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Les notes de l’Institut — Janvier 2012
Synthèse
Le contexte actuel donne à ce rapport une acuité particulière. Jusqu’à présent,
les nombreux travaux qui ont été réalisés sur la compétitivité au cours des
dernières années n’ont guère été suivis d’effet. La crise actuelle nous offre
l’opportunité de dresser un diagnostic partagé entre décideurs de haut niveau,
qu’ils proviennent de l’administration publique ou de la sphère privée. A elle seule,
cette démarche consensuelle mérite d’être soulignée.
A la fin de l’année 2010, l’Institut de l’entreprise s’est penché sur la question de la
divergence croissante entre la haute-fonction publique et les dirigeants d’entreprise, et
des conséquences à long-terme de ce phénomène. En effet, si la qualité du dialogue
public/privé reste aujourd’hui globalement satisfaisante, une analyse plus fine fait
apparaître des situations contrastées selon que l’on distingue la taille des entreprises
et leur appartenance à un secteur régulé ou non. A terme, il existe un risque de décon-
nexion réelle, deux visions divergentes de la mondialisation et de ses enjeux risquant
d’être portées par chacune de ces deux sphères. Ce risque de divergence est très
préoccupant car, qu’elles le veuillent ou non, sphère publique et sphère privée par-
tagent un même destin collectif dans un contexte de mondialisation poussée. La
sphère publique ne peut avoir pour vision l’isolement, sauf à mener le pays à sa perte;
de leur côté, les entreprises restent profondément attachées au devenir du pays et
sont aujourd’hui les principaux acteurs de cette mondialisation. De cette réflexion, un
objectif concret de rapprochement entre public et privé a fait consensus : le souci
commun de la prospérité nationale. En ce sens, l’originalité de ce rapport de l’Institut
de l’entreprise réside avant tout dans son processus d’élaboration au cours de l’année
2011, sous la présidence de Baudouin Prot, président du conseil d’administration de
BNP Paribas. Hauts-fonctionnaires et dirigeants d’entreprise ont élaboré un diagnostic
commun à partir duquel il devient possible d’interpeller les pouvoirs publics sur la base
d’une perception partagée: celle de l’urgence de la situation. Nul besoin ici d’insister
sur l’actualité de ces travaux, renforcée par l’ampleur de la crise économique. Confor-
mément à l’esprit de ce rapport, la première partie consacrée au diagnostic est la
plus détaillée. La seconde partie, dédiée aux propositions, n’est pas un catalogue de
mesures détaillées mais procède avant tout de la volonté de poser le cadre général qui
permettra au pays de se remettre sur les rails de la compétitivité.