Quel est ton signe ? Le zodiaque1 à l`épreuve de l`histoire

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MYTHOLOGIES 10
Quel est ton signe ? Le zodiaque1 à l’épreuve de l’histoire
Ce qui est si intéressant dans l’histoire des mythes, c’est qu’ils semblent bien être le
fossile de l’histoire de l’humanité, du chasseur-cueilleur-pêcheur au monde moderne en
passant par l’éleveur, l’agriculteur, l’artisan et le commerçant. Il semble bien en effet que les
légendes, qui font le tour de la terre, aient une source très anciennes, d’avant… le Déluge. Le
culte du Zodiaque est un peu le creuset où reste la croyance quand elle disparaît ailleurs. Mais
il ne s’agira pas ici de croyance, il s’agira d’histoire.
Et si les représentations d'animaux dans les grottes de Lascaux étaient des
représentations des constellations et la grande salle une carte du ciel (du zodiaque pour être
plus précis) ? Et si les grottes où l’on dessinait étaient des endroits sacrés où le soleil et la lune
pénétraient à certains moments de l'année ? Certains chercheurs en font l’hypothèse, tels
René-André Lombard et, plus récemment, Chantal Jegues-Volkiewiez. Le résultat de leur
étude, méthodique et qui interroge à la fois la simple observation, l’anthropologie,
l’archéologie et linguistique, est très convaincant. Cf. film ARTE : Lascaux, le ciel des
premiers hommes, documentaire de Stéphane Bégoin, Vincent Tardieu et Pedro Lima. Et le
site de René-André Lombard : Mythologie, préhistoire, religion calendriers lunaires et rites
saisonniers.
Une partie du texte ci-après vient aussi d’autres sites Internet.
Le zodiaque, des constellations qui se trouvent dans la partie la plus lumineuse du ciel,
celle qui attira le regard de nos lointains ancêtres. Des constellations qui se sont déplacées
depuis, tandis que les croyances se superposaient jusqu’à ce qu’elles se figent. Le Zodiaque
(mot dérivé du grec zôdion, petit animal) est l'espace du ciel que le soleil semble parcourir
durant l'année. Le zodiaque « occidental », est divisé en douze parties, douze constellations,
les douze signes du zodiaque : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, l'Ecrevisse ou Cancer, le
Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les
Poissons.
Les douze signes du zodiaque indien sont décalés par rapport à ceux que nous
connaissons et, alors que l’astrologie en occident repose sur la position du soleil à sa
naissance, en Inde c’est la position de la lune qui détermine la destinée. Cela indique une
antériorité, le pouvoir de la lune ayant intrigué les hommes avant qu’ils n’aient besoin du
soleil pour leurs récoltes.
Le zodiaque de Dendérah représente le ciel étoilé en projection plane, avec les douze
constellations qui forment 36 décans (un décan est une subdivision d'un mois associé à un
signe, chaque signe est divisé en trois décans). Ces décans sont des groupes d’étoiles. Ils sont
utilisés dans le calendrier égyptien, basé sur les cycles lunaires d'environ trente jours et la
récurrence annuelle du lever héliaque de l'étoile Sothis (Sirius).
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Il s’agira, sauf précision, du zodiaque tel qu’on le connaît ici.
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Les signes du zodiaque tels que nous les connaissons viennent des Grecs qui les
avaient hérités de la nuit des temps mais, si la croyance n’a guère bougé, les astres, eux, ont
tourné.
Les 12 signes du zodiaque kabbaliste ont donné leurs noms aux 12 tribus formant le
peuple hébreu. Les correspondances entre les mois de l'année, les tribus d'Israël et les signes
zodiacaux occidentaux sont la matière utilisée pour cette astrologie hébraïque. Le zodiaque
arabo-musulman est lui aussi hérité des Grecs.
Quand au zodiaque celtique, il est le même que celui des autres peuples du MoyenOrient et de l’Occident. On le peut voir figuré sur le chaudron de Gundestrüp (Danemark 2 e
siècle av notre ère).
