Sous-groupe 2 : les variétés fruitières
Connaissance et protection actuelles
Informations générales
Une biodiversité créée par la main de l’homme
Au fil des siècles et sur tous les territoires où l’homme s’est établi, le savoir-faire paysan a sélectionné
des milliers de variétés sur la base de critères réfléchis : adaptation au sol et au climat, précocité,
conservation, tolérance aux maladies…
Incroyable réserve de gênes, ces variétés de pommes, de poires, de cerises, de prunes, de
châtaignes, d’amandes, de nèfles, de coings…sont un élément majeur de la biodiversité.
Pour la très grande majorité d’entre elles, ces variétés ne peuvent se conserver spontanément. Par
multiplication naturelle, c'est-à-dire par germination de la graine ou du pépin, les variétés ne sont pas
stables et évoluent par hybridation. Pour palier ce phénomène, le monde paysan a développé des
techniques lui permettant de figer les variétés dans le temps : greffe pour les arbres fruitiers, bouture et
marcotte pour la vigne ou les petits fruits (type Ribès).
Il s’est ainsi transmis de génération en génération une immense collection de variétés accompagnée de
tout un savoir et savoir-faire associés.
Autrefois naturelle, cette transmission est depuis près de cinquante ans interrompue et l’héritage des
générations futures est aujourd’hui menacé.
Les variétés patrimoniales Auvergne
Il existe aujourd’hui plusieurs milliers de variétés sur le territoire national. Pourtant seulement
quelques dizaines voir quelques centaines sont cultivées en masse et proposées au consommateur.
La responsabilité de la région Auvergne porte sur les variétés dites « patrimoniales ». Il peut s’agir de
variétés locales (trouvées à l’état sauvage en Auvergne) ou bien de variétés adoptées comme locales
(rapportées d’un autre territoire puis diffusées localement). Dans tous les cas, il s’agit de variétés pour
lesquelles le lien avec le territoire auvergnat est ancien et confirmé par des références bibliographiques
ou des enquêtes ethnobotaniques (témoignages, présence significative).
Les chiffres clés
Les variétés patrimoniales pour la région Auvergne concernent principalement la pomme, la poire, la
prune, la cerise, la châtaigne, l’abricot et le raisin. Il n’a pas encore était retrouvé de variétés
patrimoniales particulières et bien isolées de pêche, d’amande, de noisette, de noix, de figue, de
groseilles/cassis/framboise…
Si dans un contexte vivrier, les variétés fruitières s’observent sur l’ensemble du territoire jusqu’aux
limites de l’habitat, certains territoires aux conditions plus favorables ont connu par le passé ou
connaissent encore aujourd’hui une culture fruitière et viticole importante :
- coteaux de Limagne et région de Saint-Pourçain pour la culture de la vigne
- vallées des Couzes, bords de Limagne et Livradois pour la culture de la pomme
- Châtaigneraie cantalienne pour la culture des châtaignes
- côtes de Clermont pour la culture de l’abricot et de l’amande (valorisés dans les confiseries de
Clermont-Ferrand
- Périphérie des villes et gros bourgs qualifiée de « ceinture verte » où jardins et vergers y sont
nombreux
152 variétés « patrimoniales » conservées dont 101 pour le pommier, 32 pour le poirier, 6 pour le
cerisier, 6 pour le prunier, 3 pour le châtaignier, 1 pour l’abricotier, l’amandier, le néflier et le pêcher
(source Conservatoire des Espaces et Paysages d’Auvergne)