ANNEXES
APPROCHE PAR ESPECES
ESPÈCES CULTIVÉES
Conservatoire des Espaces et Paysages d’Auvergne (Thomas DUMAS)
et Institut National de Recherche Agronomique (Jean KOENIG)
I. Analyse globale de la situation du groupe et/ou des sous-groupes
Sous-groupe 1 : les variétés potagères
Connaissance et protection actuelles
Informations générales
Une biodiversité créée par la main de l’homme
Au fil des siècles et sur tous les territoires où l’homme s’est établi, le savoir-faire paysan a lection
dans son environnement des milliers de variétés de légumes sur la base de critères réfléchis :
adaptation au sol et au climat, précocité, conservation, tolérance aux maladies
Ces variétés se sont conservées et transmises de génération en ration constituant ainsi une
immense réserve génétique accompagnée de multiples savoirs et savoir-faire.
Autrefois vitale et naturelle, la conservation et la transmission des graines est depuis l’avènement de
notre agriculture moderne interrompue. Le patrimoine nétique que nous laisserons en héritage aux
générations futures est aujourd’hui menacé.
Les variétés patrimoniales Auvergne
Il existe aujourd’hui plusieurs milliers de variétés sur le territoire national. Pourtant seulement
quelques dizaines voir quelques centaines sont cultivées en masse et proposées au consommateur.
La responsabilité de la région Auvergne porte sur les variétés dites « patrimoniales ». Il peut s’agir de
variétés locales (trouvées à l’état sauvage en Auvergne) ou bien de variétés adoptées comme locales
(rapportées d’un autre territoire puis diffusées localement). Dans tous les cas, il s’agit de variétés pour
lesquelles le lien avec le territoire auvergnat est ancien et confirmé par des références bibliographiques
ou des enquêtes ethnobotaniques (témoignages, présence significative).
Les chiffres clés
Dix variétés potagères patrimoniales isolées :
Pomme de terre Bleue d’Auvergne (synonyme Bleue du Forez)
Contact : Mr Souveton_Coopérative de Craponne-sur-Arzon
Variété régénérée par les professionnels depuis 10 ans, cultivée par les amateurs et les producteurs
(quelques hectares tout au plus) et multipliée par les semneciers
Plants disponibles dans le commerce
Ail rose d’Auvergne
Contact : Mr Brugière_INRA de Clermont-Ferrand
Variété plus cultivée aujourd’hui mais conservées par l’INRA.
Variété à l’origine d’une des 6 variétés produites aujourd’hui en Auvergne : Clédor
Projet de Label rouge et IGP sur l’Ail rose d’Auvergne
Haricot « Fève d’Auvergne » (synonyme Fave)
Contact : Mr Debeaud_Association Kokopelli à Alès
Terme générique qui renvoi probablement à plusieurs variétés différentes
Variété plus cultivée ni multipliée par les semenciers.
Variété présente dans les réseaux Kokopelli mais non disponible à la vente.
Navet « Rave d’Auvergne » (synonyme Rabiole)
Contact : Mr Debeaud_Association Kokopelli à Alès
Variété cultivée par quelques amateurs et proposée à la vente par certains semenciers.
Pois « Cerpette d’Auvergne »
Contact : Mr Debeaud_Association Kokopelli à Alès
Variété plus cultivée ni multipliée par les semenciers.
Variété présente dans les réseaux Kokopelli mais non disponible à la vente.
Lentille verte du Puy
Contact : Cilverpuy au Puy-en-Velay
Premier légume AOC (1996)
80% de la surface cultivée en France en lentille est en Haute-Loire (4500 ha, 4000 tonnes)
Variété très cultivée en Haute-Loire
Lentille blonde de Saint-Flour
Contact : SARL Lentille Blonde de Saint-Flour à Saint-Flour
45 hectares cultivés dans la région de Saint-Flour pour une production d’environ 50 tonnes
Chou « quintal d’Auvergne »
Contact : Jean-Baptiste Prades_Jardin du Ranquet à Saint Arcons d’Allier
Variété quasiment disparue et multipliée avec grandes difficultés par un seul passionné (peut-être aussi
par un producteur de plants en Creuse/foire aux plants de Saint-Gervais-d’Auvergne…à vérifier)
Variété citée dans le catalogue Vilmorin de 1923.
Niveau de connaissance du groupe
Le niveau de connaissance du sous-groupe « variétés potagères » repose sur les quelques contacts
listés ci-dessus. Aucune donnée de synthèse n’existe sur ce sous-groupe.
Etat de la protection du groupe
Il n’existe aucun statut de protection du sous-groupe.
Etat de conservation
Etat de conservation du groupe et tendances
Mis à part la pomme de terre Bleue d’Auvergne, les deux lentilles et l’Ail rose d’Auvergne , l’état de
conservation est très mauvais et repose uniquement sur l’engagement de bénévoles et d’associations.