L’astrologie chinoise est à la base du calendrier chinois avec un cycle de douze
années, représentées chacune par un animal. Les Japonais ont importé leur zodiaque vers le
7ème siècle et l’ont adapté à leur culture.
L’astrologie amérindienne est basée sur la lune. Les shamans faisaient aux membres
de leurs nations des prédictions selon leur lune de naissance, treize au total, qui correspondent
à des animaux.
La disposition des astres, dans les constellations, évoqua d'abord l'idée de ces
différents signes, et chacun d'eux trouva plus tard sa place dans les mythologies. Ces figures
annonciatrices de moments saisonniers privilégiés marqués par des rites impressionnants, le
plus souvent sacrificiels, apparaissent, comme il est logique, sous forme de personnages,
d’animaux, d'objets sacrés ou de décor (presque toujours nocturne), dans les grandes
séquences mythiques véhiculées par la tradition orale. Les signes du zodiaque se rapportent
donc à des animaux ou à des entités déifiés, c’est-à-dire qu’on les retrouve un peu partout
dans les mythologies. La diversité des interprétations vient en partie du mouvement des astres.
Au temps des premiers astronomes, le point de l'équinoxe de printemps se situait dans
la constellation du bélier. Elle marquait le début des rites de fécondité avec le sacrifice du
printemps sacré. Mais le bélier figure déjà dans l’art pariétal, par exemple en Algérie à Dayet
es-Stel.
Le bélier est divinisé en Afrique, et pas seulement en Egypte, témoin le conte du
monstre-calebasse et du bélier divin qui en est vainqueur.
Des crânes de béliers (et de taureaux) occupaient un emplacement central dans les
sanctuaires de Çatal Hüyük (Turquie) il y a environ 8 000 ans.
Le mouton (ou la chèvre ou le bouc) est le huitième animal du zodiaque chinois.
Le bouc et le bélier apparaissent souvent dans la Bible, souvenir de civilisions
pastorales. Le bouc est représenté comme un émissaire dans le désert et le bélier comme un
substitut de sacrifice humain lors de l'épisode biblique où Dieu demande à Abraham de lui
sacrifier son fils Isaac. Un bélier apparaît alors qui sera sacrifié à la place du fils. Sacrifice,
étymologiquement « fait de rendre sacré ».
Iphigènie, elle, est remplacée par une biche. Les légendes gardent en effet le souvenir
du temps des sacrifices humains et de leur remplacement par d’autres offrandes aux dieux.
Les sacrifices humains étaient souvent sacrifices de jeunes mâles, ou de vierges. Souvenir de
la préhistoire, chez les Amérindiens les sacrifices d’enfants devaient assurer la pérennité de la
population. Dans la Palestine ancienne, les cultes cananéens virent perdurer le sacrifice des
enfants jusqu'au premier millénaire avant l'ère chrétienne. Ainsi le culte de Moloch ( nom
d’une divinité ou d’un rite). Les Phéniciens sacrifiaient des enfants au dieu Baal, les
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Carthaginois à Ba'al Hammon pour obtenir sa faveur, ou à Tanit lors de rites de fécondité. De
ces sacrifices nous restent des histoires d’ogre.
Anthamas, roi de Boetie (Grèce) voulu, sur les conseils de sa seconde femme Ino,
sacrifier ses deux enfants. Pour les sauver Zeus leur envoya un bélier ailé à la toison d'or. Les
enfants montèrent sur son échine et s'envolèrent vers l'Orient. En chemin, à la frontière de
l'Europe et de l'Asie, la fillette tomba dans la mer et se noya. Son frère parvint sain et sauf sur
les rives de la mer Noire où il sacrifia le Bélier dont la toison d'or devint l'enjeu de
l'expédition des Argonautes.
Dans certains rites, les moutons sont utilisés comme animaux de sacrifice, notamment
chez les musulmans lors de l'Aïd el-Kebir, pour Pâques chez les chrétiens et symboliquement
toute l’année. Le seizième chapitre du Lévitique (dans l’Ancien Testament), décrit ce rituel :
au jour dit des expiations, le grand prêtre recevait deux boucs. L’un était sacrifié, et l’autre,
chassé rituellement. C’était le fameux «bouc émissaire », chargé d’emporter au loin les péchés
des hommes. Ainsi sa Majesté Carnaval, souvenir des Lupercales romaines où les luperques
parcouraient la ville en fustigeant les femmes avec des lanières en peau de bouc. On décide de
le mettre à mort après une parodie de jugement où on lui attribue publiquement tous les maux
de l’année écoulée.
Cependant, dans les légendes, le bélier et le bouc figurent souvent le Diable,
représenté tel de dieu grec Pan. Démonisation des forces vitales.
Il semblerait que les Babyloniens, les Grecs, les Perses, et les Egyptiens aient tous
nommé cette constellation « Bélier ». L'an 2787 de la création, ou environ 2797, Tautanus ou
Tauteus étant roi d'Assyrie, une terrible comète apparut en Grèce dans la constellation du
bélier pendant 43 nuits, qui annonça de nombreux bouleversements en Grèce.
Allée des béliers à Karnak (Egyte).
Le « chant du bouc » (en grec trag-ôdia, tragos, bouc, ôdé chant, ode ; même radical
que dragon (drakôn) est à l’origine du nom de la « tragédie », parce que ce type de « chant »
accompagnait les rituels dionysiaques. En effet, le dieu Dionysos s’était métamorphosé en
bouc pour échapper à Typhon, pris d’une furie destructrice.
Dans la mythologie grecque encore, cette constellation représenterait le bélier dont la
toison d'or inspira l’histoire de Jason. Le bélier Chrysomallon sauva donc de leur belle-mère
Ino les enfants Phrixos et Hellé. Il fut sacrifié en Colchide (Géorgie) et son trophée fut
exposé en témoignage de la puissance du roi Pélias. Symbole de pouvoir, il fut recherché et
emporté par Jason, avec l'aide des argonautes et de Médée : C’est l’histoire de la conquête de
la Toison d'or, les astres ayant été vus comme de l’or.
Le Bélier était la première constellation du zodiaque tel qu'il fut établi il y a plus de
2000 ans : Du fait de la précession des équinoxes, l'équinoxe de printemps était alors situé
dans le Bélier (il est désormais dans les Poissons).
Le dieu celtique Moltinus (d’où mouton) est un bélier et Belinus ou Beli, le dieu
suprême de la lumière chez les Celtes, se peut comparer à Bel, le dieu babylonien de la terre.
D’autre part Borvo, dieu serpent à tête de bélier, est un dieu guérisseur, associé à l'eau. On a
trouvé dans les sites celtiques beaucoup de chenets à ou en tête de bélier.
En Inde, dans la civilisation védique (période où les textes hindouistes canoniques ont
été composés en sanskrit), le Bélier s'apparente à Agni le dieu du feu, le second dieu. Il fait
briller toutes choses, il donne l'intelligence, la force, la santé et la beauté aux hommes. Il est le
chef des sphères cosmiques. En tant que fils aîné de l'être-immense, il pénètre et illumine
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toutes choses. L’or chez les argonautes grecs, ici le feu. Agni, c’est le feu sacrificiel, cela
donne en latin « ignis », le feu, et « agnus », l’agneau.
