Heinrich Friedrich Emil Lenz

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Les Acteurs des unités – Heinrich Friedrich Emil Lenz : 1
Heinrich Friedrich Emil (Emil Khristianovich ou Emili
Christianowitsch) Lenz (1804 -1865)
Physicien russe d'origine allemande né à Dorpat (Estland), nom
allemand de Tartu en Estonie, le 24* février 1804 et mort à Rome, le
10 février 1865.
Il possède deux patronymes selon que l’on se réfère à ses origines
allemandes ou russes, et son prénom usuel est Emil.
Emil Lenz est né à Dorpat, une cité de tradition universitaire en
Estonie, pays faisant partie de l'empire russe. Son père Christian Lenz
est secrétaire en chef du conseil municipal.
On sait peu de chose sur sa famille et sa petite enfance, sinon qu'il a un frère, Robert (1808-1836),
et que son père est mort prématurément en 1817.
Robert Lenz fait des études de théologie à l'université et étudie les langues classiques. Pour subsister, il devient maître d'école à Réval (Tallinn
depuis 1919) jusqu'en 1830 où des circonstances plus favorables lui permettent de reprendre trois ans d'études à l'Université de Berlin où il
devient un grand spécialiste du sanscrit. Devant la qualité d'un ouvrage de traduction, l'empereur lui offre une bourse pour se rendre à Londres,
Oxford et Paris. Chargé de documents, il rentre en Russie en 1835. Le 2 octobre 1833, il est nommé membre adjoint de l'Académie dans la
section Littérature et antiquités orientales. Il décède le 30 juillet 1836 des suites d'une fièvre nerveuse. Il était très apprécié des académiciens et de
l'empereur qui lui a offert une bague sur son lit de mort.
Le jeune Emil fréquente une école privée dès 6 ans, puis le lycée où il est instruit des sciences et
mathématiques.
En 1820, il termine ses études secondaires, meilleur élève de sa classe. Son oncle Johann Emanuel
Ferdinand Giese (1781-1821), professeur de chimie à l'Université de Dorpat, l'encourage à rentrer à
l'Université.
Il entre donc à l'Université en janvier 1821 et passe sa première année sous la direction de son oncle
et de Georg Friedrich Parrot (1767-1852) dont il deviendra l'assistant et l'ami.
Georg Parrot, de son vrai nom Georges Frédéric Parrot, est né à Montbéliard, il a effectué ses études de physique et
mathématiques à Stuttgart avant de s'installer à Livonia en Estonie.
Son oncle meurt courant 1821, si bien que la famille Lenz perd son soutien financier. Lenz change
de voie et s'inscrit en théologie (janvier 1822 à juillet 1823), discipline assurant ultérieurement un
revenu régulier.
Parrot l'encourage à poursuivre ses études de physique. Il apprend l'estonien, l'hébreu, le latin et le
grec qu'il maitrisait déjà.
De 1823 à 1826, recommandé par Parrot, il accompagne l’explorateur officier de marine russe Otto
von Kotzebue (1787-1846) en tant que géophysicien lors sa
3e expédition dans le Pacifique. Un périple qui l'emmène
autour du monde : Cronstadt, Rio de Janeiro, le cap Horn, le
Kamtchatka, la Sibérie, San Francisco, Hawaï, Java, le cap
de Bonne Espérance, l'île de Sainte-Hélène, Plymouth et
retour à Cronstadt. Il étudie les conditions climatiques
comme la pression atmosphérique et la salinité, la
température et le poids spécifique de l'eau des océans…
Dès son retour, il rentre chez sa mère à Dorpat et y reste
jusqu'à la fin de l'année où il étudie la chimie à l'université sous la direction du professeur Gottfried
Wilhelm Osann (1796-1866).
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(*) Dans la littérature, il naît le 12 février qui est bien la date exacte mais dans le calendrier julien utilisé dans l'Empire
russe. Dans notre calendrier grégorien en vigueur depuis le 15 octobre 1582, il faut rajouter 12 jours.

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Le 27 juillet 1826, on lui décerne le grade de chevalier dans l'Ordre de Saint-Wladimir.
Cet ordre honorifique a été créé par Catherine II en 1782 en l'honneur de Wladimir le Grand (958-1015), prince de
Kiev, qui a abandonné le paganisme pour le christianisme orthodoxe. L'ordre comporte quatre classes, dont les trois
premières étaient anoblissantes de manière héréditaire.
