COURS 2 3
chaˆıne, la r´eunion des ensembles dans la chaˆıne, c’est-`a-dire, ŤAPCA.
Pour all´eger la notation, je le note ŤC.
Lemme 1.3.1 (Lemme de Zorn).Soient Xet Wcomme d´ej`a d´ecrits.
Si pour toute chaˆıne dans W, la r´eunion de la chaˆıne est dans Walors
il existe un ensemble maximal dans W.
Ce lemme est ´equivalent `a l’axiome du choix. (D’o`u la devinette :
qu’est-ce qui peut te couper les doigts, et est ´equivalent `a l’axiome du
choix ? – La lame de Zorn.)
On peut aussi ´enoncer le lemme de fa¸con plus g´en´erale, mais finale-
ment les diff´erentes formulations sont ´equivalentes. La formulation que
je donne c’est effectivement celle de Zorn. Comme d’habitude dans les
math´ematiques, ce n’est toutefois pas lui qui a ´et´e le premier `a ´enoncer
un tel principe.
Pour mieux comprendre le lemme de Zorn, constatons que ¸ca ne sert
`a rien quand Wne contient qu’un nombre fini de sous-ensembles, parce
que la r´eunion d’une chaˆıne finie, c’est juste l’´el´ement le plus grand de
la chaˆıne. C’est quand il y a des chaˆınes infinies que ¸ca devient sportif.
Aussi, consid´erons un cas o`u le lemme de Zorn ne s’applique pas.
Mettons X“Z, et mettons que West l’ensemble d’ensembles finis
d’entiers. On a plusieurs chaˆınes dans W, comme t1u,t1,2u,t1,2,3u, . . . .
La r´eunion de cette chaˆıne serait t1,2,3, . . .u “ Zą0. Mais Zą0n’est
pas dans W. Donc les suppositions du lemme de Zorn ne sont pas sa-
tisfaites. Ce qui est bon, parce que la conclusion n’est pas vraie non
plus : il n’y a aucun sous-ensemble fini maximal de Z– `a n’importe quel
ensemble fini de Z, on pourrait toujours en ajouter un autre ´el´ement.
D´emonstration du th´eor`eme. Mettons Rpour X, et l’ensemble d’id´eaux
propres de R, pour W. Si l’on a une chaˆıne Cdans W, et on en prend la
r´eunion, on v´erifie facilement que le r´esultat est encore un id´eal. (Par
exemple, supposons que l’on a x, y PŤC. Il faut v´erifier que x`yPŤC.
Or xPIPC, et yPJPC. Mais du fait que Cest une chaˆıne, on sait
que, soit IĎJ, soit JĎI. Donc x`yPle plus grand de deux id´eaux,
et donc c’est dans ŤC.)
Mais est-ce que c’est ´egal `a x1y? Non ! Parce que 1 n’est inclus dans
aucun des id´eaux de C, et donc ce n’est pas dans leur r´eunion non plus !
Donc on peut appliquer le lemme de Zorn pour d´eduire l’existence
d’un id´eal propre maximal.
Normalement, si l’on s’int´eresse `a un anneau en particulier, on n’a
aucune difficult´e `a d´emontrer l’existence d’id´eaux maximaux. Ce qui
est int´eressant ici c’est que nous n’´etions pas oblig´es de supposer quoi
que ce soit `a propos de l’anneau.