Signe du taureau. Voir Mythologies 7. Le triangle des Hyades. Grande figure du
secteur étincelant, ce triangle incurvé inaugure l'entrée dans la saison des rites. Figure
marquante du zodiaque que visite la lune, d'où son importance dans la religiosité, il est réputé
« maison d'exaltation » de la puissance lunaire : le signe que Dionysos demandait d'observer
en premier. Dans la mythologie grecque, une des plus importantes figures est le dieu
Dionysos, dont le nom signifie « dieu messie », c’est-à-dire envoyé divin. C’est le dieu de la
danse, de la transe, de la vigne, mort et ressuscité tout comme Osiris, Jésus, Quetzalcoatl et
beaucoup d’autres divinités. Il est le dieu du renouveau. Or le taureau est lié au culte de
Dionysos. Il existait dans le dyonysisme ancien traditionnel un Dionysos-taureau.
La tête de bovin (bison, buffle, vache céleste primordiale) toujours retournée par
rapport à son corps qui s'étendait autrefois en entier vers les actuels Poissons, a envahi l'art
sacré. La tête retournée vient de ce que la lune, se déplaçant moins vite que les autres astres,
semble aller en sens inverse d’eux, elle va vers la sénestre, dans le sens « sinistre ».
Le bœuf, ou le buffle est un signe du zodiaque chinois
On a vu dans cette constellation une tête triangulaire à l'œil rouge (Aldebaran)
également interprétée en tête de proboscidien (proboscis: trompe »), tapir, sanglier et le mythe
indien de Ganesh donne à penser que ce proboscidien a pu être, dans la préhistoire, un
éléphant, voire un mammouth.
Le porc figure dans le zodiaque chinois.
Est-ce par hasard que le compagnon de jeu de Nounouche, ancêtre de Martine, est un
marcassin ?
Les Gémeaux. Plusieurs mythologies ont vu un couple dans cette constellation, Adam
et Eve par exemple, ou une androgyne. Voir Mythologies 4.
Un mythe dogon dit que le second enfant d’Amma, le dieu créateur, et de la terre,
Nommo, était à la fois homme et femme. Il s’offrit en sacrifice et fut ressuscité par son père
qui créa alors, en les façonnant dans de l’argile, quatre paires de jumeaux
Les deux jumeaux Hunahpú et Xbalanqué sont les deux héros du Popol Vuh (texte
mythologique) des Mayas. Ils avaient pour père Hun Hunahpú, dont la tête tranchée cracha
dans la main de Xquic, fille d'un des seigneurs de Xibalba ; elle fut ainsi fécondée. La tête
tranchée, dans les mythes, c’est la lune, grande déesse des chasseurs-cueilleurs, et c’est
pourquoi l’on tranche encore des têtes.
Selon une première légende égyptienne, du sperme du dieu créateur naissent le dieu
masculin Shou et sa sœur jumelle et épouse, la déesse Tefnout. Isis et Osiris sont aussi des
jumeaux époux.
Les Gémeaux ont les pieds dans la Voie lactée, également vue comme un fleuve, et
pour cela ils sont associés à l’eau. Enki et Ninhursag est un mythe sumérien mettant en scène
deux grandes divinités, Enki maître de la sagesse, le porteur d'eau, et sa parèdre Ninhursag.
Cette grande constellation dessine deux lignes parallèles surmontées de deux étoiles brillantes
rapprochées, qui constituent naturellement les deux têtes jumelles de Castor et de Pollux. Ou
de Romulus et Rémus.
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A propos de Romulus et de Rémus, allaités par une louve. Les canidés ne figurent pas
au zodiaque occidental mais bien chez les Amérindiens (loup) et en Chine (chien). Ce canidé
céleste a été vu comme un renard, la Voie lactée lui dessinant une queue touffue et lumineuse.
Le Canigou est la montagne sacrée des Catalans. Canicula, petite chienne, c’est ainsi
que Tibère appelait Cerbère, le chien qui gardait les Enfers. Constellation de la Canicule ou
du Petit Chien, où, il y a 8000 ans, point l’étoile Sirius au-dessus du Canigou,en même temps
que le Soleil à l’époque des grandes chaleurs estivales. Le Canigou domine une côte qui
s’achève au cap Cerbère.
