution Anti-Kappa Biotem clone 16A7 1/800 Anti-Rad9 Bethyl Laboratories 1/250 Anti-Chk1 Bethyl Laboratories 1/300 Anti-PCNA Abcam 1/800 Anti-USP7 Bethyl Laboratories 1/500 Anti-Chk1 Santa Cruz 1/250 Anti-RPA Calbiochem 1/200 Anti-CenpB Abcam 1/300 VIII. Fractionnement cellulaire Le fractionnement cellulaire est réalisé comme décrit dans (Mendez, J. & Stillman, B Moll Cell Biol 2000). Les cellules sont lysées dans le Tampon A 10mM (Hepes pH 7,9, 10mM KCl, 1,5mM MgCl₂, 0,34M sucrose, 10%, Glycérol, 1mM dithiothreitol (DTT), Halt protease et phosphatase inhibiteur 1X [Life Technologies]) complémenté avec du triton X100 0,1% pendant 5 min sur glace. Après une centrifugation (1500g, 5min, 4°C), le surnageant récupéré est clarifié par centrifugation (18000g, 15min, 4°C), pour obtenir la fraction 160 Matériels et Méthodes cytoplasmique. Le culot est lavé une fois dans le tampon A et incubé dans le tampon B (EDTA 3 mM, EGTA 0.2 mM, DTT 1 mM, Halt protéase et phosphatase inhibiteur [Life Technologies] 1X) pendant 30 min sur glace. Après centrifugation (1700g, 5min, 4°C), le surnageant récupéré constitue la fraction nucléaire soluble. Le culot est lavé une fois avec le tampon B et repris dans le tampon A, puis il est soniqué pendant 30s (1s ON, 1s, OFF) avec une amplitude de 25% (Sonics Vibra Cells processor). Cette fraction représente la fraction enrichie en chromatine. Après dosage des protéines par la méthode Bradford (Biorad), le tampon Laemli est ajouté aux différentes fractions, et les extraits sont bouillis pendant 3min à 95°C. IX. Analyse des protéines par Western Blot Les protéines sont déposés sur gels précoulés NuPAGE Novex 3-8% Tris-Acétate, ou sur gels blot bis-tris 4-12% (Invitrogen) selon les recommandations du fabricant, et transférées sur des membranes de polyvinilydene difluoride (GE Healthcare) dans le tampon de transfert (20% Ethanol, 10% tampon Tris-gly (Euromedex)) pendant 1h à 300mA. Les membranes sont saturées dans un tampon TBS-tween 0,1% supplémenté avec 5% de lait pendant 1h. Les membranes sont incubées avec l’anticorps primaires dilués dans un tampon TBS-Tween 0,1%/1% lait sur la nuit. Après trois lavages dans un tampon TBS-Tween 0,1%, les membranes sont incubées avec l’anticorps secondaire couplé à la HRP dilué dans le tampon TBS-Tween 0,1%. Après trois lavages avec le tampon TBS-Tween 0,1%, les membranes sont révélées avec l’ECL (Pierce), ou ECL quantum (Diagomix). Les anticorps utilisés : Anticorps Fournisseur Dilution Anti-Kappa Japon donné par Dr. T Nohmi 1/2000 Anti-Kappa 975 Bethyl Laboratories 1/1000 Anti-Rad9 Bethyl Laboratories 1/1000 Anti-PCNA Santa Cruz 1/1000 Anti-USP7 Bethyl Laboratories 1/1000 Anti-PCHk1 Ser345 Cell signaling 1/1000 161 Matériels et Méthodes Anti-Chk1 Santa Cruz 1/1000 Anti-RPA Calbiochem 1/1000 Anti-Hus 1 donné par Pr U Hubscher Zurich 1/1000 Anti-ϒH2AX Millipore 1/1000 Anti-H3 Santa Cruz 1/1000 Anti-Orc4 Santa Cruz 1/1000 Anti-GFP Abcam 1/5000 Anti-HA Cell signaling 1/1000 Anti-USP1 Bethyl Laboratories 1/1000 Anti-βtubuline Sigma-Aldrich 1/50000 Anti-actinin Millipore 1/1000 Anti-Rabbit HRP Life technologies 1/10000 Anti-Mouse HRP Jackson Immuno Research 1/10000 X. Ubiquitination de Pol Kappa Les cellules 293T sont transfectées avec les couples de plasmides pEGFP-C2 Vide/HA- Ubiquitine ou pEGFP-KappaWT/HA-Ubiquitine par le protocole PEI. On transfecte 2µg de vecteur pEGFP-Kappa ou empty, et 5µg de plasmide HA-ubiquitine afin de déplacer la balance vers l’ubiquitine taguée plutôt que l’ubiquitine endogène. 48h après, les cellules sont traitées ou non par l’Hydroxyurée (Sigma) 0,5mM 30min. Les cellules récupérées sont lysées afin d’obtenir un extrait nucléaire. Les cellules sont reprises dans un tampon hypotonique (20mM Hepes pH 7,9, 1 ,5mM MgCl₂,10mM KCl, 0,5mM DTT, Halt protease et phosphatase inhibiteur [Life Technologies] 1X). Après centrifugation (2500g, 3min 4°C), les culots sont repris avec le même tampon et incubés sur glace pendant 10min. La suspension cellulaire est transférée dans un dounce homogenizer de type B. Après centrifugation (3300g, 6min, 4°C), le surnageant récupéré est la fraction cyoplasmique. Le culot est repris dans un tampon fort en sel (20mM Hepes pH 7,9, 25% glycérol, 1,5mM MgCl₂, 350mM NaCl, 0,5mM DTT, Halt protease et phosphatase inhibiteur [Life Technologies] 1X), puis incubé sur glace pendant 30 min sous agitation. Après centrifugation (18000g, 10min, 4°C), le 162 Matériels et Méthodes surnageant est repris dans un tampon ne contenant pas de sel (20mM Hepes pH 7,9, 20% glycérol, 0,1% Tween 20 [Sigma], Halt protease et phosphatase inhibiteur [Life Technologies] 1X), puis centrifugé (18000g, 5min, 4°C). Le surnageant récupéré constitue l’extrait nucléaire. Une immunoprécipitation par GFP-Trap est réalisée, comme décrit précédemment, sur l’extrait nucléaire, auquel est ajouté 1U benzonase (Millipore) durant la durée de l’IP. 60µL de billes sont utilisées pour 30 millions de cellules, et sont reprises, à la fin, dans du tampon Laemli 2X et bouillies à 95°C pendant 10min, puis déposés sur gel NuPAGE Novex 38% (Invitrogen). L’ubiquitination est mise en évidence par western blot. 163 Bibliographie Bibliographie 164 Bibliographie Abdulovic, A. L., Hile, S. E., Kunkel, T. A. and Eckert, K. A. (2011). The in vitro fidelity of yeast DNA polymerase δ and polymerase ε holoenzymes during dinucleotide microsatellite DNA synthesis. DNA Repair (Amst.) 10, 497–505. Achar, Y. J., Balogh, D. and Haracska, L. (2011). Coordinated protein and DNA remodeling by human HLTF on stalled replication fork. Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A. 108, 14073–8. Acharya, N., Yoon, J.-H. H., Gali, H., Unk, I., Haracska, L., Johnson, R. E., Hurwitz, J., Prakash, L. and Prakash, S. (2008). Roles of PCNA-binding and ubiquitin-binding domains in human DNA polymerase eta in translesion DNA synthesis. Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A. 105, 17724–9. Aguilera, A. and García-Muse, T. (2012). R loops: from transcription byproducts to threats to genome stability. Mol. Cell 46, 115–24. Aguilera, A. and García-Muse, T. (2013). Causes of genome instability. 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