octobre 2011 Le producteur de Lait québécois
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santé animale
Cependant, cette hypothèse restait
encore à prouver dans l’environnement
d’une ferme laitière, car, malheureuse-
ment, il y avait peu d’information sur
ce sujet au sein de l’industrie laitière
au Canada. Il était donc nécessaire
d’obtenir des données, pour démon-
trer qu’il y avait une association entre
l’usage des antibiotiques et la résis-
tance des bactéries, causant la mam-
mite, les plus répandues.
Le Réseau canadien de recherche
sur la mammite bovine s’est penché
sur cette question, en produisant une
étude qui comportait trois volets :
1. Déterminer l’usage des antibioti-
ques au sein des troupeaux laitiers
canadiens.
2. Déterminer les modèles d’antibioré-
sistance des bactéries responsables
de la mammite.
3. Décrire les effets des traitements de
la mammite clinique, incluant ceux
pour les vaches taries, sur l’antibio-
résistance des bactéries responsa-
bles de la mammite bovine.
L’USAGE RESPONSABLE
D’ANTIBIOTIQUES EST
UN FACTEUR CLÉ POUR
LA SANTÉ PUBLIQUE
Dans le cadre du premier volet de
l’étude, l’usage des médicaments a
été déterminé grâce à des rapports
écrits complétés par des produc-
teurs sélectionnés. Les informations
issues des rapports ont été validées
en faisant l’inventaire des contenants
vides d’antibiotiques recueillis dans
des réceptacles fournis à 89 fermes
laitières (voir graphique), réparties
dans six provinces et associées à la
Cohorte nationale des fermes laitières
du RCRMB. Les résultats de cette col-
lecte ont démontré que les six classes
d’antibiotiques qui étaient les plus
utilisées dans ces fermes étaient, res-
pectivement : les céphalosporines, les
pénicillines, les combinaisons pénicil-
line-bêta-lactamase, les tétracyclines,
les combinaisons triméthoprime-sulfa-
mides et les lincosamides.
En conclusion, les antibiotiques
de type bêta-lactame (céphalospo-
rines et pénicillines) sont les plus
fréquemment administrés dans les
fermes canadiennes. Aussi, parmi les
antimicrobiens qu’on y retrouve et qui
sont de haute importance en médecine
humaine, on a pu constater que les
fluoroquinolones étaient rares, ce qui
limite le potentiel de développement
de résistance. Par contre, les céphalos-
porines de troisième génération et les
combinaisons de pénicilline contenant
de la colistine étaient, quant à elles,
utilisées largement dans les fermes
canadiennes. Conséquence : advenant
le cas où les bactéries pathogènes dans
les fermes étaient soumises assez fré-
quemment à ces médicaments pour y
développer une résistance, et qu’elles
se retrouvaient ensuite dans les pro-
duits consommés par les humains et
les rendaient malades, il pourrait être
plus difficile de trouver un traitement
efficace.
LES PROFILS DE
RÉSISTANCE DES BACTÉRIES
RESPONSABLES DE
LA MAMMITE SONT
MIEUX CONNUS
Justement, les volets deux et trois
du projet apportent une réponse à cet
enjeu d’importance : quelle est la fré-
quence à laquelle on retrouve des bac-
téries antibiorésistantes parmi celles
qui sont responsables de la mammite
et quelle est l’étendue de leur résis-
tance aux antibiotiques disponibles?
Pour savoir si les bactéries qui cau-
sent la mammite sont actuellement
résistantes aux antibiotiques utilisés
dans les fermes, les chercheurs ont
effectué un profil d’antibiorésistance.
Celui-ci révèle si une bactérie est
sensible ou si elle possède des gènes
qui lui permettent de résister à ces
différents antibiotiques. Ils ont aussi
déterminé la concentration minimale
requise du médicament pour inhiber
leur croissance. Pour ce faire, des
milliers d’échantillons de lait prélevés
dans les fermes de la Cohorte ont
permis de recueillir et de sélectionner
562 isolats de Staphylococcus aureus,
394 isolats d’Escherichia coli et 139 iso-
lats de Klebsiella qui ont été testés.
Les résultats démontrent que le
degré d’antibiorésistance est actuel-
lement faible et peu étendu chez les
principaux agents pathogènes res-
ponsables de la mammite dans les
isolats canadiens. Aussi, une décou-
verte encourageante a émergé de
cette recherche : la résistance aux
antibiotiques de haute importance en
médecine humaine (céphalosporines
de troisième génération, combinaisons
pénicilline-bêta-lactamase et fluoro-
quinolones) est rare ou absente. Ces
résultats suggèrent donc que le risque
est faible que des bactéries antibioré-
sistantes soient transmises par le lait,
à la population humaine.
LES OUTILS MOLÉCULAIRES
POUR MIEUX COMPRENDRE
LES BACTÉRIES DE LA
MAMMITE
Deux autres études complémen-
taires ont été menées sur E. coli,
Klebsiella spp. et S. aureus dans la
foulée de ce projet de recherche. Le but
était de déterminer et de caractériser
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Céphalosporines
Pénicillines
Combinaisons de pénicilline
Tétracyclines
Triméthoprime-sulfamides
Lincosamides
Nombre de doses/
1 000 vaches/jour
0,84
0,87
1,83
2,2
2,56
3,05
GRAPHIQUE : TOP 6 DES MÉDICAMENTS LES PLUS UTILISÉS AU CANADA
Étude effectuée dans 89 fermes de la Cohorte nationale des fermes laitières du RCRMB.