L'Inde garde elle les traces d'un ours, Riksha, détenteur du joyau le plus brillant du
ciel, la Syamantaka, Sirius, l’étoile la plus brillante. Cette silhouette d'ours redressé, gardien
du flot des âmes, qui correspond assez bien aux lignes de la constellation, peut être une des
clefs de l'apparition de l'image de l'ours dans bon nombre de mythes et de cultes en accord
avec l'hibernation saisonnière si remarquable de l'ours qui s'endort en automne pour s'éveiller
à la pleine lune voisine de l'équinoxe de printemps (voir Mythologies 9).
Le Cancer. Il y a 2000 ans, le soleil y atteignait son solstice d'été avant de se remettre
à décliner. C'est sans doute pour cette raison que les Chaldéens (Babyloniens), par analogie à
la démarche à reculons du crabe, l'assimilèrent à ce crustacé. Il fut pourtant aussi nommé
tortue à Babylone. Les Egyptiens y voyaient plutôt le scarabée de Khépri, dieu du soleil
levant. Le crabe se trouve cependant aussi dans le zodiaque égyptien.
Dans la mythologie grecque, le signe est consacré à Carcinos, l'écrevisse géante
qu'Héra suscita pour gêner Héraclès dans son combat contre l'Hydre de Lerne. Il est donc
associé au dragon. Héraclès fut piqué au talon (cfr. Mythologies 1) mais il écrasa de son pied
l'écrevisse. Pour la récompenser de sa mission, Héra la plaça parmi les étoiles et forma la
constellation. C’était aussi la Porte des Hommes, là d'où les âmes provenaient pour pénétrer
les corps à la naissance.
Les Chinois y voient le refuge des âmes, représentées par son amas d'étoiles. Dans les
mythologies chinoise et japonaise les rois-dragons sont les souverains des quatre mers
entourant la terre du centre. Ils vivent chacun dans un palais sous-marin, gardé par des
écrevisses, et ont sous leurs ordres une armée dont les généraux sont des crabes.
Le Lion. C'est l'une des constellations les plus anciennes et les plus connues. Elle est
typiquement solaire. Son nom l’indique qui est de la famille d’Hélios, le soleil en grec, d’Elie
également. Hélios mènent le char du solei, Elie est représenté au ciel dans un char de feul.
« Voici ce qui arriva quand le Seigneur fit monter Elie au ciel dans la tempête. Elie et Elisée
quittaient Guilgal. Tandis qu'ils poursuivaient leur route tout en parlant, voici qu'un char de
feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre ; Elie monta au ciel dans la tempête.”
Le premier travail que le roi d’Argolide (Grèce) imposa à Héraclès (Hercule) fut de
tuer et de ramener le lion de Némée qui ravageait son pays et dont la peau était si dure que ni
le fer ni l'airain ne pouvait l'entamer.
En Egypte, au milieu de restes de chats momifiés, gisait un lion. L'animal a été inhumé
dans la tombe de Maïa, la nourrice royale de Toutankhamon.
Les Babyloniens, les Hébreux et les Perses associaient aussi le soleil au lion, cet
animal à crinière flamboyante. Le lion solaire est l’emblème de l'Iran.
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Les Chinois voyaient dans cette constellation un cheval. Le lion n’est pas originaire
de Chine. Il y est cependant sacré et partout représenté, sous l’influence du bouddhisme peutêtre. Le tigre est signe du zodiaque chinois, le tigre animal lunaire, symbole de l’énergie, de
la force lunaire (cfr. Mythologies 1).
La Vierge. (Cfr. Mythologies 3). Dans la mythologie, les contes et les légendes, les
vierges meurent, s'endorment, sont sacrifiées ou se sacrifient, voire descendent aux Enfers, ce
qui, d'un point de vue purement symbolique, illustre parfaitement les mythes agricoles et
saisonniers. C'est une des raisons pour lesquelles la vierge est souvent représentée avec un épi
de blé.