Il existe quatre classes : Grand-Croix (1re Classe), Commandeur avec plaque (2e Classe), Commandeur (3e Classe) et
Chevalier (4e Classe).
En janvier 1827, Lenz rentre à Saint-Pétersbourg et rédige son rapport sur le tour du monde qu'il
présentera à l'Académie le 4 novembre 1829 et qui sera publié dans les "Mémoires de l’Académie
des sciences de Saint-Pétersbourg" en 1831.
De l'automne 1827 au printemps 1828, il enseigne à l'École Saint-Pierre de St-Pétersbourg, une
école luthérienne.
En 1828, il devient académicien adjoint, dans la section Physique, de l'Académie des sciences de
Saint-Pétersbourg.
En 1829, il obtient la création d'un logement au sein même de l'Académie.
Cette même année, il part en expédition dans le Caucase, au mont Elbrouz, pour effectuer des
mesures du magnétique, barométriques et gravimétriques… Il se rend à Nikolaïev (Ukraine) pour
effectuer des observations géophysiques et astronomiques, avant d'aller à Bakou, où il doit décrire
le "feu sacré" et étudier la côte caspienne.
Il rentre à Saint-Pétersbourg en juin 1830 où il apprend qu'il a été élu académicien associé le 5 avril
précédent.
Ayant observé des changements de niveau très importants de la mer Caspienne entre 1826 et 1830,
Lenz émet une hypothèse sur la séparation des deux mers Caspienne et Noire et sur les traces d'une
élévation de la mer Méditerranée située 312 pieds plus bas.
Durant l'été 1830, il épouse Anna von Helmersen (sans doute la sœur de Gregor von Helmersen
[1803-1885], géologue et académicien), elle est originaire de Dorpat.
Ils auront quatre enfants : Robert (28.11.1833), Alexander (11.8.1838), Emma (24.7.1840) et Olga
(12.5.1845). Sa femme, de confession évangélique, élève les enfants dans la foi.
À partir de 1831, il s'intéresse à l'électromagnétisme.
En 1833, il énonce la loi qui porte son nom "loi de Lenz", fondée sur l'interaction courant électrique
- champ magnétique. Sa loi est le fruit d’expériences scientifiques et de mesures précises en tenant
compte de nombreux paramètres concernant les spires (taille, diamètre, matière…). Contrairement à
Faraday plus intuitif et descriptif, Lenz travaille de manière analytique, une méthode proche de celle
des chercheurs d’aujourd’hui.
Il constate que la force d'un champ magnétique est proportionnelle à l'intensité de l'induction
magnétique.
Ses investigations sur les conducteurs l’amène à découvrir l'accroissement de la résistance
électrique des métaux avec la température et le 7 juin, il fait une communication à l’Académie de
St.-Pétersbourg intitulée “Ueber die Leitungsfähigkeit der Metalle für die Electricität, bei
verschiedenen Temperaturen”.
Le microphone est une parfaite illustration de la loi de Lenz.
Les ondes sonores font vibrer la membrane donc le bobinage puisque
celui-ci est collé sur une pièce mobile reliée à la membrane. Le
déplacement du bobinage autour de l’aimant fixe génère un courant
électrique proportionnel à l’intensité sonore.

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E. Lenz est élu 2e académicien effectif le 17 septembre 1834 dans la section Physique, Parrot étant
1er académicien.
Le 13 janvier 1835, il est nommé professeur de physique de l'École des officiers du corps des
Cadets de la marine.
Le 12 janvier 1836, il est nommé professeur de physique et de géophysique à l'Université de St.-
Pétersbourg où il refait les expériences de Faraday.
Avec ses collègues Parrot et Struve, il demande à l'Académie d'organiser une expédition afin de
mesurer la différence de niveau entre la mer Noire et la mer Caspienne.
En 1838, il étudie l’effet thermoélectrique appelé « effet Peltier » découvert en 1834 par Jean
Charles Peltier (1785-1845) et montre que de la chaleur est absorbée ou libérée à une jonction selon
le sens du courant.
Lorsqu’un courant électrique traverse une jonction constituée de deux métaux différents, il apparaît une migration de
température à travers la jonction créant une source chaude et une source froide de part et d’autre.
En 1839, avec son compatriote Moritz von Jacobi (1801-1874), il développe la galvanoplastie, une
technique de déposition métallique au moyen d’un courant électrique.
Le 19 janvier 1840, Lenz est nommé doyen du département de physique pour quatre ans.
