Annales FLSH N° 17 Spécial JUOR (2013)
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La présente étude traite de la taxonomie que nous appréhendons
comme étant une classification d’éléments, de suite d’éléments et des
classes destinées à former des listes qui rendent compte, par leurs
règles de combinaisons, des phrases d’une langue. C’est en fait la
nomenclature ordonnée, généralement formée des noms, des noms
composés, etc. (Bosise Bongoli, 2010, p. 28.)
Les communautés dont il est question ici ont leur vision
cosmologique végétale. Il s’agit de Bớa, Bodo, Olombo, Bínza et
Zándé. En effet, les taxonomies populaires participent fort à
l’appréhension de la vision du monde telle que représentée par chaque
communauté linguistique donnée ; ce qui nous permettra de pénétrer
ou de découvrir comment les cinq communautés en étude parviennent
à désigner tel ou tel autre phénomène social. Il ne s’agit pas ici d’une
analyse comparative des noms des plantes dans les cinq langues sous
étude, mais d’un inventaire taxonomique sur un domaine précis de la
linguistique. C’est pourquoi nous prélevons les noms des plantes en
donnant leurs sens et utilité selon les différents milieux d’usage, et
cela, d’après la vision du monde environnemental de ces peuples.
I. Aperçu environnemental de l’étude
La problématique soulevée dans la présente étude bien qu’étant
dendronymico-taxonomique d’une part ; elle est aussi
environnementale qu’écologique d’autre part.
En effet, sa portée scientifique ne consiste pas simplement à
répertorier, recenser ou classifier les plantes mais elle tente aussi de
montrer la vision que tous les peuples sous étude font du monde
végétal, c’est-à-dire elle essaye de scruter la sphère végétale des
différents milieux tout en montrant la perception cosmologique de ces
derniers. Leurs usages par le biais de ses feuilles, plantes, planches,
sèves, graines, racines, écorces, bois qui, au-delà du fait qu’ils sont
essentiellement d’ordre médicinal, ils sont aussi économiques. Il suffit
de fréquenter les différents ports de l’ex ONATRA (Office National
de Transport) pour se rendre compte de quantité de bois pour la
commercialisation.
Elle ne se penche pas non plus à nommer simplement les plantes ;
elle est écologique dans la mesure où elle aborde les conditions de
vie, de l’existence des différents peuples étudiés dans leurs différents
rapports avec l’environnement plus particulièrement sa « protection ».
Abordant le volet économique de l’étude ; il y a lieu de signifier qu’en
R.D.Congo plus de 90% de la population urbaine consomme du bois
pour l’énergie. Cependant, sa production et sa commercialisation