Dépistage organisé
du cancer du col de l'utérus
Evaluation épidémiologique
des quatre départements “pilotes”
Rédigé par Dr Nicolas Duport, Dr Ken Haguenoer,
Dr Rosemary Ancelle-Park, Dr Juliette Bloch
Maladies chroniques
et traumatismes
Abréviations 2
1. Contexte 3
1.1 Organisation des programmes 3
1.1.1 Le dépistage organisé du cancer du col utérin en Alsace 3
1.1.2 Le dépistage organisé du cancer du col utérin en Isère 4
1.1.3 Le dépistage organisé du cancer du col utérin en Martinique 4
2. Méthodes 4
2.1 Réalisation de l’évaluation 4
2.2 Construction des indicateurs d’évaluation 5
2.3 Prévalence et incidence 5
3. Résultats 5
3.1 Description de la population d'étude 5
3.2 Indicateurs d'impact 7
3.2.1 Taux de participation 7
3.2.2 Taux de couverture 9
3.3 Indicateurs de qualité 10
3.3.1 Pourcentage de frottis de qualité “non satisfaisants pour l’évaluation” (Bethesda 2001) 10
3.3.2 Pourcentage de frottis anormaux 10
3.3.3 Pourcentage de frottis positifs innocentés par un examen complémentaire 19
3.3.4 Concordance cyto-histologique 20
3.4 Indicateurs d'efficacité 22
3.4.1 Taux de cancers invasifs 22
3.4.2 Taux de lésions histologiques précancéreuses 22
4. Discussion / Conclusion 24
Recommandations pour les structures de gestion 25
Recommandations au niveau national 25
Références bibliographiques 26
Annexes 27
Sommaire
1
Dépistage organisé
du cancer du col de l'utérus
Evaluation épidémiologique
des quatre départements “pilotes”
Ce travail a été réalisé avec la contribution des médecins coordinateurs des structures de gestion de
dépistage du cancer du col de l'utérus.
Alsace (Bas-Rhin et Haut-Rhin) : Association EVE, Dr Muriel Fender ;
Isère : ODLC, Dr Anne Garnier ;
Martinique : AMREC, Dr Moustapha Dieye.
Nous tenons à remercier les différentes caisses d’assurance maladie du département de l’Isère ainsi que le Dr Christine
Bergeron du Laboratoire Pasteur-Cerba pour les différentes données transmises.
Nous tenons également à remercier pour la relecture de ce rapport :
Pr Marie-Cécile Vacher-Lavenu, chef du service d’anatomie et cytologie pathologiques de l’hôpital Cochin (Paris) et ancienne
présidente du groupe technique national pour le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ;
Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’Unité de surveillance des maladies à prévention vaccinale dans le Département
des maladies infectieuses de l’Institut de veille sanitaire.
2
Abréviations
Anomalies cytologiques :
AGC : atypies des cellules glandulaires
AIS : adénocarcinome
in situ
ASC-H : atypies des cellules malpighiennes ne permettant pas d’exclure une lésion intra-épithéliale de haut grade
ASC-US : atypies des cellules malpighiennes de signification indéterminée (l’ancienne dénomination ASCUS
regroupait les ASC-US et les ASC-H)
HSIL : lésion malpighienne intra-épithéliale de haut grade
LSIL : lésion malpighienne intra-épithéliale de bas grade
Lésions histologiques :
AIS : adénocarcinome
in situ
CIN 1 : néoplasie cervicale intra-épithéliale de grade 1 ou dysplasie légère
CIN 2 : néoplasie cervicale intra-épithéliale intermédiaire (souvent regroupée avec les CIN 3)
CIN 3 : néoplasie cervicale intra-épithéliale sévère incluant le carcinome
in situ
CIN 2/3 : néoplasie cervicale intra-épithéliale de haut grade
Autres termes :
FCU : frottis cervico-utérin
HPV : papillomavirus humain
3
1 Contexte
Le cancer du col de l’utérus est le huitième cancer féminin en nombre de nouveaux cas et le quinzième cancer en
nombre de décès féminins [1,2]. Un état des connaissances sur l’épidémiologie du cancer du col de l’utérus est
disponible en ligne sur le site de l’InVS : http://www.invs.sante.fr/publications/2007/cancer_col_uterus evaluation/
[3]. Candidat idéal au dépistage par son évolution lente et l’existence de nombreuses lésions précancéreuses
curables, il s’agit d’un cancer pouvant potentiellement devenir, en France, une maladie rare. Cependant, il reste une
proportion non négligeable de femmes se faisant encore peu ou pas dépister. De plus, l’essentiel des frottis (environ
90 % selon le Baromètre Cancer 2005 [4]) est réalisé par les gynécologues. La Haute autorité de santé (HAS – ex-
Anaes) [5] recommande ce dépistage chez les femmes de 25 à 65 ans, selon un rythme triennal après deux frottis
normaux à un an d’intervalle. Dans certaines situations épidémiologiques particulières pouvant faire évoquer un
risque majoré de cancer du col de l’utérus (par exemple certains Départements d’outre-mer), l’âge de début
recommandé est abaissé à 20 ans.