En septembre, il devient professeur de physique et de mathématiques des Altesses Impériales le
Prince Konstantin Nikolaïevitch et les princesses Olga et Alexandra Nikolaïevna.
Le 20 octobre 1840, il reçoit le titre de docteur honoraire de l'Université impériale Alexandre de
Finlande (Nom donné à l'université d'Helsinki par Nicolas 1er de Russie en 1829).
Le 28 avril 1841, il est nommé Commandeur de l'ordre de Saint-Stanislas (2e Classe).
Il s'agit d'un ordre honorifique polonais créé en 1765 puis devenu russe en 1815. Il a été aboli en 1917.
Il existe trois classes : Grand-Croix (1re Classe) ; Commandeur (2e Classe) avec 2 catégories : la 1re avec la croix
surmontée d'une couronne et la 2e avec la croix seule ; Chevalier (3e Classe).
En 1842, il est reçu comme membre correspondant de l'Académie des sciences de Turin.
Il redécouvre la loi de Joule ignorant qu’elle a déjà été découverte. Pour honorer ses travaux,
certains l’appellent la loi de "Joule-Lenz".
Le 10 janvier 1843, la Société de physique à Francfort l'accueille en son sein en tant que membre
honoraire.
Le 16 avril 1843, Lenz est nommé Commandeur de l'Ordre de Sainte-Anne (2e Classe).
Cet ordre honorifique de quatre classe appelé également Ordre de Sainte-Anne après 1797, a été créé en 1735 par
Karl Friedrich, duc du Holstein-Gottorp en l'honneur de son épouse Anna Petrovna, fille de Pierre le grand de
Russie.
Il existe trois classes : 1re Classe (Grand-Croix) ; 2e Classe (Commandeur) ; 3e Classe (Chevalier).
Le 19 janvier 1844, il est nommé à nouveau doyen pour quatre ans du deuxième Département de
physique de l'Université de Saint-Pétersbourg.
En janvier 1848, il est reconduit pour la deuxième fois consécutive dans ses fonctions de doyen.
En mars 1848, il enseigne la physique aux officiers de l'École d'artillerie.
À partir du 12 janvier 1850, il devient conseiller d'état.
En mai 1850, il est nommé professeur de physique, chimie et mécanique auprès des Altesses
Impériales les Princes Michael et Nicholas Nikolaïevitch.
Il est élu recteur de l'Université de Saint-Pétersbourg du 6 juillet au 13 septembre puis du
2 novembre au 16 novembre 1850. De courtes périodes?…

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Le 30 juillet 1851, Lenz est nommé professeur de physique à l'Institut pédagogique central.
Le 12 janvier 1852, il est à nouveau réélu pour quatre ans en tant que doyen, mais cette fois de la
faculté physico-mathématique.
Le 18 décembre 1852, on lui décerne le grade de Commandeur de l'Ordre de Saint-Wladimir (3e
Classe).
Le 24 février 1853, il devient membre correspondant de l'Académie allemande des sciences de
Berlin.
Le 21 avril 1855, Lenz est nommé membre honoraire de l'Université de Kazan (aujourd'hui capitale
du Tatarstan).
Il reçoit le grade de Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Stanislas le 29 avril 1856.
Il retrouve sa place de recteur de l'Université de Saint-Pétersbourg du 31 mai 1856 au
13 septembre 1857 et du 24 juin 1858 au l4 août 1858. Encore de courtes périodes?...
Le 17 janvier 1857, il reçoit la médaille de bronze en commémoration de la guerre de Crimée
(1853-1856) pour son manifeste du 7 septembre 1856.
Le 28 janvier 1858, il devient membre honoraire de l'Université de Kharkiv en Ukraine.
Le 24 avril 1859, on lui décerne le grade de Grand-Croix de l'Ordre de Sainte-Anne.
En juillet 1859, il quitte l'Institut pédagogique central.
En août, il fait partie d'une commission chargée de la vérification d'un télégraphe électrique à St-
Pétersbourg pout l'armée.
Lenz est réélu doyen de la Faculté de Physique et Mathématiques pour la période allant du
4 janvier 1860 au 13 janvier 1861.
Le 13 janvier 1861, il redevient simplement professeur avec une pension annuelle de 1430 roubles.
À partir de septembre 1863, sa fille Olga vient vivre auprès de lui.
Le 17 septembre 1863, par 22 voix contre 3, il est élu recteur l'Université de Saint-Pétersbourg qui
vient de réouvrir après un arrêt de deux ans.
