Réentraînement à l`effort dans la réhabilitation respiratoire du

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 ZĠĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚăů͛ĞĨĨŽƌƚĚĂŶƐůĂƌĠŚĂďŝůŝƚĂƚŝŽŶƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞĚƵƉĂƚŝĞŶƚĂƚƚĞŝŶƚ
de BPCO Dr VOISIN F.-­‐ 01/12/2015 F.voisin@ch-­‐bretagne-­‐sud.fr I-­‐
Définitions, rappels a-­‐ YƵ͛ĞƐƚ-­‐ce que la BPCO ? La BPCO ou bronchopneumopathie chronique obstructive est une maladie respiratoire principalement liée au tabagisme. Elle touche environ 10% des adultes dans les pays occidentaux et est considérée comme la cinquième cause de mortalité dans le monde. Elle esƚ ĐĂƌĂĐƚĠƌŝƐĠĞ ƉĂƌ ƵŶ ƌĞŵŽĚĞůĂŐĞ ĚĞ ů͛ĂƌďƌĞ ďƌŽŶĐŚŝƋƵĞ ƌĞƐƉŽŶƐĂďůĞ Ě͛ƵŶĞ ŽďƐƚƌƵĐƚŝŽŶ
progressivement croissante et irréversible des bronches. Ce remodelage est dû à une inflammation (ou « irritation ») chronique des bronches liée au tabagisme. Cette pathologie évolue naturellement vers ů͛ŝŶƐƵĨĨŝƐĂŶĐĞ ƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞ ĐŚƌŽŶŝƋƵĞ ;ƉĂƚŝĞŶƚ ĞŶ ŚLJƉŽdžŝĞ͕ ŶĠĐĞƐƐŝƚĠ ĚĞ ŵŝƐĞ ĞŶ ƉůĂĐĞ Ě͛ƵŶĞ
oxygénothérapie)͘ůůĞĞƐƚƐŽƵǀĞŶƚĂƐƐŽĐŝĠĞăů͛ĞŵƉŚLJƐğŵĞ;ĚĞƐƚƌƵĐƚŝŽŶĚƵƚŝƐƐƵƉƵůŵŽŶĂŝƌĞͿ͘ On la diagnostique par les symptômes (voir ci-­‐dessous), mais aussi par des épreuves de souffle (Epreuves ĨŽŶĐƚŝŽŶŶĞůůĞƐ ƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞƐͿ͕ ƐƵƌ ůĞƐƋƵĞůůĞƐ ŽŶ ĐŽŶƐƚĂƚĞ ŶŽƚĂŵŵĞŶƚ ƵŶĞ ĚŝŵŝŶƵƚŝŽŶ ĚƵ ĚĠďŝƚ Ě͛air au niveau des bronches ăů͛ĞdžƉŝƌĂƚŝŽŶ ;Ě͛ĂďŽƌĚůĞƐƉĞƚŝƚĞƐ͕ƉƵŝƐůĞƐƉůƵƐŐƌŽƐƐĞƐƐŝůĂŵĂůĂdie évolue). Cette diminution de débit est dûe à la réduction du diamètre des bronches. Les principaux symptômes sont : une toux chronique, des expectorations, une dyspnée (essoufflement) progressivement croissante pour des efforts de moins en moins importants. Cette pathologie est ŵĂƌƋƵĠĞƉĂƌĚĞƐƉĠƌŝŽĚĞƐĚ͛ « exacerbation », où les symptômes sont plus importants, apparentés à une bronchite : toux grasse, sifflements respiratoires, expectorations mucopurulentes (jaunes/vertes), fièvre. ĞƐĠƉŝƐŽĚĞƐĚ͛ĞdžĂĐĞrbation et leur fréquence sont des marqueurs de