PORTRAIT GLOBAL DE L’ÉTAT DU SAINT-LAURENT
L’EAU, LES SÉDIMENTS, LES RESSOURCES BIOLOGIQUES ET LES USAGES
4
Photo: Service canadien de la faune
1. LE PROGRAMME SUIVI
DE L’ÉTAT DU SAINT-LAURENT
Le contexte
Le Programme Suivi de l’état du Saint-Laurent
(PSÉSL) a été élaboré dans le cadre du Plan
d’action Saint-Laurent Vision 2000, dont la première
phase a été lancée en 1988. Deux autres phases ont
suivi en 1993 et en 1998. Au cours des phases I et II
du Plan, des indicateurs environnementaux ont été
identifiés et ont permis de présenter un portrait de
l’état du Saint-Laurent et de ses principaux enjeux.
Forts de ces premières expériences, les partenaires
du Plan d’action ont convenu de se doter, au cours
de la phase III, d’un programme de suivi à long
terme permettant de rendre compte de l’état et de
l’évolution du Saint-Laurent sur une base régulière.
Les partenaires actuels du programme sont:
• Environnement Canada (EC)
•Le ministère de l’Environnement du Québec (MENV)
• Pêches et Océans Canada (MPO)
•La Société de la faune et des parcs du Québec
(FAPAQ)
Le PSÉSL est basé sur les activités de suivi envi-
ronnemental actuellement en cours au sein de ces
organismes. Stratégies Saint-Laurent, un organisme
non gouvernemental actif dans la concertation des
collectivités riveraines et qui fournit un appui aux
comités des zones d’intervention prioritaire (ZIP),
est également associé au programme.
Les objectifs
Le programme vise à rendre compte de l’état et de
l’évolution du Saint-Laurent à l’aide d’indicateurs envi-
ronnementaux portant sur les principales composantes
de l’écosystème. Les indicateurs environnementaux
peuvent être divisés en trois grandes catégories :
les indicateurs de l’état du milieu biophysique et
des processus naturels (p. ex.: le nombre de bélugas
dans l’estuaire, la concentration de BPC dans les
sédiments du lac Saint-François ou les fluctuations
du débit du fleuve), les indicateurs de pression sur
l’environnement résultant des activités humaines ou
d’événements extrêmes (p. ex.: la charge de rejets
toxiques dans le fleuve ou le déluge du Saguenay) et
les indicateurs de réponse, c’est-à-dire des actions
entreprises par la société pour protéger ou rétablir
le milieu. Seuls les indicateurs d’état ont été retenus
et documentés dans le programme. Le territoire
couvert par le programme s’étend de la frontière
Ontario-Québec jusqu’au golfe du Saint-Laurent.
Quoique le bassin versant soit indissociable du
fleuve lui-même, le programme ne couvre pas les
rivières tributaires du Saint-Laurent.
Le cadre de référence
L’écosystème du Saint-Laurent est complexe. Il
est constitué de lacs et de tronçons fluviaux, d’un
très long estuaire et d’un golfe aux caractéristiques
marines. Les caractéristiques physiques (courant,
profondeur, salinité, marée) changent énormément
d’amont en aval. Ainsi, le lac Saint-Pierre a une lon-
gueur d’environ 50 kilomètres et une profondeur
moyenne de quelques mètres, alors que le chenal
Laurentien, qui s’étend sur près de 800 kilomètres
de l’embouchure du Saguenay à l’océan Atlantique,
atteint des profondeurs comprises entre 300 et 500
mètres. On retrouve dans le Saint-Laurent une grande