La rééducation dans la BPCO DES : DIU : Module : Rennes: Coordonnateurs : Titre : Auteurs : Pierre-Louis Doutrellot DES de MPR / DIU Médecine Rééducation Médecine physique et de réadaptation Médecine de rééducation MPR et Pathologie respiratoire 2009 Pr R Brissot, Pr O. Remy-Neris, Pr F Boyer, Pr B Desrues, Dr J Gonzalez La rééducation dans la BPCO Pierre-Louis Doutrellot La rééducation dans la BPCO Rennes, 5 février 2009 © Cofemer 2009,irr et l’auteur Tous droits réservés Stades de BPCO Bronchite Chronique • Se définit sur une toux qui dure 3 mois dans l’année, 2 années de suite • Inflammation de la muqueuse bronchique • Hypersécrétion • Facteur favorisant : tabac • Volontiers négligé, « banalisé » par le patient, mais risque évolutif Au stade de début… problème de l’encombrement • Consultation en période « critique » , lors d’une surinfection ou d’une expectoration moins efficace (décubitus, intervention chirurgicale, traumatisme costal,… ) • Parfois patient adressé en préalable à une intervention (apprentissage de l’expectoration dirigée, « gestion de la cicatrice »,maniement des relaxateurs de pression) sur BPCO connue © Cofemer : Axes de la rééducation • Apprentissage d’une expectoration efficace • Entretien de la musculature, de la souplesse thoracique • Apprentissage d’un contrôle volontaire du rythme ventilatoire (cf espace mort) • Privilégier l’expiration lente • Puis réentrainement à l’effort … MPR en pathologie respiratoire Rennes : 4-6 février 2009 La rééducation dans la BPCO Pierre-Louis Doutrellot Ex : Patient souffrant de bronchite chronique, après laparotomie • Douleurs • Difficultés à tousser, à expectorer • Encombrement • Pas (encore…) de signes d’atélectasie Appel pour désencombrement et rééducation respiratoire État pré-opératoire « pas vraiment gêné », mais • Toux chronique • Hypersécrétion bronchique • Médiocre paroi abdominale Chez un sujet sédentaire Buts de la rééducation Conséquences de l’intervention • Douleurs de paroi • Réduction de la capacité vitale de 50% en post opératoire précoce • Toux moins efficace • Réduction de l’amplitude ventilatoire • Majoration de l’hypersécrétion, • Moindre efficacité du « tapis roulant » mucociliaire (anesthésie) • Risque (ou crainte) d’éventration sur effort de toux violent • Prévention de l’atélectasie en éliminant les sécrétions • Protection de la cicatrice en limitant les sollicitations mécaniques Avant séance Installation • Examen : – rythme ventilatoire, mode de ventilation (dans le VRI) – dyspnée, cyanose? Sudation? – Fièvre? – Auscultation: localiser les sécrétions (grosses bronches ou plus périph.; diffus ou plus localisé où drainer en priorité?) – Intensité de la douleur – Participation? © Cofemer : DES de MPR / DIU Médecine Rééducation • Demi assis • Placer les mains de part et d’autre de la cicatrice; apprendre à maintenir pendant la ventilation et la toux • Privilégier un rythme ventilatoire assez lent MPR en pathologie respiratoire Rennes : 4-6 février 2009 La rééducation dans la BPCO Pierre-Louis Doutrellot DES de MPR / DIU Médecine Rééducation Fluidification Ventilation dirigée • fréquence lente • Grande amplitude (au besoin antalgiques non • Hydratation • Aerosol ? • Relaxateur de pression? (Apprendre dépresseurs respiratoires) « effet télescopique », qui contribue à faire remonter les l’utilisation); discutable si emphysème sécrétions au niveau des gros troncs A coordonner avec la séance d’expectoration… • Vibrations ? Clappades , vibrations manuelles, vibrations mécaniques; « Percussionair » • Bouche ouverte, « en faisant de la buée » • Ou lèvres légèrement pincées Puis accélération du flux expiratoire Éviter la toux inefficace Expectoration Dès que possible • En tenant la cicatrice • Idéalement petites secousses de toux peu bruyantes, et rapprochées • Éviter le phénomène de « reprise » • Contrôler l’efficacité des manœuvres (auscultation, crachoir) • Respecter des périodes de repos, au besoin vérification de la Sa 02 et oxygénothérapie • Varier les positions du sujet • Influence du décubitus latéral sur la mobilité des coupoles diaphragmatiques • Si douleur le permet, coupler des mouvements des membres supérieurs • Introduction de la spirométrie incitative • Enseigner les mouvements respiratoires à réaliser entre les séances Renforcement de sangle abdominale lorsque