sévérité de la maladie. ĐŚĂƋƵĞĞdžĂĐĞƌďĂƚŝŽŶ͕ůĂĨŽŶĐƚŝŽŶƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞĚŝŵŝŶƵĞ͕ĂŝŶƐŝƋƵĞůĂƚŽůĠƌĂŶĐĞăů͛ĞĨĨŽƌƚ͘ >ĞƐĞƵůƚƌĂŝƚĞŵĞŶƚƉĞƌŵĞƚƚĂŶƚĚĞƐƚŽƉƉĞƌů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶĚĞůĂŵĂůĂĚŝĞĞƐƚů͛ĂƌƌġƚĚƵƚĂďĂŐŝƐŵĞ. Il existe des traitements pris par voie inhalée (aspirée) qui permettent de limiter le remodelage bronchique par une action antiinflammatoire (corticoïdes) et bronchodilatatrice. La réhabilitation respiratoire est aussi importante que ces médicaments dans la prise en charge de cette pathologie, car elle a prouvé des bénéfices tout aussi importants. b-­‐ YƵ͛ĞƐƚ-­‐ce que la réhabilitation respiratoire ? /ů Ɛ͛ĂŐŝƚ Ě͛ƵŶĞ Ɖrise en charge multidisciplinaire et globale, individualisée, pour les patients atteints de maladies respiratoires chroniques, symptomatiques ou ayant une diminution de leurs activités physiques quotidiennes. Les objectifs sont : de diminuer les symptômes͕Ě͛ĂŵĠůŝŽƌĞƌůĂƚŽůĠƌĂŶĐĞăů͛ĞĨĨŽƌƚ, optimiser la participation sociale et réduire les coûts liés à la maladie. Le programme ne cible pas que les symptômes physiologiques, mais aussi le bien-­‐être et le social. >Ă ƌĠŚĂďŝůŝƚĂƚŝŽŶ ƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞ Ɛ͛ĂƉƉƵŝĞ ƐƵƌ ĚĞƵdž ĂdžĞƐ͗ ƐLJŵƉƚŽŵĂƚŝƋƵĞ ;ƌĠĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ ă ů͛ĞĨĨŽƌƚͿ Ğƚ
psychosocial (éducation thérapeutique). ůůĞ Ŷ͛ĞƐƚ ƉĂƐ ůĞ ĨĂŝƚ Ě͛ƵŶĞ ƉƌŽĨĞƐƐŝŽŶ͕ ĞůůĞ ĞƐƚ ů͛ŝŶƚƌŝĐĂƚŝŽŶ ĚĞ ƉůƵƐŝĞƵƌƐ ĚŝƐĐŝƉůŝŶĞƐ : médecin, kinésithérapeute, diététicien, éducateur sportif, psychologue, infirmière. II-­‐
ĂƐĞƐƉŚLJƐŝŽƉĂƚŚŽůŽŐŝƋƵĞƐĚƵƌĠĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚăů͛ĞdžĞƌĐŝĐĞ a-­‐ La BPCO: une maladie générale à point de départ respiratoire La maladie évolue sournoisement, car elle apparaît et évolue lentement. Le symptôme majeur est ů͛ĞƐƐŽƵĨĨůĞŵĞŶƚ ŽƵ ͨ dyspnée ». Il apparaît initialement pour des efforts intenses puis évoluer pour des efforts de moins en moins intenses, alors même que la fonction respiratoire reste la même. ͛ĞƐƚ ůĂ ƉŚĂƐĞ Ě͛ŝŶĐĂƉĂĐŝƚĠ ĨŽŶĐƚŝŽŶŶĞůůĞ ĚĞ ůĂ ŵĂůĂĚŝĞ͘ ͛ĞƐƚ-­‐à-­‐dire que le patient est limité dans sa vie quotidienne par sa maladie. ŽŵŵĞŶƚů͛ĞdžƉůŝƋƵĞƌ ? Modèle de la spirale de déconditionnement /ůƐ͛ĂŐŝƚĚ͛ƵŶǀĠƌŝƚĂďůĞͨ cercle vicieux » >ĞŵĂůĂĚĞĞƐƐŽƵĨĨůĠăů͛ĞĨĨŽƌƚĂŶĂƚƵƌĞůůĞŵĞŶƚĚŝŵŝŶƵĠƐŽŶĂĐƚŝǀŝƚĠƉŚLJƐŝƋƵĞũŽƵƌŶĂůŝğƌĞ͘/ůƐĞƐĠĚĞŶƚĂƌŝƐĞ͘/ů
Ɛ͛ĞŶƐƵŝƚƵŶĞĂůƚĠƌĂƚŝŽŶŵƵƐĐƵůĂŝƌĞŽƵͨ déconditionnement » (transformation des fibres musculaires de type I (oxydatives) au profit des fibres musculaires de type II (gycolytiques)). Les fibres musculaires de type II ůŝďğƌĞŶƚƉůƵƐĚ͛ĂĐŝĚĞůĂĐƚŝƋƵĞăů͛ĞĨĨŽƌƚ͘ĞůĂ;ĞƚĚ͛ĂƵƚƌĞƐƌĠĂĐƚŝŽŶƐŶŽŶĚĠǀĞůŽƉƉĠĞƐŝĐŝͿ͕ǀĂƐƚŝŵƵler les centres nerveux respiratoires et provoquer un essoufflement encore plus important (« part musculaire » de la dyspnée). Ce déconditionnement ƐĞ ƚƌĂĚƵŝƚ ƉĂƌ Ě͛ĂƵƚƌĞƐ ƌĞƚĞŶƚŝƐƐĞŵĞŶƚƐ ƐƵƌ ůĞ ƐLJƐƚğŵĞ ĐĂƌĚŝŽ-­‐ǀĂƐĐƵůĂŝƌĞ͕ ů͛ĂƉƉĂƌĞŝů
ůŽĐŽŵŽƚĞƵƌ;ĨƌĂŐŝůŝƚĠŽƐƐĞƵƐĞͿ͕ůĂƌŝĐŚĞƐƐĞĚƵƐĂŶŐĞŶŐůŽďƵůĞƐƌŽƵŐĞƐ;ƋƵŝƐĞƌǀĞŶƚăƚƌĂŶƐƉŽƌƚĞƌů͛ŽdžLJgène), mais aussi sur les symptôŵĞƐĚ͛ĂŶdžŝĠƚĠĞƚĚĞ ĚĠƉƌĞƐƐŝŽŶĞƚ sur la socialisation des patients atteints par la maladie. La BPCO est une maladie générale, à point de départ respiratoire. On voit donc que la dyspnée (ou essoufflement) ŶĞ ǀŝĞŶƚ ƉĂƐ ƋƵĞ ĚĞ ů͛ĂƚƚĞinte pulmonaire, mais aussi de ů͛ĂƚƚĞŝŶƚĞŵƵƐĐƵůĂŝƌĞ͘ b-­‐ Quel réentraînement ? Chez un sujet déconditionné non BPCO͕ ůĞ ƌĠĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ ă ů͛ĞdžĞƌĐŝĐĞ ͨ aérobie » ramène le niveau de fibres musculaires de type 1 à la normale. ŚĞnjĐĞƐƉĂƚŝĞŶƚƐWKƐĠĚĞŶƚĂƌŝƐĠƐ͕ƵŶƌĠĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚăů͛ĞĨĨŽƌƚ
ĚĞǀƌĂŝƚĚŽŶĐĂŵĠůŝŽƌĞƌů͛ŝŶƚŽůĠƌĂŶĐĞăů͛ĞĨĨŽƌƚ͘ DĂŝƐů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚĂĠƌŽďŝĞŶ͛ĞƐƚƉĂƐƐƵĨĨŝƐĂŶƚ ! Chez le BPCO, il existe une véritable atrophie musculaire avec une diminution de la surface de section des fibres musculaires, avec une diminution de la masse musculaire. (Ci-­‐dessous, à gauche, surface de section Ě͛ƵŶƋƵĂĚƌŝĐĞƉƐͨ normal ͕ͩăĚƌŽŝƚĞ͕ƐƵƌĨĂĐĞĚĞƐĞĐƚŝŽŶĚ͛ƵŶƋƵĂĚƌŝĐĞƉƐĚĞƉĂƚŝĞŶƚĂƚƚĞŝŶƚĚĞWKͿ͘ >Ă ƐƵƌĨĂĐĞ ĚƵ ƋƵĂĚƌŝĐĞƉƐ ĞƐƚ ƉƌĠĚŝĐƚŝǀĞ ĚĞ ů͛ĞƐƉĠƌĂŶĐĞ ĚĞ ǀŝĞ ĚƵ ƐƵũĞƚ ĂƚƚĞŝŶƚ ĚĞ WK͘ Cela montre ů͛ŝŵƉŽƌƚĂŶĐĞĚĞůĂŵĂƐƐĞŵƵƐĐƵůĂŝƌĞĚĂŶƐůĞƉƌŽŶŽƐƚŝĐĚĞůĂŵĂůĂĚŝĞ͘ Sujet sain BPCO Certes, un entraînement en endurance augmente la surface des fibres musculaires, mais pour obtenir ce résultat, la meilleure méthode est celle du renforcement musculaire ou « travail en résistance ». ŝŶƐŝ͕ůĞƌĠĞŶƚƌĂŝŶĞŵĞŶƚăů͛ĞĨĨŽƌƚĚŽŝƚăůĂĨŽŝƐƉŽƌƚĞƌƐƵƌƵŶĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚĂĠƌŽďŝĞŽƵĞŶĞŶĚƵƌĂŶĐĞ;ůƵƚƚĞ
contre le déconditionnement), et sur un renforcement musculaire ou travail en résistance (lutte contre ů͛ĂƚƌŽƉŚŝĞŵƵƐĐƵůĂŝƌĞͿ͘ III-­‐
Des objectifs à la pratique KŶ ƌĂƉƉĞůůĞ ŝĐŝ ƌĂƉŝĚĞŵĞŶƚ ůĞƐ ϲ ƉƌŝŶĐŝƉĞƐ ĚĞ ů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ « classique » qui sont les mêmes en réhabilitation: -­‐
Individualisation : Prendre en compte les besoins des individus et leurs habiletés pour construire un ƉƌŽŐƌĂŵŵĞĚ͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ -­‐ Spécificité : >ĞƐĂĚĂƉƚĂƚŝŽŶƐăů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚƐŽŶƚƐƉĠĐŝĨŝƋƵĞƐĚƵƚLJƉĞĚ͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ -­‐ Réversibilité : >ĞƐĂĚĂƉƚĂƚŝŽŶƐŝŶĚƵŝƚĞƐƉĂƌů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚĚŝƐƉĂƌĂŝƐƐĞŶƚƌĂƉŝĚĞŵĞŶƚƐŝŽŶů͛ĂƌƌġƚĞ -­‐ Progressivité: Pour continuer à progresser, il faut augmenter progressivement le niveau de ů͛entraînement -­‐ Alternance repos/travail : la récupération est nécessaire pour obtenir un gain des performances -­‐ Périodicité : ů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚĞƐƚƉůĂŶŝĨŝĠĞŶĐLJĐůĞƐƐƉĠĐŝĨŝƋƵĞƐ a-­‐ Notion Ě͛ŝŶĚŝǀŝĚƵĂůŝƐĂƚŝŽŶ : incontournable ! Bien que les effets de la pratique physique chez le BPCO peuvent être obtenus à partir de programmes très ĚŝĨĨĠƌĞŶƚƐ͕ ŝů ĞƐƚ ŝůůƵƐŽŝƌĞ ĚĞ ĐƌŽŝƌĞ ƋƵ͛ƵŶĞ ƉƌĂƚŝƋƵĞ ƉŚLJƐŝƋƵĞ ƋƵĞůĐŽŶƋƵĞ ƉĞƌŵĞƚ Ě͛ŽďƚĞŶŝƌ ĚĞƐ ĞĨĨĞƚƐ
significatifs sur la santé des patients. Lorsque les entraînements ne sont pas individualisés sur les capacités cardio respiratoires spécifiques des patients, ceux-­‐ci peuvent être totalement inefficaces. b-­‐ Entraînement en endurance ou « aérobie » INTENSITE >͛ĠƉƌĞƵǀĞĚ͛ĞĨĨŽƌƚĞƐƚƵŶĠůĠŵĞŶƚĐůĞĨĚĞů͛ŝŶĚŝǀŝĚƵĂůŝƐĂƚŝŽŶĚĞů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚĞŶĞŶĚƵƌĂŶĐĞ͘ĞƉĞŶĚĂŶƚƐĂ