Dans la mythologie grecque, Eurydice était une dryade (nymphe des arbres). Elle était
l'épouse d'Orphée, grand poète et musicien, Orphée qui fait se lever le soleil. Elle fut mordue
par un serpent et mourut. Perséphone, déesse des Enfers, pria le dieu des Enfers Hadès de
rendre Eurydice à Orphée. Hadès accepta à la seule condition qu'Orphée ne se retourne pas
avant d'être sorti des Enfers. Mais Orphée se retourna.
La Belle au bois dormant se pique en filant.
Si, pour les Perses, cette constellation était celle de la Balance, la plupart des
traditions y placèrent des éléments ayant rapport à la moisson. Les Grecs y virent tantôt
Déméter, déesse des moissons qui tient un boisseau de blé, tantôt Astrée, fille de Zeus et de
Thémis (fille du ciel –Ouranos- et de la terre –Gaïa-). C'est la deuxième constellation la plus
étendue du ciel.
L’Oie est un des signes amérindiens.
La Balance. A l’origine cette constellation figurait les pinces du Scorpion voisin.
Mais il y a plus de 2000 ans, lorsque le zodiaque fut définitivement établi, le point d'équinoxe
d'automne se trouvait dans cette région du ciel.
Durant l'antiquité, les Perses croyaient en un dieu suprême et immatériel : Ahura
Mazda. Au-dessous de lui, Ormuzd, dieu de la lumière, du bien, de la vie, et Ahriman, dieu
du mal, des ténèbres, de la mort, se disputent les hommes. Lorsqu'un homme meurt, son âme,
immortelle, est emportée par le vent au lieu du jugement. Les actes du défunt sont pesés dans
la balance de ces trois juges.
En Egypte antique, le jugement de l'âme, pesée par le dieu des Enfers Anubis, est un
procès où le défunt doit comparaître pour faire reconnaître ses droits à la vie éternelle. Même
croyance en Grèce où les juges sont aussi au nombre de trois : Minos, Eaque et Rhadamanthe.
Même croyance chez les chrétiens où Michel est un archange et un saint. Il est généralement
représenté en chevalier ailé qui terrasse un dragon, c’est-à-dire le Diable, le dieu du mal. Il est
également représenté avec la balance du Jugement dernier.
Le Scorpion figure parmi les gravures de la vallée du Drâ (Maroc). Il figure aussi à
Portasar, en Turquie, sur un site archéologique des débuts du néolithique ou de la fin du
mésolithique, un des plus anciens temples (environ 12.000 ans).
La figure du scorpion apparaît à Babylone au moins 1000 ans avant qu’il ne prenne
place au zodiaque égyptien. Selk, le premier roi scorpion, régna sur Haute-Egypte. C’est un
roi de la période prédynastique.
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Isis emprunte parfois l'aspect du scorpion protecteur. Une très ancienne légende fait
allusion à la sauvegarde du futur héritier, Horus, selon laquelle Isis, pendant sa grossesse, a
placé sept scorpions en protection autour de lui. Il est donc le protecteur de l'enfant dieu, et de
pharaon. Il fait également partie des déesses protectrices des défunts.
Le géant Orion, fils du roi des mers Poséidon, était un grand chasseur. Le roi de l'île
de Chios le fit venir et lui demanda de débarrasser l'île de tous les animaux sauvages. Artémis,
protectrice des animaux sauvages, demanda à son frère Apollon de faire surgir du sol un
scorpion géant dont Orion cependant parvint de son épée à percer la cuirasse. Mais, au même
instant, le dard du scorpion toucha Orion. Poséidon, après avoir appris la mort de son fils, vint
chercher son corps et le métamorphosa en étoiles. La déesse Artémis, furieuse, métamorphosa
à son tour le scorpion en étoile pour que le combat puisse continuer dans le ciel. Zeus
intervint alors et fit en sorte qu’Orion et le scorpion ne puissent jamais s'atteindre; c'est pour
cela que lorsqu' Orion se lève à l'horizon est, le Scorpion se couche à l'horizon ouest.