paroi cicatrisée Encombrement chez un patient en décubitus • En général, patient fatigué, participation délicate à obtenir • Mais meilleures possibilités de changement de position • Aide à l’expiration et à l’expectoration par pression abdominale par le MK • Cas particulier des patients en réanimation, avec participation très limitée © Cofemer : Sujet encombré à domicile • • • • Problèmes du matériel… Disponibilité des MK Parfois alternative à une hospitalisation Pratiquement l’un des seuls cas où l’on peut prescrire la rééducation 7j/7 sur de courtes périodes si besoin • « en urgence » MPR en pathologie respiratoire Rennes : 4-6 février 2009 La rééducation dans la BPCO Pierre-Louis Doutrellot Idéalement, éducation pré opératoire • Sujets à risque (atcd, épisodes de surinfections ou d’encombrement rapprochés) • 3 à 5 séances reprenant les mêmes informations, avant l’intervention – Ventilation lente et ample, insistant sur l’expiration – Accélération du flux – Toux à minima – Familiarisation aux respirateurs , au Percussionair , à la spirométrie incitative… Revenir sur • Éducation à la santé: tabac +++ • Prise en charge précoce en cas de surinfection, d’encombrement • Que penser des antitussifs…, des sirops… • Importance des vaccinations A un stade plus avancé BPCO plus évoluée Évolution vers une réduction du calibre bronchique et un emphysème centro-lobulaire (altération alvéolaire) • Dyspnée d’effort, puis de repos , à l’origine d’une réduction des activités, et aggravée par celle ci (désadaptation) • Expectoration • Dilatation thoracique, hypersonorité • Retentissement progressif sur la gazométrie Insuffisance Respiratoire Quantifier • Toux et expectoration identiques ou moindres • Dyspnée progressive, portant notamment sur le temps expiratoire • Syndrome obstructif, sans efficacité notable des broncho-dilatateurs • Expiration à lèvres pincées • Tachypnée, ventilation dans le VRI • Enraidissement de la cage thoracique Rééducation respiratoire de routine • La fréquence respiratoire • L’importance de l’encombrement • La sensation de dyspnée (Sadoul, Borg) et l’effort possible (ex test de marche de 6 minutes) • La dilatation thoracique, l’ampliation thoracique et abdominale spontanée et dans les amplitudes maximales Évaluer • La sangle abdominale • Les contractures des muscles respiratoires accessoires • L’importance de l’emphysème © Cofemer : DES de MPR / DIU Médecine Rééducation Après désencombrement bronchique si besoin Composante « mécanique » • Entretien de la souplesse thoracique • Détente des muscles pariétaux, notamment des inspirateurs accessoires sur-sollicités • Mouvements des membres supérieurs couplés aux mvt ventilatoires • Entretien et renforcement de sangle abdominale MPR en pathologie respiratoire Rennes : 4-6 février 2009 La rééducation dans la BPCO Pierre-Louis Doutrellot DES de MPR / DIU Médecine Rééducation Rééducation respiratoire de routine Surveiller tolérance (2) Prise de conscience du rythme ventilatoire – Travail au métronome (rapport I/E) – En évaluant l’effet de différents rythmes par une mesure de la Sa 02 Prise de conscience des volumes utilisés (VRI) • Maintenir O2 chez patient sous oxygénothérapie • Idéalement suivi de la Sa O2 • Utilisation d’un frein expiratoire (évite collapsus bronchique) – Privilégier travail expiratoire, à faible débit (cf effet de « trapping ») et grand volume – Spirométrie incitative Désencombrement en période aiguë • cf bronchite chronique • Mais prudence dans l’utilisation de relaxateurs de pression en cas d’emphysème (risque de pneumothorax) • Aide à l’expiration • Précocité de la prise en charge : éducation du patient à faire la « toilette des bronches », à repérer les augmentations de sécrétions ou leurs modifications d’aspect © Cofemer : Éviter la « spirale de la désadaptation » • Évaluer les capacités d’activité (marche) • Entreprendre un programme de réentrainement à l’effort, au début en milieu hospitalier (HDJ quand possible) – Seuil de 60% de la capacité maxi mesurée – Au moins 3 séances /S, au moins 2 mois – Bénéfice sur dyspnée, qualité de vie, sur distance au test de 6 minutes (en moyenne 60 mètres) • inciter au maintien de cette activité de façon régulière • Et toujours insister sur les règles d’éducation à la santé MPR en pathologie respiratoire Rennes : 4-6 février 2009