ƌĠĂůŝƐĂƚŝŽŶ Ŷ͛ĞƐƚ ƉĂƐ ƚŽƵũŽƵƌƐ ƉŽƐƐŝďůĞ͘ ůůĞ ƐĞƌƚ ă ĨŽƵƌŶŝƌ ĚĞƐ ŝŶĚŝĐĂƚŝŽŶƐ ƐƵƌ ůĂ ƐƵƌĞƚĠ ĚĞ ů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ
(recherche de contre-­‐indication), identŝĨŝĞƌ Ğƚ ĐŽŵƉƌĞŶĚƌĞ ůĞƐ ĨĂĐƚĞƵƌƐ ůŝŵŝƚĂŶƚƐ ă ů͛ĞdžĞƌĐŝĐĞ Ğƚ ƉƌĞƐĐƌŝƌĞ
ů͛ŝŶƚĞŶƐŝƚĠĚ͛ĞdžĞƌĐŝĐĞƐŽƵŚĂŝƚĠĞ͘ ŶŐĠŶĠƌĂů͕ŽŶƌĠĂůŝƐĞƵŶĞĠƉƌĞƵǀĞĚ͛ĞĨĨŽƌƚƐƵƌǀĠůŽĂǀĞĐŵĞƐƵƌĞĚĞƐĠĐŚĂŶŐĞƐŐĂnjĞƵdžŽƵͨ VO2 max ». Elle ƉĞƌŵĞƚĚ͛ŝĚĞŶƚŝĨŝĞƌune fréquence cardiaque « cible » ƋƵŝƐĞƌǀŝƌĂăĐŽŶƚƌƀůĞƌů͛ŝŶƚĞŶƐŝƚĠĚĞƐĞdžĞƌĐŝĐĞƐƌĠĂůŝƐĠƐ
au cours des sessions de réentraînement. La plupart du temps, on utilise la fréquence cardiaque observée au seuil ventilatoire (ou « ƐĞƵŝůĚ͛ĞƐƐŽƵĨĨůĞŵĞŶƚ ͩͿ͘DġŵĞ ƐŝŽŶƐĂŝƚƋƵĞ ƉůƵƐů͛ŝŶƚĞŶƐŝƚĠ ĚĞ ů͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ ĞƐƚ
ŝŵƉŽƌƚĂŶƚĞ͕ŵĞŝůůĞƵƌƐƐŽŶƚůĞƐƌĠƐƵůƚĂƚƐ͕ŝĐŝ͕ĐĞŶĞƐŽŶƚĚĞƐƐƉŽƌƚŝĨƐĚĞŚĂƵƚŶŝǀĞĂƵƋƵĞů͛ŽŶĞŶƚƌĂŠŶĞ͕ůĞďƵƚ
est de leur faire reprendre une activité physique, surement pas de les dégouter ! Les entrainements aérobies au seuil ventilatoire sont bien corrélés avec le métabolisme aérobie, bien tolérés par les patients (qui ne sont pas « trop essoufflés ») et sont efficaces sur les aspects musculaires et sociaux. Ils peuvent être facilement reproduits par le patient à domicile. On peut les développer sur vélo, mais aussi ƐƵƌĚĞƐĂĐƚŝǀŝƚĠƐĚĞŵĂƌĐŚĞ͕ĚĞƐƚĞƉƉĞƌ͕ĞƚĐ͙ DUREE, FREQUENCE La durée effective des séances de réentraînement en endurance doit être comprise entre 30 à 45 minutes et réalisées 3 à 5 fois par semaine. La durée ŽƉƚŝŵĂůĞ Ě͛ƵŶ ƉƌŽŐƌĂŵŵĞ Ě͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ ĞƐƚ ƉůƵƐ ĚĠůŝĐĂƚĞ͘ >Ğ ďƵƚ ĞƐƚ Ě͛ŽďƚĞŶŝƌă ůĂ ĨŽŝƐ ƵŶĞ
ĂŵĠůŝŽƌĂƚŝŽŶ ĚĞ ůĂ ƚŽůĠƌĂŶĐĞ ă ů͛ĞĨĨŽƌƚ ;ϰ ƐĞŵĂŝŶĞƐ ƐƵĨĨŝƐĞŶƚͿ Ğƚ ƵŶ ĐŚĂŶŐĞŵĞŶƚ ĚĞ ĐŽŵƉŽƌƚĞŵĞŶƚ ă ůŽŶŐ
