
Proposition de stage M2 Recherche 
 Influence des mutations mitochondriales sur les différences de 
sénescence entre mâles et femelles chez les vertébrés 
 
ENCADRANTS : Jean-François Lemaître  - Jean-Michel Gaillard - Gabriel Marais 
 
 
LABORATOIRE D’ACCUEIL : Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive - Université 
UMR CNRS 5558, 43 bd du 11 Novembre 1918, 69622 VILLEURBANNE cedex, France. 
 
 
CONTEXTE : 
Chez la grande majorité des espèces animales, les femelles ont une longévité moyenne plus 
élevée que celle des mâles. Cet écart dans l’espérance de  vie  à  la  naissance  est  bien  connu 
dans l’espèce humaine où dans certaines populations il peut atteindre plus de 10 ans, mais se 
retrouve  également  chez  de  nombreuses  espèces  de  mammifères  et  d’insectes.  Seuls  les 
oiseaux montrent un patron différent, puisque dans ce taxon, les femelles souffrent souvent 
d’une  mortalité  adulte  plus  forte  que  les  mâles.  En  termes  de  sénescence  actuarielle  (qui 
correspond au déclin de la survie  avec  l’augmentation  de  l’âge), on observe également des 
taux de sénescence plus marqués chez les mâles que chez les femelles dans de nombreuses 
espèces animales. 
 
A  ce  jour,  plusieurs  hypothèses  (ex :  sélection  sexuelle,  sexe  hétérogamétique)  ont  été 
proposées pour expliquer les différences de longévité et de sénescence observées entre mâles 
et  femelles. Cependant, les études ayant testé  ces  hypothèses  n’ont  pas  débouché  sur  des 
conclusions claires, et les causes évolutives à l’origine de ces différences inter-sexes restent 
aujourd’hui mal comprises. Récemment, il a été proposé que les différences de longévité et de 
sénescence  observées  entre  les  sexes  chez  les  vertébrés  pouvaient  résulter  de  l’héritage 
maternel du génome mitochondrial (« Mother’s curse hypothesis » en anglais). En effet, chez 
les  eucaryotes,  l’ADN  mitochondrial  est  transmis  uniquement  par  la  mère,  les  mâles 
constituant un cul de sac évolutif pour ce matériel génétique. Par conséquent, des mutations 
au niveau de l’ADN mitochondrial, neutres ou bénéfiques pour les femelles peuvent donc se 
répandre  dans  les  populations,  même  si  celles-ci  ont  des  effets  délétères  chez  les  mâles. 
L’accumulation de ces mutations délétères pourrait expliquer la longévité réduite ainsi que la 
sénescence plus marquée des mâles. En outre, cette hypothèse paraît d’autant plus pertinente 
qu’en  raison  de  son  exposition  plus  grande  aux radicaux  libres,  l’ADN  mitochondrial  est 
beaucoup plus exposé aux mutations que l’ADN nucléaire. 
 
OBJECTIFS : 
Le but de ce stage de Master 2 Recherche est de tester par le biais d’analyses comparatives, 
l’hypothèse que, dans les  populations  d’oiseaux  et de mammifères sauvages, les différences 
de longévité et de sénescence entre mâles et femelles augmentent avec les taux de mutations 
mitochondriales. 
 
METHODOLOGIE :  
Le données sur les taux  de  substitutions  (nb  de  substitutions  /  millions  d’années)  sont  déjà 
disponibles  pour  un  grand  nombre  d’espèces  de  mammifères  et  d’oiseaux.  De  la  même