Le Sagittaire. Parmi les peintures rupestres d’Ulldecona, dans la région de
Tarragone, peintures qu’on date de 6.000 à 5.000 avant notre ère, des archers tirant sur
des animaux.
A Babylone, la constellation du Sagittaire correspondait au dieu Pabilsag, dieu ailé à
tête de lion.
Cependant le Sagittaire a souvent une queue de scorpion ; ainsi d’autres signes
traînent-ils avec eux le signe voisin (tel le Capricorne et les Poissons).
La mythologie chinoise dit que dans la lune vivait le lièvre, qui fabriquait la liqueur
d’immortalité. Un jour l'archer Yi obtint un peu de cette liqueur en récompense de ses
services. Il venait en effet d'abattre neuf des dix soleils qui menaçaient de brûler la terre (cf.
Mythologies 1 et 5). Mais son épouse Heng-Ngo, désireuse de goûter à l'immortalité, en but
secrètement lors de son absence. Découverte par son mari, Heng-Ngo se réfugia dans la lune
pour échapper à sa colère. Comme son époux la poursuivait encore, elle demanda de l’aide au
lièvre qui combattit Yi et le fit renoncer. Depuis, Heng-Ngo habite la lune.
Selon la mythologie hindoue, le ciel se déplace n'importe où selon les instructions du
grand dieu Indra. Indra et sa femme Indrani ont eu de nombreux enfants et parmi eux Arjuna,
l'archer divin.
Le dieu égyptien Shed est représenté comme un archer, c’est un enfant donc un
rédempteur et celui qui chasse le démon.
Le centaire Chiron vivait en Thessalie au fond d'une grotte. C’était un archer.
Les archers sont nombreux dans les mythologies, et tout particulièrement dans la
mythologie grecque (Chiron, Ulysse, le jeune Eros).
Agilaz, ou Egil l'habile archer, est un héros de la mythologie nordique.
Il est l'époux de la valkyrie Aliruna / Olrun, et a pour frères Slagfin et le fabuleux forgeron
Völund / Velent. Selon les versions, il passe pour être le fils d'un roi de Finlande, ou pour
celui du géant Vadi.
Le Capricorne. Il y a deux mille ans, c'est dans cette constellation que le soleil
atteignait le solstice d'hiver, avant que la précession des équinoxes ne décale ce point vers la
constellation du Sagittaire.
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Pour les Babyloniens, le capricorne régnait sur la partie du ciel où prenaient
source le Tigre et l'Euphrate. Il le voyaient comme une créature mi -chèvre, mipoisson.
Les Grecs ont d’abord vu dans le dessin formé par ces étoiles le dieu Pan. Dans la
mythologie grecque, Pan (Πάν signifie tout) est une divinité de la nature, protecteur des
bergers et des troupeaux. Il est mi-homme mi-bouc, comme des satyres et des faunes dont il
partage la compagnie.
Typhon attaqua les dieux qui s'enfuirent et se métamorphosèrent en animaux pour se
cacher. Pan sauta dans une rivière et voulut s'y changer en poisson. La transformation fut
incomplète, seul le bas de son corps devint queue de poisson. Pan garda sa tête cornue, ce qui
"explique" la figure du Capricorne.
Le Capricorne fut plus tard la chèvre Amalthée, la nourrice de Zeus et dont la corne
brisée par le fougueux futur roi des dieux, c’est-à-dire le croissant de lune, devint la corne
d'abondance.
Le Verseau. Les eaux, dans les mythologies, figurent généralement soit la Voie
lactée vue comme un grand fleuve céleste, soit le Déluge, traduction de la fin de la glaciation
qui isola l’Amérique (Voir Mythologies 5).