terme des patients vis-­‐à-­‐ǀŝƐ ĚĞ ů͛ĂĐƚŝǀŝƚĠ ƉŚLJƐŝƋƵĞ͘ WůƵƐ ůĂ durée du réentraînement est longue, plus les patients maintiennent longtemps le changement de comportement. On recommande classiquement un minimum de 20 séances sur 4 à 10 semaines. dzW͛EdZ/EDEd La plupart du temps, un entraînement aérobie continu peut être proposé. Cependant, pour certains patients, ŝůĞƐƚĚŝĨĨŝĐŝůĞĚĞƉƌŽƉŽƐĞƌĚĞƐǀŽůƵŵĞƐĚ͛ĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ;ŝŶƚĞŶƐŝƚĠdžĚƵƌĠĞͿƐƵĨĨŝƐĂŶƚƐĂƵƌĠĞŶƚƌĂŠŶĞŵĞŶƚ͘ On peut alors proposer un entraînement fractionné ou « interval training »͛͘ĞƐƚƵŶĞŶĐŚĂŠŶĞment de blocs de travail à intensité élevée mais courts, séparés par des périodes de récupération. Ce travail intermittent ŐĠŶğƌĞ ĚĞƐ ĚĠƉĞŶƐĞƐ ŵŽŝŶƐ ŝŵƉŽƌƚĂŶƚĞƐ ƋƵ͛ĂǀĞĐ ƵŶ ƚƌĂǀĂŝů ĐŽŶƚŝŶƵ Ğƚ ƉĞƌŵĞƚ Ě͛ĂƵŐŵĞŶƚĞƌ ůĞ ƚĞŵƉƐ ĚĞ
travail à la puissance souhaitée. (Exemple : tenir une puissance de pédalage de 50W pendant deux minutes est impossible pour certains patients, par contre, ils arrivent à tenir cette même puissance sur trois périodes ĚĞƵŶĞŵŝŶƵƚĞĞƐƉĂĐĠĞƐĚ͛ƵŶe minute de récupération. Ainsi, en interval training, les patients auront tenu trois minutes à 50W͕ĞŶĞŶƚƌĂŝŶĞŵĞŶƚĐŽŶƚŝŶƵ͕ŝůƐŶĞů͛auraient pas tenu deux minutes.) c-­‐ Entraînement en force >Ă ƉůƵƉĂƌƚ ĚƵ ƚĞŵƉƐ͕ ŝů ĞƐƚ ƌĠĂůŝƐĠ ƐƵƌ ďĂŶĐ ĚĞ ŵƵƐĐƵůĂƚŝŽŶ͕ ĐĞ ƋƵŝ ƉĞƌŵĞƚ ůĞ ƚƌĂǀĂŝů ŝƐŽůĠ Ě͛ƵŶ ŐƌŽƵƉĞ
musculaire particulier. Les charges de travail sont toujours individualisées. On utilise le 1RM (charge ŵĂdžŝŵĂůĞƋƵ͛ƵŶƐƵũĞƚƉĞƵƚŵŽďŝůŝƐĞƌƵŶĞƐĞƵůĞĨŽŝƐƐƵƌůĂƚŽƚĂůŝƚĠĚƵŵŽƵǀĞŵĞŶƚĂƌƚŝĐƵůĂŝƌĞͿ͘ŶƵŶĞƐĠĂŶĐĞ͕
un groupe musculaire peut être sollicité au cours de 2 à 4 séries de 6 à 12 répétitions contre des charges de 30 à 50% du 1RM en début de réhabilitation et pour finir, de 50 à 85% du 1RM. Les séries sont entrecoupées de périodes de 2 à 3 minutes de récupération. La fréquence des entraînements est moins importante que ůĞƐĂĐƚŝǀŝƚĠƐĚ͛ĞŶĚƵƌĂŶĐĞĞƚŶĞĚĠƉĂƐƐĞƉĂƐĚĞƵdžăƚƌŽŝƐƐĠĂŶĐĞƐƉĂƌƐĞŵĂŝŶĞ͘ IV-­‐
Les activités physiques adaptées (APA) ĂƵƐĞŝŶĚ͛ƵŶƉƌŽŐƌĂŵŵĞĚĞƌĠŚĂďŝůŝƚĂƚŝŽŶƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞ Le changement de comportement durable des patients nécessite la pratique régulière et individualisée Ě͛ĂĐƚŝǀŝƚĠƐƉŚLJƐŝƋƵĞƐŝŶŝƚŝĠĞƐĂƵĐŽƵƌƐĚĞůĂƌĠŚĂďŝůŝƚĂƚŝŽŶ͘ Les interventions en APA vont se référer aux modèles de la préparation physique. Cette méthodologie issue du milieu sportif se transfère au secteur de la réŚĂďŝůŝƚĂƚŝŽŶ ƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞ ŵĂŝƐ Ɛ͛ĂũƵƐƚĞ ĚĂŶƐ ůĂ ŵĞƐƵƌĞ Žƶ
