L’activation des récepteurs ErbB
Elle induit aussi l’internalisation cytoplasmique du récepteur via un processus
incluant l’endocytose. Les récepteurs internalisés sont, soit dégradés dans les com-
partiments endosomales, soit recyclés avec retour au niveau de la surface cellulaire.
Ces phénomènes dépendent de la composition des dimères. Les homo- ou hétéro-
dimères contenant ErbB-1 sont le plus souvent dégradés, ceux contenant ErbB-3
sont recyclés et ceux contenant ErbB-2 bénéficient d’une endocytose plus lente et
d’un recyclage plus important au niveau de la surface cellulaire. Ces processus
impliquent l’ubiquitine ligase c-Cbl qui induit une poly-ubiquitination des homodi-
mères ErbB1 orientés ensuite vers une dégradation lysosomale.
L’activation du signal à partir de ErbB
Elle est retrouvée dans plusieurs types tumoraux, en particulier dans le cancer du
sein. Différents mécanismes peuvent contribuer à une dysrégulation incluant une
hyperexpression des récepteurs et/ou des ligands et des mutations géniques indui-
sant des récepteurs constitutivement actifs. Concernant ErbB-1, la mutation la plus
fréquente est EGFRvIII (8). Cette mutation est induite par une délétion des exons
2 à 7 aboutissant à une réduction du domaine extracellulaire (8, 5). Ce récepteur ne
peu plus se lié au ligand, cependant cette mutation induit l’activation constitutive
du domaine kinase, ce qui peut contribuer à la transformation cancéreuse.
EGFRvIII n’est pas exprimé par les cellules normales, mais retrouvé dans différents
types tumoraux comme les gliomes et certains cancers du sein, de la prostate et du
poumon non à petites cellules (9, 5).
La dysrégulation peut aussi se produire à travers l’hyperexpression du récepteur
et/ou du ligand. Des études in vitro suggèrent que, dans le cas d’ErbB-1, l’expression
du ligand est nécessaire pour la transformation induite par l’hyperexpression du
récepteur non muté. Une co-hyperexpression d’ErbB-1 et de ses ligands, particuliè-
rement EGF et TGF-α, est fréquemment retrouvée au niveau des tumeurs primi-
tives, créant ainsi une boucle autocrine pour la croissance tumorale (10).
À l’inverse, l’hyper-expression du récepteur non muté ErbB-2 permet une acti-
vation des voies de signalisation indépendamment du ligand. L’hyperexpression de
ErbB-2 est une caractéristique de 20 à 25 % des cancers du sein (11).
ErbB-2
Il est exprimé sous la forme d’une protéine trans-membranaire de 185-kD qui peut
faire l’objet d’un clivage protéolytique à la surface cellulaire et aboutissant au relar-
gage (shedding) d’un fragment ECD (extra cellular domain) et à la persistance d’un
fragment de 95-kD contenant les domaines transmembranaires et cytoplasmiques
(12,13). Il a été montré que ce fragment 95-kD gardait une activité kinase in vitro
(13, 14), suggérant qu’il pouvait être constitutivement actif avec augmentation
in vivo du potentiel de transformation. La présence du fragment p95 dans de nom-
breuses tumeurs primitives mammaires est corrélée avec l’importance de l’envahis-
sement ganglionnaire (13, 15). De plus, le taux d’ECD circulant semble être
Les nouvelles cibles thérapeutiques. Les nouvelles thérapeutiques… 237