Comparaison de la situation auvergnate par rapport à la situation nationale
Raisons ou hypothèses expliquant les dynamiques observées
Facteurs favorables :
- Engagement de quelques passionnés et d’une association très dynamique (Kokopelli)
- Engagement de certains agriculteurs en faveur de variété identitaire du terroir : lentille,
pomme de terre.
- (Re)découverte du plaisir du jardinage par le grand public, intérêt pour des variétés moins
commerciales et plus rustiques et adaptées au terroir.
Facteurs défavorables :
- Abandon par les semenciers
- Disparition d’une multiplication paysanne des variétés / perte de savoir-faire
Perspectives à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles
Mis à part les variétés valorisées par les producteurs (pomme de terre, lentilles, ail), les perspectives
pour ce sous groupe sont très sombres. Sans un effort important pour recenser, promouvoir ces
variétés et surtout pour entamer un programme de multiplication, il est probable que certaines variétés
disparaissent face à l’épuisement, faute de moyens, des rares passionnés.
Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis des espèces du groupe (ou sous-
groupe) :
1 / Etablir un bilan de la connaissance :
liste de légumes, disponibilité des semences, annuaire des personnes ressources…
2 / Associer les maraîchers régionaux (si possible en agriculture biologique) dans la conservation, la
multiplication et la valorisation des variétés patrimoniales
3 / promouvoir les variétés patrimoniales
Sous-groupe 2 : les variétés fruitières
Connaissance et protection actuelles
Informations générales
Une biodiversité créée par la main de l’homme
Au fil des siècles et sur tous les territoires où l’homme s’est établi, le savoir-faire paysan a lection
des milliers de variétés sur la base de critères réfléchis : adaptation au sol et au climat, précocité,
conservation, tolérance aux maladies…
Incroyable réserve de gênes, ces variétés de pommes, de poires, de cerises, de prunes, de
châtaignes, d’amandes, de nèfles, de coingssont un élément majeur de la biodiversité.
Pour la très grande majorité d’entre elles, ces variétés ne peuvent se conserver spontanément. Par
multiplication naturelle, c'est-à-dire par germination de la graine ou du pépin, les variétés ne sont pas
stables et évoluent par hybridation. Pour palier ce phénomène, le monde paysan a développé des
techniques lui permettant de figer les variétés dans le temps : greffe pour les arbres fruitiers, bouture et
marcotte pour la vigne ou les petits fruits (type Ribès).
Il s’est ainsi transmis de nération en génération une immense collection de variétés accompagnée de
tout un savoir et savoir-faire associés.
Autrefois naturelle, cette transmission est depuis près de cinquante ans interrompue et l’héritage des
générations futures est aujourd’hui menacé.
Les variétés patrimoniales Auvergne
Il existe aujourd’hui plusieurs milliers de variétés sur le territoire national. Pourtant seulement
quelques dizaines voir quelques centaines sont cultivées en masse et proposées au consommateur.
La responsabilité de la région Auvergne porte sur les variétés dites « patrimoniales ». Il peut s’agir de
variétés locales (trouvées à l’état sauvage en Auvergne) ou bien de variétés adoptées comme locales
(rapportées d’un autre territoire puis diffusées localement). Dans tous les cas, il s’agit de variétés pour
lesquelles le lien avec le territoire auvergnat est ancien et confirmé par des références bibliographiques
ou des enquêtes ethnobotaniques (témoignages, présence significative).
Les chiffres clés
Les variétés patrimoniales pour la gion Auvergne concernent principalement la pomme, la poire, la
prune, la cerise, la châtaigne, l’abricot et le raisin. Il n’a pas encore était retrouvé de variétés
patrimoniales particulières et bien isolées de che, d’amande, de noisette, de noix, de figue, de
groseilles/cassis/framboise…
Si dans un contexte vivrier, les variétés fruitières s’observent sur l’ensemble du territoire jusqu’aux
limites de l’habitat, certains territoires aux conditions plus favorables ont connu par le passé ou
connaissent encore aujourd’hui une culture fruitière et viticole importante :
- coteaux de Limagne et région de Saint-Pourçain pour la culture de la vigne
- vallées des Couzes, bords de Limagne et Livradois pour la culture de la pomme
- Châtaigneraie cantalienne pour la culture des châtaignes
- côtes de Clermont pour la culture de l’abricot et de l’amande (valorisés dans les confiseries de
Clermont-Ferrand
- Périphérie des villes et gros bourgs qualifiée de « ceinture verte » où jardins et vergers y sont
nombreux
152 variétés « patrimoniales » conservées dont 101 pour le pommier, 32 pour le poirier, 6 pour le
cerisier, 6 pour le prunier, 3 pour le châtaignier, 1 pour l’abricotier, l’amandier, le néflier et le cher
(source Conservatoire des Espaces et Paysages d’Auvergne)
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