La politisation de l'information du
secteur
public
plus confinée à la diffusion de l'information mais s'étend à la collecte de données sur l'envi-
ronnement (Loisier et Cossette, 1993, p.275). Un tel angle d'analyse rejoint également l'approche
qualifiée de «communication sociale» (Antoine, 1972; Le Net, 1981, 1988, 1993), fondée sur
les changements d'attitudes par un plus grand usage de la communication et de la publicité.
Les approches du marketing gouvernemental et de la communication sociale, bien qu'inté-
ressante en raison de leur vision systémique de l'information gouvernementale sous-entendent
que toute information des organisations du secteur public est de nature persuasive en laissant
pour compte le droit du public à l'information (Trudel et al, 1984; Giroux, 1983, 1985).
Comme l'a démontré Giroux (1980, 1981) dans ses travaux en éthique, il existe deux types de
communication gouvernementale
:
l'informative (dans le sens du droit du public à l'information)
et la persuasive (l'État comme maître d'œuvre). En valorisant la communication « informative »,
on voit le citoyen comme responsable de sa destinée
;
en valorisant la communication « persua-
sive », on voit l'Etat comme responsable des citoyens, au détriment de leur liberté (1980, p. 65).
Dans cette optique, les travaux de Rivet
(1983,
1984) ont associé l'information gouvernementale
à une communication civique. Celle-ci découle de la naissance des lois d'accès à l'information
dans plusieurs pays, lesquelles doivent être servies par un nouvel agent de communication
médiateur et responsable de l'éducation populaire
:
le « civiste » (1984, p. 15).
Précisons aussi que les notions de droit et de secret entourant l'information gouvermentale
des démocraties occidentales ont donné lieu à plusieurs études de nature plutôt comparative
(Rowat, 1982; Robertson, 1982; Riley, 1986; Flaherty, 1989). Au Québec, par exemple, Bayle
(1989) et Bibeau (1989) ont analysé plus spécifiquement la loi sur
l'accès
aux documents des
orga-
nismes publics
et sur
la protection
des
renseignements
personnels,
alors que Ledoux (1982) a étu-
dié l'objet sur la base de la proposition de loi de la Commission d'étude sur
l'accès
du citoyen à
l'information
gouvernementale,
et sur la protection des
renseignements
personnels (Commission
Paré).
Une autre approche, celle de la communication administration-administrés traite plus spéci-
fiquement des mécanismes développés par les institutions administratives dans leurs rapports
avec les administrés. Plusieurs travaux français et québécois (Gilbert, 1971; Cotteret, 1973,
1991 ;
Lemieux, 1974, 1975a, 1975b
;
Noël, 1982
;
Dalphond, 1975, 1977
;
Quinty,
1981 ;
Cheval-
lier, 1988; C.U.R.A.P.P., Centre universitaire de recherches administratives et politiques de
Picardie, 1983, 1988, 1991; Sadrán, 1983
;
Fournier, 1986; Lasserre et al, 1987; Dion, 1987;
Lemieux et Picard, 1989; Rangeon, 1991) peuvent être associés à cette approche. Cette dernière
permet notamment de démystifier le discours sur la transparence administrative.
Comme le rappelle Chevallier (1988, p. 273), la politique dite de transparence a eu en fin de
compte une portée limitée
:
elle
s'est
attardée à remettre en cause la conception traditionnelle du
secret, en donnant à l'administré des possiblités nouvelles d'accès à l'information administrative;
en revanche, elle n'a pas touché aux principes d'organisation administrative, qui sont demeurés,
pour l'essentiel, inchangés. Des auteurs qui adoptent l'approche de l'économie politique dans
leur évaluation de l'information gouvernementale (de la Haye et Miège, 1983
;
Mattelart, 1989;
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