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Carthaginois à Ba'al Hammon pour obtenir sa faveur, ou à Tanit lors de rites de fécondité. De
ces sacrifices nous restent des histoires d’ogre.
Anthamas, roi de Boetie (Grèce) voulu, sur les conseils de sa seconde femme Ino,
sacrifier ses deux enfants. Pour les sauver Zeus leur envoya un bélier ailé à la toison d'or. Les
enfants montèrent sur son échine et s'envolèrent vers l'Orient. En chemin, à la frontière de
l'Europe et de l'Asie, la fillette tomba dans la mer et se noya. Son frère parvint sain et sauf sur
les rives de la mer Noire où il sacrifia le Bélier dont la toison d'or devint l'enjeu de
l'expédition des Argonautes.
Dans certains rites, les moutons sont utilisés comme animaux de sacrifice, notamment
chez les musulmans lors de l'Aïd el-Kebir, pour Pâques chez les chrétiens et symboliquement
toute l’année. Le seizième chapitre du Lévitique (dans l’Ancien Testament), décrit ce rituel :
au jour dit des expiations, le grand prêtre recevait deux boucs. L’un était sacrifié, et l’autre,
chassé rituellement. C’était le fameux «bouc émissaire », chargé d’emporter au loin les péchés
des hommes. Ainsi sa Majesté Carnaval, souvenir des Lupercales romaines où les luperques
parcouraient la ville en fustigeant les femmes avec des lanières en peau de bouc. On décide de
le mettre à mort après une parodie de jugement où on lui attribue publiquement tous les maux
de l’année écoulée.
Cependant, dans les légendes, le bélier et le bouc figurent souvent le Diable,
représenté tel de dieu grec Pan. Démonisation des forces vitales.
Il semblerait que les Babyloniens, les Grecs, les Perses, et les Egyptiens aient tous
nommé cette constellation « Bélier ». L'an 2787 de la création, ou environ 2797, Tautanus ou
Tauteus étant roi d'Assyrie, une terrible comète apparut en Grèce dans la constellation du
bélier pendant 43 nuits, qui annonça de nombreux bouleversements en Grèce.
Allée des béliers à Karnak (Egyte).
Le « chant du bouc » (en grec trag-ôdia, tragos, bouc, ôdé chant, ode ; même radical
que dragon (drakôn) est à l’origine du nom de la « tragédie », parce que ce type de « chant »
accompagnait les rituels dionysiaques. En effet, le dieu Dionysos s’était métamorphosé en
bouc pour échapper à Typhon, pris d’une furie destructrice.
Dans la mythologie grecque encore, cette constellation représenterait le bélier dont la
toison d'or inspira l’histoire de Jason. Le bélier Chrysomallon sauva donc de leur belle-mère
Ino les enfants Phrixos et Hellé. Il fut sacrifié en Colchide (Géorgie) et son trophée fut
exposé en témoignage de la puissance du roi Pélias. Symbole de pouvoir, il fut recherché et
emporté par Jason, avec l'aide des argonautes et de Médée : C’est l’histoire de la conquête de
la Toison d'or, les astres ayant été vus comme de l’or.
Le Bélier était la première constellation du zodiaque tel qu'il fut établi il y a plus de
2000 ans : Du fait de la précession des équinoxes, l'équinoxe de printemps était alors situé
dans le Bélier (il est désormais dans les Poissons).
Le dieu celtique Moltinus (d’où mouton) est un bélier et Belinus ou Beli, le dieu
suprême de la lumière chez les Celtes, se peut comparer à Bel, le dieu babylonien de la terre.
D’autre part Borvo, dieu serpent à tête de bélier, est un dieu guérisseur, associé à l'eau. On a
trouvé dans les sites celtiques beaucoup de chenets à ou en tête de bélier.
En Inde, dans la civilisation védique (période où les textes hindouistes canoniques ont
été composés en sanskrit), le Bélier s'apparente à Agni le dieu du feu, le second dieu. Il fait
briller toutes choses, il donne l'intelligence, la force, la santé et la beauté aux hommes. Il est le
chef des sphères cosmiques. En tant que fils aîné de l'être-immense, il pénètre et illumine