Tche-Niu, la tisseuse céleste est la déesse de l'étoile Alpha de la Lyre. C'est la fille (ou
la nièce) de Yu-Huang, l'empereur de jade. Elle habite à l’orient du fleuve céleste (la voie
lactée) et elle tisse sans répit des robes de brocart et de nuages qui n'ont pas de coutures. Son
père, pour la récompenser de son travail et prenant en considération sa solitude, lui fit
traverser le fleuve céleste et la maria au Bouvier (étoiles bêta et gamma de l'Aquila), mais,
après son mariage, la tisseuse céleste, toute à ses amours, négligea son travail. L’empereur se
fâcha et sépara les deux époux en les plaçant l'un à droite, l'autre à gauche du fleuve céleste,
avec permission de se réunir une fois par an, la septième nuit de la septième lune.
La constellation zodiacale du Verseau était connue des anciens Babyloniens et
Egyptiens qui voyaient en elle un homme portant une cruche, source de l'eau qui donne la vie.
Selon la mythologie grecque, c'est Deucalion, fils de Prométhée, naviguant sur les eaux du
Déluge. Mais le Verseau a été diversement identifié au fil de l'histoire ; la légende la plus
connue veut qu’il soit Ganymède, un garçon ravissant dont Zeus tomba amoureux. Il l’enleva
et le porta sur le mont Olympe pour servir d’échanson aux dieux.
On retrouve l’homme à la cruche dans deux Evangiles du Nouveau Testament. Dans
ces textes fondateurs du christianisme, le Verseau est chargé de guider les disciples du Christ
dans leur préparation à la Pâque : « Ils lui dirent: Où veux-tu que nous la préparions? Il leur
répondit: Voici, quand vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme portant
une cruche d'eau; suivez-le dans la maison où il entrera, et vous direz au maître de la maison :
Le maître te dit : Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples?”.
Cette constellation a une place tout à fait appropriée dans le ciel, près du dauphin, d'un
serpent de mer, d'un poisson et d'une rivière (la Voie lactée).
Les Poissons. Le thème est rare en préhistoire. Un saumon gravé (- 25 000 ans) est
semble-t-il l'une des plus anciennes représentations de poisson connues jusqu’ici, témoignage
possible des activités de pêche préhistorique (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne).
Le Saumon qui est l’un des signes du zodiaque amérindien.
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Manu, selon la mythologie hindoue, est le précurseur de l'humanité. Fils de Brahmâ et
d'une jeune femme ou fils du dieu du soleil Surya. Manu fut sauvé du Déluge par le poisson
Matsya, incarnation du grand dieu Vishnou.
Les Babyloniens décrivaient la constellation des Poissons comme composée de deux
poissons poussant un œuf géant hors du fleuve Euphrate. De cet œuf naquit la déesse de
l’amour Atargatis. Elle et son fils Ichthys se transformèrent à leur tour en poissons.
De même la déesse grecque Aphrodite naquit dans l’eau, naquit de l’écume de la mer
où étaient tombés les testicules d’Ouranos, le ciel, émasculé par Chronos, le temps. Le signe
des Poissons avaient d’abord été vu comme les testicules d’Ouranos.
La mythologie grecque veut que les Poissons soient les formes créées par Aphrodite et
Eros poursuivis par le monstre Typhon. Ils auraient relié leurs queues avec de la corde afin de
ne pas se séparer.
Déesses, nymphes et autres fées sirènes se retrouvent dans bien des légendes.
Hatméhyt est la déesse poisson de la ville antique de Mendès, dans le delta du Nil.
Quant au symbolisme du poisson chez les chrétiens, il n’est pas pris très au sérieux par
les archéologues sérieux. Par exemple, on a voulu voir une cérémonie chrétienne secrète dont
témoignerait une fresque, avec poissons, dans ce cimetière que sont les Catacombes de Rome.
Mais ce n’est qu’un repas funéraire tel qu’ils seront interdits par l’Eglise.
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