Commission Médicale Le muscle (première partie) Dr Claude Cateloy Les muscles et les os sont les effecteurs du mouvement volontaire global, responsable du déplacement des membres ou du tronc, ainsi que du mouvement volontaire sélectif de précision (souvent distal). Avec les différents types d’articulations ils permettent de rendre efficaces les déplacements du corps, ceux des membres supérieurs et inférieurs. Cette efficacité est essentielle dans la vie courante et dans la pratique du sport. Nous verrons, de façon simple, différents chapitres : l’anatomie, la physiologie, la traumatologie et le « vieillissement » du muscle (ou sarcopénie). I- Anatomie ¾ L’anatomie morphologique : décrit le muscle comme un organe isolé = sa situation, sa forme, ses fonctions principales et accessoires. Exemple : le biceps brachial Formé de deux chefs musculaires : Le court biceps qui s’insère sur la coracoïde de l’omoplate en haut, et Le long biceps qui s’insère en haut sur l’omoplate sur un tubercule appelé supra-glénoïdien. Les deux chefs se rejoignent à mi-bras et s’insèrent par un tendon commun sur la tubérosité du radius. Action : fléchisseur mais également supinateur de l’avantbras (rotation en dedans). Innervation : nerf musculo-cutané de la racine C5-C6 issue de la moelle épinière cervicale. ¾ L’anatomie topographique : décrit le muscle dans son environnement organique, donc les rapports entre les os, les tendons, la capsule articulaire, les autres muscles. Cela, non plus individuellement, mais dans l’ensemble. Exemple du biceps au niveau du pli du coude : Les os : l’humérus avec sa trochlée, sa cupule radiale, le radius avec sa tête et sa surface articulaire avec le cubitus, lui-même avec sa cavité sigmoïde articulée avec l’humérus. Les moyens d’union passifs de l’articulation : la capsule, la synoviale, les ligaments croisés latéral radial, cubital, le ligament annulaire, le ligament postérieur, le ligament carré. Les moyens actifs : le biceps, le triceps, le brachial antérieur, l’anconé ; Autres : les artères, les veines, les nerfs ¾ La structure macroscopique du muscle Le muscle (1) est un ensemble d’éléments = les fibres musculaires. Il est terminé à ses extrémités par des tendons (2) qui s’insèrent sur les os. Entouré de tissu conjonctif le muscle est subdivisé en faisceaux, euxmêmes entourés de tissu conjonctif. Ces faisceaux sont subdivisés en logettes par du tissu conjonctif et qui sont formés des éléments fondamentaux, les fibres musculaires, elles aussi entourés de tissu conjonctif. Ce sont les enveloppes conjonctives des fibres, logettes, faisceaux et du muscle qui se réunissent en réseaux pour former les extrémités tendineuses qui elles-mêmes se fixent aux os. Sur une coupe simple, on voit que le muscle est recouvert d’une aponévrose plus ou moins résistante. Les cloisonnements internes délimitent des faisceaux de fibres musculaires. Entre les faisceaux cheminent les capillaires sanguins qui apportent au fibres l’oxygène nécessaire à la contraction. La fibre musculaire unitaire est constituée de myofibrilles ¾ La structure microscopique du muscle : on distingue 3 types de fibres avec leur innervation propre : - Les fibres I ou S (tonique et lent) sont à fonction tonique - Les fibres IIA ou FR (rapide et résistant à la fatigue) sont à fonction posturale - Les fibres IIB ou FF (rapide et fatigable) sont à fonction phasique. Chaque muscle a ces 3 types de fibres en proportion variable selon son rôle dans le mouvement. Ce qui explique qu’un même muscle peut avoir plusieurs fonctions et qu’il puisse travailler en synergie avec ses voisins. Il s’agit là de la notion des « chaines musculaires » recrutant des populations de fibres ayant la même fonction. Exemple pour la flexion du coude des fibres identiques du biceps et du brachial vont travailler de concert, en synergie, pour avoir le maximum d’efficacité. Nous verrons la prochaine fois l’anatomie fonctionnelle avec la contraction musculaire et l’énergie musculaire.