Médecine d'Afrique Noire : 1996, 43 (4)
Tests statistiques utilisés :
CHI2 et test exact de Fisher calculés à l’aide du logiciel
EPI INFO sur micro ordinateur ZENITH DATA SYSTEM
(Z-NOTE 425Ln+).
RÉSULTATS
Sur les 334 personnes inclues dans l’étude 187 ont été
dépistés VIH positifs (56,0%).
Le tableau I résume les résultats obtenus chez nos malades.
M. MAKUWA, J. BAKOUETELA, A. BASSINDIKILA, M.C. SAMBA-LEFEBVRE
199
Tableau I : Prévalence des marqueurs chez les patients VIH positifs et VIH négatifs
Ag HBs+ Ag HBe+ Anti-HBe+ Anti HBc+ Sans marqueur
% % % % %
VIH+ 16 8 8 175 12
(n=187) (8,5) (4,2) (4,2) (93,6) (6,4)
VIH- 22 4 18 111 36
(n=147) (14,9) (2,7) (12,2) (75,5) (24,5)
Total 38 12 26 286 48
(11,4) (3,6) (77,8) (85,6) (14,4)
P N.S. p = 0,037 / p = 0,000003
La prévalence globale du portage de l’antigène HBs était
de 11,4% (38/334) et 16 des 187 patients présentaient une
co-infection HBV/VIH, soit 8,6%.
Nous avons remarqué, que le portage d’antigène HBs dans
notre étude est plus fréquent chez les patients VIH négatifs
(CHI2=3,35, ddl=1, p=0,06, N.S.).
Nous avons trouvé plus de patients présentant Ag HBe
parmi les malades VIH positifs, que parmi les VIH négatifs
(CHI2=4,34, ddl, p=0,037).
Chez 3 des 38 patients Ag HBs positifs (7,9%, 2 VIH-, 1
VIH+) nous avons noté une hépatite virale aiguë, confir-
mée sérologiquement par la présence du marqueur de la
réplication virale (Ag HBe) en présence de l’anticorps anti-
HBc.
Par rapport à la totalité des patients étudiés, la prévalence
de l’hépatite aiguë était de 0,9%. La majorité de nos mala-
des, 286 des 334, étaient porteurs d’anticorps anti-HBc,
soit 85,6%.
Les malades sans marqueur du virus de l’hépatite B étaient
plus souvent VIH négatifs que VIH positifs (CHI2=21,84,
ddl=1, p=0,000003)
Des 38 patients positifs pour l’antigène HBs, un seul
patient VIH négatif était positif pour l’antigène de l’hépa-
tite Delta, soit 2,6%. La présence des anticorps anti-delta
n’a pas été décelée.
DISCUSSION
De nombreux virus présentent un tropisme pour les cellules
du système immunitaire. L’infection VIH constitue l’exem-
ple type de l’immunodépression virale auquel s’ajoute
celui, causé par le virus de l’hépatite B (6).
Par rapport à d’autres études menées au Congo (1,2,3,4) la
prévalence du portage de l’antigène HBs dans notre étude
est faible. Elle ne représente que 11,4% de l’ensemble de
nos patients, sans différence significative entre les préva-
lences trouvées chez les malades VIH positifs et VIH néga-
tifs. (p=0,06, N.S.).
Ceci peut être expliqué par le fait, que les patients qui ont
fait l’objet de l’étude présentaient des signes évocateurs ou
une pathologie souvent associée à l’infection VIH, et chez
lesquels, la pathologie hépatique n’a pas été spécialement
recherchée.
L’association fréquente entre les infections VIH et HBV au
Congo est retrouvée chez les sujets hétérosexuels VIH
séropositifs.
L’étude menée à l’Hôpital Central des Forces Armées
Congolaises de Brazzaville a montré 20,8% de co-infection
VIH/HBV (4).
16 des 38 malades AgHBs positifs de notre étude étaient
également infectés par le virus VIH.
Le marqueur de la réplication virale (Ag HBe) a été retrou-