ů͛ŽďũĞĐƚŝĨŶ͛ĞƐƚƉůƵƐůĂƉĞƌĨŽƌŵĂŶĐĞŵĂŝƐůĂƐĂŶƚĠ. Les qualités développées comprennent quatre déterminants principaux : puissance, endurance, souplesse et coordination. >͛ŝŶƚĠƌġƚĚĞƐWĞƐƚĚĞĐréer des conditions de pratiques plus proches des activités de la vie quotidienne que le réentrainement sur vélo ou banc de musculation. Elles permettent aussi de créer des conditions ludiques et collectives ăů͛ĂĐƚŝǀŝƚĠƉŚLJƐŝƋƵĞ. Le but des APA en réhabilŝƚĂƚŝŽŶ ƌĞƐƉŝƌĂƚŽŝƌĞ ĞƐƚ ĚĞ ĐƌĠĞƌ ůĞƐ ĐŽŶĚŝƚŝŽŶƐ Ě͛ƵŶĞ ůŝĂŝƐŽŶ ĞŶƚƌĞ ůĞƐ Ɛoins en temps thérapeutique et les activités physiques personnelles en milieu social « naturel ».Cette approche ĨĂǀŽƌŝƐĞ ů͛ĂƉƉƌŽƉƌŝĂƚŝŽŶ ƉĂƌ ůĂ ƉĞƌƐŽŶŶĞ ĚĞƐ ĐŽŶƚĞŶƵƐ ĚĞ ů͛ĂĐƚŝǀŝƚĠ Ɖhysique et vise à une plus grande autonomie dans la gestion de sa vie physique. Une implication régulière et motivée des patients dans des activités ayant du sens et étant source de plaisir est un objectif central. Aussi il convient au réseau de post-­‐réhabŝůŝƚĂƚŝŽŶĞƚĂƵƐĞĐƚĞƵƌĂƐƐŽĐŝĂƚŝĨĚ͛ŽĨĨƌŝƌƵŶƌĞůĂŝƐĐŽŽƌĚŽŶŶĠƉŽƵƌ
ĂƐƐƵƌĞƌůĂĐŽŶƚŝŶƵŝƚĠĞƚů͛ĂƉƉƌŽĨŽŶĚŝƐƐement des activités physiques adaptées. Pour programmer une séance en APA : -­‐
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ĠĨŝŶŝƌĂǀĞĐů͛ĠƋƵŝƉĞĞƚůĞƉĂƚŝĞŶƚůĞƐŽďũĞĐƚŝĨƐŐĠŶĠƌĂƵdžĚĞƐĂƌĠŚĂďŝlitation KďƚĞŶŝƌů͛ŝŵƉůŝĐĂƚŝŽŶĂĐƚŝǀĞĚƵƉĂƚŝĞŶƚ Définir les objectifs en APA : concrets, repérables facilement, transférables à des situations de vie quotidienne (badminton et toilette matinale) Structurer le programme avec des activités supports, des cycles de travail et une progression des ƐĠĂŶĐĞƐĞŶǀƵĞĚĞů͛ĂƚƚĞŝŶƚĞĚĞƐŽďũĞĐƚŝĨƐƐƉĠĐŝĨŝƋƵĞƐ DŝƐĞĞŶƉůĂĐĞĚ͛ĞdžĞƌĐŝĐĞƐƉƌĠĐŝƐĂǀĞĐĐƌŝƚğƌĞƐĚĞƌĠĂůŝƐĂƚŝŽŶĞƚĚĞƌĠƵƐƐŝƚĞ Diversifier les séances (groupe/individuel, intérieur/extérieur, pratique motrice analytique gestuelle ou globale) 
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