A ce jour, il n'existe pas de programme national de dépistage organisé du cancer du col utérin. Le Plan cancer en
2003 et la Loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique ont réactualisé la question du dépistage
organisé du cancer du col de l'utérus. L'objectif 26 du Plan cancer vise à « renforcer les actions en faveur du
dépistage du cancer du col de l'utérus auprès des femmes à risque ». L'objectif 48 de la loi du 9 août 2004 est de
« poursuivre la baisse de l’incidence de 2,5 % par an, notamment par l’atteinte d’un taux de couverture du
dépistage de 80 % pour les femmes de 25 à 69 ans ».
En France, depuis les années 90, cinq départements (quatre structures de gestion) ont mis en place un dépistage
organisé du cancer du col de l'utérus. Il s'agit d'initiatives locales. L’organisation comprend une structure de
gestion chargée de la coordination au niveau local. Chaque structure de gestion a adopté une organisation
différente (mode d'invitation, recueil des frottis, tranches d'âges…) étant donné qu’il n'y avait pas de cahier des
charges national (6-12).
Le groupe technique national sur le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, dont la création et la
composition ont été fixées par l’arrêté du 20 décembre 1998 (JO du 5 janvier 1999) et reconduites par l’arrêté du
30 avril 2002 (JO du 5 mai 2002), a rédigé en 2005 un « cahier des charges du dépistage organisé du cancer du col
de l'utérus » destiné aux structures de gestion. Le but de ce cahier des charges est notamment de rationaliser et
homogénéiser l’organisation des structures de gestion, existantes ou à venir, en faveur du dépistage. Il contient un
volet évaluation qui recense les indicateurs précoces d’impact, de qualité et d’efficacité nécessaires à l'évaluation
des programmes existants. Ce cahier des charges ainsi que le rapport d’activité du groupe technique national sont
disponibles sur le site de la Direction générale de la santé [13,14].
Ce rapport présente une évaluation globale des initiatives locales toujours en activité en 2006. Cette évaluation
pourra être utile à la réflexion nationale sur une éventuelle organisation du dépistage du cancer du col de l’utérus
en France.
Les objectifs spécifiques sont :
de comparer les résultats en fonction des sites ;
de tester la faisabilité d’une évaluation du dépistage organisé en routine.
1.1 Organisation des programmes
En 2006, seules trois structures de gestion organisent le dépistage du cancer du col de l'utérus : l'Alsace (Bas-Rhin
et Haut-Rhin), l'Isère et la Martinique, le Doubs ayant arrêté son programme fin 2004.
1.1.1 Le dépistage organisé du cancer du col utérin en Alsace
En Alsace, le programme a démarré en 1994 dans le Bas-Rhin et en 2001 dans le Haut-Rhin. Seules les femmes de
25 à 65 ans n’ayant pas effectué un frottis cervico-utérin dans les trois ans sont invitées à faire un frottis par la
structure de gestion.
La base de données utilisée pour les invitations est construite à partir des fichiers transmis par les caisses
d’assurance maladie. La structure de gestion croise ensuite ces fichiers avec la base anatomo-cytopathologique
qu’elle a constituée à partir des données de tous les frottis des anatomo-cytopathologistes alsaciens et d’une
majorité de ceux qui traitent les frottis alsaciens en dehors de la région. Le croisement de ces deux sources
d'information est réalisé une fois par mois avant d’envoyer les invitations, qui sont adressées le mois anniversaire
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