Le 13 janvier 1864, il est nommé conseiller d'état à titre privé.
En octobre 1864, Lenz se rend à Rome pour se faire soigner les yeux car il avait des problèmes
chroniques.
Il meurt le 10 février 1865 des suites d’une attaque cardiaque ou cérébrale. Il est enterré à Rome.
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Honneurs
- Membre de la société géographique de Saint-Pétersbourg
- Chevalier (1826) puis Commandeur (1852) de l'Ordre de Saint-Wladimir
- Membre adjoint de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg (1828)
- Membre effectif de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg (1834)
- Docteur honoraire de l'Université impériale Alexandre de Finlande (1840)
- Commandeur (1841) puis Grand-Croix (1856) de l'Ordre de Saint-Stanislas
- Membre correspondant de l'Académie des sciences de Turin (1842);
- Commandeur (1843) puis Grand-Croix (1859) de l'Ordre de Sainte-Anne
- Membre honoraire de la Société de Physique de Francfort (1843);
- Membre associé de la section russe de la société royale des Antiquaires du Nord de Copenhague
(1843);
- Membre correspondant de l'Académie royale des sciences de Berlin (1853);
- Membre honoraire de l'Université de Kazan (1855)
- Membre honoraire de l'Université de Kharkiv en Ukraine (1858)
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Son œuvre :
E. Lenz est l’auteur de nombreuses publications dans Les Mémoires de l’Académie impériale des
sciences de Saint-Pétersbourg et dans les Annales de Physique et Chimie de Leipzig.
C'est un grand travailleur, il fait partie de nombreuses commissions scientifiques au sein de
l'Académie et examine ne nombreux mémoires en temps que rapporteur.
Mémoires de l’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg
- « Auf einer reise um die welt unter dem commando des capitains Otto von Kotzebue in den jahren 1823, 1824, 1825
et 1826. » 1, pp. 221-341. (1831)
lu en séance du 4 novembre 1829.
http://books.google.fr/books?id=A4M-AAAAcAAJ&source=gbs_navlinks_s
- « Ueber die Gesetze nach welchen der Magnet auf eine Spirale einwirkt wenn er ihr plötlich genähert
oder von ihr entfernt wird über die vortheilhafteste Construction der Spiralen zu magnetico-electrischem
Behufe. » 2, pp. 427-457. (1833)
- « Ueber die Leitungsfähigkeit der Metalle für die Electricität, bei verschiedenen Temperaturen. » 2,
pp. 631-655. (1833)
- « Barometrische Hohenmesungen im Kaukasus. » avec C. Meyer, 1, pp. 2-4. (1836)
- « Bemerkungen über das sogenannte "Stationennivellement mittelst des Barometers. » 1, pp. 51-53. (1836)
- « Bemerkungen über einige Punkte aus der Lehre des Galvanismus. » 1, pp. 169-173. (1836)
- « Ueber das Verhalten der Kupfervitriollösung in der galvanischen Kette. » 2, pp. 338-344. (1837)
- « Uerber die Gesetze der Electromagnete. » avec H. Jacobi, 4, pp. 337-367. (1838)
lu en séance de l'Académie de St-Pétersbourg le 6 juillet 1838.
- « Bemerkung zu der in T. IV, N. 22, 23 des Bulletin enthaltenen Abhandlung : "über die Gesetze der
Electromagnete". » 5, pp. 18-22. (1839)
lu en séance de l'Académie de St-Pétersbourg le 26 octobre 1838.
- « Ueber die Anziehung deer Electromagnete. » avec M. Jacobi, 5, pp. 257-272. (1839)
lu en séance de l'Académie de St-Pétersbourg le .. mars 1839.
- « Ueber die Eigenschaften der magneto-electrischen Ströme. Eine Berichtigung des Aufsatzes des Hrn.
De la Rive über denselben Gegenstand. » 6, pp. 98-128. (1840)
lu en séance du 7 juin 1838
- « Beitrag zur Theorie der magnetischen Maschinen. » 9, pp. 78-88. (1841)
- « Ueber die Stärke der Ströme in einem Systeme neben einander verbundener galvanischer Ketten. » 3,
pp. 67-74. (1843)
- « Ueber die Gesetze der Elektromagnete [Extrait) (A. P. B. C., 2, 2e et 3e Partie, 65-79, 79-108 ; 1844). »
2, pp. 65-79. (1844)
- « Ueber eine Kreistheilmaschine des Hrn. Girgensohn, Mechanicus der Kaiserlichen Akademie der